Newt courut en jappant joyeusement. Il aimait tant être sous sa forme de loup. Il se sentait beaucoup plus libre de ses mouvements de cette façon. Il força sur ses pattes en voyant les contours d'une bâtisse familière se dessiner au loin. Il ne lui fallut que quelques minutes en plus pour qu'il puisse se rouler dans l'herbe encore fraîche de la rosée du matin.

Une masse s'écroula sur son corps et il jappa un peu. Une main traversa sa toison de poils blonds et il tourna la tête. Il ouvrit sa gueule pour attraper doucement le bras de son amant entre ses crocs, et le tirer jusqu'à lui. Son humain glissa sur le sol et Newt l'entoura de son imposant corps.

- Tu m'as manquééé...

- Arrête de geindre, Tommy, s'amusa Newt.

Il sentit Thomas gigoter un peu contre lui et marmonner quelque chose. Le plus vieux des deux émit un petit son, à mi-chemin entre le gloussement et le jappement. Il tourna la tête et lui léchouilla la joue. Thomas se serra un peu plus contre le corps de Newt.

- Je voulais te parler d'un truc... commença Thomas.

Le loup se remit sur ses pattes et donna un coup de museau à son amant pour l'inciter à se lever à son tour. Newt se transforma en humain en gémissant douloureusement. Ses muscles le faisaient vraiment souffrir en ce moment.

- On monte d'abord ? demanda-t-il après avoir volé un baiser à Thomas.

- Ouais, on sera mieux, répondit le cadet en évitant de regarder au-delà d'une certaine hauteur.

Newt sourit et attrapa la main de Thomas. Ils traversèrent ensemble la grande maison où ils vivaient, et Newt salua avec plaisir tous les membres de la meute qu'il croisait. Lui et Thomas finirent par arriver dans la chambre du premier. Newt se laissa tomber à plat ventre sur le lit, tandis que son copain allait s'asseoir sur le bureau.

- Tu ne veux pas me faire un massage ? quémanda l'aîné.

- C'est important ce dont je veux te parler...

Newt roula sur le dos et jeta un regard en biais à Thomas.

- Je t'écoute ?

- J'en ai marre.

L'aîné haussa les sourcils.

- Marre de quoi ? s'enquit-il. Pas de moi quand même ?

Newt rit jaune. Ce serait la meilleure. Après tout ce qui s'était passé entre eux... Newt ne le supporterait jamais s'il devait être séparé de Thomas.

- De...

Le cadet soupira.

- De vivre ici, et d'être constamment entouré de tous les autres. On n'est jamais seul, bougonna Thomas.

Newt cligna des yeux et éclata de rire. Il roula plusieurs fois sur le lit, pris d'un énorme fou rire. Thomas était un peu perplexe, et il avait plissé les yeux. Newt finit par se calmer.

- J'ai cru que tu voulais me quitter, s'expliqua le garçon. J'ai eu trop peur.

Thomas secoua la tête tout en levant les yeux au ciel.

- Jamais.

Il quitta le bureau et s'approcha du lit. Il se laissa tomber dans les bras de Newt qui le réceptionna.

- Je t'aime trop pour ça.

Newt gloussa. Décidément... Thomas l'avait vraiment métamorphosé. Avant, il n'aurait jamais été aussi mielleux.

- Et moi donc, ajouta Newt.

Il embrassa amoureusement son copain et finit par se reculer.

- En tout cas, il est hors de question qu'on parte d'ici.

- Mais... pourquoi ? questionna le cadet.

- Parce que je ne peux pas quitter ma meute comme ça, tu le sais bien. Tu savais très bien ça quand on a commencé à sortir ensemble. Douze ans qu'on est ensemble, neuf ans qu'on vit ici. Les humains qui sont les compagnons de certains loups vivent aussi ici. On ne bougera jamais.

Thomas fronça les sourcils et croisa ses bras sur son torse. Ça n'allait pas se passer comme ça.

***

Newt sourit grandement en voyant ses trois amis de toujours.

- Minho, Gally, Swan ! s'exclama-t-il. Entrez ! Bienvenus dans ma nouvelle maison, avec Thomas.