🎵 If I lay here,

if I Just lay here,

would lie with me and just forget the world 🎵

" Un jour, j'irais vivre en théorie. Parce qu'en théorie, tout se passe bien ".

Cela fait une demi-heure que je patiente dans le laboratoire du lycée. Il est dix sept heures passées, et Erwan n'est toujours pas venu. Dès que j'ai reçu son message, je lui ai aussitôt donné rendez-vous au lycée, dans le laboratoire de physique, qui est toujours ouvert l'après-midi et ne ferme ses portes qu'à dix huit heures. Je ne pouvais pas attendre une journée de plus, une chose est certaine, je n'aurais pas pu trouver sommeil si je ne résolvais pas ce problème le plus tôt possible.

Je suis angoissée. Car même si j'ai peur qu'il me rejette parce que je l'ai abandonné la première, je suis surtout terrifiée à l'idée de ce que lui compte me dire. Peut-être veut-il me dire qu'il ne peut pas arrêter de se faire du mal inutilement ?

Je secoue la tête. De telles pensées ne devraient pas avoir de place dans ma tête. Erwan est raisonnable, il saura faire le bon choix. Et cette fois, je ne compte pas le laisser tomber.

La porte du laboratoire s'ouvre et je sursaute. Je me relève de la chaise sur laquelle j'étais assise et regarde Erwan pénétrer dans la pièce. Il contourne la table de travail et instaure ainsi une distance entre nous. Les mains dans les poches de son sweat-shirt fétiche, il me fixe de ses yeux aigue-marine. Son regard ne cessera jamais de me troubler.

- Salut, lance-t-il.

Il tente un sourire. Je tente à mon tour de le lui rendre. Nous devons sans doute ressembler à des hommes des cavernes qui retrouvent la civilisation après des années de congélation. Je me mords la lèvre inférieure alors que je me concentre sur mon sac à dos, qui tout à coup devient intéressant.

C'est étonnant, mais lorsqu'il n'y a aucun malaise entre moi et Erwan, nous avons tendance à nous sentir en toute liberté. Je n'hésite pas à dire ce que je pense, et lui non plus. Mais lorsqu'un froid s'installe, j'ai comme l'impression d'être retourné à la case départ. Lorsqu'on nous venions à peine de nous rencontrer.

Alors, je décide de prendre les choses en main et de ne pas tourner autour du pot.

- Je suis désolée.

À la fin de la dernière syllabe, ma voix se brise. Les sanglots retiennent mes cordes vocales, et j'ai soudain peur de pleurer de nouveau. Il faut que je sois courageuse. Pour une fois dans ma vie. Le visage peiné de mon camarade de classe revient aussitôt au galop.

- Non, ne t'excuse surtout pas. C'est toi qui a raison, c'est mal ce que je fais. C'est pour ça que je voulais te parler.

Je fronce les sourcils. Erwan contourne la table et se positionne face à moi, sans pour autant me priver de tout espace personnel.

- Je dois être honnête avec toi. Je ne me sens pas capable de m'en débarrasser. Pas maintenant.

Il fuit mon regard. Même si ce ne sont pas exactement les mots que je voulais entendre, cette fois, je reste. Je lui prête une oreille attentive, car c'est ce dont il a besoin, de quelqu'un pour l'écouter.

- En revanche, je crois que je peux essayer. Seulement, j'ai besoin de m'assurer quelque chose, avant.

Je fronce les sourcils, aux aguets. Mon cœur bat si fort, à l'idée qu'il y ait une solution pour le sortir de ce gouffre.

- Et c'est quoi ?

Il hausse les sourcils.

- Tu le sauras le moment venu. Enfin, si tu veux bien évidemment m'aider.

Bien que la curiosité me ronge, je ne réfléchis pas avant d'accepter. Erwan me chuchote un merci, et nous restons un moment à nous regarder. Sa main chasse une de mes mèches rebelle et la positionne derrière mon oreille. Ce petit geste me rappelle à quel point j'aime lorsque ses mains s'égarent dans mes cheveux. C'est très étrange, mais je ne peux nier le fait que le contact de sa peau avec la mienne est tout simplement renversante.

- Le lycée ferme dans dix minutes, c'est l'heure de rentrer chez vous, les jeunes !

Nous nous rendons soudain compte de notre proximité et nous nous éloignons suite à la présence du gardien du lycée qui vient de nous interrompre. Je n'ai même pas remarqué le fait qu'il ait comblé la distance entre nous. Comme rattrapé par la réalité, je me dépêche de prendre mon sac, de l'enfiler sur mon épaule et de me diriger vers la sortie, lorsque la voix du brun me hèle.

- Soleil ?

Je m'arrête.

- Pourquoi toi tu voulais me voir ?

J'ouvre la bouche, prête à lui parler de ma discussion avec Loïc, puis me ravise. Cela va impliquer que je dois également lui parler de Élodie. Mais je ne suis pas prête à lui révéler une partie de cette noirceur qui vit en moi.

- Oublie, ce n'était rien de grave.

Erwan n'est pas convaincu, je le vois clairement dans ses yeux. Cependant, je ne lui laisse pas le temps de répliquer, que je sors du laboratoire, le cœur léger que lorsque je suis venue.

***

Halloween débarque comme le premier flocon de neige en hiver. À la fois tant attendu, mais également décevant car on s'attend à ce que ça tarde un peu pour pouvoir profiter de tenues légères encore plus longtemps.

Cette semaine est passée à une vitesse fulgurante. Je me suis retrouvée noyée entre plusieurs contrôles, pour lesquels je me suis donné à fond. Mes journées se ressemblaient. Je rentrais des cours, prenais une douche et révisait au maximum.

Rien n'a changé. Du moins, du côté de Justin. Lui et moi on ne s'est plus adressé la parole depuis un bon bout de temps. Tout simplement parce que je veux lui présenter des excuses comme il se doit. Il ne m'a certes pas reproché quoi que ce soit, mais j'ai la désagréable sensation de l'avoir trahie. Et encore plus maintenant que j'ai mis les choses au point avec Erwan. En cette période où mon timing est très serré, ce n'est pas chose facile.

Sans oublier que je veux avant tout parler à Jessica. Elle sait quelque chose à propos de Élodie, et je me dois de le découvrir. Peut-être que cela pourrait me permettre de me sentir plus apaisé.

Le pire, c'est que les deux n'habitent qu'à quelques mètres de chez moi et que j'ai plusieurs cours communs avec eux. Du moins, plus pour le moment car désormais, c'est au tour de mon père de nous garder, moi et Sara.

- Mel, tu ne saurais pas par hasard où se trouve mes bonbons ?

Je sursaute et manque d'avaler de travers le chewing-gum que je viens de piquer dans le panier spécial de Sara. La blonde débarque au salon où je suis étalée comme une étoile de mer, à la recherche du film parfait pour Halloween.

Je hoche la tête et indique avec mon index, le panier au dessus de moi. Toute excitée, elle l'attrape et me sourit de toutes ses dents. Elle ne peut que paraître encore plus machiavélique que d'habitude, vêtue de son costume de Harley Quinn.

Je lève les yeux au ciel.

-Tu comptes vraiment rester ici ?

C'est le deuxième Halloween que je passe chez mon père. Et c'est toujours pareil. Lui et sa femme qui sont au travail. Une de leurs employés qui accompagne Tessy sonner à toutes les portes du quartier et Sara, parée de son plus beau déguisement, sortant avec ses copines traîner dans le coin.

Ne voulant pas parler de peur qu'elle ne se rende compte que j'ai piqué dans son panier, je confirme par un signe de tête. J'aime bien rester à la maison, accueillir des gamins et les entendre le dire « des bonbons ou un sort ». Et puis, comme ça, je n'ai pas à me casser la tête pour trouver une idée originale de déguisement.

- Je crois que je ne te comprendrai jamais ! Bon, moi je vais faire la fiesta, à toute à l'heure !

Sara s'en va, et juste avant qu'elle ne franchisse le seuil de la porte, elle s'écrit :

- Et j'ai remarqué que tu m'as pris un chewing-gum pour ta gouverne !

Je me frappe le front mentalement. Pour la discrétion, c'est raté. Je me remets dès lors à faire des bulles, ne trouvant toujours pas quelque chose d'intéressant sur Netflix. La sonnerie de mon portable retentit. Sans doute Cassie ou Narva, ça fait déjà un bon moment que je ne leur ai pas parlé.

Je ne suis pas tant que ça surprise quand je remarque que c'est un message de Erwan.

De mon chimiste préféré

Alors, ton Halloween ? Je t'imagine bien dans une tenue de maléfique, ça t'irai bien.

Il ajoute un smiley clin d'œil ce qui me fait sourire. Normalement, on s'était promis d'éviter tout contact. Du moins, jusqu'à ce qu'il me mette au courant à propos de son plan. Mais j'imagine qu'une simple discussion par message ne nous fera pas de mal.

De moi

Désolée de te décevoir, ce soir je n'ai rien prévu. Enfin, mis à part de rester à la maison devant un bon film.

de mon chimiste préféré

Vraiment ? C'est dommage, Halloween est la fête la plus géniale que je connaisse.

Je souris légèrement. Erwan qui aime bien une fête, en voilà une surprise.

De moi

Peut-être.

Je dépose mon portable, car au même moment, je tombe sur un film d'horreur qui m'a l'air intéressant. Heureuse, je m'installe confortablement et me calle dans ma couette.

Le film débute. Il a l'air tout droit sorti des années nonante. Si au moins j'avais prévu des popcorn pour l'occasion. J'ai un œil à moitié fermé, lorsque la sonnerie grisante de la maison retentit. Je sursaute et me relève. Sûrement un domestique de mon père qui a oublié quelque chose.

Les cheveux ébouriffés, et vêtue d'un pyjama composé d'un pull longue manche et d'un jogging de couleur noire, je me dirige vers la porte principale avec une lenteur exagérée.

Une fois la porte ouverte, je suis surprise de constater qu'en réalité, c'est Erwan. Je hausse un sourcil et le brun me dévoile un large sourire que je n'ai pas pour habitude de voir sur son visage. Il tient entre ses mains un petit panier en forme de citrouilles qui contient plein de bonbons.

- Erwan ?

Je passe une main sur mon visage, à la recherche de mots parfaits pour éviter de bafouiller.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu sais très bien qu'on n'est pas censé se voir.

- Je sais, mais je n'ai pas pu m'empêcher. Juste pour la soirée. Promis, je ne reste pas plus d'une heure.

S'il y a bien quelqu'un qui sait faire une tête de chien battu, c'est bel et bien Erwan. Il use de ce pouvoir sur moi, et je me rends compte qu'il pourrait faire un bon manipulateur s'il le voulait. Je me mords l'intérieur de la joue, avant que je ne tarde à céder.

Après tout, comment résister à sa tête de chien battu ?

- C'est bon, tu peux entrer. Mais une heure seulement, et pas plus.

Tout sourire, il entre à l'intérieur de la maison de mon père. Je le retrouve assis sur le canapé et suis étonné de le voir déjà installé, la télécommande à la main.

- Tu regardais quoi ? demande-t-il.

Sa façon d'être autant décontracté me surprend.

- Annabelle trois, mais honnêtement, ce n'est pas ce à quoi je m'attendais.

Il appuie sur plusieurs touches, puis m'invite à m'asseoir.

- Alors je te propose Ghggh . tu verras, c'est un film chouette.

Je le rejoins sur l'immense canapé de mon paternel, et m'assois, laissant une distance raisonnable entre nous. Au milieu, il dépose son panier et je souris, car désormais je peux en prendre sans le faire clandestinement. Ce n'est peut-être rien, mais je raffole de ce type de sucreries.

Cela ne fait même pas dix minutes que le film a débuté, que Erwan se tourne vers moi et m'observe. Comme si quelque chose lui restait bloqué en travers de la gorge. Je sens mes joues chauffer, sans même qu'il n'ait dit quoi que ce soit. Les regards insistants me déstabilisent.

- En réalité, ce film est nul. Je l'ai choisi parce que je voulais passer un peu de temps avec toi.

Cette révélation, si j'étais une personne dotée de bon sens, m'aurait normalement énormément contrarié. Sauf que c'est loin d'être le cas. J'avale par inadvertance mon bonbon et tente de camoufler ma rougeur en plaçant mes cheveux devant mon visage.

Néanmoins, je tente de jouer le jeu.

- Tu es taré ! Mais tu as raison, ce film n'a rien d'intéressant.

Je m'affale sur le canapé et éteins la télévision tandis que Erwan sort son portable et des écouteurs. Il me tend un et place l'autre dans son oreille.

- La musique me détend énormément. Et puis, j'en ai téléchargé de nouvelles. Tu me diras ce que tu en penses.

Au début, j'hésite. La dernière fois que je me suis laissée tenter par une de ses chansons, j'ai constaté que nos goûts divergeaient complètement. Par contre, sa dernière phrase m'encourage à lui donner le bénéfice du doute.

Et finalement, je ne le regrette pas. Il ne mentait pas quand il a dit qu'il avait fait quelques modifications. J'esquisse un sourire en pensant au fait que c'est peut-être sous mon influence.

Je suis bercée par les notes douces de la chanson, que je me laisse emporter et que mon bras se glisse en dessous de celui de Erwan. Je chantonne lorsque soudain, on frappe à la porte. Je me relève après avoir fait un léger signe au brun.

Je me dirige vers l'entrée et quand je l'ouvre, quelle est ma surprise de tomber sur Justin, entouré de trois gamins qui ne doivent pas être âgés de plus de sept ans au maximum.

Je déglutis, et me demande comment il a pu atterrir jusqu'ici.

- Des bonbons ou un sort ! s'exclame en chœur les enfants..

Je porte mon attention sur le blond. Ses yeux sont entourés d'une mince couche de cernes, assez visible. Je me souviens alors de ses problèmes familiaux. S'est-il une fois de plus disputé avec ses parents ? Ou a-t-il des différends avec Jessica ?

- Salut, lance-t-il un sourire sur les lèvres.

Je joue avec mes doigts et acquiesce d'un mouvement de tête.

- Salut. Tu es bien entouré aujourd'hui !

J'en profite pour détailler sa tenue de Bat man.

- Ce sont des cousins, enfin mes cousins, il insiste bien sur ce pronom possessif.

Je comprends aussitôt et la gêne commençant à se faire de plus en plus ressentir, il faut que je me lance sans plus tarder. Je ne veux pas fuir éternellement, alors que je peux remettre les choses aussi bien qu'elles l'étaient. Si j'ai bien appris quelque chose au cours de cette année, c'est de ne surtout pas laisser un malentendu s'interposer entre une relation. Et ça, je ne le dois qu'à Élodie.

- Je voulais m'excuser pour être partie la dernière fois et pour t'avoir ignoré cette semaine. C'est un comportement puéril de ma part et surtout, envers toi. Tu as toujours été sympa avec moi. Alors voilà, désolée.

Je n'ai jamais été douée pour présenter des excuses à quelqu'un. Soit ça finit en dialogues sans intérêt, soit ça n'a aucun sens. Il ne reste plus qu'à espérer que qu'importe l'un de ces cas, il accepte de me donner une seconde chance.

- Non, ce n'est pas grave. J'ai voulu précipiter les choses sans te demander ton avis, c'est ma faute.

En repensant à ce presque baiser, je sens mes joues prendre une teinte rouge pivoine. Je souris doucement.

- Je suppose que je suis pardonnée ?

- Uniquement si moi aussi je le suis.

Cette fois, je n'hésite pas avant de sourire de toutes mes dents. Seulement, au même moment, je me rends compte que Justin a le regard fixé derrière moi. Un regard rempli de culpabilité. Je me retourne dans la seconde.

C'est avec la mâchoire serrée et les yeux remplis d'éclair que Erwan observe Justin. Comme s'il lui reprochait quelque chose, et que Justin en avait honte. C'est alors que je me remémore notre précédente dispute, il a voulu me parler de quelque chose à propos du blond, et je ne l'ai pas écouté.

Serait-ce lié ?

- Juju, dépêche-toi !

Les trois enfants s'extasient et sautillent partout. Justin leur informe qu'il arrive.

- Le devoir m'appelle, Je dois filer. Joyeux Halloween, Sun.

Il plante un bisou rapide sur ma joue droite, créant ainsi une rafale de vents qui manque de me faire chuter. Je touche l'endroit exact où ses lèvres ont touchés ma peau, une boule au ventre.

Il s'en va sans même que je n'ai eu le temps de lui répondre. Je retiens mon souffle et penaud, tente de comprendre ce qui cloche entre Erwan et Justin.

Toujours occupé à fixer mon camarade de classe comme s'il détenait la réponse, je réalise qu'il a également les poings serrés et que la couleur foncée de ses yeux ne s'est pas apaisé.

Décidément, il y a anguille sous roche.

Et je suis prête à tout pour le découvrir.

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HEY !

COMMENT ALLEZ-VOUS MES CHERS AMIES ? MAIS GENRE, SÉRIEUSEMENT ! VOUS M'AVEZ TELLEMENT MANQUÉ, DU GENRE BEAUCOUP BEAUCOUP ! ♥

désolée pour l'agression des majuscules, c'est juste que je suis toute excitée ! bref, de mon côté, ça va, je vous préviens juste que je suis de bonne humeur, rien qu'en postant ce chapitre ! c'est une petite surprise à l'occasion de mon anniversaire ( va falloir une petite mise à jour dans ma biographie ), même si les publications reprennent bientôt ( dans un peu plus de dix jours).

j'ai perdu mes habitudes wattpad, du coup vous pouvez laisser votre avis ici, pas de questions précises, juste si vous avez quelque chose sur le cœur, je vous écoute.

Question de la semaine : Parle moi de ta semaine.

plein de bisous pailletés,

Laureen 💙