11 juillet 2022

— Fuck ! ne puis-je m'empêcher de lâcher.

Je referme le carnet d'un geste vif, comme si je venais d'intercepter une discussion secrète. Cela dit c'est pas vraiment faux...

Les mots défilent devant mes yeux, et ils me paraissent tellement dingues que j'arrive pas à y croire. Ils ne s'ancrent pas comme ils devraient dans mon cerveau, et frôlent mon esprit, s'échappant en vitesse, comme si inconsciemment, je voulais absolument éviter qu'ils restent en moi...

Je me lève de mon lit, et tourne en rond autour de mon lit.

— Aïe ! Putain fait chier ! marmonnai-je.

Je viens de me prendre le pied de mon lit dans mon petit orteil.

Je sors de la pièce, fais un tour aux toilettes, et m'arrête dans la salle de bain. Je m'installe devant le robinet, prends de l'eau dans mes mains, et me rafraîchis le visage. Je veux continuer à lire, mais la fatigue commence sérieusement à enliser mon corps.

Mon regard croise celui de mon reflet, et je ne peux empêcher un mouvement de recul. On dirait que je suis un zombie. Entre mes cernes, mon teint cireux et mes cheveux en bataille, je fais peur.

Je laisse un soupir s'échapper de mes lèvres, prends une petite partie de mes cheveux, et réalise un chignon, fait à la va-vite, retenant les mèches les plus chiantes, celles qui tombent devant les yeux, et laissant le reste détaché. Mon carré ne me permet pas de les tenir tous dans un chignon, mais cette coiffure fera l'affaire pour le reste de la nuit.

Je descends à pas de loup et récupère du fromage blanc et des fruits. Je me serre, et les coupe, rajoutant quelques fruits secs. C'est ma vie les fruits secs. C'est trop bon. Une tuerie !

Je remonte avec mon bol, et ordonne mes coussins, leur redonnant un peu de volume.

Je m'installe, rouvre le carnet, et plonge à nouveau dans l'univers d'Iris.