Saison 1 - Chapitre 6



Depuis ce matin, Newt ne décolérait pas. Il avait eu la poisse toute la journée. Déjà, il avait atterri à côté de Thomas, devait faire un travail avec lui sur un sujet pourri et il ne faisait que le regarder. Ensuite, Swan et Gally avaient passé la journée à l'éviter, tandis que Minho semblait se forcer à rester avec lui. A croire qu'il avait la peste.

Actuellement, il était dans la forêt à la limite de la sortie de la Réserve. Il avait besoin de se dépenser sous sa forme de loup pour évacuer toute sa mauvaise humeur de la journée. Il s'arrêta de courir un instant et regarda autour de lui. Il vit un tronc d'arbre sur le sol un peu plus loin. Il courut vers celui-ci et bondit dessus.

Il s'acharna sur le tronc, donnant de nombreux coups de crocs et de pattes. Il imaginait que c'était juste tout ce qui l'avait énervé aujourd'hui et il réussit à évacuer sa colère. Il préférait s'énerver sur ça plutôt que sur l'un de ses amis.

Soudain, il sentit quelque chose de froid atterrir dans les poils de son dos. Il releva la tête et vit des flocons tomber du ciel. L'un d'entre eux arriva sur le bout de son museau, et il émit un petit bruit d'éternuement. Il frotta son visage dans la toison du haut de son ventre et s'allongea sur le sol. Il étendit ses deux pattes avant devant lui et souffla doucement, avant de reposer sa tête dessus. Il aimait ces moments de calme, seul.

Il repensa à Thomas sans le vouloir. Il savait qu'il était vraiment exécrable avec lui. Mais il n'arrivait pas à être autrement. Cet humain l'énervait sans raison valable. C'était juste sa façon d'être qui l'agaçait, pourtant il ne faisait rien de mal. Puis pourquoi il ne cessait de le fixer comme ça ? Dans un sens, Newt l'aimait bien. Cela le faisait rire intérieurement de le voir rougir comme cela, dès qu'il posait les yeux sur lui.

Peut-être qu'il pourrait essayer d'être gentil avec lui ?

Nan... C'était drôle de le faire tourner en bourrique. Il verrait plus tard.

Des bruits de pas se firent entendre derrière lui, et un loup noir apparu. Il trottina vers lui et le renifla, tandis que Newt relevait la tête vers lui.


- Qu'est-ce que tu fais ici ? questionna Minho en s'allongeant aux côtés de son meilleur ami.

- J'ai pas fugué, se défendit immédiatement Newt.

- Je sais. Mais tu n'avais pas l'air d'aller bien aujourd'hui, alors je voulais juste savoir comment tu allais.

- Si, ça va.


Il éternua une nouvelle fois quand un autre flocon vint chatouiller ses narines. Il frotta son nez contre sa patte et tourna la tête vers Minho qui riait.


- Le terrible Newt au caractère de feu se ferait-il attaqué par un petit flocon de neige ? taquina-t-il.

- Pff...


Il secoua la tête et se remit debout sur ses pattes. Minho l'imita et tourna autour de lui.


- Dis-moi ce qui t'arrive, quémanda-t-il.


Newt soupira et se remit à marcher en direction de la maison. Minho couru à ses côtés pour le rejoindre, et ils marchèrent ensemble.


- Je sais pas... J'ai juste eu une journée pourrie, marmonna-t-il.

- C'est en rapport avec Thomas ?


Newt tourna vivement la tête vers lui.


- Quoi ?!


Minho rit.


- Ca, ça veut dire oui.


Newt marmonna des choses incompréhensibles dans ses poils, alors que son meilleur ami lui jetait un regard.


- Alors ? insista-t-il.

- Tu veux que je te dise quoi ? Il n'arrête pas de me regarder, c'est tout.


Ils arrivèrent à l'immense demeure, et reprirent forme humaine.


- C'est parce que tu lui as tapé dans l'œil, confia Minho, un sourire en coin.


Newt s'arrêta subitement de marcher et Minho se tourna vers lui. Ce dernier haussa les sourcils.


- Nan mais je rigolais hein, je n'en sais rien. Tu ne savais pas qu'il était gay par contre ?

- Quoi ? Tu veux dire que... Qu'il aime les hommes ?! s'exclama Newt, les yeux écarquillés.

- Mec, c'est écrit sur son front, rétorqua Minho en levant les yeux au ciel.


Newt grimaça.


- C'est pour ça qu'il n'arrête pas de me mater alors, déclara-t-il, une mine dégoûtée sur le visage.

- Oh arrête Newt, ce n'est pas la mort.


Le cadet fronça les sourcils et dépassa Minho pour entrer dans la demeure. Il envoya chier tous ceux qui le saluèrent et monta dans sa chambre. Il claqua la porte derrière lui et serra fortement les poings, plantant les ongles de ses doigts dans la paume de ses mains. Sa cage thoracique s'élevait et s'abaissait rapidement alors que son souffle se faisait plus court, tandis qu'il sentait la colère monter en lui. Il fallait absolument qu'il se calme ou alors il risquait de péter les plombs.

Le pire, c'était qu'il ne savait pas vraiment pourquoi il était autant énervé.

Tout ce qu'il savait, c'était seulement qu'il n'arrêtait pas de penser à Thomas !

De rage, il attrapa son oreiller et le troua d'un coup de poing, avant de l'envoyer voler à travers la pièce, percutant le mur près de l'armoire à pleine vitesse. Il plongea son visage entre ses mains et étouffa un cri, énervé. Il s'approcha rapidement de son lit et le renversa.


- Pourquoi...


Coup de pied dans le matelas.


- J'arrête pas...


Chaise de bureau renversée.


- De penser...


Crayons explosés contre la baie vitrée.


- A lui ?!


Acharnement sur le matelas jusqu'à l'éventration.


- PUTAIN !

- Bon sang Newt !


L'interpellé se tourna et vit Gally sur le pas de sa porte, l'air choqué de voir son ami dans un tel état de fureur. Il s'approcha de lui pour tenter de le calmer, mais ça avait l'air d'être mission impossible.


- Newt, calme-toi !

- Lâche-moi ! se débattit l'aîné.


Il donna un coup de poing à Gally, sans le faire exprès bien sûr, qui recula d'un pas. Newt se rendit alors compte de ce qu'il faisait et sa mauvaise humeur s'envola instantanément. Il combla les quelques pas qui le séparait de son ami, ce dernier tenant son nez qui saignait abondamment. Les loups avaient vraiment beaucoup de force.


- Désolé Gally, je ne voulais pas te frapper, s'excusa Newt en grimaçant.

- Il n'y a pas de souci, répondit le cadet d'une voix nasillarde.


Il pinçait l'arête de son nez dans l'espoir d'arrêter l'afflux du sang qui s'en écoulait.


- Heureusement qu'on guérit tout seul, rit Gally.


Newt sourit maigrement.


- Il s'est passé quoi dans ta caboche pour que tu pètes un câble comme ça ? reprit Gally.

- C'est... Compliqué.

- Bon en tout cas si tu veux en parler, tu peux me le dire si tu veux.

- Merci Gally.

- C'est normal, je suis ton ami. En tout cas, je venais te dire qu'on mangeait.

- Ah.


Il se retourna et pinça les lèvres en voyant l'état dans lequel il avait mis sa chambre. Il se contenta de soupirer et de se diriger vers son armoire en évitant les obstacles qui se dressaient sur son chemin, sur le sol. Il prit un sous-vêtement, un survêtement et un tee-shirt, avant de s'habiller. Les deux amis quittèrent la chambre et Newt prit bien soin de refermer la porte derrière eux, histoire que personne ne tombe sur le champ de bataille.

Ils coururent au rez-de-chaussée, se chamaillant comme deux grands gamins. Ils se calmèrent cependant en arrivant dans la salle à manger. Ils s'installèrent à table, Newt en face de Swan et Gally à côté de lui. L'aîné se rendit compte qu'ils étaient arrivés les derniers.


- Bien, dit l'Alpha en bout de table, se levant de sa chaise. Comme vous le savez, hier dans la nuit nous nous sommes fait attaquer. Bien sûr, les personnes concernées ont su se défendre et j'en suis extrêmement fier. Cependant, comme je vous en ai parlé la veille, je vais devoir prendre des mesures radicales.


Il balaya sa meute du regard.


- Demain, dès l'aube, je m'en irai pour aller parler aux Alphas des territoires voisins. Seul. Mes Bras Droits resteront ici et vous serez sous leurs ordres le temps que je revienne. S'il m'arrive quelque chose, Minho, mon fils, me succédera en tant qu'Alpha. Sur ce, bon appétit.


Tout le monde applaudit et Newt vit Minho se tendre aux côtés de son père. L'Alpha se servit et commença à manger, puis tout le monde put en faire de même. Newt mangea vite et peu, avant de quitter la table. Il remonta rapidement dans sa chambre et referma la porte derrière lui. Il s'appuya contre en soufflant et passa une main dans ses cheveux en se rendant compte qu'il avait vraiment du travail.

Newt retira son tee-shirt et l'envoya sur le sol. Il alla près de son lit et remit le matelas correctement, tout comme le drap. Pas besoin de couvertures, il avait trop chaud la nuit. Il passa ses doigts sur les trous qui déchiraient le drap en grimaçant encore. Il allait mal dormir cette nuit. Il ramassa son oreiller et constata qu'il était foutu. Il pouvait voir à travers. Newt soupira et le jeta au pied de la porte : bon à changer.

Il s'approcha de son bureau et ramassa la chaise tout comme les débris de crayon, quand il s'arrêta brusquement.


- Oh nan... souffla-t-il.


Il prit l'un de ses dessins et gémit de désespoir. Quand il avait lancé un des crayons, il avait rebondi sur sa feuille et avait laissé des traces grises. Newt se lamenta... L'un de ses plus beaux dessins ! Il le reposa sur son bureau et continua de ranger sa chambre, avant d'aller s'écraser lourdement sur son lit en soufflant.

Maintenant qu'il n'était plus occupé, ses pensées reprenaient leur court. Et il fit claquer sa langue sur son palet en se rendant compte qu'il pensait encore à cette andouille brune. Ce garçon si stupide qui se mettait à rougir dès qu'il le regardait.

Avec son air idiot, ses yeux qui reflétaient sa faible intelligence, sa maladresse qui le faisait tout le temps tomber par terre, son nez légèrement retroussé, tous ses grains de beauté qui lui donnait l'impression de s'être pris une carte du ciel en pleine figure, ses magnifiques lèvres si tentatrices qui ne demandaient qu'à être embrassées, ses superbes yeux ambrés tellement envoûtants qu'on aimerait s'y noyer et ne jamais plus s'en détacher, ses fesses si...


Woh.


Newt se redressa brusquement sur ses coudes, les yeux écarquillés. Il venait de penser quoi là ? Il... venait de... trouver un garçon... attirant ? Il secoua la tête. C'était à cause de ce qui Minho lui avait dit aussi. Demain, il irait voir Thomas et il lui dirait qu'il n'est pas comme lui. Ou mieux, il allait sécher les cours pour aller se balader dans la forêt, à la lisière du bord de mer. Vu que son Alpha quittait la maison... Ses Bras Droits lui faisaient beaucoup moins peur.

Ce fut sur ces douces pensées qu'il s'endormit.


***


Newt grogna quand il fut réveillé par une main qui lui secouait l'épaule. Il ouvrit les yeux et fusilla la personne du regard. Il se redressa difficilement dans son lit et jeta un regard rempli d'incompréhension à Minho quand il vit qu'il faisait encore noir dehors. Bien que les loups soient lycanthropes, ils pouvaient clairement distinguer quand il faisait nuit ou jour. Newt s'assit en tailleur sur son lit et frotta son visage.


- Mghn... Quoi ? demanda-t-il de manière inintelligible.

- J'ai entendu mon père s'en aller...


Newt mit plusieurs minutes à comprendre de quoi parlait son meilleur ami. Il finit par le prendre dans ses bras et le rassura comme il put.


- Je ne le sens vraiment pas... Je te jure Newt, j'ai un mauvais pressentiment. Et tu sais comme c'est important pour un loup, son instinct... déblatéra Minho.

- Ne t'en fais pas. Ton père est un excellent Alpha, c'est l'un des meilleurs dans le monde ! Il a encore de nombreuses, nombreuses années devant lui, consola Newt.

- Hm... J'espère que ce que tu dis est vrai...


Le cadet serra un peu plus fort son meilleur ami contre lui. Il connaissait très bien les instincts du loup. Et si Minho le sentait mal, c'est que ça ne sentait pas bon pour leur Alpha.

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