22. Maï

Dans la nuit, des bruits toqués à ma fenêtre nous tirent du sommeil. Nous fixons la fenêtre, dans l'espoir d'apercevoir une ombre, mais rien du tout. Ca sent l'Iwa ça. Un caillou, lancé depuis l'arbre, frappe à nouveau ma fenêtre. Je grimace et me lève en catastrophe. Elle va abimé ma vitre à ce rythme là. J'ouvre la fenêtre et dans la seconde, Iwa se pose dessus. Elle est une ombre dans la nuit. Ses yeux sont à peine visible. Je la vois jeter un coup d'oeil à Kochi. Puis elle me fait un clin d'oeil et disparaît. Je soupire. Message reçu, je vais m'habiller.

A suivre...

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Nous nous sommes recouché tout de suite. Kochi n'a posé aucune questions. Le lendemain, nous sommes samedi. Je me suis levé avant lui et je me suis dirigé vers le bureau de mon père. Je suis entré sans frapper. Il était avec le majordome, que j'ai congédier d'un geste sec. Me faire réveiller en pleine nuit ne m'a pas plu, effectivement. Si vous vous demandez pourquoi elle n'est pas tout simplement entrée, c'est parce qu'il y a des scanners d'empreintes à toutes les portes donnant sur l'extérieur. Je pense que, par politesse, elle n'a pas voulu abîmer une de nos fenêtres.

Une fois le domestique disparu, je m'affale sur le fauteuil devant mon père et croise les jambes. Je suis en jean avec un haut jaune qui me découvre les épaules. Mon père lève un sourcil en me voyant faire et pose les papiers qu'il tenait.

- Qu'est-ce qui t'arrives?
- Me faire réveiller tous les quatre matins, ça va deux minutes! Aï et Nash ont besoin d'un QG digne de ce nom!
- Un QG?
- Une base, un point de chute, appelle le comme tu veux! Il leur faut un endroit où ils pourront planifier leurs opérations sans venir squatter la maison! Des assassins aussi doué que Nash, ou même encore Kita, doivent avoir un paquet d'ennemis. Je ne tiens pas à ce qu'ils se pointent à la porte de la maison.
- Tu penses à quoi? Demande mon père en croisant les bras, s'appuyant contre le dossier de son fauteuil.
- Un appartement. Une maison est constamment inspecter par les passants, juger par les voisins. - Même nous, chacunes de nos sorties attirent l'attention d'au moins une personne. Il leur faut quelque chose de discret dans un endroit de la ville où personne ne s'intéresse à eux.
- Les bas fonds?
- Non. Au contraire, les bas fonds sont une fourmillière et personne n'y est inconnue. Ni la personne, ni son activité, quelle qu'elle soit.
- Ce sera la même chose dans les HLM. Réfléchit mon vieux en se prenant le menton.

Je me rappelle d'un coup que Kochi dort toujours dans ma chambre. Je prend mon téléphone et l'appelle. Il décroche à la première sonnerie. Il est levé.

- Désolé. Je suis en réunion avec mon père. Je ne voulais pas te réveiller.
- Il n'y a pas de problèmes. Je comprend. Je dois partir, j'ai entraînement.
- Tu peux te contenter de simplement fermer la porte. J'enverrai un domestique la verrouillé.
- D'accord! On se voit lundi?
- Évidemment! A lundi!
- A lundi.

J'ouvre la bouche pour rajouter un "je t'aime' puis je la referme. Il y a un petit blanc avant que nous nous mettions à rire comme des idiots et qu'il raccroche finalement.

- C'est un bon gars. Affirme mon père alors que je pose mon téléphone sur le bureau. Je l'aime beaucoup!
- Moi aussi.
- En ce qui concerne ton projet, parles en à ta mère. Oui, elle est au courant pour Kita. Tu peux lui expliquer pour Nash et Iwaizumi.
- D'accord. Mais ça ne te dérange pas que...
- D'investir sur eux? Non. Pas si tu es sur de ce que tu fais.
- Oh oui. Tu leur fais confiance?
- Oui. Et tu veux savoir pourquoi?

J'hésite un peu. Je fais confiance à Aï. Parce qu'elle est mon amie et qu'elle a un sens de la loyauté que l'on ne trouve plus de nos jours. Je fais confiance à Nash car il suit Aï aveuglément et qu'il ne ferait jamais rien pour lui faire du mal. Que ce soit s'en prendre à ses amis ou juste lui acheter quelque chose qu'elle n'aime pas. Mais pourquoi mon père fait il confiance à ce point à Kita? Je ne sais pas si j'ai envie de découvrir un cadavre dans nos placards. La réflexion me vient qu'il faudra bien que je les ressorte un de ces quatre pour connaître nos secrets de famille. Après un moment de silence, je finis par hocher la tête.

- Ils auraient pu ignorer la possibilité que le médecin qui s'occupe d'Iwaizumi avait l'intention de me faire chanter. Après tout, ça ne les regardes pas, ce que je fais de mon argent. Ils auraient pu se contenter d'attendre que je leur demande de s'en occuper. A la place, ils l'ont planifiée avant même que le médecin lui même ne pense a tirer parti de ce secret qu'est Iwaizumi. Sans rien me demander en échange, ils en sont naturellement venue à tenter de protéger ma fortune, ma réputation mais surtout: ma famille.
- Ta famille?
- Où est-ce que Nash et Iwaizumi se sont précipité quand ils ont cru être trompé? Ici. Ils sont venue voir si tu allais bien en priorité. Ca veut dire que tu fais partie de leur priorité presque autant que tu fais partie des miennes. Et je suis certain qu'il en est de même pour ta mère. C'est pourquoi ils la rencontreront dans trois jours.
- Pourquoi pas demain?
- Leur mission d'hier soir a mal tourné.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé?
- Iwaizumi te raconteras mieux que moi je pense.
- Elle est ici?
- Non, elle est chez elle. Elle remet ses affaires en cartons. Elle repart bientôt pour Tokyo, tu le savais?
- Non. Mais je ne pense pas que c'était sa priorité hier soir.Je vais l'appeler.
- Passe directement chez elle. Tu obtiendras plus de résultats.

Deux coups sont frappés sur la porte à ce moment là et le majordome entre. Il s'incline et indique à mon père que son rendez-vous est arrivé. Je coupe court a sa proposition de le renvoyer le temps que je finisse avec mon père. Je me lève, souhaite bonne journée à mon père et part. Le voiturier m'attends. Je sors tous les matins. Cette fois, au lieu de prendre la direction du circuit de moto, il prend celle de la maison d'Aï. Je n'ai pas le temps de descendre de la voiture qu'un jeune homme sort de la maison, suivit d'un autre qui hurle quelque chose. Dans le fond, je vois la chevelure d'ébène d'Aï. Celle ci se précipite sur la porte avant de hurler un "VA TE FAIRE FOUTRE EN ENFER CONNARD" et de la claquer. Le premier à être sortit, un jeune homme aux cheveux châtains, rentre la tête dans les épaules en grimaçant au moment du choc. L'autre, le frère d'Aï, grogne quelque chose de peu flatteur, le regard mauvais. J'hésite à me manifester. Ils sortent du jardin et leurs regards se posent sur moi avant de s'écarquiller en voyant la voiture. Je décide tout de même de m'avancer.

- Euh... Excusez moi... Je suis bien chez Aï Iwaizumi?
- Et vous êtes? Se rembrunit celui au teint basané.
- Sasaki Maï. Je suis une amie et...
- Maï! M'appelle Aï, sur le perron. Fais pas gaffe à eux, viens.
- J'arrives. Ne m'attendez pas. J'ordonne à mon chauffeur avant d'entrer dans le jardin.

J'entends derrière moi l'un des deux murmurer un "Sasaki? Comme le ministre?" suivi d'un "Oui. Mais je ne me rappelle plus de quoi il est ministre." et d'un "Tu crois qu'elles sont vraiment amies?". J'hésite à me retourner pour leur dire que parler dans le dos des gens n'est pas poli mais Aï s'en charge pour moi.

- CASSEZ VOUS! ALLEZ A VOTRE ENTRAÎNEMENT DE MERDE AU LIEU DE JACASSER COMME DE VIEILLES COMMÈRES BANDE DE CONS!

Je ne suis pas sûre que la dernière insulte soit nécessaire. Je ne fais aucun commentaire et elle me fait entrer en grommelant quelque chose que je ne comprend pas et que je ne veux pas comprendre. Sa maison est mieux rangée que ce que je pensais. La décoration est un peu impersonnelle bien que chaleureuse. Il n'y a pas beaucoup de photos, pas de fleurs en vase... ni de végétation tout court en fait. Aï me fait monter à l'étage et me conduit à sa chambre, au bout du couloir. Quand elle ouvre la porte, j'ai la surprise de trouver Nash sur son lit, pâle mais endormit.

- Il avait de la fièvre cette nuit, et ses parents sont à l'étranger. Je n'allais pas le laisser seul dans son petit appart. Il a donc dormi ici.
- Je suppose qu'il est la raison de la dispute.
- Tu supposes bien.
- Je vois. Et toi ça va?
- Je suis épuisée, et heureusement que nous sommes samedi. Je pourrais dormir demain. Et toi?
- Bien.

J'hésite à lui parler de mon projet. En la voyant remettre un linge mouillé sur le front de Nash, je décide de garder la silence De toute façon, elle a bien assez à faire avec le brun qui est malade.

- Il lui est arrivé quoi?

Elle lève vers moi des yeux fatigués. Elle semble mettre quelques instants à comprendre ce que je lui dis. Elle me désigne sa chaise de bureau et je comprend qu'elle m'invite a m'asseoir. Je m'exécute et elle prend une grande inspiration.

A suivre...

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