Chapitre 2 : Mise aux pas
Louis se rappelait encore de la fin de son service militaire, lorsqu'il était enfin sortis de sa médiocre formation à tuer. Il ne se sentait pas plus fort, simplement plus à gerber. Et ça, qu'est-ce qu'il avait vomis ; quand on lui avait tendu une arme, puis quand il avait appuyé la première fois sur la gâchette, et encore une fois lorsqu'il s'était surpris à viser sa cible avec précision, puis à nouveau quand on l'avait félicité pour ça.
Le jeune homme avait gagné en prime d'avoir peur pour lui et sa famille, peur de lui-même.
Heureusement, Louis avait retrouvé ses amis du même âge sans trop de surprise. Parmi eux se tenait Jack, son ami d'enfance. Ce dernier semblait d'ailleurs être le seul à comprendre sa peur décrite comme excessive par les généraux qui les entraînaient. Ils s'étaient retrouvés alors qu'ils avaient tous dix-neuf ans, ils avaient été appelés à se rescenser en marie. L'âge habituel était de vingt ans mais dans leur petite campagne perdue, les maires avaient décidés de faire passer aussi ceux qui s'approchaient de l'âge requis pour ne pas avoir à réorganiser un conseil de révision l'année suivante.
Alors, du haut de leur dix-neuf ans, Louis et les jeunes de la même tranche d'âge des environs étaient partis s'enregistrer avant de devoir passer devant le fameux conseil de révision ; un charmant nom pour désigner ceux qui allaient les juger aptes ou non au service militaire. Et avec la guerre que chacun sentait déjà arriver en cette année 1913, rares étaient ceux qui pouvaient s'en dérober ; simplement les infirmes physiques.
La fameuse guerre. Celle-là même qui fit changer les règles du jeux au Conseil de Guerre. Depuis la loi Berteaux de 1905, le service militaire était obligatoire, mais seulement pendant deux ans. Pourtant, voilà qu'au mois d'août de la même année, une nouvelle loi fit son apparition ; celle de Barthou qui rallongeait de deux à trois ans le service militaire. Si rien n'avait bougé, Louis aurait pu rentrer seulement un an après le départ de son père et aider sa famille plus rapidement, même s'il ne le savait pas encore. Il se désespérait seulement du temps rallongé qui allait le séparer de son foyer, sans se douter que le pire était encore à venir. Louis se souvenait qu'il n'avait pas été le seul à la caserne de sa formation de misère à retenir de peu quelques jurons de frustration.
Mais ils n'y pouvaient rien et ils durent se taire et encaisser la mauvaise nouvelle. Après tout, elle n'était rien lorsque celle de la guerre arriva l'année d'après.
Durant leur formation de fortune, Louis et les prochains à revêtir le nom de poilus n'apprirent les fondamentaux importants du monde militaire qu'à la dernière année de leur service militaire. En 1913, la guerre n'était pas encore là, les grands du monde n'en avaient pas peur alors quelle besoin de leur apprendre quoi que ce soit réellement ? Couper des patates était suffisant. En 1914, la terrible guerre commençait à peine, et la vision qu'ils avaient d'elle n'était guère mieux. Ils préféraient pester contre le fait qu'elle tombait mal pour la saison des récoltes de l'automne. Ce fut en 1915 que le monde se réveilla. La guerre, ce n'était peut-être pas aussi simple que ça finalement.
La vraie formation commença alors. Louis et ceux de sa génération apprirent des dizaines de cartes des fronts par cœur. Pas si compliqué lorsqu'ils ne bougeaient plus ; la terrible réalité des guerres de position qui avaient pris la place de celles de mouvements. L'apparition des tranchées pour passer l'hiver avait tout chamboulé. Ces mêmes trous à rats qu'ils allaient rejoindre en rencontrant ceux qui côtoyaient autant les leurs que les cadavres laissés à l'abandon dans le No man's land. Cette tristement célèbre ligne universelle où régnait la mort entre les deux rangées de tranchées se faisant face. Ils apprirent aussi le fonctionnement de leurs armes et des différents outils sur leurs uniformes avec la façon dont s'en protéger, tout ça en théorie évidemment. Pour finir, ils virent les principales règles à suivre sur le front.
Ils se quittèrent tous sur les mots du général qui les prévenait pour leur court repos.
Et le voilà aujourd'hui, rassemblé avec pleins d'autres hommes de son âge jusqu'à la quarantaine dans un camps de fortune. Il y retrouva heureusement Jack, son ami de toujours à qui il s'accrocha comme à une bouée de secours dans tout ce bruit, ce mouvement perpétuel. On les rassembla dans une grande place de village où ils se mirent au garde à vous. Face à eux se tenait une estrade où monta plusieurs généraux à l'air grave.
Un blabla militaire où on leur parla de courage, de nationalisme, de bravoure et de non peur leur fut sortis. Il dura d'ailleurs un certain temps, tellement que ça en devenait suspect, comme s'ils tournaient tous autour du pot sans vouloir annoncer un élément, attendant que ce soit à un autre de le faire. Encore cinq minutes se passèrent ainsi avant qu'un vieux général ne s'avance en prenant sa voix froide et sans appel pour enfin parler sans ombrages.
Louis compris pourquoi ils avaient tant tourné autour du pot.
La terrible nouvelle arriva ensuite ; ils partaient pour Verdun.
Louis avait manqué de vomir une nouvelle fois, mais il n'était pas le seul. Jack avait pleuré d'un désespoir qu'il se forçait à être silencieux pour ne pas aggraver ceux des autres. Ces mêmes autres qui avaient criés ; un désordre de terreur, de tristesse et de colère sous formes de pauvres hommes qui se savaient déjà les deux pieds dans la tombe.
Le singulier front de Verdun faisait trembler n'importe quelle recrue. Il était devenu tristement célèbre par la violence qui s'y déchaînait comme nul part ailleurs ; comme si la mort avait trouvée ici de quoi laisser l'entièreté de sa furie libre. Ça ne faisait qu'un peu plus de trois mois que ce front était ouvert mais de ce que Louis en avait entendu de ses aînés ou des journaux, ce n'était déjà plus qu'un ramassis agonisant de morts et de presque morts.
Les nouvelles recrues avaient la soirée à venir pour se préparer au départ du lendemain matin. Les rangs se disspèrcèrent alors, laissant là des hommes complétement assommés par la nouvelle. Chacun essayait comme il le pouvait de fuir la réalité, différentes manières existaient dont celle d'écrire une lettre pour leurs proches. Et parce qu'eux-mêmes n'arrivaient pas à se dire qu'ils partaient vraiment à Verdun, ils écrivaient simplement que tout allait bien pour eux, et qu'ils partaient protéger leur famille dès le lendemain.
Ils priaient intérieurement pour que ce soit effectuer le verbe "protéger" qui définirait leurs futures actions et pas celui de "mourir".
Jack et Louis en firent de même, assis ensemble contre un mur de la grange réquisitionnée par les militaires pour la nuit. Le jeune homme pris sa plume pour écrire à sa famille qui lui manquait tant. Il sortis la photo en noir et blanc où son foyer était entièrement représenté, figé dans le temps lorsque tout allait encore bien. Et parce que Louis était toujours aussi doux et attentionné, il sourit en revoyant les visages de ceux qu'il aime tant. Il ravala alors ses larmes et le bonheur d'avoir revu leurs bouilles lui suffit pour laisser la fatalité derrière lui.
"Maman, c'est ton fils.
J'espère que tu te portes bien et que mes affreux cadets ne font pas trop de bêtises. Je tenais à ce que tu leur dises bien que leur grand frère pense à eux, chaque jour. Comment va le vélo de Pierre ? J'espère qu'il a réussi à le réparer. Jean et Luc arrivent-ils mieux à écrire "sculpture" ou écrivent-ils encore "sulcptur" ? Et Marie, comment se porte ses peluches ? Est-ce que sa petite coccinelle Louise a réussi à s'envoler pour rejoindre Jeanne, son joli oiseau tout gris ? Toi ma chère mère que j'aime tant, est-ce que tu as réussi à faire labourer le champ à Paddock, notre vieux cheval ?
Je pars sur le front de mon côté. Jack reste avec moi, il vous passe le bonjour d'ailleurs. Je vous protégerais.
Vous me manquez, je vous aime. Ne m'oubliez pas. Je ne vous oublierez jamais.
Louis."
Le jeune homme leva sa plume, relisant doucement ses lignes avant de laisser retomber son écriteaux dans le pot d'encre emprunté. Un joli sourire, bien qu'exténué, teintait ses traits et rehaussait ses yeux noisettes.
Jack lui donna un coup de coude affectueux en le voyant du coin de l'œil.
- "Fini ? demanda-t-il tout sourire en agitant sa propre lettre terminée.
- Fini, confirma Louis d'un signe de tête en accord."
Ils partirent alors ensemble pour la poster, mains dans les poches tout en discutant de tout et de rien. Les deux amis de toujours finissaient par raconter souvent la même chose ; les souvenirs de la campagne, ce qu'ils avaient fais durant les quatre mois précédents, même s'ils s'étaient vus et déjà tout dis. Louis se disait qu'ils ressemblaient à des petits vieux pour se répéter et ça le faisait rire. Ça lui rappelait aussi le nombre de fois où ils l'avaient déjà fait lors du service militaire.
Mais que pouvaient-ils raconter d'autres pour s'extirper de la guerre qui prenait tant de place ? Il fallait revenir avant qu'elle ne commence pour la fuir, à défaut d'en voir le bout.
Jack était un jeune homme du même âge que Louis. Il avait des cheveux châtains en bataille qui allaient avec ces yeux bruns et verts, et ses taches de rousseurs. Le jeune homme était peut-être un peu plus petit que son ami d'enfance mais il avait ce petit quelque chose qui le rendait captivant. Peut-être bien que c'était son sourire à toute épreuve et sa positivité qui le rendait si rayonnant. Le fait restait que Louis ne pouvait rêver meilleur ami que lui, et que d'ailleurs pas mal de filles dans leur village leur tournaient autour pour Jack.
Ça faisait toujours rire Louis qui connaissait le manque d'intérêt de son ami pour l'amour. Ce qu'aimait Jack plus que tout était la photographie et il rêvait un jour de devenir photographe pour les journaux qu'il lisait chaque matin.
Ça aussi ça faisait rire Louis, mais de manière tout à fait attendri et captivé. Jack avait toujours su ce qu'il voulait et ne se décourageait jamais pour atteindre ses objectifs. Il était prêt à suer corps et âme pour réussir et Louis l'admirait pour ça. Lui s'était résigné depuis bien longtemps à prendre la succession de son père à la cordonnerie. Mais là encore, Jack lui avait assuré tout sourire un beau matin que si c'était le cas, alors il viendrait lui-même pour en prendre des photos. Avec sa cordonnerie dans le journal, Louis gagnerait peut-être assez de renommée pour vivre paisiblement sa vie sans avoir à se soucier d'un manque de client.
C'était en tout cas ce à quoi avait abouti la réflexion de son meilleur ami.
Mais toute cette même réflexion d'un futur paraissait bien loin maintenant. Est-ce qu'ils auraient même un futur ? Louis et Jack s'efforçaient comme chacun autour d'eux de ne pas y penser. Ils glissèrent leurs lettres dans la petite boîte en bois prévu à cet effet avant de regagner leur chambre de misère.
Cette soirée là fut bien maussade. Toutes les recrues s'esseyaient au sommeil pour être en forme le lendemain. Mais bien peu d'entre eux trouvèrent les bras de Morphée. C'était comme si même Morphée s'en était allé, fuyant la guerre alors qu'eux y étaient poussés sans choix.
Le réveil du lendemain fût angoissant, et c'était peu de le dire. On les fit se lever, s'habiller, manger puis sortir prêt à partir le tout au pas de course. A peine une heure après avoir quitté leurs lits de misères, voilà qu'ils étaient tous dehors au garde à vous sous la pluie qui tombait.
Les gouttes d'eau glacées chutaient du ciel les unes après les autres dans un rythme en canon. Et alors que les prochains à partir pour la guerre montaient finalement tour à tour dans des véhicules militaires par dizaines, Louis se demanda s'il ne voyait pas pour la dernière fois des habitations humaines. Mais il ne pleura pas à la pensée, il laissa se luxe à d'autres. Les larmes se confondaient alors avec les gouttes d'eau tombantes de la voûte céleste.
Comme si le ciel lui-même pleurait pour eux.
Louis se serra plus fort encore contre Jack. Son lourd fusil accroché à son dos lui rentrait dans les côtes à chaque secousses du camion militaire. Sans parler des autres soldats qui étaient collés les uns aux autres et contre lui-même en essayant de ne pas tomber par dessus la marche qui servait à délimiter le derrière du véhicule.
Leurs commandants les avaient prévenus ; ils partaient pour plusieurs heures en voiture afin de remonter le plus vite possible les terres. Il leur fallait arriver sans tarder à Verdun où les combats faisaient rage et où les renforts seraient peut-être enfin synonyme de repos pour ceux qui combattaient depuis des jours sans interruptions. S'ils lisaient entre les lignes, la classe 1916 avaient sur leurs épaules le sort de leurs aînés et même de l'issue de cette guerre entière. Verdun était après tout le rempart de la capitale ; si elle tombait, la France entière la suivait.
La pression était démesurée, terrifiante. La pluie qui tombait toujours à grosses gouttes dehors la rendait désespérante. Et l'inconfort du véhicule qui les balotait dans tous les sens lui donnait un air oppressant. Louis décida de fermer les yeux, préférant s'extirper de la réalité quelques instants en s'imaginant ailleurs.
Dans une vaste étendue d'herbes fraîche, au printemps. Là où le soleil illuminerait le ciel bleu azur et se refléterait dans l'eau turquoise des rivières de sa campagne. Là où le chant des oiseaux lui parviendrait doucement et où la vie serait maître de l'endroit. Sa mère, son père, Pierre, Jean et Luc sans oublier Marie seraient là, à ses côtés. Allongés dans la verdure, ils observeraient tous ensemble les nuages et leurs formes parfois étranges mais familières. Ils parleraient ensemble pour se raconter ce qu'ils pensaient de tels ou tels nuages, et ce qu'ils pouvaient représenter. Jean et Luc penseraient sûrement à la même forme, ils marchaient bel et bien comme les jumeaux qu'ils étaient. Et connaissant Marie, elle préférait sûrement jouer avec les fleurs dans la prairie que commenter les cumulus. Pierre partirait l'aider à en cueillir les plus belles pour en faire des bouquets. Ses parents regarderaient la scène de loin avec un petit sourire charmé par leurs enfants que Louis adorait tant voir sur leurs visages.
L'amour régnerait en seule loi absolue et même Luc qui les détestait respecterait cette loi sans l'ombre d'un doute.
Louis sourit. Heureusement que l'humain avait cette capacité innée qu'était l'esprit et l'imagination. A elles d'eux, elles permettaient aux pensées tourmentés et aux corps maltraités de s'évader. C'était presque un miracle lorsque la réalité était telle qu'il n'y avait plus que l'échappatoire de l'imaginaire et de la visualisation pour y survivre.
D'un coup d'oeil, Louis remarqua que Jack était parti à faire la même chose ; ses yeux fermés et sa mine détendue sous son casque bleu l'indiquant sans mal. Le jeune adulte fût heureux de le constater et se permit d'y retourner à son tour pour y retrouver le soulagement qui lui manquait.
Le trajet en camion dura presque deux jours. Ils ne s'arrêtèrent que peu de fois, simplement pour se remplir encore plus de nouveaux soldats d'autres régions. Le voyage devenait de plus en plus désagréable dans ce véhicule de fortune où chacun pouvait énumérer une liste indéfinissable d'endroits où la douleur avait pris place.
Ce fut donc presque avec le sourire qu'ils quittèrent les engins pour finir à pied le voyage. Ils n'étaient plus très loin des lignes de fronts ; ça s'entendait. Le chant des oiseaux était décidément bien loin, remplacé par les fracas incessants des obus et l'écho des mitraillettes. Les cris ne leur parvenaient pas encore aux oreilles, l'énième assaut en cours durant depuis trop longtemps pour que les combattants aient encore la force de sortir le moindre son. Voilà ce que leur avait dis le général venu les chercher à cinq kilomètres à peine du front.
Louis avait serré plus fort la sangle de son fusil qui pendait dans son dos. Son casque le protégeait à peine de la pluie qui battait toujours plus fort et ses vêtements en étaient trempés depuis longtemps déjà. L'eau coulait le long de son visage à son aise et le jeune homme avait arrêté de chercher à s'essuyer. Il essayait de suivre le rythme de marche imposé par les meneurs de la file double qu'ils formaient. Cette sorte de queue que les soldats formaient sous des torrents de pluies qui brouillaient le son et les glaçaient dans leurs uniformes collants. Mais le pire devait bien rester cette gadoue visqueuse que formait le sol. La terre creusée par les besoins des combats non loin de là était devenue un piège gluant où ils s'enfonçaient jusqu'aux genoux par endroit.
Chaque pas demandait un effort colossal pour avancer parmi cette boue et cette pluie. Le vent devenait douloureux sur leurs corps tremblants de froid alors que le ciel toujours plus gris semblait s'effondrer toujours plus bas. Le bruits des combats avaient cessé ; il ne restait plus que l'écho de leurs halètements lourds du à leur marche périlleuse. Les jeunes soldats étaient chargés et rien que devoir suivre la cadence bien trop rapide qu'on leur imposait les épuisaient.
Louis fini par se servir de ses mains pour se redresser les fois où il glissait dans la gadoue. Son uniforme entier en était recouvert, comme ceux de ses camarades. Le bleu de leur costume avait viré au marron et au noir, imbibés de pluie qui contractaient leurs pauvres muscles déjà tendus par l'appréhension.
Si la gadoue les gênait déjà autant rien que pour suivre le rythme, alors qu'est-ce que cela pourrait donner lors des assauts ? Ces moments où ils sortiront des tranchées pour monter aux combats, comment feront-ils ? Ils préféraient ne pas y penser pour l'instant. C'était déjà assez compliqué comme ça.
Ce fut dans ce long couloir boueux creusés dans la terre que la classe 1916 rejoignit finalement les lignes arrières. Ils y étaient, le front de Verdun était juste devant eux.
La pluie s'arrêta de tomber durant les derniers mètres qui les séparaient d'un rassemblement de hauts gradés. Le ciel resta couvert mais devint immédiatement plus lumineux sans les grosses gouttes qui brouillaient autant la paysage que le son. Plusieurs consignes criées les firent se ranger par bataillon au garde à vous.
Louis et Jack étaient toujours collés ensemble, s'échangeant parfois un regard protecteur pour vérifier l'état de l'autre. Et comme ils avaient enfin mérité ce qui ressemblait à une petite pause, ils se sourirent doucement. Puis leur attention se focalisa de nouveau sur leurs supérieurs.
La pluie qui avait arrêté de tomber et le repos qui leur avait été donné avait été pris par les nouveaux soldats comme annonciateur de bonnes nouvelles. Ils avaient également put comprendre que les combats avaient cessés au front puisque plus un bruit d'obus ou de mitraillettes ne se faisaient entendre.
Pourtant, ce n'était pas l'heure au soulagement et encore moins au semblant de joie.
- "Vous êtes venus ici pour crever, avait résonné la voix dure d'un commandant."
Louis perdit son sourire et Jack ne put s'en empêcher non plus. Ils avaient oubliés le temps d'un instant ; Verdun était synonyme de l'enfer sur Terre.
Ils étaient ici pour crever.
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