64. Aïka

Navré, je ne résiste pas a l'envie de le poster plus tôt ! 😂😂
----------

Trois semaines. Voilà trois semaines que je n'ai pas entendu parler de cette rouquine de Hinata. Honnêtement, je ne la déteste pas. J'en ai juste marre que son prénom pope toutes les deux phrases. Aï s'est réveillé il y a deux semaines. Elle a repris du poil de la bête, mentalement. Physiquement, en revanche, il va lui falloir un peu de temps pour se refaire une santé. Elle est impressionnante. Elle a repris ses esprits il n'y a pas longtemps et elle est déjà à fond. Elle est timbrée c'te gamine. Sab et Tyse reviennent de Tokyo demain pour les préliminaires de l'inter-lycée. Le premier tour n'intéresse pas Aï. Elle viendra en Octobre, juste avant sa compétition. En parlant de sa compétition, Aï a repris les entraînements. Elle passe son temps sur le pas de tir. Si bien qu'elle fait sauter ses séances de révisions. Ilyas, que j'ai rencontré il y a trois jours, lui lit ses leçons et elle les répète. Ensuite, elle répète toute la leçon. J'étais perplexe mais ça marche apparemment.

Nous sommes en vacances mais Nash et Maï ont décidé de mettre leur temps libre à profit. J'ai rarement mon mot à dire. Voir jamais, en fait. Avant de les rencontrer, je me fichais complètement d'avoir des amis. Ryu, Saeko et mes parents m'aiment. Ça me suffisait. Maintenant, je n'imagine pas une journée sans eux. Ils m'aident avec le moindre problème. Ils ont toujours des solutions à tout. La seule chose que je pourrais leur reprocher, c'est qu'ils me spamment de message sur le groupe. Nous avons un groupe à nous trois pour éviter de déranger les autres avec nos sorties. Ryu n'était pas très enjoué de me laisser avec lui au début. Finalement, ils ont fait connaissance et s'entendent à merveille. Un peu trop, d'ailleurs, selon moi. Sans le volley, je suis sûre que Ryu s'incrusterait tout le temps. Nous sommes le 10 Août. Ryu vient de passer une semaine à Tokyo. Ce soir, il viendra dormir à la maison. J'ai hâte qu'il me raconte sa semaine.

Je soupire en regardant Nash et Maï jouer à Mario Kart. Nous sommes chez Nash. Nous devions venir l'aider à faire le ménage car ses parents viennent le voir dans deux jours. Il va leur laisser l'appartement et aller dormir au hangar. Hanger que Maï a entièrement redécoré. En bas, tout de suite sur la droite, il y a la cuisine. Elle l'a mis là car c'est le coin le plus froid du hangar. C'est une cuisine ouverte. Le champ de tir d'Aï est juste à côté. J'ai essayé le tir à l'arc mais je ne suis pas très doué. Nash s'entraîne aussi régulièrement mais il le fait uniquement quand Aï n'est pas là. La différence de niveaux entre eux deux le démoralise. Aï a essayé de lui remonter le moral en lui disant que ça fait cinq ans qu'elle en fait. Elle n'a pas réussi. En revanche, il s'entraîne au lancer de couteau quand elle est là. Il est doué. Je souris en repensant au jour où Nash a passé sa matinée à se vanter de ses talents aux couteaux. Force était de reconnaître que sur cinq couteaux, quatre étaient dans la zone jaune, sans pour autant être au centre. Tyse, agacé, était alors passé derrière lui pour lancer une dague, beaucoup plus grosse que les petits couteaux de Nash, et atteindre la croix. Cette action avait remis le brun à sa place, provoquant un fou rire chez nous.

Allongée sur le ventre depuis facilement dix minutes, mon dos commence à protester et je me redresse. Mon dos craque et Nash me lance un regard noir. Maï en profite et gagne la course. Nous éclatons de rire devant sa mine déconfite. Il soupire et se lève.

- Aller, mettons nous au travail ou mes parents arriveront dans une porcherie.
- C'est ta faute, tu n'as qu'a faire ton ménage régulièrement.
- Aïka, puisque tu es si maligne, va acheter des produits ménagers.
- T'es jaloux parce que moi je sais tenir ma maison. Je répond en lui tirant la langue et en me levant.
- Je t'accompagne. Glousse Maï.
- Quoi?
- Ne fais pas la tête. Deux femmes qui choisissent tes produits, ça devrait aller vite.
- J'en suis pas sûr.
- Ingrat!

Il ouvre la bouche pour répondre mais elle ferme la porte avant qu'il en ai le temps. Nous rions et descendons à l'épicerie du coin. Elle n'est qu'à dix minutes à pied. C'est une petite enseigne familiale. Elle n'a pas de porte automatique mais elle est toujours ouverte, quel que soit le temps. D'après Nash, c'est parce que la clientèle est essentiellement composée de personnes âgées et que ça leur facilite la tâche. Ils sont connus dans tout le quartier. Nash est un habitué et nous a donné sa carte fidélité.

Aujourd'hui la chaleur fait stagner l'air mais un parfum de lavande a envahi le commerce. La femme qui s'occupe de la caisse nous fait un grand sourire. Nous lui rendons en et nous glissons dans les rayons en ricanant. Les étagères sont plus grandes que nous. Maï me mène jusqu'au rayon des produits ménagers. Elle est déjà venue deux ou trois fois avec Nash. Nous prenons notre nécessaire et nous nous rendons à la caisse. La jeune femme nrit en voyant nos produits.

- Laissez-moi deviner. Les parents de Nash arrivent bientôt mais son appartement est dans un sale état?
- Comment vous le savez?
- D'habitude c'est Sab qui vient acheter les produits. J'ai appris qu'il était parti à Tokyo.
- Oui, il vient d'intégrer le lycée Nohebi.
- Je vous souhaite bonne chance. J'espère que son copain sera un peu mieux ordonné que lui.
- Nash est gay? Je m'étonne.
- Oui. Répond Maï en riant devant ma tête. Tu ne savais pas?
- On ne parle pas vraiment de ce genre de choses, pour être honnête.
- C'est vrai qu'il évite ce sujet, avec toi.
- Pourquoi? Il a peur que je le prenne mal?
- Non, il veut éviter d'en venir à Nishinoya.
- Oh...
- C'est ton amoureux? Me demande la commerçante avec bienveillance.
- Pas tout à fait. Je réponds en prenant les produits. Bonne journée.

J'entends Maï lui chuchoter qu'il est amoureux d'une autre avant de trottiner pour me rattraper. Je n'ai pas encore passé la porte qu'un homme se met en travers de ma route. Je fronce les sourcils et me décale pour le laisser passer, mais il reste en plein milieu de la porte. Il a un gros sweat et a rabattu la capuche sur sa tête. Il me lance un regard noir et de la sueur froide commence à couler le long de ma colonne vertébrale. Je recule lentement et il sort un pistolet. L'adulte sursaute en poussant un petit cri. Je me retourne mais Maï a disparu. Elle doit être entre les étales. Mon téléphone sonne. Je le fais taire en raccrochant.

- Donne moi ça.

La voix de notre agresseur est rude. Mes bras se couvrent de chair de poule et je lui donne le cellulaire. Je recule toujours. Je vais me mettre au niveau de la caisse. Je vois furtivement Maï changer de rayon pour se mettre hors de portée de vue.

- Videz la caisse et donnez-moi les tunes.
- Je... Je... Bafouille la femme.
- Tu mets trop de temps.

Il lui tire une balle dans la tête, me faisant sursauter.

- Toi! Passe derrière le comptoir et ouvre la caisse.

Pour toute réponse, je pars en courant dans le rayon. L'homme essaie de me tirer dessus mais il ne sait pas viser. Je passe dans le rayon d'à côté. Je l'entends me suivre en grognant. Maï me fait signe et nous nous jetons sur les étagères. Elles basculent. Lentement. A tel point que j'ai peur qu'il arrive au bout du rayon avant qu'elles ne s'affaissent sur lui. Peur injustifiée. Il pousse un grognement et craquement écoeurant s'ensuit. Sa main dépasse du rayon. Il était vraiment à deux doigts de nous trouver. Maï s'approche lentement et donne un petit coup de pied dedans. En voyant qu'il ne bouge pas, elle s'accroupit et lui prend le poignet. Après quelques secondes qui me semblent interminables, elle lève les yeux vers moi.

- Il est mort.

A suivre...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top