- Nan mais qu'est-ce qui t'a pris franchement ?!

Newt leva les yeux au ciel en soufflant. Il croisa ses bras sur son torse et fusilla ses amis du regard.

- C'est bon.

- Non, ce n'est pas bon ! s'emporta Minho en levant les bras en l'air.

- Newt... T'as tabassé Arthur ! rappela Swan.

- Je sais, j'étais là.

- Il t'est passé quoi par la tête pour faire ça ?

Newt souffla à nouveau.

- IlatouchémonTommy... marmonna-t-il à voix basse.

- Et en français ça donne quoi ? s'agaça Gally.

- Il a touché Thomas ! s'énerva Newt.

- Quoi ? Mais il lui a simplement serré la main, t'es dingue !?

Newt grommela entre ses dents et tourna les talons pour quitter la forêt.

- Tu vas où ?

- A la bibliothèque.

Il courut jusqu'à la maison clairement visible et traversa le salon pour rejoindre la pièce qu'il convoitait. Il retira son tee-shirt et le posa sur son épaule, ayant trop chaud pour le garder, et fit le tour des rayons. Il chercha les livres concernant les loups malades. Cependant, il n'y avait rien. Il soupira.

- Tu cherches quelque chose ?

Newt sursauta et se retourna.

- Tiens, Jeff. Tu vas bien ?

- Super et toi ?

- Très bien, très bien.

- Toi qui t'y connais bien, tu peux m'aider ?

Jeff sourit.

- Ca dépend pour quoi, dit-il.

- Euh... Je ne me sens pas au top de ma forme depuis hier.

- Symptômes ?

- J'ai 50° de température, j'ai très chaud donc, hm... Je n'arrête pas de sentir une odeur étrange, mais agréable, puis... Depuis que je suis rentré du lycée je crois que je commence à déprimer ! se lamenta Newt.

Jeff fronça les sourcils.

- T'es sûr de toi ?

Newt hocha la tête.

- Et... cette odeur étrange, elle apparaît quand tu es avec quelqu'un en particulier ?

Newt réfléchit un instant et se souvint que oui. Il répondit par l'affirmative à son ami. Un sourire fendit immédiatement le visage de ce dernier et il donna une claque amicale dans l'épaule de Newt.

- Ça, c'est que tu es amoureux mon pote ! annonça-t-il.

Le visage du blondinet perdit tout de suite ses couleurs. Jeff le regarda, légèrement inquiet, se demandant s'il n'allait pas s'évanouir.

- Ça va aller ?

- ... Oui.

- Alors ? Qui est l'heureuse élue ? Swan ?

Newt eut un mouvement de recul et secoua la tête.

- Swan ? répéta-t-il. Non ! C'est seulement mon amie.

- Donc c'est qui ?

- Je... Personne. Je dois y aller.

Newt quitta la bibliothèque et remonta en quatrième vitesse dans sa chambre pour s'y enfermer afin de réfléchir.

Il avait menti à Jeff. Il savait avec qui cette odeur apparaissait. C'était Thomas. Sauf qu'il ne pouvait pas être amoureux ! C'était un garçon et un humain de surcroît. Lui était un loup et également un homme. C'était une équation impossible.

Newt essaya de s'imaginer avec un garçon. L'embrasser, lui tenir la main, le câliner, le toucher... Cela le fit frissonner. Mais il n'aurait su dire si c'était de plaisir ou de dégoût. Il décida de ne pas y penser pour l'instant. Il verrait bien ce qui se passerait plus tard.

***

Newt et Thomas étaient en train de traverser la forêt ensemble, pour se rendre à la Réserve. Newt n'avait pas voulu faire le chemin avec Minho, Swan et Gally parce qu'il avait besoin de parler avec Thomas seul à seul.

D'ailleurs, il prit son courage à deux mains et se racla la gorge.

- Hum... Tommy ?

- Oui ?

Thomas tourna la tête vers son ami, les yeux brillants. Newt détourna le regard, pas sûr de pouvoir se retenir de lui sauter dessus.

- Est-ce que tu as déjà été... amoureux ?

Le brun fut un peu surpris par la question, mais il répondit tout de même, mal à l'aise.

- Oui... Une fois. Mais ça c'est assez mal passé. Le gars avec qui j'étais voulait seulement prendre ma virginité. C'était un pari avec ses amis.

Newt grogna à la seule pensée que quelqu'un puisse faire du mal à Thomas. Il se contenta pourtant de serrer les poings.

- Et il a réussi ?

- Non. C'est Sonya et Teresa qui l'ont découvert et qui m'ont averti. Je ne les croyais pas au départ, mais à force que mon ex insistait pour qu'on le fasse, j'ai compris qu'elles avaient raison.

Newt souffla intérieurement, soulagé.

- Et toi ?

Newt jeta un coup d'œil à Thomas et haussa une épaule. Ce midi, il avait envie d'embêter un peu le brun.

- J'ai appris il y a quelques jours que je l'étais, oui.

Un sourire se forma sur son visage en voyant que Thomas semblait déçu.

- Et c'est qui ? demanda-t-il, bougon.

- Ca, c'est un secret.

Thomas supplia son ami, mais celui-ci restait impassible. Ils finirent par arriver à l'immense demeure où vivait Newt. Le cadet en resta bouche bée.

- Wah... Mais ce n'est plus une maison c'est un immeuble !

Newt éclata de rire et attrapa le poignet de Thomas pour les emmener vers l'entrée de la maison. L'aîné claqua sa langue sur son palet quand ils croisèrent plusieurs loups de la meute sous forme humaine, totalement nus.

Thomas détourna les yeux en rougissant, mais Newt ne lui laissa pas le temps d'être gêné car il le poussa vers les escaliers pour rejoindre sa chambre à l'étage. Il referma la porte derrière eux, soufflant longuement. Il déposa son sac à côté de son bureau, vite imité par Thomas.

- P-pourquoi ces gens étaient nus ? finit-il par demander.

- Parce que, répondit Newt froidement.

Il se rendit compte de la manière dont il avait parlé à Thomas en voyant l'air triste de celui-ci. Newt s'approcha de lui et le prit dans ses bras, surprenant le garçon.

- Je ne voulais pas te parler comme ça, s'excusa Newt.

Thomas lui rendit son étreinte, soupirant de bien-être. Le blond dégageait une chaleur incroyable et ça lui faisait du bien, lui qui avait froid.

- Tu t'énerves pour un rien en ce moment... lança prudemment Thomas.

Newt soupira doucement, sa main droite effectuant des petits cercles dans le dos de son cadet.

- Je sais.

- Pourquoi ?

Thomas s'était reculé, mais n'avait pas quitté les bras de Newt, pour pouvoir le regarder. Ce dernier avait les lèvres pincées, hésitant à dire la vérité.

- Parce que... à chaque fois... les personnes qui me mettent en rogne te... Sont trop proches de toi.

- Comment ça ? demanda Thomas, les sourcils froncés.

Newt passa une main dans sa nuque. Il détestait paraître aussi misérable. Surtout face à un humain. Et ce, même si c'était Thomas. Alors pour ne plus se prendre la tête, il avoua tout d'un bloc :

- Tommy, je suis amoureux de toi.