29|Piliers ✔|Partie 1
/!\ Langage un peu vulgaire. Bonne lecture /!\
Ma cassette émet un bruit bizarre, à en casser les oreilles. Je grimace et la retourne dans l'autre sens. Le même son se reproduit. Énervé, je la retire et la balance à l'autre bout de la pièce. Elle emporte dans sa chute le casque.
— Putain de merde !
Ma jambe va s'écraser contre la porte de ma chambre et ayant oublié que je suis pied nu, mon petit orteil encaisse le coup. Je râle encore plus. Vie pourrie, journée pourrie. Tout est pourri, en réalité. Ce n'est pas une découverte, seulement, cela est renforcé aujourd'hui.
Je pars m'asseoir sur le bord de mon lit trop grand et mets mes mains dans mes cheveux. Je tire dessus jusqu'à m'en faire mal, mais honnêtement, c'est le cadet de mes soucis. La lumière du soleil de l'après-midi filtre à travers les rideaux et réchauffe ma peau bien trop pâle.
Je suis bien trop exténué par ce vendredi passé au lycée. Pas à cause des cours, mais bien par la faute de ces cassettes que j'écoute en permanence. Ma mère m'a toujours avertit sur les dangers d'Internet, cependant, depuis son décès, je ne m'en soucie plus.
Lorsque je trainais sur les réseaux sociaux, quelques jours auparavant, j'ai eu une annonce publicitaire, sur laquelle on pouvait commander n'importe quelle cassette. Mais vraiment tout type de cassette. J'ai d'abord effectué quelques recherches, sans avoir de grands intérêts, puis je suis tombée sur une cassette assez sombre, qui répétait sans cesse que tu es inutile à la société. Que tu ne sers à rien dans la vie.
Il y a quelques années, ma mère me faisait faire quelques exercices. Pas physiques comme le voudrait mon père, mais psychologique. Elle me disait de toujours voir le bon côté des choses, d'avoir quelque chose sur quoi m'accrocher. Et j'avais eu la chance de posséder deux piliers. Qui se sont tous effondrés au même moment.
À cette époque, qu'importe les mots blessants de mon père ou de mes camarades de classe, je savais que ce n'était pas grave. J'avais Zoée et maman. C'est tout ce qui comptait. Elles, et personne d'autre. Puis, tout est parti en fumée.
Les larmes menacent dangereusement de couler. J'ouvre le tiroir de ma table de chevet pour en sortir une photo datant de deux ans, de ma mère. Ses yeux étaient plissés, et elle avait un sourire placardé aux lèvres. Comme pour montrer au monde qu'elle était forte, dans toutes les circonstances.
Ma mère était la femme la plus courageuse que la terre n'ait jamais portée. Sans elle, je n'aurais jamais eu la force - ou la lâcheté, selon les cas - de ne pas mettre fin à mes jours. J'aurais cédé, et me serais mutilé jusqu'à ce que mort s'en suive. Mais elle m'avait mise en garde. La vie n'offre pas de cadeau, c'est à toi de saisir chaque opportunité qui se présente.
Je serre tendrement ce cliché d'elle contre mon cœur et me jure intérieurement de ne pas pleurer. Tu dois être fort et prêt à faire face à toutes les embûches. Elle m'avait fait promettre ces petits mots, car elle voulait faire de moi, un véritable guerrier capable de tout affronter.
Elle se retournerait dans sa tombe si elle voyait ce que je suis devenu.
Mon téléphone sonne. Je n'ai pas besoin de regarder qui appelle car je sais déjà que c'est Soleil. Jeudi, elle m'a rappelé mon rôle pour cette fête. J'ai roulé des yeux et je suis parti. Honnêtement, je m'en fiche de cette soirée et de son plan de bébé. Je ne réponds donc pas et fixe le calendrier sous mes yeux.
Dans moins de neuf jours, ce sera l'anniversaire de la mort de ma mère. La première. Je ne sais pas comment je vais vivre cette expérience. Certainement seul, répond ma conscience.
La porte de ma chambre s'ouvre à la volée. Marcus apparaît avec sa démarche arrogante. Je soupire et serre la photo de maman jusqu'à la faire plier. Ce n'est vraiment pas le moment...
- Hé, le morveux ! Je...
La photo tombe par terre, éveillant la curiosité de mon demi-frère. Celui-ci la regarde attentivement.
— C'était ta mère ?
Marcus ne l'a jamais connue. D'ailleurs, vu que mon père n'expose aucune photo d'elle, c'est compréhensible qu'il ne connaisse pas son visage.
— C'est ma mère.
Malgré le fait que ma génitrice soit morte, elle reste ma maman et je ne supporte pas le fait de parler d'elle à l'imparfait.
— Ah, d'accord. Je voulais te demander de déguerpir. Il y a mes potes qui vont venir dans quelques minutes.
Je réprime un soupir ennuyé. Toujours à organiser des fêtes, à profiter de la vie. Je me demande des fois s'il a des soucis dans sa vie de fils à papa. Certainement pas. Mon portable - qui entre-temps avait arrêté de sonner - se remet à vibrer. Encore Soleil. Je le récupère et raccroche.
— C'est ta nouvelle copine ?
Je déglutis et manque de lui crier à la gueule qu'elle était présente ici il y a une semaine et quelques jours, et qu'il l'avait rencontré. Mémoire de poule !
— Non.
— Alors pourquoi ça affiche que elle t'a appelé quatorze fois ?
— Je n'en sais rien. Fous-moi la paix, Marcus.
Mon demi-frère lève les mains en l'air, signe qu'il abandonne. Je ne suis pas d'humeur.
— Tu sais frérot, je t'apprécie bien avec ton air de génie. Je sais que ce n'est pas réciproque et que je suis un vrai connard avec les filles, mais j'ai le sentiment que celle-ci en vaut bel et bien la peine. C'est quand même la première fille à ne pas t'avoir fui toi et tes sweat-shirt.
Et Zoée.
Marcus arrive cependant à m'arracher un sourire. C'est vrai que malgré tout Soleil ne m'a jamais jugé de bizarre. Elle m'a certes regardé étrangement la première fois, mais c'était compréhensible avec mon attitude d'idiot.
— Tu as raison, lâché-je.
Marcus écarquille les yeux et saute à pied joint, tel un gosse de dix ans alors qu'il en a presque le double. Un vrai gamin. Soleil ne m'a jamais abandonné, à mon tour de faire de même.
***
Il est dix neuf heures passées lorsque le chauffeur se gare devant la maison de Justin et Jessica. La fête bat déjà son plein. Il n'y a pas encore de personnes saoules qui vomissent dans le jardin et le salon changé en piste de dance est plutôt bien rempli.
Je passe à travers la foule et me dirige vers la cuisine pour envoyer un message à Soleil pour lui signaler ma présence. Sauf que des voix que je reconnais le stoppent dans mon élan.
— Ou si tu veux, je pourrais te montrer un coin hyper sympa et après on irait manger une glace au chocolat. Qu'est-ce que tu en dit ?
Je risque un œil et observe la scène. Justin a la main posée à côté de la tête de Soleil, qui est adossée contre un mur. Celle-ci sourit, mal à l'aise. Justin use de son charme pour prendre le dessus. Et même si je sais que Soleil est attirée par lui, son malaise est perceptible de loin.
Je ne contrôle plus mes actions. Sans que je n'ai le temps de m'en rendre compte, je me retrouve au beau milieu de la pièce.
— Elle préfère la vanille, réplique-je.
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Coucou ! Oui, je vous autorise à rire de cette fin de chapitre 😂! Sinon, je m'excuse pour ce court chapitre, c'est juste qu'après, je voulais tout décrire du point de vu de Sun ;)
Je n'ai que deux questions :
-Qui est Zoée d'après vous ?
-Que ressentez-vous par rapport à Erwan après ce chapitre ?
Je m'excuse si les chapitres vous paraissent ennuyeux, mais le prochain qui sera la deuxième partie de celui-ci est beaucoup plus intéressant ! Il vous a quand même plu, j'espère, non ? ♡
N'oubliez pas l'étoile, les commentaires et vos avis très précieux ! Ça fait toujours plaisir d'avoir vos réactions, vos ressentis, et tout et tout !
Question de la semaine : Quel est votre Disney préféré ?
Instagram : ada_laureen5
_Melaniebecker_
PS : J'ai inscrit A. G. A. I. N aux wattys. Je ne sais pas s'il a une chance, mais qui ne tente rien n'a rien.
À mercredi, alors !
Plein de bisous pailletés, Laureen 💛
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