28|Le casque ✔
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— Ce n'est pas bien difficile. Elle tombera dans le panneau, sans problème.
Erwan me regarde comme si j'étais une idiote de première. Ça doit sûrement correspondre à ma tête du moment. Les doigts joints pour l'implorer, la lèvre inférieure tremblante et mes yeux sur le point de pleurnicher. J'ai prévu cette scène depuis quatre jours, ce pourquoi je sais que ça va fonctionner. Mais ça, c'était sans compter la ténacité du brun.
— Tu es vraiment dingue, Soleil. Et je ne veux surtout pas que tu m'entraînes dans ta folie.
En temps normal, je me serais vexée. Pourtant, ce mardi matin, personne ne peut m'enlever mon excitation, liée à mes plans contre Élodie. Une chose est sûre, elle va en mordre la poussière. Si Erwan accepte évidemment de me donner un coup de main.
À vrai dire, j'ai le sentiment que son refus catégorique est une des conséquences de ma sécheresse la dernière fois que l'on s'était adressé la parole. Je n'ai pas voulu revenir sur le sujet par peur de devoir me confier un peu trop. Évidemment, s'il accepte de me donner un coup de main, je lui dirais la vérité. Toute la vérité, et rien que la vérité. Mais uniquement sur ce qui s'est passé ce samedi-là.
— Pitié Erwan, tu ne vas pas laisser une amie dans le besoin.
Je me place à la vitesse de la lumière devant lui, l'empêchant d'entrer dans la cafétéria. Tant pis si au final on se retrouve les derniers à la queue. Erwan soupire. Je dois certainement l'agacer au plus haut point, mais dès qu'il aura compris tout le plan, il va mieux comprendre. Enfin, je l'espère.
— Je ne vais pas espionner ta meilleure amie, et encore moins être son toutou.
Je secoue la tête et lorsque je cherche ses mains pour mieux le convaincre, celles-ci se révèlent être confortablement installées dans la poche ventrale de son sweat-shirt. Je remets donc les miennes près de mon corps, me grattant au passage la nuque à cause du gêne.
— Ce ne sont pas les termes que j'emploierai, mais c'est à peu près ça. Je t'assure qu'elle ne te posera pas problèmes. Quelques fois, elle fera certainement des demandes exagérées, mais ce ne sera rien de grave ! Je t'en supplie, Erwan.
Je suis à la limite de verser des fausses larmes — potentiellement de vraies. Néanmoins, Erwan reste campé sur son idée de départ. Il ne veut pas m'aider. Tant pis. Il l'aura voulu. C'est l'heure d'user des grands moyens.
Je me laisse lourdement tomber sur le sol, genoux par terre. La plupart des élèves sont déjà à l'intérieur de la cafétéria, mais une dizaine d'autres préfèrent déjeuner dehors. Et leur attention se retrouve aussitôt accaparée par la scène.
Les petits cailloux qui jonchent par terre me font un mal de chien, mais il faut bien plus que cela pour que Mélanie Sun Becker abandonne. N'ayant nulle part où m'accrocher, je tire sur son sweat-shirt noir — miracle, il a laissé tomber le bleu foncé — et baisse la tête.
— Je te l'implore.
C'est pathétique. C'est humiliant. C'est malaisant. Je sens des regards peser sur moi, et essaie de faire abstraction. Je ne peux pas abandonner en si bon chemin.
— C'est bon, relève-toi.
Son attitude désinvolte a cédée un peu de place à de la gêne. Victoire ! Sans aucune surprise, le brun ne m'aide pas à me remettre sur pieds, ses mains étant toujours coincées à leur place habituelle. Peut-être a-t-il une maladie qui lui donne des boutons affreuses partout sur les mains ?
Je grimace lorsque je constate que des cailloux sont restés ancrés dans ma peau. Une fois enlevés, je fixe Erwan et attends le verdict. Je veux le lui entendre dire de sa propre bouche. Il le sait également. Une victoire doit se savourer comme il se doit.
— C'est d'accord, je vais t'aider. Quel est ton plan ?
Je jubile et n'hésite pas à montrer ma joie par un grand sourire m'arrivant jusqu'aux oreilles.
— Suis-moi.
Cette fois, je ne fais pas la bêtise d'aller à l'encontre de ses mains, et me dirige vers le hall du lycée. Je l'entends cependant grommeler dans mon dos et je souris de plus bel. Décidément, personne ne pourrait m'enlever ma bonne humeur.
J'atteins les toilettes féminines et avant d'entrer, me tourne vers Erwan qui ne prête pas attention à ce qu'on s'apprête à faire. Il a désormais un casque sur les oreilles. Depuis lundi, il le porte partout. À la cafétéria, aux cours de sport — vu qu'il n'en pratique pas — ainsi qu'aux heures de pause. J'avoue que ça m'intrigue énormément. J'aimerais bien savoir ce qu'il écoute.
— Erwan, tu pourrais enlever ton casque ?
Comme il semble extrêmement concentré, je m'agite devant lui, en faisant de grands gestes de main. Il daigne enfin m'accorder de l'attention, et retire son casque, le posant contre ses épaules. Il l'a l'air soudainement perturbé.
Dernièrement, il a un comportement très bizarre. La fois passée, il a même séché le cours de SVT. Ce qui, de sa part, est plus que étrange. Il a donc eu une heure de colle pour la semaine prochaine, ce qui n'a pas fait l'effet voulu. Il a simplement haussé les épaules. Cela n'a fait qu'accroître mes soupçons. Il y a quelque chose qui cloche.
— Ça va ?
Erwan fronce les sourcils.
— Oui, bien sûr. Pourquoi ça n'irait pas ?
Il affiche un grand sourire qui ne peut pas être franc. Il ment. Ses yeux le prouvent également. J'ai envie de lui demander de me faire confiance et de ne pas avoir peur de m'en parler s'il a un problème. Seulement, les événements de samedi me reviennent ainsi que ma réaction agressive. Je n'ai pas non plus voulu lui raconter mes soucis. Pourquoi le ferait-il ?
— Non, rien. Tu m'excuseras mais il va falloir aller dans les toilettes des filles. C'est là où Cassie et Narva nous attendent.
Il ne répond rien, et reste statique. Le Erwan que je connais aurait certainement été choqué, et aurait fermement répliqué que jamais de sa vie il ne ferait une telle chose. Cependant, il prend lui-même les devants, et me pousse pour passer. Sans gêne, sans honte.
Déconcertée, je mets du temps avant de réagir et de lui emboîter le pas. Au fond des cabinets, il y a un petit coin presque invisible. Et à cette heure de la journée, la plupart préfèrent utiliser ceux de la cafétéria. Ce qui me va parfaitement.
Adossé contre un mur plein de tags, Erwan, qui est devenu un " je me fiche de tout et de tout le monde ", a remis son casque et fixe d'un air perdu le sol carrelé. Je crois bien qu'il ne sera pas de la partie. Je me tourne vers mes deux amies qui sont assises par terre, au plus grand dame de Narva qui râle. Cette dernière, étant très à cheval en ce qui concerne la propreté, ne supporte pas la saleté que détient le lieu.
— On t'attends depuis plus de vingt minutes, qu'est-ce que tu fabriquais ? maugrée aussitôt Cassie.
Je lance un regard accusateur vers Erwan qui sans étonnement, ne me donne aucun retour.
— Ce n'était pas chose facile de le convaincre. J'ai dû m'agenouiller.
Cassie part dans un fou rire et tape le sol, se tordant de rire. Narva lui donne un coup de coude dans les côtes.
— Tu ne dois pas en rire. Ce n'est pas drôle. Tu ne devrais te prosterner que devant Dieu.
La métisse est également très stricte, en ce qui concerne sa religion. Ce qui explique que dès leur rencontre, elle n'a pas apprécié Élodie et ses habitudes. Je me laisse glisser sur le sol et soupire.
— Ce qui s'est passé, c'est passé. Mais bref. Cela n'a servi à rien puisque Erwan n'est pas avec nous spirituellement.
Je n'ai pas envie d'insister pour le moment. Étape par étape, je lui rappellerai le rôle qu'il a à jouer et de quelle manière s'y prendre. C'est lui qui a le rôle le plus complexe. C'est lui aussi qui devra côtoyer le plus Élodie. Les deux ne se connaissent pas. Ils ne se sont vus qu'une fois, et ne se sont pas adressés la parole. Mon plan promet !
— Élodie ne s'est doutée de rien ?
Narva secoue la tête.
— Elle est très occupée avec ses nouvelles copines, Rhania et Cheryl.
Je hoche la tête. Malgré tout, Élodie a une trop grande importance dans mon cœur. Savoir qu'elle traîne désormais avec ces deux filles peu commode me blesse énormément. J'ai soudain le sentiment de l'avoir laissée tomber. De ne pas l'avoir écoutée assez.
Mais brutalement, telle une claque, ses paroles me reviennent en tête. Même si elle était en colère, elle n'aurait pas dû. Je retourne alors à mon plan de départ.
— Bon, commençons. Narva, ta mission à toi, c'est de la convaincre de venir à la fête d'anniversaire de Justin et Jessica, OK ?
La métisse acquiesce. Effectivement, lorsque Justin m'a invité à une fête pour ce vendredi, je n'avais pas pensé que cela avait un quelconque lien avec un anniversaire. Je ne l'ai su que par l'intermédiaire de Cassie, car connaissant une grande majorité des premières, le blond les a également invité.
— Et toi Cassie, tu t'assures qu'elle regarde bien la scène. Si elle n'est pas là, n'hésite pas à prendre une photo.
La concernée secoue vivement son index et me fixe comme si je venais de dire que l'Algérie se trouve en Asie.
— Une photo ? Tu es consciente de ce que tu me demandes ? Mel, tu aurais par hasard oublié les événements de l'an passé ?
Je déglutis et chasse aussitôt des images furtives qui me viennent en tête.
— Non, mais cette fois, ce ne sera pas la même chose. Je serais plus prudente.
Cassie est loin d'être rassurée. Cependant, elle sait à quel point je suis têtue et surtout, elle sait que je ne changerai pas d'avis. Je pose de nouveau mon regard vert sur Erwan et marmonne la suite de mon plan :
— Quant à lui, il va la coller ces deux jours en lui mentant que c'est pour une vidéo de la fille la plus belle de la première, pour ensuite lui révéler que c'est faux, c'est bien ça ?
Cassie hoche la tête, applaudissant comme un môme enjoué. Pour cette dernière partie du plan, c'est elle qui a eu l'idée. Selon elle, c'est la cerise sur le gâteau. À vrai dire, je ne comprends pas l'utilité de cette étape, mais sadique qu'elle est, elle a voulu ajouter une touche d'amusement, selon ses dires.
Je roule des yeux suite à cette réaction, et réfléchis mentalement à cette idée. Je veux que ce soit parfait pour que je puisse prendre ma revanche.
Samedi, elle m'a dit que Justin n'est pas le bon pour moi. Que je mérite mieux. Ce pourquoi, pour me protéger de lui et me venger, elle allait jouer avec ses sentiments pour mieux le détruire. Elle attendait de moi à ce que je lui fasse confiance aveuglement, comme je l'ai toujours fait. Mais animée soudainement d'une prise de conscience, j'ai rétorqué que c'était uniquement à moi d'en juger, qu'elle n'avait pas son mot là-dessus.
Elle m'avait alors craché à la figure que je n'avais, de toute façon, pas de chance avec lui. Que j'étais destinée à rester seule car aucun garçon ne voudrait jamais de moi. Je n'ai pas eu la force de répliquer sur le coup, mais mon plan le ferait à ma place.
Durant la soirée, je suis censée approcher Justin de façon à faire penser à Élodie que je peux également draguer un garçon sans difficulté. Ça m'ennuie de me servir de lui, mais je n'ai pas le choix. Cette fille a bien trop longtemps profité de moi et de ma gentillesse. Il est temps que cela cesse.
— Et Erwan, tu lui en parleras quand ?
Je hausse les épaules et croise les bras autour de mes jambes repliées contre mon abdomen.
— Quand il sera sorti de sa transe, probablement.
Cassie, près de moi, mets sa main sur mon bras et y frotte sa main.
— Tu sais, on sera toujours là pour toi. Je te soutiendrais à chaque fois que tu en auras besoin, parole de scout.
Je souris.
— Tu as déjà été scout, toi ?
Elle éclate de rire en secouant la tête et je ne tarde pas à l'imiter, suivi de près de Narva. Erwan ne nous accorde aucun regard, mais je suis désormais habituée. Après avoir repris notre calme, Cassie se tourne vers Narva après m'avoir jaugée. Je fronce les sourcils, perdue.
— Narv', je voulais te parler d'un truc depuis quelques jours mais, je n'ai pas trouvé le bon moment.
Le temps pour Cassie de faire une pause, j'ai déjà compris. Elle veut lui parler de sa nouvelle relation avec Jonathan. Je cesse alors d'écouter et observe silencieusement les gestes du brun. Je distingue ses mains agitées dans sa poche ventrale, sa mâchoire contractée et aussi le fait qu'il a rabâché sa capuche. Mis à part le jour de la rentrée scolaire, il n'avait plus fait ce geste.
Soudain, il relève la tête, constate que je le fixe un peu trop et sors brusquement des toilettes, claquant la porte au passage. Je sursaute. Je n'ai jamais vu une lueur pareille dans ses yeux. Une telle haine, une telle rage et une telle colère qui émane de son regard et de sa respiration. Jamais il n'avait eu une réaction aussi violente.
Je m'apprête à le rejoindre pour insister davantage, mais me retiens. S'il ne veut pas en parler, je n'ai pas à le forcer. Je suis la mieux placée pour savoir que quand quelqu'un ne souhaite pas se confier, on n'a pas à procéder de cette manière. Alors, je reste assise là, impuissante face à sa souffrance.
Je ne peux m'empêcher de me blâmer moi-même. Si je ne m'étais pas renfermée, j'aurais eu le courage de lui en parler et nous n'en serions pas là.
Mon côté nostalgique ne peut que comparer cette porte qu'il vient de claquer, comme la fermeture de l'étroit chemin de connaissance qu'on avait creusé.
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Hey !
Ça va, avec cette chaleur ? Moi, c'est moyen moyen parce qu'on a fait les réglages de mon appareil et c'est pas confortable tout ça ! 😥
Sinon, le chapitre vous a plu ? Vos avis ? Je l'ai écris en moins de douze heures avec des pauses, évidemment ! 😋
Une idée sur le pourquoi du comment Erwan est ainsi ? Qu'écoute-t-il selon vous ? 😰
Cette soirée, vous la sentez comment ? 😫
Je sais pas pourquoi, je me trouve très méchante. Genre, je maltraite un peu trop Erwan et Sun. C'est mon sadisme qui prend le dessus. 😪
Les deux prochains chapitres seront 100% action *-*💚. N'oubliez pas l'étoile jaune si ça vous a plu et des petits commentaires !
Je risque de vous faire quelques surprises pour les prochains chapitres. Préparez vous 😏
Question de la semaine : Êtes-vous superstitieux ? Si oui, en quoi ?
On se dit à très bientôt pour la suite des aventures de nos héros xD ! 🙋
Instagram : ada_laureen5
_melaniebecker_
SI VOUS VOULEZ FAIRE LES AUTRES PERSONNES, N'HÉSITEZ PAS ( PLEASE, JE SUIS TROP DÉSESPÉRÉE) 🙏
Plein de bisous chocolatés, Laureen 💜
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