43|Cœurs ensanglantés ✔

🎵 i need somebody to heal

somebody to know

somebody to have

somebody to hold 🎵

“ Si tu n'as plus rien, lève la tête et regarde le ciel. Lui, il sera toujours présent pour toi. ”

Des rayons du soleil caressent mes bras. Je profite de cette agréable douceur, et me tourne de l'autre côté du lit en lâchant un bruit de satisfaction. Lorsque soudain, je me rappelle que ma chambre ne donne pas sur le côté est, d'où se lève l'astre lumineux et donc, qu'il soit impossible que les rayons me parviennent.

Se peut-il que je me sois endormi dans la chambre de Sara ? J'en doute fortement. Elle m'aurait chassé à coup de pied. Mais alors, où suis-je ? Paniquée, j'ouvre les yeux et scrute la pièce d'un regard méfiant. À la reconnaissance d'une odeur de pastille, je conclus aussitôt que je suis chez Erwan.

Un mal de crâne intervient subitement et je me tiens la tête en lâchant des plaintes. Je retire le drap et soupire en constatant que je porte encore tous mes vêtements. Non pas que l'espace d'une seconde j'ai cru qu'il s'était passé quelque chose entre nous deux, juste un réflexe.

Je me lève et titube jusqu'à la salle de bain de sa chambre. Je me rince le visage, défait ma queue de cheval et constate qu'il y a une brosse à dent avec un petit mot à côté. Il est dit que je peux l'utiliser.

Je ne me fais pas prier, me brosse les dents puis sors de la salle de bain. La chambre est vide, aucune présence de Erwan. J'entreprends alors de descendre le chercher, sauf que j'entends une voix grave depuis le couloir, qui ne peut être qu'à Marcus, le demi-frère de Erwan.

Je ne veux surtout pas qu'il se fasse des idées avec son esprit tordu. Je soupire alors et me résigne à attendre le brun dans sa chambre. Je scrute cette pièce que j'ai déjà eu l'occasion de visiter une fois. Correctement rangé, rien ne traîne. Il possède une bibliothèque et après y avoir jeté un œil, je remarque déçu que je ne connais aucun livre.

Tous des classiques ou des essaies philosophique. Je regarde son bureau où il n'y a que des feuilles vierges et des crayons. Je fronce les sourcils en constatant qu'un papier n'est pas comme les autres. Dessus, il y a un dessin. Je l'attrape en l'examinant un petit moment, avant de reconnaître sa mère. Juste à côté, il y en a d'autres. Sauf une qui représente une jeune fille.

Son visage ne me dit rien et brusquement, je me sens mal à l'aise d'empiéter dans son espace personnel. Erwan m'offre l'hospitalité et ce que je fais en guise de remerciement, c'est de fourrer mon nez dans ce qui ne me regarde pas.

Je remets les papiers à leur place, puis m'assois sur son lit. Je frappe les paumes des mains entre elles, ennuyée. Je me mets dans toutes les positions inimaginables pour essayer d'en trouver une qui me satisfasse.

Les souvenirs d'hier ne me reviennent pas tous. Je sais juste qu'après l'altercation avec Jessica, je me suis effondrée en larmes dans les bras de Erwan et que quelques instants plus tard, je me suis endormi. Après ça, rien ne me vient plus.

Alors que j'ai la tête baissée, un objet scintille sous le lit. Je me penche pour le ramasser. Une lame de rasoir. Pourtant, la barbe de Erwan n'est pas encore totalement développée. À cette seconde, l'image des bras du brun samedi matin me reviennent à l'esprit.

Je déglutis, repoussant ces ignobles pensées qui envahissent ma tête. C'est impossible. Erwan ne peut pas... Non. Je ne connais pas tout de lui, mais j'ai l'intime conviction qu'il n'oserait jamais.

La porte s'ouvre sur un Erwan tenant un plateau dans ses mains. Malgré la faim qui tiraille mon estomac, je fais abstraction de la nourriture alléchante sous mes yeux. Le brun doit se rendre compte que quelque chose cloche, puisque le petit sourire en coin qu'il avait disparaît également.

Il se rend compte de l'objet que je tiens entre mes doigts et ses yeux s'agrandissent tels des soucoupes. il approche et tente de me prendre la lame. J'esquive son coup à temps. La voix tremblante, je tente tant bien que mal d'articuler une phrase cohérente.

— Dis moi que ce n'est pas ce que je crois... dis le moi, s'il te plaît...

C'est plus une supplication qu'une question. Je connais la vérité, mais je veux entendre une confirmation qui me dit le contraire. Erwan baisse les yeux et je réalise que c'est le début d'une véritable catastrophe.

— Dis-moi que je me fais de fausses idées Erwan !

Je lève les mains pour le secouer par les épaules. Le brun relève la tête et dans ses yeux, j'y lis une réponse, qui est loin d'être celle que je désirais. Je m'écarte vivement. Je vois Erwan déglutir et réessayer de prendre la lame.

— Donne-moi ça, Soleil, tu risques de te faire du mal, lâche-t-il enfin.

— Putain, non...

C'est tout ce que je parviens à lâcher en secouant la tête. J'arrive à rassembler le peu de force qu'il me reste après cette révélation, pour vociférer d'une voix forte.

— Ici la seule personne qui se fait du mal, c'est toi !

Je regrette aussitôt ces paroles. mais je n'arrive pas à m'excuser. Je regarde la lame un long moment.

— Pourquoi, Erwan ? Pourquoi tu t'infliges cette torture ? Tu ne vois donc pas à quel point ce truc te détruit ?

Il se met à trembler. Il passe nerveusement ses mains dans ses cheveux.

— Tu ne peux pas comprendre. J'en ai besoin pour... J'en ai besoin, Soleil.

Je secoue la tête et regarde avec haine la lame.

— Pour te faire du mal ? Non, tu n'en as pas besoin. Il y a des tas d'autres moyens pour t'en sortir.

Rien que de voir cet objet tranchant éveille des mauvais souvenirs, des souvenirs que je préférerais oublier.

— Lesquels ? J'ai tout perdu, Soleil. Je les ai toutes les deux perdu. Maman et Zoée.

Je recule jusqu'à percuter le mur derrière moi, mais je n'y prête pas attention. La mention de cette Zoée, je suis certaine que ce n'est pas la première fois que j'en entends parler. Mais tout comme moi, Erwan refuse de se prononcer sur son passé.

— Il y a des psychologues qui peuvent faire quelque chose. Tu n'as pas besoin d'en arriver là, je souffle.

Erwan tire toujours sur ses cheveux, qu'il risque d'en enlever quelques mèches s'il continue sur cette lancée. Ses pupilles deviennent soudain noires et il relève la tête, affrontant mon regard. Il a désormais cessé de bouger dans tous les sens.

— J'ai commencé à arrêter. Je ne l'ai utilisé que deux fois en deux mois, Soleil...

— Alors, débarrasse toi de ce truc ! crié-je sans le vouloir.

Je suis bien la seule à ne pas réussir à me contrôler, car Erwan lui, ne hausse jamais le ton. Enfin, jusqu'ici.

— Je ne peux pas, j'ai peur de...

Il se stoppe.

— Peur de quoi, Erwan ?

Soudain, il comble la distance entre nous. Il n'est plus qu'à quelques centimètres de ma personne. Plus élancé que moi, j'entends les battements frénétiques de son cœur et sa respiration hachée.

— Parce que j'ai peur de perdre mon ancrage. Parce que j'ai peur de te perdre, Soleil.

Une simple phrase. Une phrase qui parvient à changer toute la donne. Une phrase qui détruit toutes mes hypothèses. Erwan a beau dire qu'il a perdu ses deux piliers. Il en a trouvé un autre. Et c'est moi.

Je ferme les yeux. Une larme longe le long de ma joue et je la laisse poursuivre sa route. Je visualise l'image de Élodie, dans la position de Erwan, une lame dans les mains, menaçant de se couper les veines si je ne prends pas mes distances avec Loïc.

Et ce qui en a suivi peu après...

— Non, dis pas ça, ne me dis pas ça...

Je me mets à sangloter. Je ne veux pas devenir celle qui l'aide à garder les pieds sur terre. Je ne peux pas. La dernière fois que j'ai été cette personne pour quelqu'un, ça s'est mal terminé. Et je ne veux pas que ma relation avec Erwan n'éclate comme avec Élodie. Je ne tolérerai pas de nouveaux victimes.

— Que je ne dise pas quoi, Soleil ? Tu es la seule depuis un an à avoir essayé de me comprendre. La seule qui m'ait fait rire. Un peu comme si j'avais une seconde chance de revoir Zoée.

Erwan ne réalise sans doute pas ce qu'il est entrain de me dire. C'est certain. Et surtout, quelle place occupait Zoée dans sa vie pour qu'il me mette à égalité avec elle ? Je ne crois pas vouloir le savoir.

— Je dois partir, déclaré-je en ouvrant les yeux.

Pourtant, Erwan continue de me fixer de ses yeux aigue-marine et ne bouge pas d'un poil.

— Je sais que je dois paraître comme un monstre à tes yeux. Je dois sans doute te dégoûter, n'est-ce pas ?

Et là, je me sens affreusement honteuse. Erwan m'a toujours soutenu, sans rien demander en retour, il m'a cru, sans avoir de preuves de mon innocence et moi dès que l'occasion se présente, je lui tourne le dos.

— Tu ne me perdras pas, Erwan. Pourquoi est-ce que je te laisserai tomber, dis-moi !

Il hésite à me dire quelque chose, à me dire ce qui le tracasse. Je pose ma main sur la sienne couverte par son bandage. Juste un effleurement. Mais qui suffit à lui donner du courage.

— Justin. Je sais qu'il ne me porte pas particulièrement dans son cœur et toi, tu es raide dingue de lui, il pourrait facilement te retourner contre moi. Et je ne t'en ai pas parlé hier mais...

— Ça suffit, Erwan. Arrête de te mettre des idées pareilles dans la tête, ça n'arrivera pas. Qu'on soit proche ou pas, je ne vais quand même pas le laisser déterminer qui je fréquente ou pas.

Mes mots ne semblent avoir aucun effet. Il est loin d'être rassuré. Je me rends compte alors, que même si je voudrais être loin pour éviter de revivre ce genre de situation une seconde fois, moi aussi je tiens à lui. Je ne veux pas le perdre.

— Je te propose un marché, Erwan.

Comme projetée cinq semaines plus tôt, je nous revois dans la réserve de ma première soirée de cette année, à côté de lui, en train de passer un stupide pacte, qui nous a mené jusqu'ici.

— Tu jettes la lame, tu cherches l'aide d'un adulte et je te promets que je ne vais pas te laisser tomber.

Au fond de moi, je me sens coupable. Lui ne m'a jamais posé d'ultimatum, il m'a toujours dit de faire ce qui me convient. Mais pas que. Vu comme ça, il a l'air d'être le seul à peser le pour ou le contre. Le seul à espérer que son choix soit le bon. Alors qu'en réalité, je l'espère aussi.

Je me mords la lèvre inférieure. Un goût acide ne tarde pas à envahir ma bouche. Je me suis blessée rien que par ce petit geste. Je serre les poings, retiens ma respiration et quand il lâche sa réponse, ça a l'effet d'une bombe libérée en plein l'air.

— Je ne peux pas.

Je desserre les poings.

— Mais s'il te plaît, ne t'en va pas. Ne me laisse pas seul, j'en t'en supplie.

Je déglutis. Ce que je ne parviens pas à lui dire et qui me brûle la gorge, c'est que moi aussi j'ai peur. Peur de revivre ce cauchemar. Soudain, à ma plus grande surprise, il se laisse tomber sur ses genoux. Il attrape mes doigts et sa froideur ne me surprend plus, désormais.

Je ne réalise que des secondes plus tard ce qui est entrain de se produire.

Il est agenouillé devant moi.

— Erwan, relève toi.

Désormais, ce ne sont pas que des sanglots. Ce sont de véritables larmes qui dévalent mes joues. Il refuse de se mettre debout. Nous restons dans cette position un long moment et j'ai envie de céder. De prendre ce risque de me blesser, sauf que je me rappelle assez rapidement que si je tombe, je l'emporte dans ma chute.

À contrecœur, je me sépare de lui et quitte sa chambre avant qu'il n'ait le temps de me rattraper. J'ai besoin d'air, de changer d'atmosphère. Il me faut d'urgence quelque chose qui me fasse oublier. Je tremble tellement que je doute pouvoir taper correctement sur mon clavier ou tout simplement être capable de tenir un stylo, je chasse déjà l'écriture de ma liste.

Le sport. Je dois courir. Je rentre chez moi à l'aide d'un taxi. Sans plus attendre, j'attrape le premier jogging qui me tombe sous le nez et l'enfile. Parée d'un tee-shirt deux fois plus grand que moi, je sors de mon domicile. Il fait plus chaud que d'habitude et le soleil tape fort ce matin.

En attachant mes cheveux en une haute queue de cheval, je m'arrête net quand je reconnais la silhouette de Justin. Téléphone en main, il tape quelque chose et bientôt, je ne tarde pas à recevoir un message.

De Justin à moi

Tu es magnifique. Tu peux passer chez moi, une minute ? Tu me manques.

Justin est sans doute le seul garçon à me trouver belle même dans ma vieille tenue de sport. Enfin, lui et Erwan. Je n'ai pas spécialement envie d'aller chez lui, mais je me rappelle que j'ai une question qui me tracasse l'a tête depuis déjà un bon moment. Il pourra peut-être y répondre.

Je ne réponds pas et me dirige vers sa maison. Je sonne deux fois de suite, et il ne tarde pas à apparaître, toujours souriant.

— Entre. Je suis très content de te voir.

Je m'exécute et à peine deux pas à l'intérieur, je me dépêche de clarifier les choses.

— Je ne suis que de passage, je vais aller faire mon footing d'ici quelques minutes.

Il hoche la tête et affiche une moue déçue.

— Je comprends. Viens, j'ai quelque chose à te montrer.

Il saisit ma main et je ne peux me retenir de comparer avec celle de Erwan. Le froid qui l'accompagne toujours me manque. Nous montons à l'étage, jusqu'à sa chambre et il m'intime de m'asseoir. Ce que je fais sans plus tarder.

Il fouille dans son tiroir et en sors un bracelet.

— J'ai vu ça dans un magasin, il y a deux jours, j'ai tout de suite pensé à toi.

Il me le tend. Le bracelet est de couleur jaune, qui rappelle le soleil. Il est assez simple, mais c'est ce qui fait sa beauté.

— Merci, Justin. C'est en quel honneur ?

Il se lève et s'installe à côté de moi, sa jambe collant presque la mienne. Je déglutis.

— Rien. Je voulais juste te faire plaisir.

Je me force à sourire. Soudain, il se rapproche de moi, portant sa main sur ma joue et j'ai heureusement le réflexe de détourner la tête. Il est temps que je sache enfin la vérité.

— Justin, je sais que ce n'est pas le moment, mais je voudrais savoir si tu as une photo de ta mère biologique, quelque part. Ou si tu connais son prénom, quelque chose comme ça.

Le blond fronce les sourcils. Ma question soudaine doit sans doute lui paraître étrange. Cependant, il hoche la tête et quitte la chambre. En l'attendant, je me ronge les ongles. Et si c'était mon grand-frère ? Est-ce que je vais lui dire la vérité ? Ou attendre ma mère ?

Il revient rapidement et me tend une photo passeport en blanc noir. Je tremble lorsque je l'attrape. Et lorsque mes yeux se posent dessus et qu'ils finissent d'analyser trait par trait cette femme, je soupire soulagée. Ce n'est pas ma mère.

— Tout ce que j'ai comme information sur elle, c'est cette photo et le fait qu'elle s'appelle Katherine. Je ne sais même pas où elle vit.

Aucun doute, désormais. Ma mère ne se prénomme pas Katherine. Justin n'est donc pas mon frère. J'ai le droit de... Le droit à quoi, d'ailleurs ? De flirter avec lui ? Je lui redonne la photo, chassant toutes ces absurdités de mon esprit.

— Merci.

Il acquiesce, dépose la photo sur sa table de chevet et me regarde de nouveau. J'ai l'impression qu'il est en attente de quelque chose. Ses mains retrouvent leur place sur mes joues et il penche la tête, comblant le peu d'espace entre nous. Paniquée, j'ouvre grand les yeux et au lieu d'apercevoir l'adorable visage de Justin, je tombe sur celui de Erwan.

— Non !

Je le repousse et sans plus attendre, m'en vais de cette chambre. Je descends les marches quatre à quatre, secouée par les événements de ces deux dernières heures. Qu'est-ce qui m'a pris ? N'est-ce pas ce que j'ai toujours désiré ? Un rapprochement entre Justin et moi ? Alors pourquoi j'ai pensé à Erwan ? Pourquoi est-ce que je pars comme une lâche ?

C'est alors qu'en pleine rue, courant à en perdre haleine, je me mets à me demander, si réellement je voulais que Justin ne soit pas mon frère.

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hey ! ça va ? ( ne me retournez pas la question, s'il vous plaît, je risque de mentir)

j'espère que de votre côté tout roule et si ce n'est pas le cas, rappelez vous qu'après la tempête, vient le beau temps.

sinon, je m'excuse d'avance pour ce chapitre assez déprimant, mais ils doivent passer par là, c'est ainsi. Je m'excuse aussi ( c'est le jour des excuses ou quoi ?) parce qu'il n'y aura pas de nouveaux chapitres ces deux prochaines semaines, pour cause, j'ai des examens tout le long.

c'est parti avec les questions :

-Comment avez-vous réagi quand Sun a découvert ce que cache Erwan ?

-Comment avez-vous pris le fait que Erwan dise à Sun que c'est son pilier ?

-À votre avis, qui est en tort ( pour ce qui concerne la fin de leur dialogue) ?

-Ils ne sont pas frères ! Contents, déçus ou prévisible ?

-Et la fin ?

voilà, n'hésitez pas à me laisser votre avis en commentaire sur cette histoire et une étoile jaune. On se retrouve dans les commentaires en attendant le prochain chapitre !

Et même si vous en avez marre d'entendre le même discours, lavez vous les mains avec de l'eau propre ET du savon, c'est pour le bien de tous.

Question de la semaine : As-tu école cette semaine ?

plein de bisous à distance,
Laureen 💜

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