35. Aïka

Il est BEAUCOUP BEAUCOUP plus long que les précédents !

Bonne lecture!
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Épuisée, contrariée, je referme mon cahier d'anglais d'un coup sec. Ma mère lève les yeux de son ordinateur en fronçant les sourcils.

- Ça va?
- Si on met de côté que j'ai un foutu contrôle après-demain et que je pige que dalle à ce maudit cour, oui oui.
- Tu as besoin d'un professeur?
- Non, oublie. De toute façon, on a pas les moyens.
- Pour un professeur, non. Mais je connais quelqu'un qui peut t'aider.
- Je veux bien rencontrer cette personne.

Malgré ce que je dis, je suis plutôt sur la réserve. Je n'ai aucune envie de me retrouver avec un inconnu plus vieux de dix piges sans avoir une quelconque idée de ce dont il est capable. La sonnerie de la porte me tire de mes pensées.
Je me lève et vais ouvrir. Devant se trouve un jeune homme au crâne rasé. Il porte une jeune femme blonde aux cheveux en carré. Elle a les joues rose et rigole pour rien. Elle se jette sur moi et me prends dans ses bras. Je leur ouvre la porte et les fait rentrer. Il vient me supporter pour éviter que je ne m'écroule avec sa soeur.

- Ryu, Saeko! S'exclame ma mère avec ravissement en nous voyant entrer dans la pièce de vie. Ah! Viens, pose la ici. Aïka, va chercher une bassine.
- Ooohhhh! Je suis tellement jalouse de vos beaux cheveux blonds! JE VEUX LES MÊMES!!
- Tu as les mêmes ma chérie, rappelle toi.
- Viens Ryu.
- Je suis désolé. S'excuse le rasé en prenant la bassine que je lui donne.
- Ça nous fait de l'action. Je plaisante en rangeant les serviettes que j'ai dû sortir. Ne t'en fais pas, c'est pas un problème pour nous.
- Ça ne doit pas être facile pour ta mère. Je veux dire...
- Il y a une grande différence entre géré une jeune femme qui s'est un peu trop amusée et un homme ivrogne qui n'a aucun scrupule à lui balancer ses problèmes à la figure. Crois moi, même bourrée, ta soeur est bien plus agréable que mon père.
- Merci. Sourit il faiblement.
- Y a pas de problèmes. Je répond en lui prenant la bassine. Aller viens, je vais préparer le repas.

La soirée passe rapidement. Mes devoirs mis de côtés, nous dînons avec Ryu. Saeko s'est endormi comme une masse sur le canapé. Nous lui laissons la bassine au cas où. Ryu dort dans ma chambre, sur un matelas gonflable.

Le lendemain, nous sommes lundi. Ryu se lève hyper tôt. Il ne voulait pas me réveiller mais ma mère n'a pas ce scrupule. Comme d'habitude, je me lève à cinq heure du matin, en même temps que ma mère, et fait ma toilette. En descendant manger, je trouve Ryu en train de réveiller sa soeur aînée.

- Tu es déjà lever?
- J'ai entraînement de volley.
- Ah oui! Laisse la dormir. On lui laissera de quoi manger.
- T'es sûre que...
- Qu'est-ce que tu fais Ryu? Le coupe ma mère. Laisse ta soeur tranquille et dépêche toi donc de te préparer. Regarde, Aïka est déjà prête.
- Ça ne vous dérange pas qu'elle reste ici?
- J'ai connu ta soeur alors qu'elle se baladait encore à poil, quand elle avait deux ans. Ca ne me dérange absolument pas de la laisser chez moi sans surveillance. Tu sais, c'est une grande fille. D'ailleurs, toi aussi je t'ai connu quand tu avais le cul nu. T'avais les fesses les plus rebondis que j'ai jamais vu!

J'éclate de rire alors que Ryu passe par toutes les teintes possibles et imaginables. Il décide de ne rien dire et part finir son sac. Nous sortons et faisons un crochet par chez lui pour qu'il prenne ses affaires. Il part en camp d'entraînement ce soir. Nous croisons Yu sur le chemin. Il nous salue. Je suis étonnée de ne pas avoir vue sa soeur depuis son retour mais le brun m'explique qu'elle est tout le temps à droite à gauche avec sa meilleure amie. D'ailleurs, il décrit celle-ci comme si c'était la huitième merveille du monde. D'après lui, elle est belle, intelligente, sportive, créative et douée. Elle a du caractère et un coeur en or. J'ai presque envie de le bâillonner pour qu'il la ferme. Ryu semble comprendre que cela ne me plaît et fais de discrets signes à son ami pour qu'il arrête. Peine perdue. Déjà, il n'est pas discret. Ça me touche un peu qu'il pense à ce que je ressens. Deuxièmement, Yu est déjà loin dans ses rêves.

A côté de nous, une limousine s'arrête. Une jeune fille avec notre uniforme s'arrête et demande à son chauffeur de repartir. Elle s'approche de nous en souriant. Il s'agit de Sasaki Maï. Elle est en terminale. C'est la fille d'un ministre et la petite amie de Sugawara-senpaï. Nous nous inclinons devant elle pour la saluer. Elle nous le rends, sans perdre son magnifique sourire.

- Tu es Honokaya Aïka, n'est-ce pas?
- Vous pouvez m'appeler Aïka.
- Comme c'est gentil. Ta mère m'a dit que tu as du mal en anglais.
- Ma mère?
- Oui, elle est devenue récemment le médecin de ma famille. C'est vrai que tu as des difficultés?
- Oui. Je répond, méfiante, en pensant qu'elle va sûrement se moquer de moi.
- Je ne peux pas t'aider, je suis désolé. Je n'ai pas le temps. En revanche, j'ai des amis doués en anglais. L'un d'eux a ton âge. Ça te dit d'essayer? Il est gentil, du moment que tu ne touches pas à sa princesse.
- Pourquoi pas?
- Maï!

Nous nous retournons et Maï ouvre les bras à une adolescente aux longs cheveux ébènes. Je suis soufflée par sa beauté. La peau d'une pâleur extrême fait ressortir des yeux aussi noirs que les ténèbres les plus profondes. Elle bien proportionnée. En la détaillant, je remarque qu'elle a des bras et des cuisses particulièrement musclés. Elle n'a pas un gramme en trop et je me surprend à être un peu jalouse d'elle. Surtout quand je vois les deux garçons fondrent alors qu'elle se tourne vers nous.

- Bonjour. Je suis Iwaizumi AÏ. Enchantée!
- Pas autant que nous. Répond Ryu, qui a enclenché le mode dragueur.
- Ravi de l'apprendre. Mais en fait, nous on se connait déjà, je me présentais à votre amie. J'adore tes cheveux, on dirait des fils d'or.
- Aï, qu'est-ce que tu fais là?
- Ben, je vais au lycée, quelle question!
- Ton lycée est de l'autre côté.
- Oui, mais j'ai fait un crochet. Je n'étais pas chez moi cette nuit. C'était plus court de passer par ici.

En faisant attention à son uniforme, je me rends compte qu'elle en a un tout à fait opposés aux nôtres. Le sien est blanc et crème alors que le notre est noir. Les filles discutent en reprenant la route. Soudain, Iwaizumi se tourne vers moi et me fait un radieux sourire qui pourrait presque m'aveugler.

- Si tu acceptes l'aide de Nash, on révisera ensemble. Moi aussi je suis nulle en anglais.
- Tu es en première?
- Non, en terminale.
- Quoi? Tu es notre aînée? S'exclame Yu, abasourdis.
- Hein? Ah non, j'ai sauté une classe. Nash aussi d'ailleurs. Tu vas voir, me dit elle en me prenant par le bras, il est d'une pédagogie à toute épreuve!

Nous arrivons bientôt à un embranchement. Iwaizumi me lâche et commence à partir à droite. Elle se retourne pour attendre Sasaki-senpaï. Celle-ci me donne le choix. Soit je continue avec les garçons, soit je continue avec elles. La choix est vite fait, j'en ai marre d'entendre Yu parler d'Azhure. Les garçons veulent nous suivre mais les filles échangent un petit rire amusé en disant qu'on va retrouver un certain Oikawa. Iwaizumi ajoute d'un air innocent que, puisqu'il est son copain, il n'apprécierait sûrement pas de voir deux garçons la suivre ainsi. Je ne sais pas qui est ce gars mais les grimaces des mecs m'indiquent qu'eux, ils savent. Iwaizumi en rajoute une couche en disant que le champion de l'équipe de volley de son lycée est son frère, et qu'il est sacrément possessif. L'argument termine de convaincre les volleyeurs. Les filles reprennent leurs routes en éclatant de rire. Je les suis en trottinant et, arrivée à leurs niveaux, je leur demande.

- C'est vrai?
- De quoi? Pour Tooru? Non, c'est le meilleur ami de mon frère, mais ce n'est absolument pas mon copain.
- Ça ne te dérangerais pas! Lance Sasaki-senpaï.
- Je ne vois pas de quoi tu parles! Se défend Aï avec gêne. Par contre, mon frère aîné est vraiment le champion de l'équipe de volley, et il est vraiment ultra-possessif.
- De toute façon, tu n'as pas besoin de ton frangin pour que personne ne te touche.
- Je confirme. Que ce soit par mes propres compétences ou par la présence de Nash, il n'est pas né celui qui m'approchera sans autorisation.
- Surtout grâce à Nash, admet le.
- Oui, mais il respecte tout de même mon espace privée et il ne veut pas savoir ce que je fais tout le temps.
- Bah non il le sait déjà. Je veux dire, il te raccompagne jusque chez toi et c'est pas s'il est a deux doigts de venir te chercher le matin pour s'assurer que tu arrives en un seul morceau au lycée.
- Non. C'est pas vrai, tu exagères.
- Il est vraiment amoureux de toi.
- Non, c'est pas tout à fait ça. Lance Iwaizumi en secouant la tête. C'est mon meilleur ami.
- C'est elle, la princesse dont je te parlais. Elle est entouré de trois mecs qui n'hésiteront pas à te briser en deux si tu fais ne serait-ce que penser à lui faire du mal. Sans compter son frère et son ami d'enfance, qui te piétineront sans remords. Ne parlons pas de ses potes de Tokyo, parce qu'eux te prendront pour cible mouvante.
- Cible?
- Oh! Je suis championne de tir à l'arc.
- Du Kyudo?
- Non, du tir à l'arc occidentale. Mais une fois le championnat mondial passé, je m'y essaierai sûrement.
- Le championnat mondial? Je m'étrangle.
- Ouais. Je suis en demi final pour le championnat National. La compétition est la semaine prochaine, le samedi. Si je passe ce tour, j'irai en final. Elle a lieu le 26 Octobre.
- C'est le jour des demi-finales du tournoi de printemps. C'est hyper loin.
- C'est vrai. Seulement le calendrier des compétitions de tir à l'arc se fait en fonction de la disponibilité des terrains, et nous passons après le Kyudo. Ça m'arrange que ce soit aussi loin, à vrai dire. Je suis transféré la semaine prochaine et je ne vais pas pouvoir révisé à cause de la compétition. Résultat, il va falloir que je fasse une croix sur une bonne partie de mon entraînement de tir à l'arc pour rattraper les cours de début d'année.
- Tu vas rater tant d'entraînements que ça?
- Ca se voit que tu ne la connaît pas. Rigole Sasaki-senpaï.
- Voilà ma routine à Tokyo: je me lève tous les jour à 5h, voir 4h30 et je vais courir avec ma classe et le club de volley de mon académie. ENsuite, pendant qu'ils s'entraînent dans leurs propres gymnases, nous nous entraînons de notre côté jusqu'à 7h30 environ. Nous allons ensuite prendre un bon petit-déjeuné dans le café en face, tous ensemble. Ou alors on se fait une sorte de pique-nique dans la salle. Le soir, je sors des cours à 17h et je vais m'entraîner à tirer jusqu'à la fin des entraînements de volley. Puis je vais dire au revoir aux garçons du club de volley et me dirige vers le self pour aller manger. Dans la chambre, nous travaillons les cours. Quand l'heure de libre arrive, entre 21h et 22h, je fais quinze minutes d'abdos et planche. Puis je vais à la douche avec les filles. Ensuite on reprends nos cours et on révise pendant une grosse demi-heure. Les dernières dix minutes avant le couvre-feu, nous rangeons nos cours et discutons tranquillement. A l'approche de l'été, je ne m'entraîne pas le soir. Je reste avec mes amies, sur les pelouses, au soleil.
- Et ici?
- Ici? Je me cache pour échapper à mon frère. Je n'ai pas des masses le temps de m'entraîner. Heureusement que je suis transféré à Fukurodani lundi. Les températures ont beau recommencer à monter, pas question de glander.
- Waouh... Et tu ne t'entraîne pas le week-end?
- Le dimanche après-midi. Le matin, je faisais partie des pom-pom girl. Le samedi, je chantait à mes heures perdues. Je ne suis pas très douée mais ça me détends.
- Sans oublier que tu étais la présidente du conseil des élèves. Ajoute Sasaki-senpaï.
- Entre les cours. Je n'avais pas le temps de m'ennuyer, je te le garanti!

Je ne dit rien. De toute façon, qu'y a-t-il réellement à dire? Je ne suis plus jalouse de son corps. Elle passe son temps à faire du sport et elle court partout à longueur de journée. Elle n'est pas naturellement mince, elle travaille son corps. En ce qui me concerne, pas du tout. Je me trouve bien un ou deux kilos en trop mais j'admet volontier que je n'ai rien à envier à la plupart des filles de mon école. Je ne fais pas spécialement attention à ce que je mange et pourtant je ne grossis pas excessivement. Je reviens à moi quand je vois Sasaki-senpaï sortir une liasse de feuilles de son sac. Les filles se penchent dessus. Ca à l'air d'un ennui mortel. J'en profite pour détailler un peu la rue où nous sommes. Les maisons sont moins traditionnelles que dans mon quartier. Nous passons devant une école et un enfant fait un signe de main vers nous. Iwaizumi lui répond avant de revenir au sujet de la conversation. Une bonne dizaine de minutes plus tard, nous arrivons en vue de son lycée. Les filles ne prennent même pas la peine de lever les yeux vers l'établissement. Quand elles le font, je vois un groupe s'agiter à côté du portail. Ils se retournent tous vers nous et deux d'entre eux rangent leurs affaires en voyant Iwaizumi s'approcher. Ils se mettent presque au garde à vous. Un autre la regarde avec plus de déférence que je n'en fais preuve envers les dieux. Deux garçons en survêt' la regardent passer entre eux. Trois poufs l'observent arriver comme si elles voyaient une mouche à bouse. Elle leur prends les téléphones avant de le donner a l'un des garçons à sa droite sans le regarder. Elle se tourne ensuite vers le plus petit des deux sportifs et le gifle avec une telle force que j'en ai mal pour lui. Enfin, elle croise les bras en se postant devant celui qui la vénère littéralement. Je n'ai jamais vu autant d'admiration dans un regard. Elle insiste pour qu'il rentre chez lui. Apparemment, il était malade et le médecin lui a recommandé du repos. Sasaki-senpaï, qui s'était plongé a nouveau dans ses documents le temps que l'orage passe, revient finalement à la conversation et explose de colère. Je crois qu'elle était là quand il était malade et qu'elle n'apprécie pas qu'il piétine ses efforts en refusant de se reposer.

Ensuite, tout se passe très vite. L'ancien malade est en fait le fameux Nash. Il me demande mon numéro mais, voyant que je suis réticente, me donne finalement rendez-vous dans un groupe d'étude à Wakano. Sasaki-senpaï le prends par l'oreille et le traîne devant une voiture qui s'arrête. Elle lui ouvre la porte et le fait entrer sans ménagement. Elle me fait signe et je les rejoint. Elle m'explique que nous allons retourner ainsi au lycée. Dans la voiture se trouvent deux hommes et une femme. Nash a la tête basse. Sasaki-senpaï monte à son tour après un dernier au revoir et ferme la portière. Elle s'étire avant de détailler les autres passagers.

- Aïka, je te présente mon père.
- En... Enchantée monsieur.
- Nash, qu'est-ce que tu fais ici? Demande l'autre homme, les bras croisés et le menton baissé.
- Je pensais.... aller au lycée.
- Je t'ai pourtant interdit de sortir de chez toi.
- Pardon Nii-chan.
- Tu n'es pas sérieux. Soupire la femme. Maman va encore s'inquiéter inutilement.
- Je suis désolé.
- Ramenons le chez vous. Intervient Sasaki-senpaï. C'est pour ça que je l'ai forcé à me suivre.

J'en conclu que les deux adultes sont sa fratrie. Le trajet est rapide et Sasaki-senpaï me sourit avant de partir de son côté. Elle me tends un bout de papier.

- Tiens, viens a cette adresse demain, j'y serai. Nash aussi, vu que c'est son appart et sûrement Aï aussi.

Toute la journée, et toute la soirée, je me demande si je dois y aller. Finalement, j'arrive devant la rue. Elle est sombre et très peu engageante. J'allais faire demi-tour quand je vois Sasaki-senpaï arriver à son tour. Elle me sourit et sort une clef de sa poche. Elle entre dans le bâtiment en m'expliquant que l'immeuble appartient à sa mère. Comme je l'écoute, je ne note pas l'étage où nous nous arrêtons. Elle frappe et c'est Iwaizumi qui nous ouvre. Elle nous fait entrée. Quelques minutes plus tard, deux armoires à glace nous rejoignent. Nous nous installons et commençons a révisé.

A suivre...

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