10. Maï

 Iwaizumi est complètement folle! Elle m'a offert une "wonderbox" (NDA: Je ne sais pas s'il y en a au Japon mais on va faire comme si). Elle nous a offert un week-end à deux. Remarque, je pourrais me le payer aisément mais l'attention est touchante.

Quelques temps plus tard, Kochi me sort avec un air frustré que le lycée Aoba Josai a accepter un match d'entraînement. Je ne vois pas trop ce qui l'énerve jusqu'à ce qu'il m'avoue qu'ils ont demandé que Kageyama soit le passeur titulaire pour le match. Je grimace. Forcément. J'envoie un message à Iwaizumi pour lui demander si elle en connaît la raison. Aucune réponse. Le soir mon téléphone vibre.

De: Angel
À: Moi
"C'est une idée de notre abruti de capitaine. Je suis désolé pour Sugawara."

De: Moi
À: Angel
"Ça ne me donne pas la raison!"

De: Angel
À: Moi
"Il veut, je cite, "juger de l'évolution de son "adorable" cadet avant de le démolir en match officiel". Que Sugawara n'en tienne pas compte. Au contraire, ça vous fait un atout en plus dans votre manche."

De: Moi
À: Angel
"C'est vrai. Mais admet qu'il a dû prendre un coup."

De: Angel
À: Moi
"Tu m'étonnes! Je suis au club, je te laisse."

Je ne lui répond pas. Je ne lui répond jamais dans ces cas là. Elle éteint son téléphone de toute façon quand elle va tirer. Enfin, en principe. Je rentre tranquillement avec Kochi en tête à tête. Nous discutons du dernier film sortit. Quand j'arrive, mon père me convoque dans son bureau. Je déteste quand notre majordome utilise ce mot: convoquer. On dirait que je dois aller chez le directeur. Je commence par le suivre avant de le congédier. Je sais où est le bureau de mon père, je n'ai pas besoin de lui pour y aller.
Je frappe deux coups avant d'entrer. Mon père se fiche bien d'être en réunion, quand il m'appelle c'est tout de suite. Je suis sa fierté, s'il pouvait, il m'exposerait. Ma mère a posé une condition à la naissance d'un enfant : qu'il ne suive pas la tradition de sa famille de traiter les femmes comme des objets. Mon père a accepté à condition qu'il ai au moins un fils. Malheureusement ma mère est devenu stérile suite à un viol quand j'avais cinq ans. Pas un viol de mon père, mais d'un homme qui la coincé dans une ruelle après avoir assommé son garde du corps. Elle a contracté la "gonorrhée". C'est une MST qui peut causer comme complication des inflammations pelviennes, une grossesse extra-utérine ou la stérilité, entre autres. Sans traitement, elle peut même provoquer une infection au cerveau ou au cœur. Ma mère est traitée, heureusement, mais elle est tout de même devenue stérile. Elle fait partie des 75% de femmes qui sont asymptomatiques. C'est à dire qu'elles n'ont pas de symptômes. Enfin... pas de symptômes extérieurs, style douleurs, démangeaisons etc... Je ne connais pas tous les détails, mes parents n'aiment pas trop en parler. A vrai dire, ce que je sais, c'est ce que j'ai trouver sur internet quand j'ai cherché, à l'âge de dix ans. Le fait qu'elle n'ai pas de symptômes, c'est elle qui me l'a dit quand, inquiète, je suis aller lui demander, il y a un an. Non, je n'ai pas tilter il n'y a qu'un an qu'elle pouvait souffrir mais j'avais décidé de ne pas lui demander tout de suite pour éviter qu'elle ne mente pour ne pas m'inquiéter. Quand j'ai été sûre qu'on pouvait parler de tout, je lui ai posé la question. Mon père a été déçu et en colère quand il l'a appris. Il n'a pas abandonné ma mère pour autant et il refuse même que la famille de ma mère participe aux soins. D'après mon oncle, il se sent responsable de ce qui est arrivé. Il s'en veut de ne pas avoir su protéger ma mère.
  Évidemment, c'est elle qui a été la plus touchée par l'événement. Elle a refusé de voir un psychologue et a tenter de noyer sa tristesse dans le travail en prenant à sa charge un orphelinat décadent. Elle l'a redressé et y a investi énormément dedans. Elle attend d'avoir un coup de cœur ou une complicité spéciale avec un enfant pour l'adopter. Elle est directrice d'un réseau d'agences immobilières en temps normal. Mon père, après avoir été architecte, est devenu ministre de la culture. Il est énormément occupé mais il prend toujours un peu de temps pour moi le mercredi soir. C'est rare qu'il m'appelle ainsi. En plus de ses fonctions, il suit une formation pour être ministre de l'Éducation. Il veut tenter d'éradiquer le harcèlement, la dépression et tout ces aspects négatifs de la vie des adolescents. Il est engagé dans ce combat depuis que sa petite sœur, de six ans sa cadette, s'est donné la mort suite a du harcèlement sexuel et scolaire de la part d'un de ses professeurs. Elle avait quinze ans, lui vingt et un. Ils étaient très proche et il ne l'a jamais digéré.
Quand j'entre, je manque de percuter une personne. Je la contourne en m'excusant. L'homme en face de moi est... banal. Vraiment. Il a des cheveux noirs coiffés naturellement, des yeux marrons communs et la peau blanche que partagent la plupart des japonais. Il est habillé simplement d'un jean et d'un t-shirt rouge foncé. Il a le port droit d'un militaire. Il est musclé et il porte des rangers. Je le salue d'un mouvement de tête et il me le rend. Un silence serein s'est posé sur la pièce depuis mon entrée. Je me tourne vers mon père.

– Maï, je te présente Nao Kita. Kita, je vous présente ma fille unique Maï.
– Ravie de vous connaître. Je suis l'assassin de la famille.
– Je vous demande pardon? Je lâche après un petit silence.
– Kita est assassin pour plusieurs grandes familles. Je sais que tu ne veux pas reprendre la société de ta mère, et je ne te forcerai pas à suivre mon exemple si tu n'en as pas envie. Seulement, tu sais parfaitement que les ministres ne sont pas très appréciés, peu importes leurs fonctions. Il y a toujours des personnes pour les haïr. Tu sais aussi que ta mère a été attaqué il y a quelques années pour m'atteindre. Bien que le commanditaire n'imaginais pas que cela prendrait cette ampleur..
– Qu'il l'ai imaginer ou pas, on ordonne pas ce genre de geste. Une agression simple aurait été suffisante non?
– C'était ce qu'il avait demandé.

Je me tais. Le ton de mon père est doux mais impérieux. C'est un ordre muet quand il l'utilise. Peu importe qui est la personne en face, elle n'a pas à connaître nos secrets. Je choisis donc le mutisme. Je jette un regard à l'homme. Il est parfaitement immobile et stoïque.

– J'ai compris. Dit-je soudainement, en interrompant mon père, qui avait repris. J'ai bientôt fini le lycée et il est temps pour moi de me lancer dans les études supérieurs. Peu importe ce que je ferais, je vais être une proie facile et mon nom va commencer à ressortir. Il est là pour deux raisons n'est-ce pas?
– Euh... Tu... Tente mon père.
– Il est là pour que je sache à qui m'adresser si le besoin s'en fait sentir un jour et parce qu'il va être chargé d'assurer ma sécurité, je me trompe?
– Non. Tu es perspicace. Tu étais déjà sous surveillance. Voilà un téléphone jetable. Il n'y a qu'un seul numéro à l'intérieur. Le sien. Ses services ne sont évidemment pas gratuit, en dehors de ta protection. Alors parle moi en avant de lui demander quoi que ce soit.
– Bien. Puis-je demander... pourquoi ma protection est elle gratuite si le reste ne l'est pas?
– En fait, elle ne l'était pas jusqu'à il y a un an environ. Pourquoi? je ne sais pas.

Je me tourne vers l'invité. Nous nous fixons, les yeux dans les yeux, durant plusieurs secondes. Cela me semble être une éternité. Il finit par répondre. Sa voix n'a pas de signe distinctif. Je suis certaine de l'oublier très vite, avec ma pauvre mémoire.

– Je répond à condition que vous ne cherchiez pas à savoir de qui je vais parler.
– Juré.
– Mes élèves vous estiment et vous apprécies. Ils...
– Iwaizumi en fait partie non?
– Pardon?
– Excusez moi de vous avoir coupé. Iwaizumi Aï est une de vos élèves n'est-ce pas?
– Elle vous l'a dit?
– Ou là, absolument pas. Si je n'avais pas fait des recherches pour m'assurer qu'elle ne soit pas juste un rat qui m'aborde pour l'argent, je ne l'aurais jamais su.
– De simples recherches?
– Bien évidemment que non. Mais votre réaction me prouve que j'ai taper juste. Elle tue souvent? Avec beaucoup de facilité?
– Elle est en apprentissage depuis quatre ans.
– Elle apprend bien?
– Pouvez vous en venir au fait?
– Je veux qu'elle devienne à son tour l'assassin de la famille. En l'occurrence, qu'elle passe sous mon service dès que vous la jugerez prête. Évidemment, s'il est possible de l'engager avant la fin de son apprentissage pour x raison, je ne suis pas contre.
– Aï est une élève prometteuse.
– Je veux son profil d'élève complet. Ordonnais-je en allant m'appuyer contre le bureau de mon père, les bras croisés. Ses facilités, ses difficultés, ses progrès et ainsi de suite. Je veux tout. Allez y.
– Bien. Aï apprend vite. Au stade où elle en est, il est normal qu'elle ai plus de facilité à tuer qu'à ses débuts mais...
– Maï, intervient mon père en ordonnant à l'homme de se taire d'un geste, qu'est-ce que tu veux faire?
– Moi aussi, j'estime beaucoup Iwa. Je sais qu'elle est méticuleuse et ordonnée. Elle est aussi obéissante aux instances supérieurs et intelligente. Je veux son exclusivité. Si ce que dit Kita est vrai et qu'elle est apprentie tueuse, elle fera une ennemie mortelle et une alliée redoutable. Que l'on soit clair: que je sois son amie ou non ne changera rien. Si elle doit me tuer : elle le fera. Alors je la veux à mon service seul. Sauf que, comme tu le sais si bien, j'aime connaître les personnes que j'ai à mon services et leurs capacités. Je conclu en me retournant à nouveau vers l'assassin. Alors j'écoute: faites moi un rapport détaillé sur Iwaizumi Aï de A à Z.

Que ce soit bien clair: je ne cautionne pas le meurtre. Nous ne sommes pas Dieu, nous n'avons aucun droit sur la mort des gens. Seulement dans le cas où je dois me protéger et, si nécessaire, me défendre; je veux la meilleure. Je sais que je vend la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Seulement, si vous y pensez, elle tue la nuit depuis bientôt quatre ans et elle vit comme une adolescente normale le jour. Et personne ne connaît son secret, aux dernières nouvelles. S'il y en a une qui est discrète, c'est elle.
J'apprends donc qu'elle a commencé son apprentissage après avoir tué deux hommes pour se défendre. D'après ce qu'il raconte, elle avait douze ans et elle en a tué un d'un coup de barre en métal derrière la tête, l'autre d'un coup de couteau dans le cœur après l'avoir assommé. Bon, le deuxième n'était pas un accident mais elle pensait qu'il voudrait la retrouver quand il se réveillerait et elle avait peur qu'il la dénonce à la police pour le premier. Kita était chargé de les éliminer et les filait depuis le matin. Il allait intervenir quand elle a commencé à se défendre. Il l'a ensuite pris sous son aile et fait disparaître les corps.

– Du fait d'avoir grandi entourée de garçons, elle est plus à l'aise au corps à corps ou avec une arme de combat rapproché. Elle intègre rapidement les geste et entretient son corps régulièrement. Elle a également un gros penchant pour le tir à l'arc et le sniper avec silencieux. Elle a plus de réticences à utiliser les armes bruyantes telles que les petits pistolets ou les mitraillettes. Son arme de prédilection reste une courte dague de dix centimètres qu'elle cache sous sa jupe ou dans sa botte. Dans le cas où elle ne pourrait l'utiliser, elle préférera utiliser une barre en métal rétractable.
– Coté psychologie.
– Elle tient particulièrement à deux personnes: Bokuto Koutarou et Akaashi Keiji. Elle estime également énormément son frère aîné, Iwaizumi Hajime, et le place sur un piédestal. Elle a un faible pour le meilleur ami de son frère, Oikawa Tooru. Ce sentiment est à sens unique. Elle n'en parle pas et n'aime pas en parler. Elle se voile un peu la face par rapport à lui mais elle est bien consciente de subir du harcèlement scolaire dû à la popularité d'Oikawa.
– Pardon? Lance mon père.
– Elle en souffre?
– Non.

Ce n'est pas un mot lancé sur un ton incertain ou mal contrôlé. Il est catégorique, sans appel.

– Elle s'en fiche. Elle aurait été seule, peut être. Mais elle ne l'est pas. Elle a développé une petite affection envers Nash Ota, qui a la capacité de la canaliser et en même temps de maintenir son moral au beau fixe. Ils sont entouré des amis d'enfance d'Ota: les triplés Ishii...
– Oui je sais, je les connais. Ils ont un lien avec son métier de tueuse?
– Slyom et Ulmyre, non. Ils ne sont pas au courant. Tyse, Nash et Sab, oui.
– Voilà qui est intéressant. Je souris.

A suivre...

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