Chapitre 3 - Mac

La première chose que je fais en arrivant à Toulouse, c'est d'aller à la campagne Haute-Garonne, là où j'y ai une maison qui me sert de pied-à-terre. Un ancrage dont j'avais besoin hors de vue de tous pour mes déplacements. Personne ne connaît cette adresse, à part ceux qui y vivent. Une demeure assez reculée et sécurisée. C'est si paisible qu'on ne peut se douter qu'un tueur à gage reconnu, tel que moi, y a élu domicile et y séjourne.

Je franchis le portail et parcourt un sentier menant jusqu'à la bâtisse. Le périmètre n'est ni grand ou petit, juste assez pour mes locataires afin qu'ils y vivent aisément. Des gens que j'ai sauvés d'une mort certaine.

Je ne laisse aucun témoin derrière moi, mais eux, ils sont sous ma protection. Ils me doivent tout, et ils le savent très bien. Jamais ils ne me trahiront. Ils savent que je les descendrai dans ce cas, sans aucun état d'âme.

Lorsque je passe la porte d'entrée, Angelika m'accueille d'un doux sourire. Je la prends dans mes bras. Elle est la seule avec qui j'autorise de telles effusions. Elle m'a élevé depuis que je suis gamin. A la mort de mes parents, elle a pris la relève. La concernant, c'est différent. C'est moi qui lui dois la vie. Elle m'a dépêtré de situations assez critiques plus d'une fois. Et quand elle a été la cible d'un dingue qui a voulu l'éliminer, je l'ai prise sous mon aile. Quant à l'autre, il est six pieds sous terre depuis belle lurette. Angelika est ma famille. Et on ne touche pas à la famille !

—Comme je suis heureuse de te revoir, mon petit ! me dit-elle de sa voix rocailleuse due à la vieillesse.

Angelika n'est plus toute jeune, mais est encore très en forme. Je souris et secoue la tête tandis qu'elle me caresse la joue.

Petit... petit... je la dépasse quand même de trois bonnes têtes !

—Tu vas bien ? lui demandé-je.

—Comme tu peux le constater !

Elle se recule et tourne sur elle-même, puis rit. A mon tour, je m'esclaffe.

Elle ne me demande pas si je suis là pour le travail ou le plaisir. Elle sait ce qu'il en est et ne se mêle presque jamais de mes affaires.

Je dis bien presque, car parfois, elle me fait une petite réflexion, ne pouvant s'en empêcher. Elle agit avec moi comme si elle était ma mère. Dans un sens, c'est un peu le cas. A la disparition de sa fille et de son beau-fils, elle a pris leurs rôles, m'inculquant les valeurs de la vie. Elle aurait préféré que je ne prenne pas le même chemin que mon père, également tueur à gage pour la bratva.

—Mac !

Je me tourne vers Lise et Lissana, des jumelles que j'ai sauvées il y a trois ans. Sans moi, elles auraient été vendues au marché noir et seraient devenue des esclaves sexuelles. En démantelant le réseau – en les exterminant tous – je les ai prise avec moi. Changement d'identité, nouvelle vie confortable, elles n'ont à se tracasser de rien, hormis bien maintenir cette maison. C'était le deal pour y vivre. Elles travaillent toutes les deux à la boulangerie du coin pour gagner un peu d'argent. Ça semble leur plaire et j'en suis heureux pour elles. Elles ont pris leur vie en main et maintiennent cette maison propre, rangée et bien entretenue, comme c'était convenu.

Le jardinier s'occupe de l'extérieur et a un cottage sur la propriété. Il entretient une relation qui a l'air sérieuse avec Angelika. J'ai bien sûr enquêté pour m'assurer qu'il était clean. Personne ne gravite autour de ma mère de substitution sans que je m'assure qu'elle ne risque rien. Je l'ai fait une fois, et ça a failli lui coûter la vie. Plus jamais ! Paolo, à lui aussi, je lui ai sauvé les miches l'année dernière. Parfois, nous faisons des erreurs que l'on regrette, mais qui peut être fatale. Je lui ai permis de se racheter une bonne conduite, et jusqu'à ce jour, ça semble bien fonctionner. Il ne fait pas un pas de travers et respecte Angelika. Il a l'air d'ailleurs fou amoureux de cette dernière et elle lui rend bien sa tendresse. Elle a droit au bonheur, auquel elle a été tant privée pendant des années.

—Tu veux manger quelque chose ? me demande Angelika.

—Pas pour l'instant. J'ai quelques coups de fil à passer. Je te laisse nous concocter un bon repas pour ce soir ?

—Avec plaisir.

—Nous, on s'occupe de ta chambre !

—Comme on ne savait pas que tu venais, les draps ne sont pas changés. On le fait immédiatement !

—Merci, les filles.

Je les laisse et part à l'étage, direction mon bureau.

Pas le temps de chômer, j'ai deux missions sur les bras. Je suis de retour en France pour ça.

Premièrement, aller voir Veronika afin d'obtenir plus d'informations sur ce qui s'est passé.

Deuxièmement, enquêter sur Philippe Groisse avant de me concentrer sur les frères Baroski.

Troisièmement, mener des investigations sur les hommes qui étaient chargé de la sécurité de Veronika. Lou devrait bientôt me faxer ce dont j'ai besoin afin que je me penche sur leur cas.

Six hommes. Dont cinq dans la nature. Le dernier ayant eu déjà affaire au syndicat.

J'ai du pain sur la planche !

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Hello,

J'espère que vous allez bien. Voici la suite de cette histoire, bonne lecture à tous ♥

Sana


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