16. Maï
En cherchant un peu, je me rendis compte que l'animosité venait de Kita et était destiné à Yoshiro. Je ne le sens pas, ce Andy Yoshiro.
A suivre...
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Il fait noir et froid. On dirait que je suis à même le sol. Mes bras sont attachés dans mon dos. J'entends un ronflement. Quelqu'un... dort? Mon geôlier j'espère. Je me redresse difficilement. Mes jambes sont libres mais j'ai des douleurs dans la nuque et dans le dos. Est-ce que j'ai un bandeau sur les yeux? Non, je ne sens aucun tissus sur mes tempes et rien qui m'enserre la tête. Donc c'est la pièce qui est dans le noir. J'entends un gémissement de douleur non loin de moi. Je sens un air frais. Ok, donc il y a une brèche dans ma prison, quelque part. Mais comme je ne vois aucuns rais de lumière nulle part, je suppose que nous sommes la nuit. Soudain, je sens mes liens céder. Un souffle s'approche de mon oreille.
– Ne parlez pas. Chuchote-t-il. Nos kidnappeur sont juste devant la porte, ils n'attendent qu'une parole pour entrer. Restez tranquille, ma sœur et moi nous occupons d'eux, restez tranquille.
C'est Kita. Qui est présent? Les ronflements continuent. Ils se stoppent soudainement et une peur blanche que la personne qui dormait se mette à parler en se réveillant me prend. Un petit bruit de déglutition se fait entendre puis la personne se met effectivement à parler. Son discours est... incompréhensible. Je reconnais la voix de mon père. Je me lève malgré les protestations de l'assassin et m'approche de la source du bruit. Mon père parle dans son sommeil, mais il ne faudrait pas que les malfrats comprennent de travers. Je bouche le nez de mon père et il se réveil en sursaut quelques secondes plus tard. Je met une main sur sa bouche et m'approche de lui. Je lui répète les ordres de Kita et lui explique ce que je sais de la situation. Je le sens hocher la tête et le relâche. Il s'assit et ne bouge plus.
Mon père n'est pas quelqu'un de balourd, contrairement à ce que les gens pourraient penser en parlant d'un ministre. Il a suivi une formation militaire sur ordre de son propre père. Il est vif d'esprit et sait s'adapter aux situations de crises. Sa respiration est presque totalement silencieuse. Pour la petite anecdote, mon père a tenu à ce que tous nos domestiques suivent un intensif stage sur les techniques d'auto-défense. Ils savent tous se battre et connaissent les procédures en cas d'attaque sur le bout des doigts. Au bout d'un petit moment, je ne saurai dire combien de temps, j'entends mon père prendre une inspiration.
– Nous sommes cinq ici. Chuchote-t-il. Tu m'as dit qu'il y a les deux Kita. Plus nous deux, ça fait quatre. Qui est la dernière personne?
– Nash. intervient une voix féminine non loin de moi.
Je déteste le noir. Je déteste être aveugle comme ça. N'importe quoi peut arriver de n'importe où. J'ai perdu la notion du temps depuis que nous sommes ici. J'ai l'impression que ça fait une éternité mais ça pourrait tout aussi bien faire juste un quart d'heure. Je suis allongé, les yeux fermés, et j'écoute. Il n'y a pas un bruit. Pas une seule vibration de l'air. L'atmosphère s'épaissit ou c'est moi? Je sursaute quand je sens un mouchoir se poser sur mon nez. En posant la main sur le poignet, j'en déduis que c'est soit Nash, soit Kita -le frère. Mon père est plus épais mais Stella est plus fine.
– Aï ne devrait pas tarder. Murmure Nash. Il y a du gaz anesthésiant, met ce mouchoir sur ton nez.
– Et toi?
– Ne t'inquiète pas pour moi, j'ai ce qu'il faut. Surtout, si tu te sens partir, met toi dans une position confortable, pour ne pas te faire mal.
– Taisez vous tous les deux. Ordonne Stella sur un ton dur.
A ce moment là, la porte s'ouvre doucement. Un chuchotement se fait entendre depuis la porte. Il n'y a personne devant. La faible lumière qui entre dans la pièce m'indique que nous sommes tous détachés. A part moi, ils sont tous en position de combat. On voit un petit drône se placer devant la porte de la pièce. Stella se jette sur lui mais une silhouette noire l'intercepte et se prend le coup à la place du robot.
– Doucement, c'est nous. Lance Iwaizumi à mi-voix. Dépêchez vous de sortir, nous n'avons pas pu arrêter le gaz.
– Allez on accélère. Lance Sab sur un ton agacé alors que je suis la dernière à sortir.
J'ai l'impression d'avoir les jambes en coton. A ce moment là, je me demande où est passé mon mouchoir. Eh merde. Absorber par les évènements, je ne me suis pas protéger et j'ai respirer du gaz anesthésiant. Iwa semble le remarquer car elle ordonne à Nash de me porter. Il me prend sur son dos. Sab et elle nous guident à travers un labyrinthe. Iwa ne fait pas dans le détail et, au lieu d'attendre que le garde qui nous bloque soit passé, elle l'égorge et le cache dans un placard. Kita ne semble pas être d'accord mais elle lui rétorque qu'elle ne laissera pas ce kidnapping impunis. Elle nous laisse passer devant et Sab nous conduit à un van. Nous montons à l'arrière et lui à l'avant. A notre plus grand étonnement, Iwa ne monte pas. Au contraire, elle repart vers... vers ce qu'il semble être une villa. En levant les yeux au ciel, son maître la suit. Nous nous attendions à ce que Nash en fasse autant mais il s'est contenté de fermer les portes du van. Sab a démarrer. Je doute qu'il ai le permis, il n'a que 17 ans après tout. Est-ce que je m'en soucis vraiment dans un moment pareil? Pas vraiment.
Sab nous dépose devant chez moi. Mon père propose à Stella et Sab de leur laisser utiliser un de nos ordinateurs pour... je ne sais pas trop en fait. Nash, lui, décrète qu'il doit assurer ma sécurité et me reconduit dans ma tour avant de la fouiller de fond en comble tout en me gardant à l'œil. Quand il est sûre que tout va bien, il me laisse me reposer et se met à patrouiller autour de la tour. Autant dans les arbres que sur le sol. Il n'a été pris sous l'aile de Kita que depuis quelques heures seulement -de ce que je sais- et pourtant on dirait qu'il a déjà été formé à la surveillance. Quelques heures plus tard, Iwa et son maître sont de retour. Ils sont couvert de sang. Iwa a pris une balle dans les côtes. Elle peste tout ce qu'elle sait mais elle ne semble pas tellement dérangé. En fait, elle a un comportement plutôt étrange par rapport à sa blessure. Mon père appelle un médecin et la conduit dans une salle où elle peut tâcher sans vraiment déranger. Quand elle apprend qu'elle ne vas pas bouger toute de suite, elle appuie sur les bords de sa plaie et extraie elle même la balle. Elle la laisse tomber sur le sol et nous demande une serviette qu'elle peut salir... durablement. Un domestique lui amène et elle s'essuie les bords de la plaie. Son maître s'accroupit pour l'examiner.
– Ça à l'air profond... Soupire-t-il.
– Non pas tant que ça! Dit elle en y mettant le doigt, nous faisant tous sursauter.
– NON MAIS T'ES FOLLE??? Je m'écrie.
– Et comment veux tu que je juge de la profondeur de la plaie au juste? Regardez, je ne l'ai pas enfoncer jusqu'à la deuxième articulation.
– C'est l'articulation interphalangienne proximale. Précise Nash, qui ne semble pas troubler par le spectacle de son amie en sang. Tu n'as pas mal?
– Évidemment que si! Je suis fantastique, pas surhumaine. Mais ça ne sers à rien d'en faire des caisses.
– Quand même... murmure Kita.
– C'est vous qui m'avez appris à me contrôler en toutes circonstances!
– Tu n'es peut être pas surhumaine, mais tu ne peux pas dire que tu sois humaine non plus. Lâche – Nash.
– Pourquoi?
– Oh s'il te plaît! N'importe qui serait écrouler, pleurant peut être ou au moins assis. Et toi tu es debout, tu t'es retiré toi même cette merde et t'y fous le doigt comme on enfonce un gratin pour faire chier sa mère.
– Tu fous les doigts dans les gratins pour faire chier ta mère? Rappelle moi de ne jamais venir manger chez toi.
– Vraiment? C'est tout ce que tu retiens?
– Ne t'énerve pas. T'aurais préféré que je hurle à la mort en me roulant par terre?
– Au moins j'aurai trouvé ça normal.
– Désolé.
– Non mais... Ne t'excuses pas pour ça. C'est pas ce que je voulais dire. Je trouve juste que tu es quelqu'un de... d'anormal, voilà!
– Parce que tu crois que vouloir entrer dans un monde où tu peux te faire tuer à tout moment et dans lequel tout le monde te déteste, c'est normal?
– De quoi tu parles?
– Du milieu des assassins espèce de bille.
– Oh! Dis comme ça... Et toi alors?
– Quoi? Mon premier meurtre était un accident et le deuxième de la légitime défense.
– Je n'ai encore tué personne!
– Non mais n'oublie pas que torturer te met au même niveau psychologiquement parlant, voir même au dessus.
– Bah non, la victime est toujours en vie.
– Oui, je crois que c'est ça le pire.
– Attendez! J'interviens. Est-ce que vous êtes vraiment en train de débattre pour savoir ce qui est le pire entre le meurtre et la torture?
– Bah ouais. Me répondent-ils en cœur après un bref regard.
Je me prends l'arrête du nez alors que mon père les regardes comme s'il voyait des fantômes.
– Rappelez moi pourquoi je suis amie avec vous? Je soupire.
– On a pas le droit? Demande Iwa en fronçant les sourcils.
– Tu pose sérieusement la question ou tu te moque de moi?
– Non, je suis sérieuse.
– Ok, fais moi penser à t'expliquer ce qu'est l'éthique et le bon sens, un de ces jours.
– Nash, tu t'y connais en corps humain? Demande soudainement Kita, qui est aller s'asseoir.
– Ouais, je veux devenir médecin.
A ce moment là, Iwa éclate de rire. Comme elle s'est penché en arrière, elle grimace en se remettant droite avant de continuer à rire.
– Quoi? Grogne Nash.
– Un médecin assassin! Articule-t-elle entre deux éclats.
– Eh ben quoi?
– Tu ne vois pas le paradoxe? Attention, Zeus n'aime pas les paradoxes, tu vas te faire transformer en pierre. Rigole-t-elle de plus belle.
Comme Nash semble contrarié, je devine qu'il ne sait pas de quoi elle parle. Je me rappelle qu'il ne connaît pas la mythologie gréco-romaine et lui explique donc l'histoire du renard insaisissable et du chien infaillible -qui attrapait toujours sa proie. Zeus les transforma en pierre pour résoudre le conflit.
Au moment où Iwa décide de s'asseoir, le médecin entre dans la pièce, assisté d'une infirmière. Il examine Iwa avant de lui expliquer avec un ton... amicale... qu'il ne faut pas retirer la balle elle même, qu'elle aurait pu avoir une infection du sang ou encore se provoquer une hémorragie. Il lui mets des mèches en nous expliquant qu'elles serviront à empêcher la cicatrisation de la plaie pour éviter une "dépression" sur la peau. Iwa à l'air aussi perdue que moi alors que Nash boit les paroles du médecin. Il semble comprendre. Il hoche la tête comme un âne. Le médecin met ensuite un pansement par dessus pour faire tenir le tout et lui dit de revenir dans deux jours. Il allait lui donner rendez-vous à l'hôpital mais mon père lui a demandé de venir la soigner ici. Après tout, comment expliquer les circonstances de sa blessure? Mais le médecin ne cherche pas à connaître les détails et accepte les conditions. Je pense que mon père doit le payer grassement pour son silence. Une fois sûr et certain qu'ils sont partis, Kita se tourne vers Iwa.
– Attends d'être totalement guéri avant de le tuer. Sinon il y a des risque qu'un autre prenne sa relève.
– Bien.
– Vous comptez tuer mon médecin!? Demande mon père.
– Il vous fera chanter. Explique Kita. Il est habitué. Mais il joue très mal la comédie.
– Vous dites n'importe quoi.
– Bon, attendons qu'il passe a l'action alors. Lance Iwa. Vous verrez bien si, oui ou non, nous sommes des enfoirés. Je dois rentrer. Mon frère va m'écorcher vive.
– Et tes parents!?
– Mon père travaille tout le temps et ma mère s'en fiche comme d'une guigne, du moment que je ramène des bonnes notes et des trophées.
– Attends. Tu es tachée de sang. Il va se poser des questions. Viens, je vais te donner des vêtements propres.
– Et comment allons nous expliquer notre absence!? Demande Nash.
– Sab, Tyse, et moi avons été au lycée alors nous avons dit que tu avais un début de rhume alors t'avais préféré rester chez toi.
– Et pour nous j'invoquerai une nécessité administrative. Explique mon père. Il n'y a que les Kita qui...
– Ne vous inquiétez pas pour nous. Lâche Stella en entrant. Nao, donne moi ton téléphone.
– Sasaki-sama, j'aurai besoin du votre. Demande Sab en tendant un main vers moi.
Je lui donne après un regard à Iwa. Elle lance un bref regard à la clé USB qu'il y connecte avant de s'intéresser à son maître, qui parle dans une autre langue à sa sœur. Iwa suit la conversation avec attention, les sourcils froncés. Nash a l'air complètement perdue, contrairement à elle. A la fin, Kita se retourne vers elle.
– Tu as compris.
– En gros, oui.
– Attends les détails. Ah! Et parle avec Tyse. Surveille son état psychologique.
– C'était déjà prévue. Souffle-t-elle.
A suivre...
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