10| Derrière les apparences ✔

/!\ Surtout commenter ! Et voter, s'il vous plaît. Je vous le demande avec une tête de chien battu et les larmes aux yeux /!\
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Alors que mon chauffeur ferme la portière derrière moi, je me dirige d'un pas pressé vers ma maison. Comme à chaque après-midi, le quartier est vide et les rues désertes. Aucun signe d'existence. Qu'est-ce que je déteste cet endroit ! Tout paraît triste, morne et sans vie.

Je coulisse la porte principale et immédiatement, monte dans ma chambre, située au deuxième étage. Lorsque j'étais petit, j'ai tout fait pour obtenir la chambre du haut. Maintenant, je regrette. Ça me fait encore plus de marches. Je dépose soigneusement mon sac dans un coin de ma chambre et sors quelques affaires de celui-ci.

En m'installant sur mon bureau pour réviser, je prends une grande inspiration, les yeux fermés.

À quoi ça sert toute cette mascarade ? De jouer les bons fils à papa, d'étudier 24h/24 comme si ma vie en dépendait et de toujours me comporter mécaniquement tel un robot. Ça ne rime à rien. Mais je ne peux pas rétorquer. Deux fois qui se résument à des échecs, ça suffit.

Je me frotte les tempes et rouvre les yeux. Puis brusquement, referme mon cahier de Français. Je réviserai après. L'horloge en haut de la porte m'indique qu'il est déjà dix-huit heures. Je me dirige alors d'un pas pressé vers ma salle de bain. En enlevant mon sweat-shirt — de couleur bleu foncée aujourd'hui —, je ravale ma salive, appréhendant.

Ma douche terminée, des vêtements propres enfilés ainsi qu'un autre sweat-shirt, je m'apprête à sortir de ma chambre quand mon téléphone vibre sur ma commode. Je fronce les sourcils. Étrange, presque personne ne connaît mon existence et en plus, qui perdrait son temps à m'écrire ?

Je le récupère et entre dans le message. Numéro inconnu. Les sourcils froncés et toujours autant intrigué, je me lance dans la lecture.

Hey, mec ! C'est Stefan. Je voulais t'informer que j'ai changé de numéro. À plus !

Je retiens mon souffle et déglutis. Depuis des mois, je n'ai plus jamais adressé à Stefan. Ni à ses parents d'ailleurs. Je n'ai pas vraiment besoin de me rattacher à quiconque de mon passé. Je veux tout mettre derrière moi. Je veux tourner la page.

Alors j'éteins mon portable sans répondre. Sors de ma chambre et descend à la salle à manger.

— Alors mon chéri, belle journée ? me demande une voix féminine.

Je ne réponds pas aussitôt, accaparé à regarder toute la famille au complet. Je suis plutôt étonnée de voir mon père à la maison à cette heure-ci. Il n'est que dix neuf heures après tout. Depuis que sa carrière d'architecte s'est confirmée, il n'est plus devenu qu'une tête qui pense qu'à l'argent et au travail.

En soi, cela ne m'a pas vraiment dérangé. Sauf qu'il a voulu que ce soit de même pour moi. Il m'a envoyé en salle de sport, a engagé un instituteur soit-disant pour m'aider à être un vrai homme — quel métier ignoble ! —, et évidemment m'a forcé à boire.

À une époque, je l'ai cru. J'ai cru bêtement que c'était la seule solution pour être comme lui. Avant de comprendre. Par la pire des façons certes, mais la plus efficace. Seules mes études m'aideront dans la vie.

— Oui, ça a été, réponds je poliment en prenant place à la seule chaise disponible de cette table à quatre.

— Tes stupides bonnes notes, tu peux les garder pour toi ! Admire moi un peu ces biceps ! Mes heures d'entraînement servent au moins à quelque chose. Contrairement à tes révisions qui ne font que te donner la grosse tête.

Je serre les poings. Quand ma mère est morte cinq ans plus tôt, c'était la fin du monde pour moi. C'était mon seul pilier. La seule personne qui comptait vraiment pour moi. Ses cheveux bruns dont j'ai eu la chance d'hériter, en passant par ses yeux bleus aiguës marines. Mais je ne savais pas que le pire restait à venir. Mon père a épousé Anastasia. Si au début, je ne l'aimais pas, j'ai appris au fil du temps à la considérer au moins comme une amie. Quitte à choisir entre elle et mon propre père, le choix est vite fait.

Cependant, quand ils se sont mariés, son fils, Marcus nous a rejoint. Et lui, je peux facilement déclarer qu'il est impossible à vivre. Toujours à se vanter, à se trouver une beauté physique alors que son cerveau est vide comme un tonneau et à draguer tout ce qui bouge. Le parfait fils qu'aurait voulu avoir papa. Ça ne m'étonnerait pas qu'il lui lègue toute sa fortune. Et de toute façon, je m'en fiche pas mal. Car comme un dicton le dit bien : L'argent ne fait pas le bonheur.

Marcus, ne dit pas de sottises ! le réprimande sa mère. Vous êtes des frères à présent, apprenez à bien cohabiter ensemble.

Marcus lâche un soupir, tandis-que notre cuisinière m'apporte mon dîner. Au moins, le seul point positif dans cette famille de dingue, c'est que j'ai une de la bonne nourriture et en quantité suffisante. Je desserre alors mes poings, évitant de repenser à mon demi-frère et commence à manger.

Je suis en pleine dégustation de mon poulet quand ma belle-mère décide alors de prendre la parole.

— Erwan, mon petit, j'ai un service à te demander. Enfin, nous avons, moi et ton père.

Je fronce les sourcils. Alors ce n'est pas par manque de travail qu'ils sont là plus tôt que prévu. C'est encore une fois pour question d'intérêt. Je ne devrais plus être aussi étonné. C'est ainsi que tout fonctionne chez mon père.

— Quel genre de services ? demandé-je entre en avalant mon morceau de viande.

Mon père se racle la gorge, réajuste sa cravate et de sa voix rauque et grave, prend la parole :

— Je sais que tu as pris l'habitude de ne plus venir aux fêtes du quartier. Mais celle de dimanche est très importante. Une dizaine de mes collaborateurs seront présents. Et ils souhaitent rencontrer toute la famille. Au complet.

Mon père n'a jamais voulu me comprendre. Si je refuse catégoriquement à ces fêtes de voisins, c'est à cause de leurs filles. Les résidants sont pour la plupart riche, mais mon père — sans vouloir me vanter — l'est plus encore. Et toutes ces personnes de la gente féminine — même plus vieille que moi —se mettent en tête de me draguer.

Et cela bien évidemment, c'est quand Marcus n'est pas dans les parages.

— Désolé, je ne...

— Et tu n'as pas le droit de refuser. Si Anastasia a voulu te le proposer gentiment, ce n'est pas mon cas. C'est un ordre, Erwan.

Toujours à employer la manière forte. Et moi, toujours à me laisser faire. Je ne rétorque rien. Disant un " oui " muet à mon père. Parfois, je me demande ce que j'ai fais pour mériter un tel père. Qui oublie son propre fils. Allant même à aimer un autre plus que moi.

Mais cela ne fait rien. L'amour qu'il ne m'a pas donné quand j'étais petit, je l'ai eu. Grâce à quelqu'un de plus formidable. De plus merveilleux que lui. Des vieux souvenirs me passent par l'esprit et je les chasse aussitôt. Ils peuvent être démoniaques et tuer à petit feu quand ils le veulent.

Je termine mon plat, avant les autres. Et comme depuis la mort de ma mère, le protocole n'existe plus chez nous, je sors de table et monte dans ma chambre. La première chose que je fais, c'est d'enfiler mon pyjama, enlevant mon sweat shirt. Car je suis enfin dans l'ombre.

Je m'allonge sur mon lit et glisse ma main gauche sous ce dernier. J'y retrouve alors une vielle photo datant de sept ans, à moitié déchirée. Et je revois son visage. Si souriant, si radieux et si parfait. Qu'est-ce que je donnerai pour la revoir ne serait-ce qu'une seconde. Une seule et unique seconde.

Je prends alors une profonde inspiration puis relâche la photo qui tombe dans un silence sur le sol de la chambre. Les yeux fermés, j'arrive à attraper une fois de plus sous mon lit, la seule chose qui me rattache à la réalité. Je serre si fort ma meilleure amie qui m'a toujours accompagnée : ma lame.

Puis brusquement la passe sur mon avant-bras. Doucement, mais durement. Aucune goutte de sang n'en sort. Mais ma peau pâle devient rouge. Rouge comme elle l'était quelques secondes avant le drame. À cet instant, je ne souhaite qu'une chose.

Disparaître. Comme elle aussi a disparu.

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Oh mon Dieu, ce chapitre 😱! Il a été très dur à écrire, et surtout que je le trouve imparfait, mais ça, c'est à vous d'en juger !

Que pensez-vous de l'histoire jusqu'à présent ? Du mystérieux passé de Erwan ? [ répondez please, je me sens seule 😭😭 ]

Question de la semaine : Votre auteur IRL préféré ?

Un commentaire récapitulatif et détaillé pour ces 10 premiers chapitres ? J'attends vos avis avec impatience 😍❤

Bon dimanche et à dans une semaine !

Plein de bisous à l'orange, Laureen 💙

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