4 juillet 2022

4 juillet 2022

— Prune !

Je me réveille en sursaut, alors que ma mère descend en trombe les escaliers et m'appelle au passage.

Je garde les yeux clos quelques instants, pensant qu'il s'agit encore de mon rêve, mais lorsqu'elle m'appelle à nouveau, cette fois-ci bien plus fort, et encore plus en colère, je les ouvre avec difficulté.

— Putain Prune lève-toi !

Je l'entends parler avec quelqu'un, tandis que je m'extirpe difficilement de mon lit. Je frotte avec vivacité mes yeux, pour les obliger à s'ouvrir entièrement, et attache rapidement mes cheveux avec un chouchou. Une tâche qui est veine puisque deux minutes plus tard, mes mèches sont toutes aussi libres que l'air.

— Je saute dans un jogging et j'arrive, dis-je.

Je ne sais pas ce qu'il se passe, ce qui la met si en colère, mais il semble y avoir quelqu'un, et il est hors de question que je me ramène avec la nuisette que je porte actuellement.

Je sors donc de mon armoire un pantalon de sport ainsi qu'un tee-shirt oversize, que j'enfile sur le champ.

J'enlève d'un revers de main, comme je peux, les résidus de mascara qui siègent sous mes yeux, et descends au pas de course les escaliers.

À chaque nouvelle marche, les battements de mon cœur s'accélèrent et mon corps tremble un peu plus. Je redoute ce que je m'apprête à trouver en bas.

— Te voilà enfin !

Je manque de tomber lorsque je vois la personne qui se trouve sur mon seuil de porte.

Il y a des centaines de milliers d'habitants à Paris, qui auraient pu se retrouver ici en cet instant, mais il faut que je tombe sur celui à qui je refuse de répondre depuis plusieurs jours.

Oskar m'observe étrangement. Ses yeux semblent être un cocktail de colère, d'incompréhension et de peur, parsemé d'une pointe de rancune.

Je peine à avaler ma salive correctement, et fuit son regard.

— Ton ami m'expliquait que vous aviez prévu hier mais que tu n'es pas venue, alors il voulait vérifier que tout allait bien pour toi !

Je lui suis sincèrement reconnaissante de ne pas avoir parlé des dizaines d'appels et messages, ainsi que de la raison, même si techniquement, il l'ignore, de mon ignorance.

— Depuis quand on ne prévient pas ses amis quand on n'est pas disponible ? me demande soudainement ma mère, folle de rage. C'est comme ça que je t'ai élevé ? C'est ça que tu tires de l'éducation que je t'ai livré ?

Je sais pourquoi elle fait ce cirque, et ça me met encore plus en colère qu'elle ne l'est. Je n'ai absolument pas envie d'une scène devant Oskar, mais c'est plus fort que moi, je réplique, sur le même ton :

— Parce qu'on peut parler d'une éducation ?

Ses yeux lancent des éclairs, qui auraient transpercé bien des obstacles, et effrayé bien des personnes, mais en ce qui me concerne, je suis bien trop au bout du rouleau pour être affectée par ça. Je l'ai vu dans des états bien pires.

— Ne vous inquiétez pas, Madame...

— Lagarde, répond ma mère.

Je sais pas pourquoi elle utilise encore le nom de mon père alors qu'ils sont divorcés. Probablement pour sa réputation et sa renommée. C'est sûr que ça doit faire quelque chose quand elle se présente comme l'épouse de Mr Lagarde, cet homme d'affaires que beaucoup connaissent. Je serais amusée d'avoir l'avis de mon père sur ce point. Ça doit être moins drôle de son côté lorsqu'on lui parle de ma mère comme étant son épouse, vu comment les choses se sont finies entre eux.

— Ne vous inquiétez pas, Madame Lagarde, je venais juste prendre des nouvelles, reprend Oskar, essayant de rester le plus impassible possible.

— T'es qu'une p'tite garce, me balance ma mère en me tirant une mèche de cheveux, alors qu'elle remonte les escaliers. J'vais me recoucher, ajoute-t-elle, alors qu'une voix d'homme que je n'ai jamais entendu l'appelle du deuxième étage.

Je manque à nouveau de m'étouffer avec ma propre salive. Il est 9h48. Elle n'a absolument rien à faire là. Elle est censée être au travail depuis presque deux heures !

— Putain mais qu'est-ce que tu fous là ? Ça fait deux heures que t'es censée être au travail !

La colère se fait entendre dans ma voix, tremblante.

— Ah ! La voilà, la fameuse crise parce que je suis pas au boulot. T'as vu comment elle parle à sa mère ? demande-t-elle à Oskar, essayant de le prendre à part, pour qu'il la soutienne.

Oskar ne dit rien. Il reste impassible. Mais ses yeux traduisent l'incompréhension qui l'anime.

Je rougis de honte à ce constat, encore plus mal à l'aise que ma mère fasse à nouveau des siennes.

— J'ai jamais eu de travail Prune. La voilà la vérité.

Elle marque une pause et reprend, avec un sourire carnassier qui me terrifie :

— Enfin, pas de travail que tu considères comme tel. Pourtant, je peux t'assurer que voir des bites toute la journée, c'est pas rien.

Elle reprend sa course et grimpe les escaliers quatre à quatre.

Mes joues sont en feu. Je n'ai jamais été aussi gênée de toute ma vie. J'arrive pas à croire qu'elle ait dit ça. Devant lui.

Il me dévisage. Le malaise se voit à 10 kilomètres. Lui aussi est profondément surpris. Je n'arrive pas à savoir si c'est les paroles de ma mère qui le choquent à ce point – ce qui serait tout à fait compréhensible – ou les interactions que nous avons eues. Vu de l'extérieur, ça doit être absolument aberrant. Personne n'est censé parlé à ses parents comme je l'ai fait, mais aucune mère n'est supposée agir comme elle l'a fait avec ses enfants non plus.

Rien ne va en réalité.

Je ne sais pas quoi dire pour briser l'immense mur de glace qui s'est construit entre nous, alors je me contente d'un faible « désolé », que je murmure si bas que je ne suis même pas certaine qu'il l'ait entendu.

Après quelques instants de silence, il s'approche de moi, et m'entoure de ses bras. Il me serre contre lui, et me murmure :

— Tu peux pas imaginer à quel point j'ai eu peur.

Son ton est lourd de tristesse. La pression n'est pas encore redescendue.

— Tu veux monter, qu'on se pose et qu'on fasse le point ? proposai-je alors sans réfléchir.

Il hoche de la tête, me prend par la main, et m'entraîne vers le haut des escaliers. Je suis incapable de bouger, heureusement qu'il est là pour me soutenir.

Une fois devant ma porte, je reprends la parole, et d'une voix blanche, je dis :

— Je suis désolée, c'est pas rangé, et c'est pas décoré...

— T'inquiète, j'suis pas là pour juger, réplique-t-il, souriant. Et puis, on pourra la décorer ensemble, un de ces quatre, si ça te dit ?

Je lui rends son sourire, le premier que j'effectue depuis plusieurs jours, si bien que mes muscles ne semblent plus habitués, et que vu les sensations qui animent mes lèvres à cet instant, j'ai plus l'impression qu'il s'agit d'une grimace qu'autre chose.

Il se met à rire en me regardant, et appuie sur la poignée, m'invitant à entrer, dans ma propre chambre.

Il observe attentivement ce qui nous entoure, et pose son regard sur les meubles, les cartons, et même les vêtements qui traînent parterre.

Il s'installe finalement sur le lit, tandis que je ferme la porte, essayant au passage de fermer mes oreilles, afin d'ignorer du mieux que je peux les bruits qui viennent de l'étage. Je suis persuadée qu'il les a entendus aussi, mais il est bien trop poli et respectueux pour avoir dit quoi que ce soit. Peut-être trop mal à l'aise aussi, c'est fort possible.

Il se relève, mais je n'entends que ses pas. Je lui tourne le dos, et regarde au travers de ma fenêtre les rayons du soleil caresser les pétales de mes fleurs préférées. Je rêverai d'être à leur place en cet instant, de pouvoir me prélasser sous les douces caresses de cet astre.

— Comment tu vas ? me demande-t-il alors qu'il pose ses mains sur mes épaules.

Je lâche un grognement, mais ne réponds pas. Je n'ai rien à dire. Je ne saurais même pas définir mon état d'esprit actuel. C'est la pagaille dans ma tête. Et j'ai envie de baisser les bras. C'est tout ce dont je suis certaine à 100 %.

— Je vois... t'es sortie depuis la dernière fois qu'on s'est vu ?

— J'ai déposé quelques CV à droite à gauche, répondis-je simplement.

— Alors suis-moi.

Il me prend par la main et m'invite à quitter la chambre.

— Je suis pas sûre d'être capable de faire quoi que ce soit aujourd'hui, murmurai-je. Je vais rester ici. Mais merci.

Son regard s'assombrit et il me répond, sèchement :

— Alors quoi ? Je te laisse m'ignorer pendant des jours après m'avoir fait comprendre que t'en avais marre de cette vie ? Tu croyais que j'allais fermer les yeux et continuer le cours de ma vie comme si de rien était ? Sérieusement Prune, je pensais que tu m'estimais un peu plus ! Bien sûr que non je vais pas te laisser toute seule alors que tu rêves de te casser. C'est hors de question ! J'entends que ça ne va pas bien, que tu as tes raisons de souffrir, d'aller si mal, mais c'est pas en restant toute seule dans ta noirceur que tu vas aller mieux. Que tu le veuilles ou non, c'est un fait. Alors ça te plaît peut-être pas, mais s'il faut que je passe la journée assit à tes côtés dans cette chambre, sans qu'on échange un seul mot, je le ferai.

Je ne réponds rien, à part répéter, pour la troisième fois :

— Je suis désolée.

Il inspire un grand coup, comme s'il cherchait à ne pas laisser la colère qu'il ressent à mon égard pour mes comportements inappropriés l'envahir.

— Arrête de t'excuser. Je suis pas venu quémander des excuses. Par contre, je veux pas que tu restes ici. Sérieusement, je sais que ça fait mal de perdre un ami de longue date, mais si elle est partie comme ça du jour au lendemain, elle te méritait pas Prune. Tu vaux plus que ça ! T'es une fille extraordinaire et tu te mets dans des états pas croyables à cause d'elle...

Je le fusille du regard. S'il voulait me consoler, c'est foutu. À part me faire culpabiliser, il arrive pas à grand-chose.

— C'est pas ce que je voulais dire, béguait-il.

— C'est bon, j'ai compris, lâchai-je froidement.

— Putain Prune tu parles de moi et mes sautes d'humeur, mais tu t'es vu ?! Sérieux, tu changes de comportement comme de chemise ! J'arrive pas à te suivre !

— Bah casse-toi alors si je suis si dure à comprendre, criai-je, bien plus fort que je ne l'aurai voulu.

J'entends ma mère râle au-dessus de nos têtes, et descendre en trombe. Je suis étonnée qu'elle fasse l'effort de se déplacer pour moi, mais ne relève pas. Elle ouvre la porte violemment et crie à son tour :

— Putain il se passe quoi ici ?

Elle est pratiquement nue. Le peu de vêtements – enfin, tissu, pour être exacte – qu'elle porte est totalement transparent. Je rougis de honte, mal à l'aise qu'Oskar ait à assister à un tel spectacle. J'arrive pas à croire qu'elle soit descendue si peu habillée alors qu'elle savait parfaitement qu'il était là. Elle cherche vraiment à me foutre dans la merde... Et après, elle a le culot de me dire de me faire des amis. Mais sérieusement, qu'elle s'étonne pas si je n'en ai pas !

Avant même que je ne puisse répondre, elle s'approche d'Oskar, lui tourne autour, l'observe, puis le déshabille littéralement du regard. Ce dernier m'implore silencieusement de lui répondre, pour qu'elle puisse quitter la pièce, ce que je fais sur le champ, toujours aussi choquée de ses comportements.

— Rien, murmurai-je. Désolée, j'ai parlé un peu fort.

Elle s'approche de moi, oubliant totalement la présence d'Oskar, et fait quelque chose qu'elle n'avait pas fait depuis une éternité. Elle m'attrape avec une violence inouïe par les cheveux, m'obligeant à me lever du lit sur lequel je m'étais finalement installé, et inclinant ma tête en arrière, me donne, de sa main libre, une claque monumentale.

Instinctivement, mes yeux se remplissent de larmes. Oskar ne réagit pas immédiatement face à la situation, incapable de comprendre, dans un premier temps, ce qu'il se passe, mais lorsque les informations montent à son cerveau, il se rue sur ma mère et la force, violemment, à me lâcher. Je tombe au sol brusquement, comme une vieille chaussette que l'on jette ou une poupée de chiffon dépourvue de vie.

J'aperçois ma mère qui essaie de se débattre contre Oskar, mais ce dernier la tient entre ses bras, pour la forcer à se calmer. Il n'est pas violent, mais l'empêche de recommencer.

— Calmez-vous, lui murmure-t-il en boucle, alors qu'il l'enlace.

— Lâche-moi espèce de fils de pute, hurle-t-elle.

L'homme avec qui elle était descend finalement et nous rejoint dans la pièce. Il observe la scène pendant de longues minutes sans rien faire, jusqu'à ce que ma mère lui hurle :

— T'attend quoi pour m'aider ?

Il lève les yeux au ciel et s'approche d'Oskar.

Je donne un léger coup de pied à Oskar pour qu'il lâche ma mère. Le gars est baraqué, et je veux pas qu'ils se battent. Ça serait catastrophique.

L'homme ne fait rien, à part demander calmement à Oskar :

— Lâche-là.

— Elle a pas à faire ce qu'elle a fait, encore moins à sa fille, réplique-t-il sur le même ton, étrangement stoïque, surtout quand on connaît son caractère sanguin le reste du temps.

— Qu'est-ce que t'as encore fait sale pute ? demande l'homme avec dégoût à l'adresse de ma mère.

Sa voix est rugueuse et froide, et son ton est particulièrement violent.

L'entendre prononcer ces mots à l'adresse de ma mère me donne envie de gerber. Je ne saurais pas dire si c'est son intonation, l'insulte qu'il a utilisée à son égard, ou la prise de conscience des comportements de ma mère. Elle se met en danger à fréquenter des gens comme ça. Et elle me met en danger au passage en les invitant chez nous. Franchement, je sais pas ce qui lui est passé par la tête en croyant qu'elle pourrait se prostituer et en sortir idem. Ça me dépasse, littéralement.

Oskar finit par lâcher ma mère, bien qu'elle se débatte toujours vivement. L'homme la prend par la taille, d'un geste qui se veut probablement sensuel, mais qui me dégoûte plus qu'autre chose. Oskar quant à lui se jette à mes pieds et me demande comment je vais.

Je suis en boule sur le sol, recroquevillée, et je n'ai absolument plus envie de bouger de là où je me trouve. C'est comme si j'étais soudée avec le plancher, que je ne faisais plus qu'un.

C'est plus fort que moi, je suis tout bonnement incapable de me déplacer. Pas parce que j'ai mal. Enfin si, mais ça, ça va. Plus parce que mes membres ne me répondent plus. Eux aussi, ils m'ont abandonné.

Mes yeux se mettent à pleurer, abondamment, et je peine à respirer. L'air ne rentre pas dans mes poumons. Je suis comme une poupée dépourvue de toute once de vie.

Oskar m'aide à m'asseoir contre mon lit, et s'installe à côté de moi, m'enlaçant, comme il peut, de ses bras.

Il me caresse avec douceur mes cheveux, comme le ferait un adulte qui console une enfant en larme après être tombée. J'ai beau avoir 17 ans, presque 18, en cet instant, je n'en ai pas plus de 8.

— Pourquoi est-ce qu'elle est comme ça avec toi ?

Son ton se brise sur les derniers mots, comme si constater les comportements de ma mère à mon égard l'affectait profondément, à un point où il ne parvient plus à rester impassible comme il s'était forcé de l'être jusqu'à présent. Je suis persuadée qu'il se disait, au fond, qu'il n'avait pas son mot à dire quant à nos affaires familiales, que ça ne le regardait en aucun cas, mais je suppose que voir ma mère dans cet état l'a profondément bouleversé, voire choqué.

— Je crois qu'elle souffre, elle aussi, murmurai-je entre deux sanglots.

— À cause de ton père ?

Je hoche de la tête mais ne dis rien, dans un premier temps. C'est seulement après avoir réfléchi à mes paroles que je prononce ces mots :

— Je crois que, même si je ne l'ai jamais vu la frapper, elle a souffert autant, voire plus, à ses côtés, que moi. Et puis, tu sais, quand tu vas si mal, tu fais comme tu peux pour recoller les morceaux, mais la plupart du temps, ça fonctionne pas. T'as beau essayer et essayer encore, tu restes aussi détruite, aussi brisée. Par-dessus le marché, elle élève seule une ado, et vivre avec moi, comme tu as pu le constater, c'est pas une mince affaire !

Mon rire nerveux résonne sur les murs vides de la pièce.

— Ne dit pas une chose pareille. On sait très bien tous les deux qu'après tout ce que tu as traversé tu ne peux pas être parfaite, calme, silencieuse et tout le temps joyeuse. En tout cas, pas tant que tu as guéri de tout ces traumatismes.

Il marque une pause, mais reprend, presque instantanément :

— Et puis tu sais, elle a beau aller mal, c'est ta mère, et c'est illégal d'agir comme elle le fait. Elle a pas à te parler comme ça, à être violente. Et... encore moins à se prostituer.

Voyant le regard interrogateur que je lui lance, l'incitant à préciser, il ajoute, légèrement mal à l'aise :

— Techniquement, elle fait ce qu'elle veut de son corps, et gagne sa vie selon ses règles, sauf que... dans la pratique, c'est pas légal. Elle pourrait aller en prison pour ce qu'elle fait.

J'inspire un grand coup suite à cette nouvelle. Je n'y avais jamais vraiment réfléchi... Bien évidemment je vais pas envoyer ma mère en prison. Mais si ça peut m'aider comme argument pour la faire sortir de ce cercle infernal dans lequel elle s'est lancé, je l'utiliserai.

— C'est son moyen de se faire souffrir, murmurai-je, alors que j'étais persuadée de n'avoir fait que penser.

C'est au tour d'Oskar de m'interroger du regard.

— Les gens ne s'automutilent pas toujours pour les mêmes raisons, mais la culpabilité ou bien l'idée de se faire souffrir pour oublier la douleur intérieure qui nous animent, ça revient souvent. Là où d'autres se coupent, se brûlent, se mordent ou je ne sais quoi, elle, son moyen de se faire souffrir, c'est peut-être, malheureusement, de revivre tous ces traumatismes, comme pour les rendre plus concrets, plus... vrais. Comme pour donner une explication valable à la douleur constante qu'elle ressent au plus profond d'elle-même.

Oskar me regarde avec des yeux ronds. Je suis la première surprise de mes paroles. Je n'avais jamais vu les choses sous cet angle. Je n'y avais jamais vraiment réfléchi avant, pour être honnête. Mais aborder la situation de cette manière permet d'expliquer tant de choses...

— Pourquoi tu sais tout ça ?

Je souris faiblement, et lui réponds :

— Je t'ai dit : je me suis déjà fait du mal.

Ses yeux brillent, remplis de larmes, il me semble. Il détourne sans tarder le regard, comme s'il avait compris que j'avais noté ce détail.

— Promets-moi de ne jamais recommencer, dit-il dans un souffle.


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