37|Le défi de l'acceptation ✔
🎵 Tell me your problems
I Will chase them 🎵
" Everything happens for a reason ".
Il arrive des fois, que des mots s'échappent de notre esprit sans qu'on le veuille. Ça peut être par mégarde, par stress ou tout simplement, comme dans mon cas, parce qu'on est subjugué par la particularité de quelque chose. Ou quelqu'un.
Ce que j'ai dis, je le pense sincèrement. Je ne suis pas le genre de personne à juger sur le physique, sachant pertinemment que je ne suis pas le mieux placé, mais de toutes les choses qui font partie de Soleil, son sourire m'a captivé.
Avant, je n'y avais pas prêté attention. Probablement car elle affichait cette moue boudeuse à chaque fois qu'elle était à mes côtés, mais cela ne change pas le fait que j'aurais voulu ce genre de rayon illuminant dans ma vie plus tôt.
— Quoi ?
Soleil lève la tête, un sourcil froncé. Je l'ai certainement murmuré, et elle n'a pas bien entendu. Je déglutis, hésitant à lui répéter, sauf que je change d'avis à la dernière seconde. Que va-t-elle penser de moi, désormais ?
Je ne peux pas me risquer à perdre son amitié. Je ne veux pas qu'elle prenne ses distances à cause de ma bêtise. Je fuis son regard et pose le mien à ses pieds. Autrement dit, là où se trouve son chien.
— Je disais que tu as un joli chien.
Elle accentue son froncement de sourcil, avant d'éclater de rire.
— On dit un beau chien, Erwan. Et ça ne m'étonne pas de ta part, tu as fait ami-ami avec lui le premier jour de ta venue.
Heureusement, mon détournement de phrase passe inaperçu. Cela n'empêche pas néanmoins mes joues de prendre une teinte rouge. C'est d'ailleurs devenu mon quotidien depuis que je ressens ce genre de choses étranges pour Soleil. Cette dernière se remet à soigner mon doigt, dont le sang s'écoule. Je fixe profondément cette couleur vive devenue familière.
J'aime regarder ma peau s'ouvrir pour laisser le sang s'éjecter. J'aime constater à quel point mes blessures sont invisibles aux yeux de ceux qui m'entourent. Car c'est tout ce que je mérite. Souffrir comme Zoée et maman ont souffert.
Je suis littéralement hypnotisé par les soins qu'elle applique à ma légère coupure et surtout par sa manie de sortir la langue au coin de la bouche. Ça ne la rend qu'encore plus mignonne.
Elle enroule un sparadrap autour de mon index et souffle une fois qu'elle a finit.
— Et voilà, j'ai terminé ! Tu ferais mieux de t'asseoir et de me laisser faire le reste.
Je secoue la tête.
— Je ne suis pas devenu un handicapé, je suis capable de t'aider.
Soleil n'est pas convaincue. Elle cale une mèche qui s'est échappée de son chignon, derrière son oreille.
— Faisons un compromis. Tu restes ici, mais tu regardes seulement.
Ça me va, ai-je envie de déclarer, puisque j'aurais le loisir de la regarder. Je m'installe sur un tabouret et observe Soleil enchaîner avec différents ingrédients d'une facilité déconcertante. Elle semble oublier ma présence, car pendant toute la durée de la préparation, elle ne m'adresse pas la parole.
Cela ne me pose aucun problème étant du genre à analyser qu'à être une pipelette. Je place mes mains dans mon sweat-shirt, lorsque mon téléphone m'annonce la réception d'un nouveau message. Je le sors de ma poche ventrale et découvre, stupéfait, le nom du destinataire qui se révèle être Jessica.
« On pourrait se voir vers dix-sept heures ? »
Je fronce les sourcils. Ce message me surprend. Je n'ai jamais réellement discuté avec la blonde, même par message. Et si je m'en rappelle bien, on a terminé notre devoir de physique. Je suis curieux à l'idée de savoir ce qu'elle me veut, sauf que c'est impoli — et surtout que ce n'est pas dans mes envies — de laisser Soleil seule, après qu'elle ai eu l'amabilité de m'inviter.
« Désolé, je suis occupé. Un autre jour, peut-être ? »
J'attends quelques minutes une réponse qui ne vient pas et j'ai soudain l'impression d'avoir été sec et froid. Je suis sur le point de supprimer le message pour en écrire un nouveau, quand la voix de Soleil me ramène à la réalité.
— Je te disais que c'est presque prêt. Va t'installer dans ma chambre. La porte au bout du couloir vers la gauche ; je t'y rejoins.
Je m'exécute, étonné qu'elle souhaite manger dans la chambre. Sans poser de questions, je me retrouve devant une porte en bois peinte en marron. Je tourne le poignet, excité et mal à l'aise, à l'idée de pénétrer dans l'espace personnel de Soleil.
La chambre est basique, contenant un bureau, une armoire et un lit, excepté pour les multiples décors qui la rende unique. J'attrape une photo en cadre de sa famille, lorsqu'ils étaient tous au complet. Sa petite sœur, je suppose, devais avoir moins de trois ans et Soleil au maximum cinq ans.
Je reste figé sur son sourire angélique qui n'a pas changé jusqu'à nos jours. Je remets la photo à sa place et prends un origami posé sur son bureau. Ça représente une sorte de lapin et j'avoue que c'est très réussi. Je souris en me rappelant de notre première discussion sans se crier dessus. On avait parlé de lapins.
Mon attention se retrouve dès lors happée par autre chose. Un carnet ouvert. Je l'attrape et me mets à lire les premiers mots qui me sautent aux yeux. Ce sont des morceaux de poèmes. En vrac, certes, mais j'arrive à en comprendre le sens assez facilement.
Le premier jour où on avait eu les cours particuliers de chimie, elle m'en a brièvement parlé. Et nom de Dieu, cette fille a un talent fou dans tout ce qu'elle entreprend ou est-ce seulement une impression ? Je m'assois sur son lit, concentré sur ma lecture. Son écriture penchée ne fait que rendre son travail plus intéressant.
— Je te laisse une petite minute et tu as déjà le temps d'entrer dans mon antre personnel ?
Je manque de sursauter, tellement ses mots m'ont envoûtés. Je suis soudain rattrapé par une prise de conscience. Je n'ai pas cherché à respecter le contenu de la pièce comme j'aurais dû. Et si elle n'était pas venue, j'aurais sûrement continué ma visite illégale.
Je dépose le carnet sur la table de chevet et étire les lèvres pour former un sourire sans montrer mes dents.
— Je suis...
— Inutile de me présenter des excuses ! J'en ai l'habitude quand mes amis viennent à la maison. Ils saccagent tout et n'importe quoi.
Et qu'est-ce que je les comprends ! Soleil est un énigme. Un énigme qui doit être résolu.
J'abaisse le regard sur l'assiette qu'elle tient. Une odeur de crêpe titille mes narines. Pourtant, je l'ai vu couper d'autres légumes... Ce n'est qu'une fois qu'elle me le tend que je constate qu'effectivement, elle a aussi préparé une salade.
Je hausse un sourcil. Soleil, ayant remarqué mon trouble, se permet d'ajouter.
— Ne juges pas avant d'avoir essayé.
Appréhendant, je la récupère et avale la première bouchée de crêpe, suivi de près d'une salade. Comme elle l'avait prédit, c'est très bon, un mélange pareil. Je hoche la tête pour lui confirmer que j'apprécie. Je n'ai pas le temps de l'exprimer avec des mots, que j'enchaîne les bouchées. J'étais en train de mourir de faim.
Soleil lâche un rire, et s'installe de l'autre côté du lit. Je sens son regard amusé peser sur moi, comme si quelque chose la tracassait.
— Parles-moi de ta mère.
Cette phrase sort de sa bouche naturellement, et de manière douce. Ce n'est pas un ordre comme on pourrait le croire, mais bien une demande. Sans le savoir, Soleil vient de ranimer ma blessure endormie en ramenant sur le tapis l'anniversaire de ma mère dimanche.
Mais mon cœur, trop fatigué, trop peiné, se met à déclarer :
— Douce, belle, généreuse et combattante. C'était la femme que j'admirais le plus au monde. C'est toujours le cas, d'ailleurs. Quand je l'ai perdu, j'ai aussi perdu une partie de mon âme. Je n'ai plus été le même. Je donnerai tout pour revoir ne serait-ce que son visage, Soleil. Absolument tout.
Je fixe un point noir, inexistant, en me remémorant chaque partie de son corps, quand je sens quelque chose sur mon front. Soleil vient de déposer un nouveau baiser sur mon front. Décidément, je ne me laverai plus. Sa main se retrouve dans mon dos et je regrette de porter cet éternel sweat-shirt qui m'empêche de savourer pleinement ce contact.
— Je suis désolée.
— Tu n'as pas à l'être. Ce n'est pas ta faute, mais celle de mon père.
Je sens sa curiosité grandir et qu'elle meurt d'envie d'en savoir plus, mais se ravisse et pose une autre question.
— Elle est morte il y a combien de temps ?
Je termine un morceau de crêpe et lui réponds.
— Un an, samedi.
Un « Oh » lui échappe. Je refoule la tristesse et l'envie irréfutable de fondre en larmes, et noie mon chagrin à travers la nourriture. Heureusement, du côté de ma mère, Soleil semble en avoir fini puisqu'elle rentre dans une autre catégorie de questions.
— Quel métier souhaites-tu faire plus tard ?
La réponse me paraît évidente et je n'hésite pas avant de lui répondre.
— Astronaute. Je veux partir à la découverte de nouvelles planètes, voir la lune, les étoiles et même ( Je me tourne vers elle, croisant son regard vert) le soleil.
Elle secoue la tête.
— Tu te brûlerais ! Moi qui te pensais plus intelligent que ça, me nargue-t-elle.
Sans la quitter du regard, je poursuis sur ma lancée.
— Je prendrais le risque.
Soleil écarquille les yeux et je me rends compte que je dois faire flipper à dire des conneries pareilles. Je dépose l'assiette à présent vide par terre dans un coin, en remerciant Soleil. Elle approche la main de ma joue et pose son pouce au niveau du coin de ma bouche. Lentement, elle le passe de gauche à droite sous mon air ahuri.
— Tu avais de la mayonnaise.
Elle me le prouve en me le montrant, tandis que je me dis que si ça continue ainsi, on pourra bientôt cuire de la nourriture sur mes joues. Je me remets à jouer avec mes doigts dans ma poche.
— Et toi ?
Elle se pointe du doigt d'un air interrogateur.
— Pour le métier.
Elle soupire.
— J'aurais voulu me tourner vers des études littéraires, mais ma mère a refusé. Alors pour le moment, je n'ai aucune idée en tête.
Je lis la peine sur son visage, mais pas le temps de rajouter quoique ce soit. Soleil a décidé d'être très bavarde aujourd'hui.
— Et quelle est ta première passion ? Celle qui te fait ressentir mille et une émotion ?
Avant c'était le dessin. Maintenant, c'est toi.
— Le dessin.
— Vraiment ? Montre-moi en un.
Je me gratte l'arrière de la tête.
— J'en ai quelques-uns dans mon sac, mais il est resté en bas...
Pas besoin d'en dire plus, Soleil se précipite aussitôt pour le ramener. Son extase me noue le ventre, car j'ai peur de la décevoir. Je retire deux dessins de mon hamster de ma farde et les lui montre. Elle met la paume de sa main sur sa bouche.
— Putain, quel talent ! C'est si beau.
Je murmure un merci et sans tourner ma langue sept fois dans la bouche, lui annonce :
— Je te les offre, si tu veux.
— Évidemment que je les veux. Oh, merci, Erwan, tu es adorable !
Si elle veut me tuer à l'aide de mots, ça commence à marcher.
— Et tes passions à toi ?
Soleil prend le temps de réfléchir.
— La poésie, mais ça tu le sais déjà et la danse classique. J'ai malheureusement dû arrêter à six ans cause d'une chute.
— Un rêve brisé ?
— Plutôt des rêves. Si je devais en faire une liste, elle me prendrait une décennie.
Je ne saurais faire des estimations correctes, mais une chose est certaine, Soleil a souffert plus qu'elle n'aurait dû. Elle libère sa chevelure châtaigne et passe une main entre les mèches, sûrement pour les aérer. Cheveux relâchés ou pas, elle n'en reste pas moins mignonne. Soudain, un éclair passe dans ses yeux vert et un sourire malicieux étirant ses lèvres, elle se lance :
— Tu as dit que tu es devenu qui tu es depuis la mort de ta mère. Et si tu révélais le vrai Erwan Jensen ? Et si tu te dévoilais réellement au grand jour ?
Je chasse sa proposition d'un revers de la main.
— Je n'ai pas changé tant que ça, je t'assure.
Soleil n'en reste pas là.
— Dans ce cas, deviens qui tu aurais voulu être mais que tu n'as pas été à cause du regard des gens.
L'image de cette personne s'affiche dans mon esprit.
— Si tu veux, je peux aussi jouer le jeu avec toi ?
Après tout, pourquoi pas ?
— Pour combien de temps ?
La réponse est immédiate.
— Une semaine.
Je souris en faisant des tas d'hypothèses à propos du genre de personne qu'elle voudrait être. Toutes les propositions me semblent passable, mais si ça dépendait de moi, je ne changerai dans sa manière d'être. À mes yeux, elle incarne la perfection.
Cependant, pour une simple question de curiosité, je me laisse prendre au jeu.
— Défi accepté.
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HEY !
Ça va ?
Après une semaine chargée de travail et un week-end, qui j'espère aura été relaxant, on se retrouve pour la publication de ce chapitre qui a été très attendu 🙈!
Je me suis beaucoup attachée aux chapitres sous le point de vue de Erwan et je ne m'arrête plus, désormais. J'ai éprouvé du plaisir dans son écriture et j'espère que ça aura été le cas pour vous le long de votre lecture.
-Ne trouvez pas les pensées de Erwan trop niais ?
-Trois chapitres d'affilée concentrés sur Sunwan en globalité, ça ne vous dérange pas ?
-Appréciez-vous leurs échanges ? Le fait qu'ils veuillent apprendre à se connaître ?
-Le deuxième petit bisou, vous a plu ? Ça avance lentement, mais ça avance !
-En un mot comment pourriez-vous décrire Erwan ? Et Mel ?
-Ça donnera quoi ce défi à votre avis ? Quel type de personnes veulent être nos deux personnages ?
-Ce surplus de bonheur et d'amour, vous ne sentez pas quelque chose de louche que prépare votre auteure sadique ?
Bref, je souhaitais aborder un certain sujet avec vous. J'ai toujours trouvé que les gens qui habitent en Europe avaient beaucoup de belles opportunités qui se présentent, contrairement aux africains.
Ceux qui me suivent sur Instagram le savent, je suis dans la section scientifique. Ma mère m'a dit qu'il fallait que je travaille dure, et d'autres choses de ce genre, ce qui est totalement normal. Sauf que elle a commencé à en faire trop, me privant de télévision sans réelles raisons et me regardant mal à chaque fois que je touche à mon portable.
De ce fait, je suis obligée d'écrire la nuit, vers vingt deux heures et de me lever à quatre heures trente pour rattraper mon retard. Elle ne comprend pas que écrire, c'est vital, c'est un besoin, comme manger. Je ne peux tout simplement pas m'en passer. Surtout que dans mon pays, on entend pas beaucoup parler d'auteurs, de maisons d'éditions, et tout ça. C'est donc quelque chose que la plupart jugent " bêtes " ou encore " un truc qui te fait perdre du temps et tue ta vision ", alors qu'en Europe, c'est quelque chose un minimum respecté.
Voilà pourquoi je me suis donnée comme objectif de terminer l'histoire avant le début de l'année prochaine. Même si mon livre n'est pas édité ( Ce qui est fort probable), je compte l'imprimer et lui montrer ce pourquoi j'ai si longtemps travaillé. Malgré ses refus, son indignation, lui prouver que j'ai persévéré et que j'ai atteins mon but.
Soyez toujours reconnaissant d'avoir des gens dans la vraie vie qui vous soutiennent ou qui ne se moquent pas de vous, au moins.
Après ces longs paragraphes ( cœur sur vous si vous avez tout lu), je vous souhaite une belle semaine !
Question de la semaine : Avez-vous un objet fétiche ? C'est quoi ?
Encore une fois, si vous n'avez pas compris les paroles au début, je suis ici pour vous éclairer ( au précédent chapitre, j'ai répondu à tous les commentaires. J'avais accès à une bonne connexion grâce à ma sœur ).
Instagram :
laplumeecrivaine
_melaniebecker_
Erwanjensen
PS : Écrire en écoutant du Aya Nakamura d'un point de vue du brun, c'est hilarant !
PPS : Je vous aime de tout mon estomac 💛
Plein de bisous à la myrtille,
Laureen 💜
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