16 août 2022

Il est 14h30.

On vient de sortir du métro.

— Ferme les yeux, me dit Oskar en plaçant ses mains pour les cacher.

Je m'exécute et le suis.

Après avoir marché pendant plusieurs minutes, il s'arrête, et me dit :

— Tu es prête ?

Je hoche la tête, sans en être certaine. Je ne sais absolument pas à quoi m'attendre, et pour être honnête, ça ne me rassure pas...

— Oui.

Il retire ses mains, et j'observe les alentours.

Nous sommes devant la devanture d'un photographe. De magnifiques clichés sont exposés dans la vitrine. De très belles personnes souriantes sont affichées, parfois en couleur et d'autres en noir et blanc.

— J'ai pensé que... comme on aime tous les deux la photo, c'était un bon moyen de marquer le coup. Je ne sais pas si tu connais le concept de la photographie-thérapie, mais en gros, l'objectif c'est de te permettre de poser un regard nouveau sur toi, ton corps, ton histoire, ta perception du passé et de ce qui t'es arrivé, etc. Et... en ce jour très important pour nous deux, je me suis dit que c'était une bonne idée de t'offrir une séance de shooting, histoire de marquer le coup et immortaliser ce moment, cette journée, ce nouveau départ, pour toi, pour moi, pour nous. J'espère que... tu ne vas pas trouver ça trop nul..., dit-il, inquiet.

J'en crois pas un mot. Il a vraiment... Organisé tout ça pour... pour moi ?

J'arrive pas à y croire ! C'est adorable ! Formidable !

Je saute dans ses bras et le remercie mille fois, sans pouvoir m'arrêter. Son sourire laisse apercevoir la joie qui l'anime face à ma réaction.

Je n'ai pas les mots pour m'exprimer sur ce que je ressens à cet instant, mais j'espère qu'il se rend compte que ça me touche au plus haut point.

— Tu es merveilleux, dis-je simplement.

Nous entrons dans la boutique et une dame d'une trentaine d'années nous accueille. Elle a les cheveux courts, bruns, et un sourire qui illumine la pièce tout entière. Elle porte un pantalon orange pétant et un tee-shirt blanc, avec l'inscription « feel good only » dessus. L'appareil photo qui se trouve autour de son cou me permet de déduire qu'il s'agit de la photographe.

Oskar et elle se font la bise et parlent pendant une dizaine de minutes. Je les regarde, souriante, les écoutant d'une oreille distraite.

— Bon allez, suis-moi !