Bonjour, je m'appelle Lucy et...

Lucy est une petite fille simple, calme, réservée, ordinaire, qui ne se remarque pas derrière les trente élèves de sa classe. Lucy sait parler.Sa voix est même très agréable à entendre, pourtant d'une certaine façon, elle est muette, entravée par un bâillon de honte et de peur. Lucy est seule même avec des gens, triste même en riant et toute petite même en grandissant.

Elle se rappelle parfaitement le mardi matin, gris et pluvieux, où son calvaire avait commencé : elle allait à l,école comme d'habitude, fatiguée, se remémorant la chaleur de sa couette et le moelleux de son matelas. Elle avait mis sa robe bleue, celle que sa mère lui avait acheté la veille. Devant la grille un des garçon de sa classe lui avait lancé :

-Tu t'habille avec un torchon maintenant !

Il avait attrapé le sac qui était su son dos et l'avait je jeté dans la boue et lorsqu'elle s'était penchée pour le ramasser, il l'avait poussé dans la flaque.La sonnerie avait retentis et le jeune garçon avait courus à son cours, laissant Lucy seule. Elle s'était levée lentement et avait regardé sa robe maculée de boue. Elle avait récupérer son sac et était allée en classe.

Depuis chaque matin tantôt il lui volait son gouter, tantôt il l'insultait et la jetait par terre avant de partir en courant, peu à peu, la plupart de la classe s'était joint à ce petit « jeu »,qui semblait fort divertissant étant donné la fréquence des parties.

C'est ainsi qu'elle revint chez elle ce soir-là triste et épuisée. Elle connaissait d'avance le dénouement de l'histoire, ce qui finirait bien par arriver... elle rentra directement dans sa chambre au lieu d'aller gouter. D'un pas trainant elle se positionna devant le miroir et commença à sangloter puis à pleurer, de plus en plus abondamment.Elle implosait d'humiliation et en colère. Posant la tête contre le mur, elle se mis à donner à donner des coups de poings au miroir face à elle. Elle hurlait : Pourquoi donc suis-je née ? Ses voisins du dessus la prendrait sûrement pour une folle. Son geste était dur et sûr de lui, ce qui fit que le miroir se brisa en moins d'une minute. Son poing devint rouge et poisseux, mais elle ne perdit pas son sang froid. Elle ramassa un morceau de miroir puis elle se coucha sur son lit elle ferma les yeux.

Elle repensa à un poème qu'ils avaient étudiées en classe l'année précédente :

Les hommes

Les hommes

dit l'homme

Il vont fort et moi avec

Et pourtant tellement faiblards les hommes

Voyez celui-là

il ouvre une fenêtre

il se penche

il referme la fenêtre

il voulait se jeter

il ne se jette pas

Et cet autre

Qui referme une malle

Il y a quelque chose dans cette malle

ou plutôt quelqu'un qui était vivant

et celui-la qui traverse une rue une femme a son bras

regardez le

regardez la

voyez cette voiture vite

l'accidenta eu lieu les cris sont pousses la voiture passait

la femme vole un instant et retombe

saignante ouverte déshabillé casse

regardez l'homme

il est figé

indifférent il est

il n'en croit pas ses yeux

il s'est enfui

réfugié

quelque seconde d'indifférence totale

quelques secondes de vacances avant la réalisation de stock de malheur

puis revenant a lui il revient a elle

et il crie il pleure hurle après le docteur et supplie le seigneur

et berce sa douleur

sa compagne baigne dans son sang

et il se dit-elle que vais je devenir maintenant

mais sa douleur le berce a son tour et lui dit

ne me fait pas plus forte que je suis

et elle ajoute tout doucement

entre nous, l'aimais tu tellement?


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