Chapitre 1 - Ash
Perché sur la rambarde du premier étage, j'observe ce qui s'y passe dans mon club, mon bébé. Je suis assez fier de cet endroit que j'ai construit à la sueur de mon front. Je me suis saigner au quatre veine pour en faire un endroit populaire, et ce n'est pas le fric ou l'influence de mon père qui m'en a empêché. Je me suis enfin extrait de ses filets, je ne veux plus rien savoir de ce type qui me répugne au plus haut point. Seul cet endroit compte à mes yeux qui est parfait. Enfin presque... il manque une étoile essentielle, mon étoile. Stella... penser à elle me comprime la poitrine. Je ferme les yeux quelques instants et laisse la douleur s'immiscer sous ma peau.
Je revois son parfait visage, ses beaux yeux vert/marron qui pétillaient lorsqu'elle les posait sur moi, ses longs cheveux blonds où je m'amusais à y faire des nattes. Elle était mon rayon de soleil, mon étoile qu'on m'a arraché. Depuis ce jour où ce connard m'a emmené de force après la mort de ma mère, il me manque ma moitié, ma Stella.
Je retourne à mon bureau où grâce aux vitres teintées, on ne peut me voir tout en pensant à cette fillette que je n'ai pas vu grandir, à qui j'ai promis d'être toujours là, à qui j'ai fais la promesse que je reviendrais la rechercher. Tout en replongeant dans le passé, je me laisse tomber sur mon siège. Ce jour-là, la douleur a été plus vive que lorsqu'à mes quatorze ans, on m'a arraché à Stella.
***
Je suis enfin de retour à La Rochelle. Je n'ai jamais pu oublier toute cette étendue d'eau, les ports, les bateaux... combien de fois je n'y ai pas joué avec Stella ? Même après dix ans, rien n'a changé, je n'ai rien oublié, c'est un endroit que je connais comme ma poche. Chaque pavé, chaque ruelle, chaque bistrot, chaque place, restaurant, magasin... tout est comme dans mes souvenirs. Il y a bien un truc ou l'autre de nouveau, mais pour le reste, tout est identique.
J'aurais bien voulu revenir à mes dix-huit ans, mais je n'ai pas pu. Aujourd'hui j'ai vingt-quatre ans, et je ne compte pas repartir sans Stella. Je suis revenu pour elle, et uniquement pour elle. Comme je le lui avais promis.
Je vais jusqu'à la maison où elle habitait. La devanture est délabrée, comme laissé à l'abandonné. Je fronce mes sourcils, pourquoi ça ne m'étonne pas ? Connaissant son père, cet état de fait n'est pas surprenant. Plus d'une fois je l'imaginais boire, l'insulter, la rabaisser, l'utiliser comme sa bonne. Par le passé, il la souvent fait. Rien qu'en y repensant, la rage parcourt tout mon être.
Je frappe à la porte, personne ne vient m'ouvrir, je répète mon geste, toujours personne. Je vais vers la fenêtre qui est, vraiment dégueulasse ! J'essaie de regarder à l'intérieur qui semble avoir été laissé à l'abandon. Je me recule tout en poussant un long soupir. Visiblement, il n'y a personne... Je repars et vais deux rues plus loin, et sans surprise, je découvre le snack/bar où je trainais avec Stella quand j'étais gosse. Ce qui me tire un sourire.
Le tintement de la clochette se fait entendre lorsque je pousse la porte, comme autrefois. Alize, une femme rondelette, au visage et au regard chaleureux se tourne vers moi. Elle m'offre un sourire, je m'approche et là, ses yeux s'agrandissent.
— Sacha ? C'est bien toi ?
— Alize, soufflais-je.
— Oh mon dieu, mais comme tu es devenu bel homme !
— Qu'est-ce qui m'a trahi ? lui demandais-je dans un sourire craquant.
— Tu ressembles beaucoup à ta mère... il ne m'a pas été difficile de te reconnaître...
Mon regard s'assombrit lorsque je pense à elle. Je sais toujours à quoi elle ressemble, grâce aux photos que j'ai en ma possession. C'est d'elle dont je tiens mes yeux bleus ainsi que mes cheveux noirs. Et j'en suis bien content ! Au moins, j'ai quelque chose d'elle et je ne ressemble pas à cet « enfoiré ».
— Tu bois quelque chose ?
— Je veux bien. Un soda s'il te plaît.
Je m'installe au comptoir, elle le contourne et me sert un verre.
— Je suis tellement heureuse de te revoir, je me suis souvent demandé ce que tu devenais. Alors, avec ton père ?
— Je ne vis plus avec lui.
— Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire à l'époque, mais je suis désolée pour ta mère.
— Merci, soufflais-je. En fait, je suis revenue pour une raison bien précise.
— Ah ? Laquelle ?
— Stella. Tu sais où elle est ? J'ai été jusque chez elle, mais il semble n'y avoir personne.
— Tu ne sais donc pas ?
— Je ne sais pas quoi ?
— Elle est partie.
— Partie ? Mais partie où ?
— Je l'ignore, ça se passait très mal avec son père. Quand elle a eu dix-huit ans, elle a mis les voiles. Je l'en blâme pas, j'aurais fait pareille. Tout le monde ne voyait pas ce que moi je constatais. Elle est partie avec un homme.
— C'est quoi cette histoire ? demandais-je en fronçant mes sourcils.
— Je n'en sais pas plus, mais c'était une occasion pour elle de s'éloigner de son père.
Qu'est-ce que cette histoire ? Qui c'est ce type avec qui elle est partie ? Elle était censée partir avec moi... Je lui avait promis que je reviendrais... elle ne m'a pas attendue...
— Elle est revenue il y a deux ans, peu avant la mort de Jack.
— Il est mort ?
— Oui, dans un accident de voiture. Je ne peux pas t'en dire plus. Si je savais quoi que ce soit, je te le dirais.
— Et la maison ? Pourquoi est-elle restée à l'abandon ?
— Elle n'est pas vendable...
— Je vois...
— Je suis navrée que tu ais fait tout ce chemin pour rien. Mais au fait, tu vis où ?
— A Strasbourg. Tu sais où est partie Stella ?
— Non, je l'ignore, sinon je te le dirais.
— Hum... si jamais tu l'as vois, dis-je en marquant mon numéro sur un carton de dessous de verre, donne-lui mon numéro.
— Je le ferais, mais tu sais, ne t'attends pas à des retrouvailles joyeuses avec elle, ton nom est devenu tabou au fil du temps. Et lorsque je voulais parler de toi avec Stella, elle se mettait dans une colère noire ou devenait silencieuse comme une tombe.
Je ne comprends pas, pourquoi m'en veut-elle autant ? Ça n'a pas de sens ! Ça ne ressemble pas à la Stella que je connais...
— Ecoute, repris Alize, si je la vois, je lui donne ton numéro, mais je te contacte également, ça te va ?
— Faisons comme ça.
J'ai la gorge nouée, un nœud à l'estomac. Si seulement j'avais pu revenir avant qu'elle ne parte... c'est avec moi qu'elle aurait dû partir, et non avec un prétendu type sorti de nulle part !
***
Des doigts claquent devant mon visage, me ramenant à la réalité. Théo me dévisage de ses yeux gris, la mine soucieuse. Un soupir franchit mes lèvres et je passe ma main dans ma tignasse sombre.
— Eh bien Ash, t'étais parti loin, ça fait au moins cinq minutes que je t'appelle.
— Je ne t'avais pas entendu, soufflais-je.
— J'ai vu ça, qu'est-ce qui te tracasse ? Tout baigne pour ce soir, aucun souci à l'horizon ! Alors qu'est-ce qui ne va pas ?
— Rien, tout va bien.
— Ah je sais ! Tu pensais encore à Stella !
— Hum...
— Tu l'as retrouvera un jour, j'en suis persuadé !
— Je l'espère...
Théo est au courant pour Stella, c'est mon meilleur ami depuis mon adolescence, depuis que mon père m'a amené à Strasbourg. Il a été mon premier ami ici, avec Airelle, sa femme désormais. Deux bouffées d'oxygène qui m'ont permis de garder le cap.
— Tu sais quoi ? me dit-il, tu as besoin de te changer les idées. Demain c'est le jour de fermeture, je t'emmène dans une boîte pour décompresser un peu !
— Si tu veux...
Théo affiche un grand sourire. Il est le premier à vouloir me changer les idées quand il voit que ça ne va pas. Sans lui, je me sentirais bien seul, même si mon bébé — mon club — est ma fierté. Mais il n'a pas tort. Sortir me changera peut-être les idées.
Certes, délaisser mon club pour aller dans un autre, c'est un peu nul comme idée. Mais ce n'est pas la première fois qu'on fait ça. Ce n'est pas pour épier ou faire de la concurrence, c'est juste pour être... juste Ash.
***
Le Paradise a toujours été plein a craqué. C'est l'une des boîtes de nuit les plus tendance à Strasbourg, et ce, depuis de nombreuses années. Ça ne me surprends donc pas de devoir passer par un vigile pour accéder à la boîte et de slalomé entre plusieurs personnes pour atteindre le bar. Avec Théo, je passe le vigile sans problème, ce dernier me connaît. Tous savent que je tiens le Night Star, mon club joui d'une certaine popularité, ce qui me rend fière. Je n'ai eu besoin de personne pour me hisser, de me rendre là où j'en suis, j'ai tout fais par moi-même, avec l'aide de mon meilleur ami, et du meilleur personnel que j'ai pu me dégoter.
La musique bat son plein, les lumières des spots dansent ci et là, le D.J en hauteur nous surplombent, décidant des morceaux à faire jouer, qui pour la plupart est approuvé par les clients. Il n'y a pas un centimètre de libre sur la piste de danse, quant au bar, c'est un miracle si Théo et moi trouvons deux tabourets de libre. Mon ami commande une tequila, moi c'est un scotch avec glaçons, la boisson alcoolisée qui me suit partout, celle que je préfère.
Pour se parler, il faut crier. Théo rigole souvent, j'aime voir ses yeux briller, cet air décontracté qu'il affiche lorsqu'il lâche prise. Cela me fait sourire. Moi, je ne me lâche pas comme lui, pas comme ça en tout cas, mais d'une autre manière.
Mon regard est attiré par le coin du bar, il s'accroche à un autre, brun, surligné de noir, le rendant intense. J'en suis captivé, je ne peux m'en défaire. Cette meuf, son regard est époustouflant ! Elle bat des cils, boit son verre cul sec et se retourne, non sans me jeter un autre regard appuyé. Je ne peux la quitter des yeux, je fais couler ceux-ci sur son corps, et diantre ! Quel corps ! Ma tension artérielle monte, j'ai chaud, mon cœur pulse à toute volée.
Elle va sur la piste de danse, elle bouge au rythme de la musique et se caresse le corps en même temps. De là où elle est, elle me jette quelques œillades, si ça ce n'est pas une invitation... Sa robe est courte, de couleur blanche et saille à merveille son corps. Fines bretelles, dos nu, décolleté plongeant, et fameusement ! Ses cheveux sont relevés dans un chignon flou dont quelques mèches retombent ci et là. Une barrette à fleur décor le dessus de sa tête. Ce mélange sophistiqué et sexy donne un contraste qui me fait bander. J'aime ! Ma langue humecte mes lèvres et je bois une gorgée de mon scotch, non sans quitter cette beauté du regard.
— Tu as une touche ?
Mon regard dévie vers Théo, un sourire sardonique étire ses lèvres. Il a clairement comprit mes intentions. Il voulait que je me change les idées, eh bien c'est exactement ce que je vais faire !
— Tiens ma place au chaud, lui dis-je pour toute réponse.
Il ricane, je pose mon verre sur le bar et d'un pas assurant et félin, je me dirige vers la piste de danse. Mon corps se met à bouger au rythme de la musique, c'est lent, sensuel, ce dont j'ai justement besoin. Je me glisse dans le dos de cette déesse au regard ensorcelant et me met à danser avec elle. Elle ne me repousse pas, après quelques secondes, je m'approche encore un peu, jusqu'à frôler son corps. Un sourire discret orne ses lèvres, et je devine que c'est ce qu'elle attendait.
Je bouge du bassin contre ses fesses pendant que mes mains s'amusent à lui frôler le corps. J'aime prendre mon temps, attisé la flamme, l'exciter lentement et faire monter la pression. Par expérience, je sais qu'après c'est explosif, et si j'ai de la chance, je peux aller plus loin dans la baise, amener ma partenaire — pour un court moment — à faire ce que j'ai envie, ce que j'aime. Ce qui arrive assez souvent, je dois bien l'avouer, mais c'est moi qui évalue le degré de ce qu'elle peut ou non faire et supporter. J'ai le flaire pour ça. Mais pour l'instant, avec ma nouvelle danseuse, je ne sais pas encore. Je dois d'abord la tester, mais avant tout, voir s'il y aura une quelconque alchimie entre nous. Pour l'instant, c'est bien parti pour. Ce soir, je crois que je vais me la faire !
Elle se frotte lentement contre ma queue qui gonfle dans mon pantalon, un sourire lubrique étire mes lèvres. Elle sait ce qu'elle veut la petite. Mes mains glissent sur sa taille, et je la fait bouger dans le mouvement de nos bassins. La tension monte ainsi que l'excitation. J'aime cette euphorie ! Elle relève les bras et m'entourent le cou, toujours dos à moi et elle se colle un peu plus contre mon corps, accentuant cette friction entre nous.
Ma respiration se fait plus forte, ma queue durcit dans mon pantalon, des frissons s'écoulent le long de mon échine. Mon regard dévie sur ce cou à ma portée. Je n'y résiste pas, j'y passe ma langue dans une lente caresse. Je la sens frissonner. L'une de mes mains monte avec lenteur pour se placer sous sa poitrine où j'appuie légèrement pour la maintenir contre moi, l'autre glisse sur sa hanche que je m'amuse à caresser du bout des doigts, lui créant d'autres frissons. Ma bouche s'occupe de la fine peau de son cou : je lèche, suce, embrasse.
La tension monte, de plus en plus. Je l'entends respirer plus fort, je sens son ventre se contracter, ma main y descend. Bordel ! Elle m'excite de trop ! J'en veux plus, beaucoup plus...
Elle se retourne, toujours accroché à moi, je cesse de m'occuper de son cou. Nos regards s'accrochent, le sien est brillant, et vu de plus près, ses pupilles sont étourdissantes, envoûtantes. Son regard me happe, je m'y perds. Mon cœur s'accélère, quelque chose ne va pas, mais je ne saurais dire quoi exactement. Je ne peux quitter ses yeux. Une décharge électrique me parcourt lorsque ma danseuse me frôle les lèvres. Mon regard dévie sur les siennes, elle sourit. La vilaine ! Elle croit vraiment me chatouiller de la sorte et garder le contrôle ? C'est mal me connaître...
J'attrape sa lèvre inférieure des miennes et la suce avidement. Un gémissement s'échappe de sa bouche que je bois en l'embrassant. Je la dévore, la goûte. Elle s'accroche à moi, mon corps vibre contre le sien. Bordel ! Il y avait bien longtemps que je n'avais ressentis telle excitation. Elle m'ensorcèle ! J'en veux plus. Je veux la toucher partout, la caresser, la goûter, la posséder... Et je le lui fais bien comprendre. Mes mains agrippent ses hanches et je m'amuse à plaquer par petit coup mon bassin contre le sien. Elle halète dans ma bouche, si je devais passer ma main entre nous, je suis certain que je découvrirais une culotte trempée.
Sa langue autour de la mienne me taquine, elle veut mener la danse, je le sens, mais je ne lui en laisse pas l'occasion. Elle écarte sa bouche de la mienne, inspire et je plonge à nouveau dessus. Je domine. Je prends ce que je désire. Je décide.
Elle tire sur mes cheveux, elle me mordille la lèvre, je grogne et la relâche. Ses yeux pétillent, mes lèvres s'étirent dans un sourire lubrique. Elle se met sur la pointe des pieds, me lèche le lobe de mon oreille qu'elle mordille ensuite. Je grogne, un frisson se crée de mon oreille, descendant tout droit vers ma queue.
— C'était sympa, me chuchote-t-elle.
Je cligne plusieurs fois des yeux, essayant de comprendre ce qu'elle a voulu dire, faisant abstraction du nouveau frisson qu'elle a créé et qui me parcourt l'échine. Elle se recule, me sourit toujours et l'instant d'après, elle disparaît dans la foule.
Quoi ? Non ! Elle ne m'a quand même pas laissé en plan ? Elle a senti pourtant ce qui allait se produire, elle a senti mon désir pour elle, elle était même excitée ! Bordel de merde ! Je tourne sur moi-même, je ne la vois pas. Je me suis fait avoir par une gonzesse ? Moi ? Ash Mils ? Ah non, ça, certainement pas !
Mes lèvres s'étirent dans un fin sourire, mon regard se fait déterminant. Elle veut jouer ? Très bien, on va jouer... qui qu'elle soit, elle a perdue à cette partie !
**************
Pas grand chose de modifié ici, notez que ce n'est plus un cabaret qu'Ash tient, mais un club.
N'hésitez pas à me laissez vos avis, sur la dernière version, plus de 50 like, mais très peu de commentaire. Je ne mange personne ;) N'hésitez pas à me laisser vos impressions, ce que vous aimez, ce que vous détestez, ce que vous ne trouvez pas que ça va avec l'histoire... si je la partage avec vous, c'est pour cela aussi.
Des bisous ♥
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