Chapitre 11 - Eliott
— Et ce mec, là, Damien, il est vraiment dérangeant quand il te dévisage ! Et... mince, attends...
Accoudé au comptoir de la brasserie dans laquelle ils avaient échoué depuis plus d'une heure, Eliott tendit un bras pour attraper une serviette en papier, puis la glissa sous son verre humide de condensation.
Après leur discussion, ils avaient tous deux eu besoin de sortir. Yohann s'était rapidement tu après ses brèves révélations, mais ses mots tournaient en boucle dans l'esprit d'Eliott. L'idée que son ami venait de lui faire son coming-out amenait des dizaines de questions qui s'embrouillaient les unes avec les autres. Pourtant, celles qui étaient les plus claires lui semblaient également être les plus primaires et les moins sujettes à être prononcées.
Pourquoi ?
Pourquoi ne lui en avait-il jamais parlé ?
Était-ce parce qu'il était son agent depuis toutes ces années ? Est-ce que son acharnement pour faire décoller sa carrière avait un rapport ?
Ce dernier fait était celui qu'il voulait écarter autant que possible. L'idée que Yohann n'agisse que par intérêt personnel était pour le moins risible : il connaissait le professionnalisme de son ami. La façon dont il pouvait se battre pour autrui n'avait jamais rien eu à voir avec une quelconque tentative de séduction. Car, après tout, le brun savait qu'il n'y gagnerait rien de plus que son salaire, depuis le temps... si ?
Tout ce que « pourquoi » englobait resta donc en suspens, quelque part dans un recoin de ses pensées.
À ses côtés, Yohann demeurait calme malgré la bombe qu'il avait largué. Il tenait la discussion normalement, revenant également sur l'entretien qu'ils avaient eu chez Max Brennet. Cependant, il était plus dans la retenue quant à ses gestes et ses mots. Son expression, aussi, semblait troublée. Yohann n'était pas un comédien et lorsqu'il tentait de cacher quelque chose, il y était effroyablement mauvais. Eliott soupira. Le voir faire profil bas après des aveux si personnels lui brisait le cœur, d'une manière qu'il n'aurait jamais imaginée auparavant. C'était son meilleur ami, bon sang !
Il n'avait jamais été confronté à ce genre de situation et se doutait bien que les mots de Yohann requéraient beaucoup de courage, ainsi qu'une confiance indéfectible envers son interlocuteur.
En cela, Eliott lui était reconnaissant pour sa confiance et prenait garde à ne pas changer de comportement envers le brun, mais le faisait-il inconsciemment, malgré tout ? Peut-être. Il l'ignorait. C'était difficile de se rendre compte de ces choses-là.
Comment devait-il se conduire, face à son ami gay ? Ou plutôt, maintenant qu'il le savait ? Il plissa le nez, de nouvelles question s'empilant sur les autres. Il n'avait jamais aperçu Yohann avec qui que ce soit jusqu'à présent et avait toujours supposé qu'il était un vieux célibataire endurci, mais peut-être se trompait-il sur toute la ligne ? Une minute, est-ce que cela signifiait que Yohann cachait un compagnon dans son appartement, depuis toutes ces années ? Si c'était le cas, Eliott n'avait absolument rien vu venir.
— On va au fond ? demanda-t-il brusquement en ponctuant sa question d'un signe de tête.
Yohann acquiesça. Au fond, comme le disait Eliott, il y avait ces banquettes confortables qui obligeaient à s'asseoir trop près les uns des autres pour grappiller l'espace des petites tables rondes. Il s'y laissa donc tomber et tira sur la manche de son ami quand celui-ci prit instinctivement le parti de mettre une distance entre eux lorsqu'il s'installa à son tour.
— Même pas en rêve, grogna Eliott. Viens là.
Yohann leva les yeux au plafond en soupirant, avec un air faussement réprobateur, mais le comédien savait ce qu'il en était. Son soulagement ne passa pas non plus inaperçu tandis qu'il glissait plus près. Quand leurs genoux se touchèrent enfin, comme ils en avaient l'habitude sur cette banquette, Eliott lâcha la manche de sa chemise
La plaquette du menu était plastifiée, abîmée par l'usage, et émit un petit bruit fatigué entre les doigts de Yohann. Il s'y plongea pour camoufler son malaise autant que possible. Bon. Ce n'était pas franchement gagné, songea Eliott en voyant à quel point il était encore crispé. Le point positif, au moins, était qu'il s'était présenté à la brasserie comme prévu après être rentré se changer, et ne l'avait pas laissé en plan pour la soirée.
— Dis un truc, marmonna finalement Eliott en s'enfonçant dans le dossier. T'es trop tendu, là !
Ses mots durent résonner en Yohann d'une certaine manière, car celui-ci eut du mal à réprimer un rictus.
— Ça te fait marrer ? grommela Eliott.
— Un peu. J'attends plus tard pour être vraiment tendu, j'ai pas envie d'être arrêté pour exhibition.
Un clin d'œil, puis un sourire torve suivirent. Eliott cligna des yeux, avant de s'esclaffer doucement. C'était beaucoup mieux ainsi.
— Yo, les blagues de cul, c'est après le pousse-café ! ricana-t-il.
La tension qui dressait les épaules de Yohann sembla s'évanouir aussitôt. Le soulagement se répandit entre eux, et Eliott se rendit compte à quel point il était, lui aussi, crispé par la situation qu'ils avaient instaurée d'eux-mêmes.
Il attrapa un menu à son tour, plus pour se donner contenance sous le regard du gérant qui les observait depuis le comptoir que parce qu'il avait besoin de faire un choix. Ils venaient tous deux si souvent dans cette brasserie qu'ils en connaissaient le menu par cœur. En le réalisant, il esquissa un petit sourire contrit en jetant un coup d'œil au plastique coloré que Yohann faisait semblant d'étudier depuis deux bonnes minutes.
— Yo ? appela-t-il à voix basse.
Le mouvement qui suivit fut si ténu qu'il aurait pu ne pas remarquer la façon discrète qu'avait Yohann de se rapprocher de lui. Pourtant, il sentit bel et bien son épaule frôler la sienne, et sa cuisse appuyer contre lui.
— Merci de me faire confiance, murmura Eliott.
Yohann pinça la bouche un instant, comme réfléchissant à la manière de rebondir sur le sujet. Il exhala une longue expiration.
— Si, à toi, je ne fais pas confiance, souffla-t-il, je me demande à qui je le pourrais.
Eliott rit tout bas.
— T'es con. Tiens, dis m'en plus, du coup, tu veux bien ? Tu m'as un peu évincé de ta vie pendant toutes ces années, après tout !
Yohann se rejeta contre le dossier capitonné, roulant des yeux avec une expression faussement exaspérée. Il semblait, lui aussi, prendre son parti de la situation qu'il avait lui-même créée. Après quelques secondes, il dédia un regard légèrement hésitant à son ami.
— Après dîner, souffla-t-il, on pourra aller chez toi ? Je serai plus à l'aise pour qu'on en parle. D'accord ?
Eliott hocha la tête. C'était étrange de découvrir la timidité de Yohann dans une telle situation. Lorsqu'ils seraient à l'abri des oreilles indiscrètes, que se passerait-il ensuite ? Prendraient-ils une tisane en discutant ? Regarderaient-ils une série en bruit de fond, comme ils le faisaient parfois ? Peut-être pourrait-il, ce soir, sortir une des vieilles bouteilles que son grand-père lui avait fourrées entre les mains, des années auparavant. Il n'osait pas goûter ce truc tout seul, il devait l'avouer. Il fallait bien la présence d'une personne pour appeler les pompiers s'il s'empoisonnait avec.
Le dîner se passa dans la tranquillité et le silence. Ils burent un peu, fêtant mine de rien ce rendez-vous qui s'était déroulé bien mieux que ce qu'Eliott s'était imaginé. Différemment aussi de ce qu'il connaissait, bien sûr, mais c'était là le cadet de ses soucis. Cette production était réputée pour sortir des sentiers battus, de par les sujets abordés. À présent, il comprenait pourquoi. La raison pour laquelle Yohann l'avait traîné à cette audition était également facile à saisir, la réponse se trouvant sous son nez : Yohann. Finalement, ce type était fait de silences, pour tout ce qui ne concernait pas ce qu'ils avaient vécu ensemble jusqu'alors. Quelque part, c'était un peu frustrant et déstabilisant de découvrir qu'il ne connaissait rien sur son ami. Rien de vraiment personnel, en tout cas. Il avait rencontré une partie de sa famille, du côté maternel, lors de quelques visites. Il savait que Yohann leur ressemblait et ne pouvait ignorer de qui il tenait ses yeux sombres, son sourire en coin ou encore ses cheveux bruns. Il était le portrait craché de sa mère.
Quand ils quittèrent la brasserie, ce fut chacun avec l'esprit plus apaisé et le goût du café sur la langue. Eliott habitait à deux rues de là, mais ils bénirent malgré tout le fait de ne pas avoir succombé à l'appel de la bouteille de vin. C'était toujours un coup à rentrer en touchant les deux bords du trottoir. Ils profitèrent donc de l'air plus frais du soir, la nuit conférant une autre dimension à la petite ville. Dans un quartier populaire comme celui-ci, c'étaient les réverbères qui donnaient un charmant cachet supplémentaire. Le parc qu'ils longèrent était fermé, l'obscurité émanant entre les barreaux épais en métal.
— Ils ont chopé les dealers du mois dernier, au fait ?
Eliott soupira.
— Absolument aucune idée, mais c'est plus calme la nuit, alors j'imagine que oui.
Le coin n'était pas si mal famé, avait-il envie de dire. Cependant, parfois, tel qu'au détour de cette conversation, il avait du mal à s'en persuader lui-même. En journée, il aidait souvent une vieille dame à traverser la rue ou à porter ses courses, la raccompagnant jusqu'à l'appartement à côté du sien, mais les autres habitants du quartier n'étaient ni innocents ni fragiles. La plupart du temps, il préférait fermer les yeux, comme tout le monde, et se contentait d'apprécier le loyer modérément bas de son logement, ou simplement le fait même d'avoir un toit au-dessus de la tête.
Quand il claqua la porte derrière eux, toutes ses pensées concernant le quartier et la résidence où il vivait s'évanouirent aussitôt. Ses chaussures restèrent à l'entrée, avec celles de Yohann. Leurs vestes trouvèrent une place sur le petit porte-manteau qu'il avait miraculeusement réussi à accrocher au mur de mauvaise qualité. Amusé, il regarda son ami se laisser tomber sur le premier fauteuil venu. L'assise hurla son mécontentement dans un craquement lugubre et menaçant qui les plongea quelques longues secondes dans l'attente, à se demander si Yohann finirait à même le sol. Il n'en fut rien.
— Je gagne encore pour ce soir, rit le brun en s'ajustant sur le coussin.
Eliott se jeta à son tour dans le canapé, avec plus de délicatesse cependant.
— Un jour, tu vas le péter, grogna-t-il.
— C'est increvable, ces vieux trucs, répliqua Yohann.
Il roula des épaules, ses mains glissant dans le col entrouvert de sa chemisette, massant légèrement ses muscles endoloris par les heures de voyage. Eliott l'observa faire pendant un moment, avant de se lever de nouveau.
— Tu veux boire quelque chose ?
— La vieille prune dont tu m'as parlé, tu l'as toujours ?
— Quoi, tu as envie de crever ?
— Je te raconte ma vie et je me suicide direct pour que tu ne me menaces jamais avec, c'est l'idée.
Eliott n'eut pas le temps de se retourner pour vérifier le degré de véracité des propos de Yohann. Un rire amusé s'élevait déjà du fauteuil, une paire d'yeux presque noirs le suivant.
— Ah. Ah. Très drôle.
Le placard grinça quand il l'ouvrit. Il adorait le vieux bois, mais c'était une véritable plaie d'entretenir ces meubles anciens qu'il avait dégotés dans les brocantes.
Les verres tintèrent. Les fonds se colorèrent, l'odeur de l'eau-de-vie emplissant l'air entre eux. Humant le contenu de son propre verre, Yohann toussa d'abord, hilare.
— Ouah, il y a vraiment des gens qui survivent à ça ?
— Le secret de la longévité des petits vieux ! ricana Eliott.
— Alors, enterre-moi demain, mon gars ! Je refuse de boire ça toute ma vie pour être immortel.
— T'as pas encore goûté !
— Je vais le faire, mais prépare mes obsèques dès maintenant !
Eliott savait que ce que Yohann faisait : il instaurait un climat rassurant, pour l'un comme pour l'autre, afin de reprendre cette discussion abrégée après des aveux à demi-mots dans ce même salon.
La liqueur avait cette saveur si caractéristique des alcools qui avaient trop bien vieilli. Forte, avec cette sensation sirupeuse quand elle glissait sur la langue et contre le palais, pour ensuite leur brûler la gorge.
Afin de rompre le silence, Eliott mit une chaîne télévisée en fond. Il arrêta son choix sur une série au hasard, baissa le son et soupira en s'enfonçant dans le canapé, les yeux rivés sur l'écran pendant un moment. Du coin de l'œil, il vit Yohann l'imiter. La brûlure de l'alcool faisait monter le rouge aux joues plus vite que le simple verre vin qu'ils avaient bu plus tôt, et leur changeait agréablement les idées.
— Si tu es ici, dit soudain Eliott, j'en déduis que tu n'as pas un gentil mari qui t'attend à la maison ?
Yohann faillit recracher sa gorgée et rit en toussant, surpris.
— Si c'était le cas, tu l'aurais rencontré depuis bien longtemps, à force de traîner chez moi !
— Mmmh, ou peut-être que tu le caches dans ton placard quand je viens ?
Du bout des doigts, Eliott fit légèrement tourner son verre, observant le fond de liqueur qui le tapissait. Yohann ne le regardait plus, s'intéressant aux images qui défilaient à l'écran tout en trempant ses lèvres dans le liquide. À chaque demi-gorgée, il grimaçait, attestant de la férocité de l'alcool, mais Eliott ne pouvait ignorer le sourire fantôme errant sur le visage de Yohann.
— Comment tu l'as su ? demanda-t-il doucement.
Il aperçut un petit haussement d'épaules, puis l'ébauche d'un rire mourut aussi sec.
— Peut-être parce que je m'intéressais beaucoup plus aux joueurs de foot US qu'aux jolies cheerleaders quand j'étais à l'université ? soupira-t-il.
— C'est pas un peu stéréotypé ?
— Être gay, c'est répondre à beaucoup de clichés et pas assez à la fois aux goûts des autres.
Eliott sentit la gêne gagner ses joues plus vite que ne le faisait déjà la gnôle. Il se réfugia dans son verre, laissant l'eau-de-vie seulement toucher ses lèvres. L'odeur était piquante, mais la bienvenue pour détourner ses pensées. « Être gay », dans la bouche de Yohann, rendait la situation beaucoup plus réelle et tangible. Eliott s'éclaircit la gorge. Les images sur son téléviseur n'avaient ni queue ni tête, avec le son coupé. Les visages passaient et se ressemblaient, méconnaissables pour ceux qu'il avait déjà vus sur un plateau. Elle, cette femme dont le dédain transfigurait son regard. Ce petit vieux, plus loin, qui était tout sauf croulant dans la vraie vie. Et ce type-là aussi, qui...
Eliott se redressa vivement, faisant sursauter Yohann.
— C'est pas Schmitt, ça ? demanda-t-il en pointant un doigt vers l'écran.
— Mh mmmh. « Le Ranch du Sud », acquiesça Yohann à voix basse. Tu ne regardes pas ces trucs d'habitude, mais il y joue le rôle principal depuis plus de deux ans.
Eliott s'étrangla presque. Deux ans ? Non seulement la série perdurait depuis autant de temps, ce qui était quasi un miracle pour ce genre de production face à l'agressivité du marché, mais en prime Gilles Schmitt parvenait à en conserver le personnage phare ? Eliott n'avait pas les tenants ni les aboutissants de la chose, il ignorait même le sujet du « Ranch du Sud », mais il avait au moins eu connaissance du titre. Il savait que, derrière cette série, il y avait une forte audience. Gilles avait une réputation qui n'était certainement plus à faire.
Il se défit du sourire timide de Gilles à l'écran, reportant son attention sur Yohann qui l'observait à la dérobé.
— Ces types, dit Eliott en pointant le téléviseur de nouveau. Gilles et Damien. Tu les connais, c'est ça ?
— Mmh, juste Damien. Enfin, c'était... y'a longtemps... Je ne connais pas Gilles, à part dans sa série et quelques films.
La réponse était trop évasive à son goût. Eliott but une autre gorgée, sans y trouver plus de courage qu'il n'en avait déjà. Tant pis !
— Comment l'as-tu rencontré ?
— À l'université, on était dans la même section.
Eliott arqua un sourcil. Pour la peine, il avait de quoi être surpris. Ces années-là remontaient à... assez loin, même si Yohann était un peu plus jeune que lui-même.
— Attends, pourquoi je n'ai jamais entendu son nom avant ? D'habitude, tu me parles des gens que tu connais dans le milieu.
Yohann jeta un coup d'œil dans son verre, faussement tranquille. Ses lèvres frémissantes le trahissaient.
— Eh bien, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu... marmonna-t-il.
— M'oui, bien sûr.
Yohann était incapable de jouer la comédie, tous deux le savaient. Son visage était un véritable livre ouvert et ses pommettes qui s'empourpraient voulaient tout dire.
— Allez, raconte, l'encouragea Eliott.
Yohan renversa la tête en arrière dans son fauteuil, un sourire aux lèvres.
— T'es tenace, toi ! Alors... je t'ai parlé de l'équipe de foot, tout à l'heure...
Ah, enfin !
Eliott retint l'envie de se pencher en avant pour montrer à quel point il était attentif. Il ne souhaitait pas bousculer son ami, qui s'ouvrait finalement. Celui-ci semblait plus détendu, indépendamment de l'alcool. Son intérêt restait focalisé sur l'écran, où la femme jouant la compagne de Gilles minaudait auprès de ce dernier. Eliott suivit avec curiosité les gestes de Gilles Schmitt, observant malgré lui la façon dont ses mains glissaient sur les courbes délicates. Il se souvenait du travail que cette actrice effectuait pour avoir ce corps, entre les régimes, les coachs sportifs qu'elle enchaînait à force de les faire fuir, et les séances en centre spécialisé pour... faire en sorte que tout ceci ait un but. Pour ne pas dire ouvertement qu'elle avait recours à de la chirurgie esthétique, impatiente et insatisfaite qu'elle était.
— Quoi, c'était le quarterback ? s'amusa Eliott en essayant de ne pas trop plonger dans son visionnage. J'aurais pas cru, à le voir. Dans le genre cliché, tu te poses là, finalement...
Yohann eut un rire bref.
— Non, un fanboy de l'équipe, lui aussi.
Eliott grimaça au « lui aussi », qui définissait plus sérieusement l'intérêt du brun pour les membres virils de cette équipe.
— Et donc entre fans, vous avez décidé de devenir potes ?
Yohann sourit plus franchement. Son regard pétilla, d'une manière qu'Eliott ne lui avait jamais vue. Ou, en tout cas, pas comme ça.
— Si tu appelles potes, deux mecs qui prennent du bon temps...
Les pensées qui lui vinrent lui parurent un peu trop osées et il cligna des yeux, incertain de ce qu'il devait comprendre. Le sourire de Yohann disparut, remplacé par une moue exaspérée que, cette fois, Eliott ne connaissait que trop bien.
— Fais un effort, Eliott ! On baisait !
Ah. Oui. Ça se pouvait donc bien. À ce moment-là, Eliott se sentit con.
Vraiment. Très. Con.
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