12 juillet 2022

12 juillet 2022

— Et pourquoi tu ne créerais pas une association, ou genre faire des conférences dans les collèges et lycées, lancer une campagne sur les réseaux sociaux... Je pense que ça pourrait cartonner ! Si tu vois que ça marche, tu pourrais même chercher des parrains et marraines au près de gens célèbres. Par exemple des youtubeurs français suivis par les jeunes, des acteurs ou influenceurs. Là, ta cible, ça doit être les jeunes. C'est auprès d'eux qu'il faut faire passer les messages. Parce que si eux réagissent, ça fera bouger les adultes et notamment le gouvernement. Je pense que faire dans l'autre sens ça marchera pas. Par contre, commencer par créer une association, et après aller démarcher les établissements pour faire de la prévention, et lancer un compte pour l'assos sur les réseaux, en communiquant vraiment bien, je pense que ça peu super bien marcher !

Il a raison. Ça pourrait super bien fonctionner.

— Ouais, t'as raison, ça colle. Tu devrais te lancer dans le marketing ou la communication, dis-je en riant.

— Je vise la musique ou l'écriture, mais au moins je sais que j'ai une solution de replis, renchérit-il.

— On pourrait même, si vous êtes ok, faire quelques concerts caritatifs, pour que l'argent aille à l'assos et que ça nous permette de grandir et tout.

— Pas con, dit-il, pensif. Je sais pas si les mecs accepteraient, mais en vrai je pourrai les convaincre, je pense.

Je réfléchis quelques instants, et je lui demande :

— Tu t'y connais un peu en audiovisuel ?

— Ouais, vite fait, pourquoi ?

— Parce qu'on pourrait créer notre propre chaîne youtube ! Et même faire un podcast ! Comme ça, on serait sur toutes les plateformes, et on toucherait encore plus de gens ! Et puis, comme j'écris des chansons, je peux peut-être en écrire une en rapport avec ça, qu'un enregistre ensemble, avec le groupe, s'ils veulent bien de moi, et qu'on met à disposition sur Spotify, Deezer et toutes les plateformes de musique !

Il pose sa main sur la mienne, et me dit :

— Prune, je trouve ça vraiment génial que tu aies toutes ces idées, mais ne t'emballe pas trop, t'as quand même le bac l'année pro... et pis, tu bosses chez ma mère maintenant, et même si elle est indulgente, elle t'embauche pas pour rien faire, donc va falloir faire ça sur le peu de temps de libre que tu as en dehors de tes heures de travail... C'est pas sûr que tu puisses tout faire. En tout cas, pas toute seule.

Je sais qu'il a raison, mais c'est plus fort que moi, ça dépasse toutes mes envies ou besoins. Oui j'ai le bac, mais dans l'immédiat, j'en ai rien à foutre. J'ai envie d'aider Iris comme je le peux. J'ai envie d'éviter que son histoire se répète chez d'autres. J'ai envie de participer à la lutte contre ce fardeau.

J'ai enfin eu mon déclic. C'est ça que je dois faire. C'est ça mon moyen d'aller mieux, de grandir, d'évoluer, dont m'avait parlé Oskar. C'est ça ma solution !

— Je sais Oskar. Je sais que je m'emballe. Je sais que tout ça peut paraître con, et décidé sur un coup de tête. Mais je te jure que c'est ça la solution. C'est ça mon déclic, dont tu parlais. Je veux faire ça. Je veux aider, sensibiliser, toucher à tout, échanger, offrir de nouvelles perspectives... Je peux y arriver, je le sais. Pas seule, c'est sûr, mais si je monte une assos, je trouverai sûrement du monde. J'en suis capable. Et si jamais tu as pas envie d'être dans l'aventure, je comprends parfaitement, et je le respecte. Jamais je t'obligerai à ça. Mais moi, j'en ai besoin. Et je dois le faire. Pour Iris.

Il sert un peu plus ma main dans la sienne, et me répond :

— Bien sûr que si je veux être à tes côtés dans l'aventure ! Je suis persuadé que ça ne peut qu'être génial. Et ça marchera, c'est sûr. Je veux juste que tu fasses attention à toi. Que tu sois prête à d'éventuels imprévus. Que tu acceptes que parfois, les choses ne se déroulent pas correctement, pour mieux aborder la déception. Je veux que tu te préserves. Et surtout, que tu ne t'oublies pas, dans toute cette histoire. Parce que c'est certain, ça va être du boulot.

— Je sais... Mais en soit, si jamais je commence à bosser cet été, à faire les démarches etc, ça devrait déjà me permettre d'avoir de l'avance pour la rentrée.

Il hoche simplement de la tête, et je le remercie.

Je me lève pour aller payer, mais Oskar me retient par le bras.

— Tu fous quoi ?

— Euh bah je... vais payer, dis-je en bégayant, troublée par sa réaction.

— Non ! C'est moi qui paye !

Je lève les yeux au ciel et réplique :

— Ça c'est ce qu'on va voir !

Je m'échappe en courant presque et me rends au bar. Mais il me rattrape, et une fois au comptoir, il demande à payer. Je réplique que c'est moi qui paye, et je crois que ça amuse la serveuse. On se prend un peu la tête tous les deux, mais quand il commence à engueuler la serveuse qui me fait payer, elle change d'avis, et lui tend l'addition.

Je lève les yeux au ciel, et dit, faisant mine de bouder :

— La prochaine fois c'est moi qui paye.


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