Lendemain de rupture,
Le coeur au creux des mains,
Essayant vainement de recoller
Les petits morceaux roses.

J'essaie de ne pas penser au passé,
D'oublier, de croire que rien ne marchait
Et que tout est encore possible.
Mais le silence hors de tes bras est une preuve.

Je pleure, je hurle contre toi,
Qu'est ce qui n'allait pas avec moi?
Mais le creux dans ma poitrine
Ne se remplit pas de mots.

Je t'imagine chez toi, tranquille
Ou torturé par la culpabilité ou
Ma malédiction. Mais ton sourire
Me hante comme une belle mélodie.

Sors de ma tête! Sors de mon corps!
Que plus rien n'habite mon coeur,
Si ce n'est la mort...
Vivre demain sans toi me fait peur...

Je ne m'endors qu'après minuit,
Épuisée et sans vie.
Ne reste de moi qu'un pantin
Que le réveil animera demain matin.

Mes yeux me montrent un monde
Qu'on dirait tiré d'un vieux film
En noir et blanc. L'orage gronde.
Oui, ma vie est une caricature de film.

Je le vois, il me voit évidemment.
Il s'approche silencieusement.
Je me fige jusqu'à mon souffle.
Il me regarde et fuit. Pluie de perles.

Chez moi le chat reçoit mon désespoir.
Mes parents ne doivent rien savoir.
Je mets du rouge sur mes lèvres,
En enlève sur mes yeux: pas de pleurs.

-"tu t'es faite belle ma puce!
C'est pour ton copain?
-peut-être." Je n'en dis pas plus.
Dehors, je parle à la Lune en vain.

Il n'y a que lui qui puisse
Me réconforter. Le temps passe.
Je rentre, je vais mieux. Mon oeil
Est dur. Fin du deuil.

Quand je le revois plus tard,
Je lui souris. Il est gêné.
De moi, il n'est plus une part,
Juste un souvenir figé.