4 juillet 2022
4 juillet 2022
— Prune, tu es déjà là !
Le seuil de la porte à peine franchit, ma mère se rue sur moi. Surprise, je recule. La colère que j'ai ressenti ce matin à son égard revient à la surface. Je peine à ne pas montrer mon désarroi face à son comportement. Elle ne peut rien me reprocher. Je suis rentrée avant l'heure qu'elle avait indiquée. Je l'ai tenu au courant de ce que je faisais par message. Qu'attend-elle de plus de moi ? Je n'en sais rien, mais pour être tout à fait honnête, ça ne me dit rien qui vaille...
Ses yeux brillants et rougis m'avertissent d'ores et déjà des larmes qui ont coulé sur ses joues. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais la voir dans cet état ne fait que m'inquiéter encore plus.
Elle est tout débraillée, pratiquement nue, ses cheveux sont en bataille, et elle ne marche pas droit. Avant même que je ne puisse dire quoi que ce soit, elle tombe dans les escaliers.
Je me mets à hurler, et après un moment de sidération, je la rejoins en courant.
J'essaie de la réveiller, mais ses yeux sont clos. Sa respiration saccadée ralentie avec le temps si bien qu'elle finit par n'être pratiquement plus audible.
Je hurle et me mets à pleurer alors que je sors mon téléphone et essaie tant bien que mal, de mes mains tremblantes, d'appeler les pompiers. Mes yeux déversent des torrents de larmes et je peine à m'exprimer lorsque la femme à l'autre bout du fil me pose des questions. Je n'ai aucune idée de ce que je suis censée lui dire : je ne sais absolument pas ce qu'il se passe.
— Venez vite, s'il vous plaît, dis-je avec désespoir.
— J'envoie une équipe sur le champ, me répond-elle instantanément, avant de raccrocher.
Je me tiens aux côtés de ma mère, tremblante, et essaie de me rassurer, ce qui n'est pas une mince affaire. Je n'ai aucune idée de ce que je pourrais faire de plus, si ce n'est la couvrir, comme je viens de le faire. Je n'entends plus son souffle, et je crains que son cœur soit arrêté.
Je rappelle alors immédiatement les pompiers et demande à la dame où en sont les secours.
— Ils arrivent jeune fille. Respirez, ça va aller. Ne vous inquiétez pas, ils seront là d'une minute à l'autre.
Elle raccroche alors que quelqu'un essaie également de joindre la ligne, et je reste agenouillée aux côtés de ma mère, inconsciente, et peut-être même morte.
Cette pensée me glace le sang.
C'est horrible d'imaginer de telles choses !
Pourtant, c'est plus fort que moi, je suis tout bonnement incapable de retirer cette pensée de mon esprit. Et si elle ne revenait jamais ? Je regretterai toute ma vie les moments où je l'ai fait souffrir, ne me souciant que de moi, sans jamais lui demander comment elle, elle allait, derrière son air froid et indifférent. J'arrive pas à croire que j'ai autant négligé notre relation... Je l'ai haï pendant si longtemps pour son absence, mais je n'ai pas fait mieux. Et je m'en rends compte que lorsqu'elle frôle la mort...
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