7| Cendrillon et le prince charmant ✔
1 AN PLUS TÔT
Je roule les yeux et balance négligemment mon sac sur le trottoir. Un râle de rage s'échappe de mes cordes vocales.
— Calme-toi, Mel. Ça ne va rien arranger que tu te mettes en colère contre Élodie.
Je hausse un sourcil. Les derniers coups de vent de l'été me font frissonner. J'aurais dû mettre une robe plus longue ! Cassie tient Élodie, qui est à moitié endormie, dans ses bras. Les deux sont assises sur le trottoir, guettant une âme charitable, qui s'arrêterait pour ramener deux filles chez eux. Avec une bourrée en prime.
— Mais c'est elle qui a dit à sa mère que j'allais nous ramener ! Avec qu'elle voiture ? Mon Dieu, Él, tu exagères !
La concernée ne peut s'empêcher de ricaner et manque de tomber en se relevant. Cassie fait de même, pour l'aider à tenir debout. Élodie se jette brusquement dans le jardin de Sam.
Je souffle et m'assois à mon tour sur le trottoir. Note à moi-même, ne plus jamais aller en soirée avec ma meilleure amie. Je me rappelle quelques heures plus tôt, quand Cassie et Élodie m'ont assuré que cette fête chez Sam allait être inoubliable. Surtout qu'elle vient le samedi avant notre rentrée de seconde. Et bien que j'ai refusé, les deux filles ont utilisé la technique : Mel, tu gâches tout, de plus Sam est la nouvelle cible de Élodie, tu vas pas rater ça quand même !
Je me suis donc laissé berner par mes deux amies et voilà que je me retrouve dans un sale pétrin. Élodie a dit à sa mère que j'allais nous ramener. Alors que je n'ai même pas encore obtenu ma carte d'identité. Nous voilà donc toutes les trois à attendre qu'une voiture daigne obtenir de la pitié pour nous et nous ramener.
— Mel, bouge toi et viens m'aider !
Je me retourne aussitôt et découvre Élodie entrain de vomir dans les marguerites de la mère de Sam. Je me lève aussitôt et accours près de Cassie qui lui tient les cheveux.
Quand elle cesse de se vider de son estomac, ma meilleure amie fait quelques pas, puis s'affale dans l'herbe fraîchement coupé. La blonde se met à fixer un peu trop le ciel étoilé. Je ne sais pas par quel moyen, je sais juste que je me retrouve par terre, allongée près de Élodie. Et que Cassie nous rejoint.
— Ça va mieux ? demandé-je, plus calme que cinq minutes avant.
Aucune de nous ne décroche le regard.
— Ouais. J'ai un peu le goût du vomi dans ma gorge, mais ne t'inquiète pas, si l'envie revient, je sais où aller.
Je souris. Élodie et moi sommes amies depuis dix ans maintenant et même s'il nous arrive de nous engueuler souvent, on se pardonne dans l'immédiat. Elle tend sa main à notre milieu et comme d'habitude, je tends la mienne. Et nous les lions.
— Vous pensez que l'on va rester ici jusqu'à quand ? intervient Cassie.
— Hors de question de rentrer à pied alors qu'il fait nuit. Alors peut-être même jusqu'à demain, si nécessaire, je réponds.
Je lâche un soupir, en songeant à notre sort. Même si je ne ressens plus autant de colère envers Élodie qu'avant
Je joue avec ma main droite, avec quelques mèches violettes. Je dois avouer que j'adore ma nouvelle teinture, du fait de ce style quelque peu unique. Selon ma mère, c'est l'adolescence qui frappe. Selon moi, c'est l'originalité qui déborde.
— Alors, toi et Sam, ça a avancé ? je demande, une fois apaisée.
Élodie s'octroie quelques secondes puis se mord la lèvre inférieure.
— En quelque sorte. C'est juste qu'il plus réservé que je ne le pensais.
Si les scientifiques n'ont pas encore pu prouver que la magie existe vraiment, c'est également le même problème qu'à Élodie. Prouver qu'elle a bel et bien un cœur capable d'aimer. Car depuis le début de son adolescence, elle n'arrive jamais à concrétiser avec un garçon.
Je serre sa main dans ma paume, pour lui montrer mon soutien. Et Élodie me sourit.
— Et toi alors ? Ça avance bien avec Jonathan ?
Je fronce les sourcils.
— On a rompu en mai, Él ! Et c'était juste pour s'amuser et se libérer la tête.
Cassie s'appuie sur ses coudes et me lance son regard d'enquêtrice du FBI.
— Comme si on allait y croire. Ça crève les yeux que vous ressentez encore des sentiments l'un à l'égard de l'autre.
Je secoue la tête, amusée. Quand je me suis mise en couple avec mon ami, c'était plus pour une question de popularité et de tendance. À cette époque, presque toutes les filles avaient un petit ami et comme Jonathan et moi étions tous les deux désespérés, on s'est mis ensemble et deux mois après, on avait déjà rompu.
— Dis d'ailleurs, Cassie ! J'ai cru entendre quelques rumeurs à propos de toi et Zack.
Toute enjouée, Élodie ajoute :
— Maintenant que tu en parles ! La dernière fois, je les ai vu en train de traîner ensemble !
Cassie se mord la lèvre inférieure et je ne peux m'empêcher de sourire bêtement.
— Comme Mel l'a si bien dit, ce ne sont que des rumeurs. Et quant à toi, Élodie, tu dois être myope. Je ne sortirais jamais avec un gars qui mange ses crottes de nez !
Élodie et moi, dans un geste d'ensemble, laissons une grimace s'afficher sur nos visages. Cassie éclate de rire et s'allonge de nouveau par terre.
— Bon, assez parlé de mecs ! Je me suis dit que comme Mélanie avait un nouveau look maintenant, ça serait cool que toutes les trois l'on est une nouvelle teinture, propose Élodie.
Cassie grimace. Elle tient beaucoup trop à sa chevelure brune pour l'échanger avec une simple teinture violette basique.
— Juste quelques mèches dans ce cas !
Élodie enlève sa main et tape dans ses mains, plus que excitée.
— Dans une semaine, ça te va ? On sera un peu le trio de choc !
Je lève les yeux au ciel. L'espace de quelques minutes, j'oublie que nous sommes quasiment perdue dans ce quartier qui nous est presque inconnu, à la portée des malfaiteurs. Ce qui compte, c'est le moment agréable que je passe avec mes deux amies à rire, et à parler de tout et de rien. J'ai conscience que de telles amies si géniales et si compréhensibles, c'est rare. Et je m'estime énormément chanceuse. Que ferais-je sans ces deux folles complètement tarés ? Je serais sûrement une cause perdue.
Comme si Élodie avait lu dans mes pensées, les yeux rivés sur le ciel, elle déclare :
— Meilleures amies pour toujours les filles ?
Un sourire collé aux lèvres, Élodie positionne sa main en l'air, j'y dépose la mienne et Cassie ne tarde pas à compléter notre geste.
— Meilleures amies pour toujours ! confirmé-je en même temps que Cassie.
Soudain, un klaxon retentit, nous faisant sursauter. Des phares sont pointées dans notre direction et je plisse les paupières, suite à cette soudaine lumière. Le conducteur les éteint, et sors de la voiture.
Je fronce les sourcils, quand je constate qu'il n'est autre que Loïc, un gars de notre classe.
— Hey, les filles. Un problème ?
Je regarde Cassie, un brin gêné. Cette dernière comprend que je n'ai pas toutes mes facultés en ce moment et que c'est à elle de prendre la parole.
— Ouais, on a oublié nos téléphones et celle censée venir nous prendre, ne peut pas. Un incident, déclare Cassie.
Je ne connais Loïc que du regard et qu'il fait juste parti de l'équipe des remplaçants de football. Lui et moi, on ne s'est jamais vraiment parlé pour être honnête.
— Je peux vous accompagner, si vous voulez ?
J'ai toujours su qu'il avait un an de plus que nous, mais de là à déjà posséder un permis, c'est un peu étonnant. Comme nous n'avons pas mille et une solution, nous acceptons donc sa proposition sans rechigner et montons dans sa voiture. Moi, côté passager et mes amies derrière.
Le trajet se fait en silence et nous commençons par ramener Cassie et Élodie qui habitent non loin de là. À quelques minutes de chez moi, je m'octroie le droit de l'observer. Ses cheveux blonds sont un peu trop court et ses yeux marrons pas très clairs. Il a déjà une carrure d'homme du haut de ses seize ans et se distingue parfaitement de ses gamins de notre classe.
— Si tu veux me mater, tu peux me le demander, tu sais ?
Je rougis automatiquement. On ne sait jamais vraiment adressé la parole et je suis gênée que la première phrase qu'il sort à mon intention soit celle-là.
— Je ne te regardais même pas !
Oui, ça ne sert à rien de nier les évidences. Mais que voulez-vous ? Admettre ses mauvais actes n'a jamais été quelque chose de spontané chez l'être humain.
Je le vois hausser un sourcil, puis soudain, il allume la cassette radio et une chanson démarre. J'ouvre grand les yeux quand je reconnais la mélodie.
— C'est de Zaho ? ne puis-je m'empêcher de faire remarquer.
— Oui. Ça ne plaît pas à la plupart des gens, mais moi j'aime bien.
Quand je comprends la même galère dans lequel nous sommes concernant nos goûts musicaux, je mets ma main sur ma bouche.
— Je croyais être la seule ! Je les écoute toujours seule, j'ai honte que quelqu'un m'entends, vu que mes amies m'ont assuré que c'était ringard.
Loïc se gare devant ma maison et porte son attention sur moi.
— Ce n'est pas ringard du tout ! Une personne comme moi ne s'abaisserait jamais à écouter un truc ringard !
Son narcissisme exagéré me surprend, mais au lieu de froncer les sourcils, je lâche un rire.
— Donc, je suis pas ringarde ?
— Pas du tout. Mélanie the Sun est loin de l'être.
Je reste estomaquée suite au fait qu'il connaît mon prénom et qu'il le prononce au complet. Et peu le font, d'ailleurs. Je souris puis ouvre la portière.
— Merci de m'avoir ramener.
— Ravi d'avoir pu t'aider Cendrillon.
Je secoue la tête en riant.
— Si j'étais Cendrillon, tu serais le prince ?
Il affiche un sourire arrogant.
— Tu as tout compris.
Ce n'est que lorsque je sors de la voiture et que je fais les calculs du nombre de fois où j'ai souris, que je me rends compte que c'est vraiment débile. J'observe alors la voiture s'éloigner doucement de mon champ de vision et un sentiment de vide me presse le coeur.
Je me mords la lèvre inférieure, appréhendant tous les problèmes qui vont ressurgir une fois rentré chez moi. Si je le pouvais, j'éviterais ma mère autant que possible. Cependant, obligée, j'actionne le poignet de la serrure et franchis le seuil de la porte.
Malgré la peur qui me broie l'intestin, je n'ai qu'une phrase dans ma tête.
Finalement, merci à Élodie d'avoir été saoul !
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Hi !
Un petit flash Back, comme promis ! Plus court que les autres, mais c'était juste pour souligner deux points ! L'amitié entre Élodie et le début de la relation Loïc & Mélanie ( Loïcanie ?)!
Bref, j'ai eu des pannes pour de dernier, mais ça va, je l'ai terminé !
Aujourd'hui, pas de gros spoil car le chapitre sera très révélateur ! Je dis ça, je dis rien !
-Hâte d'en savoir plus sur Loïc ?
-Comment le lien de Mel et Élodie s'est-il dégradé ?
-Mel est plus joyeuse dans ce chapitre. Des théories sur comment elle a pu dériver autant ( excepté ses résolutions) ?
Je l'ai posté dans les temps, héhé ! Dimanche à 8 h ! Je suis régulière depuis le début de l'histoire, vous n'imaginez pas à quel pont je suis fière. Celles qui ont lu Papillons Nocturnes comprendront 😏😂.
Petite question de fin de chapitre : Qui est votre personnage préféré pour l'instant [ je précise pour l'instant car il y a plusieurs facettes que je n'ai pas encore traités ( même pour Mélanie) ]?
C'est pas en rapport avec la vie quotidienne, mais j'ai envie d'en savoir plus sur votre avis !
Bref, c'est tout pour aujourd'hui, on se retrouve en commentaire et à la semaine prochaine *-*!
Plein de bisous baveux, Laureen 💙 🍫!
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