1er octobre 1945, Lake Placid

Cher Steve,

Aujourd'hui, j'ai décidé d'observer le lac comme chaque jour depuis ma fenêtre pour t'écrire et ne pas penser aux angoisses de la ville. Ici, tout est désert. La population reste chez elle et garde ses souvenirs de guerre. Nous avons tous vécu la même histoire et cette peur que tout recommence, mais chaque famille a sa vision de cet événement alors le silence a envahi les rues. James ne veut plus que je sorte, alors je fais ce que l'épouse parfaite ferait... Je fais le ménage, le linge, la cuisine et j'attends sagement qu'il rentre. Steve, tu me connais et tu sais très bien que je ne survivrais pas longtemps comme ça. J'ai besoin de sortir, de bouger et d'être utile, pas seulement pour mon mari. Ces derniers temps, James est un peu bizarre et j'ai peur de t'écrire. Personne ne sait que je t'écris encore et tout le monde te croit vraiment mort. Ton corps n'a toujours pas été retrouvé après trois mois de recherche. Tu t'es peut-être réfugié dans un endroit où la poste ne passe pas et où il n'y a pas de moyen de communication. Je garde espoir de te revoir et que tout redevienne comme avant.

Je pense à toi.

Penny

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La jolie brune se leva pour ranger la lettre qu'elle venait d'écrire dans la boîte ronde qu'elle cachait au sommet de son armoire derrière les vêtements d'été. En arrivant dans la garde-robe qui se trouvait à côté de sa chambre, Penny prit son petit marche-pied qu'elle utilisait habituellement pour attraper les chapeaux sur la dernière étagère. Elle le positionna face à l'armoire et monta dessus. Elle était enfin à la bonne hauteur pour tendre les bras et attraper son précieux trésor. "Mais où était-il ?" La boîte avait disparu ! Aucune trace du contenant rond en soie bleue qui renfermait tant de souvenirs. La jeune femme descendit de son marche-pied pour ne pas perdre l'équilibre face à tant d'émotions. Il y avait tout dans cette boîte : les lettres de Steve pendant la guerre et celles qu'elle avait écrites depuis sa disparition. Tout son deuil était dans ce coffre aux souvenirs. Elle commença à le chercher dans des endroits improbables : sous le lit, dans le salon, la cuisine et même la buanderie. La panique s'empara d'elle. Son souffle devint court. Son cœur s'accéléra. Qui avait pu prendre cette boîte dont elle était la seule à connaître l'existence ? Sa précieuse était introuvable dans la petite maison des Young. Penny sentit des larmes couler sur ses joues roses. Elle entendit la porte s'ouvrir puis des pas s'approcher d'elle sans qu'elle ne voit l'individu. Penny vit une ombre passer derrière elle. La pièce se refroidit subitement comme si un fantôme venait d'entrer. Il s'agissait sûrement de l'angoisse de la jeune femme. Il était impossible que ce soit un fantôme. À moins que... Steve ? Elle commença à envisager la possibilité que son grand amour soit mort et qu'il vienne la hanter. Non Penny reprends-toi ! Elle resta tétanisée dos à la porte d'entrée. Le temps s'était arrêté autour d'elle. Les sons étaient à peine audibles. Un bourdonnement passa dans ses oreilles, avant d'entendre une voix masculine se détacher de ce bruit désagréable.

- Penny ? Tout va bien ? Demanda la voix mystérieuse.

Elle reprit son souffle et attrapa le premier objet qu'elle pue pour se défendre.