38| Être qui l'on est ✔| Partie 2

🎵 Que ton corps ne dérange pas tes soi-disant amis

Oui, t'inquiète pas je doute pas de nous 🎵

" Les personnes les plus tristes ont toujours les plus beaux sourires ".

/!\ Le chapitre contient du vocabulaire cru, et parle de certaines choses qui peuvent blesser les plus sensibles. L'auteure ne tient pas à banaliser le sujet, mais à faire une prévention, pour combattre ce fléau. Si j'ai mal abordé les thèmes, je suis toute ouïe. Vos avis m'intéressent énormément car ça me tient à cœur /!\


Le coup de poing est si violent qu'il manque de faire chuter Loïc. Il s'accroche à un casier, encore sonné. Je déglutis, ne réalisant pas ce qu'il se passe. Mon ex vient de me traiter de « pétasse » en public comme s'il commandait une glace chez un glacier et Erwan l'a frappé.

D'ailleurs suis-je réellement surprise ? D'un moment à l'autre, cette scène aurait dû se passer. Loïc se serrait finalement laissé manipuler par Élodie et ses inventions sur ma personne. Enfin, si c'en est réellement. Moi-même je ne saurais le dire.

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été ce genre de filles à agir sans réfléchir aux conséquences. C'est peut-être ce qui a causé ma perte. Je me suis trop laissé aller et je n'ai constaté  trop tard que j'avais commis des erreurs dans ma vie. Et Élodie a su s'en servir.

Lorsque Loïc se relève, je remets toute mon attention sur la scène. Je pourrais intervenir, pour éviter une potentielle bagarre, mais mes jambes refusent de bouger d'un millimètre. J'ai envie d'écouter tout ce que Loïc va dire à mon sujet. Que ce soit humiliant ou dégradant, j'ai envie qu'il termine.

À cet instant, Mérida me tire par le bras pour me forcer à la regarder de nouveau.

— N'essaie pas d'échapper à ce qui t'attend, pauvre sotte.

Je soupire, lassée de la tournure que prend cette discussion. Briser ma réputation déjà fichue ne lui a pas suffit ? Que veut-elle d'autre ? Je m'apprête à répliquer, quand j'entends de nouveaux cris derrière moi, des élèves encourageant une possible bagarre.

Je retiens mon souffle en y jetant un coup d'œil, tandis que Loïc essuie le filet de sang qui s'écoule du coin de ses lèvres.

— Tu penses qu'un poing va changer quelque chose sur la nature qu'est cette salope de Sun ? Détrompe-toi, parce que ce n'est pas le cas. Cette fille n'est juste bonne que pour une chose : se prélasser en roulant son...

Il n'a pas la temps de finir sa phrase que Erwan le tient par le col. Je ne sais pas d'où il tient l'audace qui semble l'animer aujourd'hui, mais c'est certain, il n'a pas fait que changer d'apparence. Son comportement aussi a été influencé. Jamais le Erwan que je connais n'aurait porté la main sur un individu.

Paniquée à l'idée que ça aille plus loin, et surtout par ma faute, je me dégage de Mérida et presse le pas pour les rejoindre. La foule me laisse passer sans problèmes avec des sourires moqueurs pour certains, et des œillades mauvais pour d'autres. J'ai beau avoir connu ça l'an passé, et même cette semaine à cause des photos, pourtant ça fait toujours autant mal.

Le regard des gens.

Je pense que nonante-neuf pourcent de notre personnalité a été forgé par les critiques de notre entourage. Après tout, même une personne qui a la plus totale confiance en elle ne peut pas nier avoir changé une part de son caractère pour faire taire les remarques.

Le problème, c'est que ça ne marche pas. Tu change petit à petit, en te disant qu'une fois ce n'est pas grave, et tu finis par consumer la véritable personne qui sommeille en toi. Tu deviens quelqu'un d'autre et ce n'est que trop tard, que tu te rends compte que non seulement ceux qui jugent ne sont pas satisfaits, mais aussi que tu perdu l'amabilité de ceux qui tenaient réellement à toi.

— Erwan, lâche-le, il n'en vaut pas la peine, déclaré-je une fois que j'arrive à leur hauteur.

Je pose ma main sur son avant-bras couvert par sa veste en cuir. Je sens que ceux-ci sont contractés. À cet instant, je me demande ce que j'ai fais pour mériter une personne comme lui dans ma vie. Mais surtout, je me demande pourquoi il prend ma défense. Je ne le mérite pas.

Ses yeux bleus rencontrent les miens. La noirceur que j'y décèle m'est inconnue.

— Non, Soleil. Tu ne peux pas me demander de le laisser te manquer de respect ainsi sans réagir ; il n'a que ce qu'il mérite.

Loïc profite du moment d'inattention de son adversaire pour se retirer de son emprise. Erwan s'apprête à se remettre à la tâche, sauf que je m'interpose entre les deux et me retrouve devant le brun. Plus grand que moi, il baisse son regard et serre la mâchoire.

— La violence ne résoudra rien.

Je saisis sa main gauche — couverte de sang — et retiens une grimace, ne me concentrant que sur son visage pâle.

— Tu vaux mieux que ça, Erwan.

Ses traits s'adoucissent et je souris légèrement, contente qu'il n'entre pas plus loin dans mon monde sombre.

— Pourtant, il dit la vérité, le pauvre Loïc. Je ne vois pas pourquoi il mérite un tel châtiment.

Ma colonne vertébrale est parcourue par un frisson d'horreur. Je reconnais sa voix aiguë, ses talons que claquent dans le hall et son aura imposante. J'avale de travers ma salive et pas à pas, tourne le dos au visage apaisant du brun pour rencontrer la froideur qui  découle de celui de Élodie.

Perchée sur ses escarpins — même si elle n'en a pas besoin avec son mètre septante-quatre —, sa chevelure blonde lissée et son rouge à lèvre traçant à la perfection le contour de sa bouche, Élodie n'a rien perdu de l'élégance et du charisme qui l'anime.

Elle lâche un grognement de dégoût en me dévisageant.

— Quelle horrible tenue ! Décidément, tu ne cessera jamais de m'étonner, Mélanie la dégénérée.

C'est bête, mais je préfère mille fois écouter les foutus paroles de Loïc plutôt qu'une seule remarque de celle qui est censée être ma meilleure amie. Ça a toujours eu un effet négatif sur ma personne. J'ai toujours décelé en elle une personne parfaite,  sans défaut, un objectif à atteindre.

— Elle est très bien comme elle, me défend Erwan.

Je le remercie intérieurement.

— Tu crois ? réplique Élodie. Ça se voit qu'elle ne t'a montré qu'une façade maquillée. Cette salope s'est tapé la moitié du bahut et elle se fait passer pour une Sainte. Je te conseilles vivement de t'éloigner d'elle avant que ça ne déteigne sur toi. 

Je tremble et mon cahier de géographie tombe par terre. Pendant un moment, je n'entends que les murmures des lycéens qui n'ont rien à faire de leur vie. Tous choqués. Enfin, faisant semblant d'être choqués, pour la plupart, car certains étaient là l'an précédent pour assister à une scène du même genre.

— Ça a déjà fait effet, je pense. Il s'est même habillé comme un voyou pour marquer le coup.

J'ouvre la bouche sans qu'un son ne puisse sortir de celle-ci. Mes yeux se remplissent de larmes. Je devrais dire quelque chose, je sais. Un truc pour défendre Erwan. C'est moi l'aînée, et surtout, c'est moi qui l'ait mis dans un pétrin pareil.

Alors pourquoi je n'y arrive pas ?

— Qui se ressemble s'assemble, ricane Élodie.

Soudain, j'entends le brouhaha des élèves se dissiper. Cela n'inaugure rien de bon pour moi, pourtant, je suis incapable de bouger d'une semelle. Élodie s'approche de moi d'un pas menaçant, et tire sur une mèche de ma tignasse bouclée pour l'occasion.

— Quoique tu fasses tu ne changera rien à ce que tu es. Une dégénérée ! Une tarée, une cinglée en manque d'attention.

Ses paroles poignardent mon cœur l'une après l'autre. De manière vive, Erwan me tient par mon bras dénué et je me retrouve à l'écart de la blonde.

— Putain, ferme ta gueule !

— Monsieur Jensen, votre langage ! s'écrie une voix mûre.

Le proviseur, dans son costume quotidien, est désormais dans le hall, à assister à notre querelle. Plus aucun de nous quatre n'ose parler — ce qui ne change rien dans mon cas —, et je suis sûre que si Erwan ne me tenait pas par le bras, je me serais déjà tombée dessus.

D'ailleurs, le proviseur ne tarde pas à se rendre compte de notre proximité, mais surtout de sa main gauche tachée de sang. Il nous examine de l'œil, un à un, et découvre la lèvre fendue de Loïc.

— Il y a eu une bagarre ? questionne-t-il, les plis de son front froncés.

Je jette un œil à la blessure non essuyée de Loïc. Ce dernier affiche un sourire en coin, se réjouissant d'avance des dégâts qui vont se produire dans les instants à suivre. Il ne touche pas plus à sa plaie et s'adosse tranquillement contre un casier, dans une expression de douleur faussement théâtrale.

Je serre les poings.

— Erwan a frappé Loïc, sans aucune raison valable, affirme en premier Élodie.

Putain, voilà que maintenant je lui rajoute d'autres problèmes, après les photos de Mérida.  Le proviseur croise les bras et fixe Erwan de ses yeux noirs.

— Deux fautes en moins d'une semaine.

Sa voix n'est plus baignée par la colère, mais la déception trahit son timbre. Il pose une main sur l'épaule de Erwan. J'ai peur de me retourner et lui faire face de nouveau. C'est au dessus de mes forces.

— As-tu des soucis à la maison ?

Je me mords la lèvre inférieure, en attendant une réponse qui ne vient pas.

— Ou est-ce un problème du lycée ? insiste-t-il.

Incapable de tenir, je me dirige dans le sens opposé au sien. La cafétéria n'est pas de ce côté, mais la salle de classe de mon prochain de cours se trouve là-bas. Ça devrait aller.

— Becker, revenez ici s'il vous plaît.

Je me stoppe et retourne près d'eux, évitant tout contact visuel avec les trois individus.

— On aura besoin de votre déclaration à propos de cette bagarre ainsi que les vôtres, en désignant les blonds. Quant à vous, Jensen, ce sera une heure au bureau de suivi tous les jours jusqu'à ce que toutes les versions de faits se concordent.

Je suis la première à réagir.

— Je n'ai rien à dire, il y avait une foule immense devant moi, je discernais à peine les visages.

En toute honnêteté, je n'ai plus envie d'avoir affaire aux deux blonds. De plus, si je dis ce que j'ai réellement vu, cela ne changera rien car la vérité, c'est que oui, Erwan a mis une droite à Loïc. À cause des insultes qu'il lançait à mon égard, mais il l'a frappé.

— Inutile. Je reconnais avoir eu une réaction physique déplacée, avoue le brun.

Les sourires de Loïc et Élodie me répugnent et me donnent envie de pleurer, plus qu'avant. Je ne comprends pas. Pourquoi, au juste ? Qu'est-ce que je leur ai fait ? Loïc, il n'y a pas moins d'une semaine, prétendait m'aimer. Et voilà qu'aujourd'hui, il s'allie avec Élodie, en blessant au passage Erwan.

Est-ce ça la définition de l'amour ? Me rendre malade et me donner des envies de meurtres ? Se ranger du côté de celle qui a fait de ma vie un enfer pendant des mois ? Me dénigrer devant tous ceux qui veulent entendre ? Même si je n'y connais pas grand chose, je suis certaine que ce n'est pas ça, l'amour.

— Pourquoi...?

Ce fut la seule chose que je réussis à prononcer à l'égard de ma meilleure amie. Elle se retourne, un sourcil haussé par la surprise. Je dois probablement faire pitié dans cette robe de trois fois ma taille à la couleur piquante, les yeux embués de larmes.

— Pourquoi, Élodie ? Qu'est-ce que je t'ai fais de mal ? Dis-moi au moins là où j'ai fais une erreur, je mérite de savoir !

Je ne tiens plus compte de la présence du proviseur, ne me concentrant plus que sur Élodie. À un moment donné, je crois apercevoir un éclair de tristesse traverser le regard bleu de celle-ci. Mais il disparaît aussi vite qu'il n'est apparu, pour laisser place à un voile d'indifférence.

La blonde joue une véritable comédie, en posant une main au niveau gauche de sa poitrine, faisant semblant d'être outrée.

— Mais de quoi es-ce que tu me parles ?

— Arrête de jouer l'idiote, tu sais très bien de quoi je parle !

J'avance de quelques mètres et la pointe du doigt. Le proviseur réagit à ce moment même en déclarant d'une voix ferme et autoritaire :

— Ce n'est pas le lieu approprié pour résoudre vos problèmes, mesdemoiselles. Allez tout de suite en cours, et que je ne vous vois plus traîner dans les parages.

Je n'avais même pas entendu la cloche sonner. C'est sûrement pour ça que tous les élèves se sont éclipsés. Élodie et Loïc s'en vont les premiers, suivi de près par le proviseur. Je ramasse mon cahier de géographie, ouvre mon casier et y fourre celui-ci.

Je sens le regard de Erwan peser sur ma personne, mais je l'ignore, de peur de craquer de nouveau. C'est lui qui a payé les frais de cette altercation, je ne vais pas en rajouter une couche avec mes plaintes. Je le vois approcher sa main droite près de mon épaule, et je m'écarte.

— Soleil...

Une chair de poule fait hérisser les poils de mes bras en l'attendant prononcer ces six lettres à la suite. Je n'arrive plus à me contenir et laisse échapper la première larme qui prend source dans mon œil gauche.

— Tu penses que je l'ai mérité, Erwan ? Tu crois que ce qu'ils disent est vrai ?

Je porte mes ongles à ma bouche et les ronge rapidement. Je sens qu'il est désormais tout près, derrière moi.

— Bordel, je suis bête de poser une question pareille ! Évidemment que tu dois les croire, tu as même dû entendre d'autres rumeurs à mon sujet l'an dernier. Mais tu sais une chose ? C'est que oui, j'assume ! J'assume toutes les choses que j'ai faites par le passé !

Je fais volte-face et passe une main sous mon nez.

— Mais est-ce pour ça que je mérite d'être traité de salope ? Parce que j'ai pris un ou deux verres de trop dans une soirée ? Parce que j'ai souris à quelques mecs de ma classe, parce que j'ai porté une robe courte ? Dis-moi, est-ce pour ça que toute cette haine a été dirigé contre moi ? Que j'ai été la souffre-douleur de centaines d'adolescents qui ne savent rien à mon sujet ?

Une autre goutte de larme s'en suit. Suivi de près de quelques-uns. Erwan comble la distance entre nous et encercle mon visage de sa main droite. Il  essuie l'eau salée sur ma joue, en me regardant avec une mine attristée.

— Ne dis plus jamais ça, mon petit soleil. Ce ne sont que des cons qui n'ont pas su voir à quel point tu étais formidable.

Je soupire et recule de quelques pas en arrière. L'espoir qu'il place en moi me touche en plein cœur et je me sens de plus en plus mal de le mêler à mes problèmes chaotiques.

— Tu es trop naïf, Erwan. Aux yeux de beaucoup, ce que j'ai fais est un péché digne de l'enfer.

Erwan me fixe longuement.

— Le passé ne nous définit pas. Ce sont les actions du moment présent qui font de nous ce que nous sommes. Et ce n'est pas parce que deux blonds qui se croient supérieurs ont proliféré n'importe quoi à qui veut l'entendre, que je vais me mettre à douter de toi. Tu es ce que tu es, et leurs avis n'ont pas à être un obstacle dans ta vie, Soleil.

Je souris légèrement, comme pour le remercier des ses gentils mots, et tourne les talons, ayant déjà raté plusieurs minutes de cours. Sauf que Erwan n'est pas du même avis

À mon plus grand étonnement, il encercle ma taille de ses longs bras, m'attire vers lui, et me maintient collé contre son corps. Il évite de toucher ma robe, à cause de sa main taché et pose le front de sa tête au milieu de la mienne. Ce contact créé une bulle qui me protège de tous les dangers aux alentours.

Je ne sais pas si je rêve mais ses lèvres effleurent mes cheveux châtains, sans réellement les toucher.

— Tu es ce que tu es et tu n'as pas à en avoir honte, répète-t-il.

Je ferme les yeux en me mordant l'intérieur de la joue. Je suis ce que je suis et je n'ai pas à en avoir honte. Brusquement, je ne saurais dire ce qui lui prend, mais son souffle s'écrase dans mes cheveux, me procurant une sensation de bien-être.

— Tu as de magnifiques cheveux, dit-il.

Je lâche un rire. Ce deuxième compliment à propos de ma chevelure, et de plus, non approprié à l'instant présent, me rend hilare, bien que je n'en ai pas spécialement envie.

— Merci, Erwan.

Et à ce moment, je ne saurais dire si je le remercie pour le compliment ou pour toute l'aide dont il m'a fait part jusqu'à aujourd'hui.

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HEY !

avec du retard, et un peu de stress, votre petite Laureen publie enfin. Je suis extrêmement impatiente car j'attends vos avis à propos du chapitre. Ça passe ou ça casse.

J'ai voulu aborder le sujet du harcèlement scolaire et de la solitude car ça me tenait très à cœur. Un personnage de série a dit « Tout le monde a besoin de contact humain » ( celui qui trouve de qui il s'agit, aura un bonbon ) et j'ai constaté dès le début qu'elle avait raison. C'est vital à notre bien-être, même pour quelqu'un qui aime être solitaire.

-Avez-vous aimé le coup de poing ? ( question très bizarre)

-Élodie et sa présence ? Arrivez vous à comprendre la peur que Sun ressort vis-à-vis d'elle ?

-Loïc est vraiment un traître, je l'accorde. Quels sont vos ressentis à propos de sa personne ?

-On en parle de Erwan qui est à croquer ?

-Globalement, le chapitre, voire l'histoire, vous plaît ?

Petit sondage au passage, car je me pose la question : Quel âge as-tu ? ( Tu peux très bien me le révéler en message privé, si tu veux).

Question de la semaine : Décris-toi en quelques mots !

Si vous vous posez la question, sur le pourquoi ces deux sujets me touchent particulièrement, je préfère garder le mystère, haha X).

PS : J'ai écris le chapitre toute heureuse, et je rédige la note d'auteure avec un cœur brisé :(.

N'hésitez pas à me donner votre avis, à poser des questions, à voter, à partager sur les réseaux sociaux et autour de vous !

PPS : Justin ne vous manque pas ? Moi, si...

Plein de bisous aux larmes d'amour,

Laureen qui pense à une certaine personne avec un A dans son prénom 💜

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