Chapitre
Reaper, Geno, Goth. Tout s'était enchainé si rapidement que la lenteur excessive avec laquelle le protagoniste s'en souvenait était fort risible. Il tendit avec une faiblesse extrême le bras pour caresser d'une main timide l'illusion toujours aussi utopique de cette noire toge dont les bords partaient encore en une fumée délicate dont la poussière fit tousser le tentaculaire. Il se rappelait une fois n'était pas coutume de l'odeur âcre de ces fleurs opalescentes maculées de ce fer rougeâtre qui salissait la blancheur des immaculées. Son dernier voyage, il l'avait fait pour lui, dans l'unique but de le voir ; il avait donc été naturel de respecter son choix, cette drôle de loi du silence. Enfin, seulement dans un premier temps puisque, ravagé de le voir s'éteindre à petit feu, le corrompu n'avait eu d'autres choix que de revenir sur sa parole pour dissoudre sa promesse. Comme cette simple quémande à l'inquisiteur lui avait coûté. Pourtant, pour sa Mort, il était passé au-delà de ses propres sentiments et avait amené le demi-mort chez lui.
Ô comme il aurait voulu, s'il l'avait pu, respecter le choix de la Mort de partir dignement. Mais, soyons réaliste, il n'existe aucune « dignité » à se laisser dépérir. La mort, dans son plus simple appareil, n'avait pour elle aucune beauté attrayante. S'époumoner au caprice d'une fièvre dont l'amusement n'est qu'hospitalier, souffrir de la luxure d'une lame valsant sensuellement au supplice d'une main malade, jouir des railleries satisfaisantes dont l'orgasme fait chuter le bonheur. Les mots simples ne sauraient décrire l'ivresse du son qui se parfume d'une âme s'éteignant, ce baiser invisible entre un passé comestible et la nostalgie d'une insouciance telle la récolte d'un temps trop tôt semé. Il n'y a rien d'émouvant ni d'enthousiaste à la constatation trop fugace d'une main dans la poussière. À quoi bon la bienveillance des anges soufflés par l'orage de rêves militant pour leurs existences ? À quoi bon l'espoir d'un bonheur qui attend au vu d'un monument à l'horreur des vivants ?
Nightmare le savait déjà. Il avait vécu le remord tel un fantôme qui flâne, il avait expérimenté les envies qui se fanaient à la routine. Ce dessin sur sa mémoire faisait encore éprouver mille vents dans les voiles de ses dents humides de ses perles salines qui jonchaient souvent ses joues creusées. Cette infirmité de son âme qui l'empêchait de voir au-delà de cette vie vidée de toutes ses couleurs. Sa vie, c'était un peu tout ça, mais surtout, c'était cette petite Mort apprivoisée dont la fanfare de ses fous rires lui arrachèrent encore quelques pièces dans ce mausolée à souvenirs dans l'espoir de le voir revenir. Alors, encore une fois, il tut les pulsations de son âme corrompue pour accompagner ces derniers instants de grâce. Pourtant, à défaut de n'avoir pu le sauver lui-même de sa mauvaise fortune, il avait encore supplié à cet ennemi de son âme de « soigner » l'être tant aimé. Quelle ne fut pas la crise quand cet ignoble personnage se rit de la mort, une fois nouvelle.
Il n'en avait pas fallu plus pour que ces seringas opalescentes finissent d'achever l'agonie de cette mort injuste. Mais le maître des sentiments négatifs le refusait ! Il ne pouvait se résoudre à la fatalité de la mort de l'être aimé bien que la juvénile Mort tentait à chaque instant de le sevrer de cette mélancolique dépression qu'était la sienne. Combien de temps, combien de nuits devrait-il encore passer loin de lui ? Reaper était mort et son âme corrompue l'avait rejoint. Il était mort avec lui. Il avait mal de l'aimer comme lui avait pu l'aimer ce demi-mort des années durant avant d'y laisser ses ailes ébènes. Il n'était plus, cependant son esprit demeurait à ses tourments. Pourquoi Geno... Il aurait pu en vouloir à cet infâme voleur, ce déchaîneur d'une passion mortuaire, mais il n'en avait plus la force. Il était vide de rien, ni ne pouvait se battre ou même affronter la présence des autres qu'il écrasait de son aura amplifiée par sa profonde dépression. Seul Goth et l'optique de revoir son aimé le maintenait à la surface de cet océan corrompu.
Quelle horrible coupable que la dépression qui infligeait plus de coupures sur son âme et de marques pour marbrer son corps au-delà de ce que la raison pense raisonnable. Si seulement la dépression avait pu arrêter de saler sans arrêt toutes ces plaies que le temps ne savait refermer. Mais cette mégère charmeuse avait plus d'un tour dans son sac et elle se fichait bien de la pression oppressant la cage thoracique de l' âme tourmentée par ses maux. Qu'importe les soins des proches de sa victime, cette amante discrète venait toujours plus suavement susurrer aux conduits auditifs de sa proie ces horribles vérités qu'étaient les remords du tentaculaire de n'avoir pu éviter la mort de la Mort dont le sourire cynique se rappelait encore à ses souvenirs corrompus par la tristesse. Toutes ces photos à peine voilées de poussières, tous ces souvenirs déformés par cette perfide amie inculquait à cette pomme noire une souffrance sans nulle autre pareille. Nightmare n'en pouvait plus mais il ne pouvait se défaire de cette relation toxique.
« Peux-tu me voir ? Peux-tu me voir Reaper ? Tu me manques tant... »
Telles étaient les pensées qui le prenaient nuit et jour, entiché de cette même solitude. Goth l'avait laissé enfin dormir dans un des t-shirts de Reaper pour l'apaiser, vêtement qui portait encore l'essence de son odeur, cette douce fragrance métallisée de safran et de poussière. Il avait tant pleuré de son absence mais il trouvera le moyen de le ramener. Il l'avait su dans sa mélancolie. Horror. Dust. Killer. Chaque membre de la « famille » du corrompu avait tenté en vain de ranimer le semblant de vie dans l'âme de leur prince négatif ; mais, à force d'échecs, les Bad Gays avaient ainsi chacun leur tour déserté de leur présence l'imposante froideur du manoir esseulé. Si cette fuite n'avait été comptée qu'en jours pour commencer, leur départ définitif n'en avait été que guère retardé vis-à-vis de l'oppressante aura du château. « Partez, mais ne comptez jamais repasser entier le pas de cette porte » avait été la seule menace qu'avait proféré Goth quant à la désertion de cette pseudo famille.
A compter de ce jour, celui qui avait son géniteur en horreur avait été seul pour remplir les tâches quotidiennes qui s'imposaient à sa vie de faucheur tout en prenant en charge son poulpe adoptif sous les railleries des perfides créateurs qui se jouaient de cette situation qu'eux seuls avaient engendrés. Cent années, un siècle entier était passé depuis la mort de Reaper. Un siècle interminable à se noyer dans la recherche d'un moyen de ramener la Mort à la vie. Ironique, n'est-il pas ? Cent ans d'infortune avant de tomber sur un manuscrit pas encore lu, abandonné par Goth, manuscrit recelant peut-être d'un sortilège pour contrer la mauvaise fortune, un moyen de contrer peut-être ce qui ressemblait à une fatalité incomplète. « A toi qui cherche à faire revenir l'âme de ton proche disparu par un lien qui l'a conduit à la mort, je ne te laisserai qu'une question : n'y-a-t-il pas en un lieu défendu la présence résiduelle de chaque être peuplant le Multivers ? À toi de jouer maintenant. »
Une fois ces quelques lignes en sa connaissance, Nightmare en fut persuadé, non c'était encor plus fort que cela. Il savait que ces mots lui étaient destinés, à lui et à personne d'autre. Lui seul était en mesure de lire au travers de cette énigme pour en extraire la solution qui lui ramènerait l'être tant adoré parti trop tôt. Lui qui aurait de toute sa volonté propre troqué son âme fruitée et corrompue pour ramener Reaper dont il s'était épris des temps passés. Bien qu'il se soit questionné un temps sur la provenance de ce divin écris, il ne remit pas un instant en jeu la providence et chercha dès l'ors quel pourrait être ce « lieu défendu » dont parlait la petite note. A force des semaines à travailler dans cette direction en vain, Nightmare essaya tant bien que mal de comprendre la suite de l'énigme quand il eut l'idée originale de demander de l'aide.
Ce fut dans l'optique donc de retrouver « la présence résiduelle » de la Mort à la bienveillance cynique que le goudronné fit appel à la grand-mère tricoteuse. Mais cette demande impliquait au poulpe de devoir se rendre à nouveau dan
s une pièce désertée depuis le siècle dernier. En effet, Nightmare ne pouvait guère recevoir le destructeur en pyjama sale dans son lit. Il lui fallut ainsi toute la volonté du monde pour braver la barrière duveteuse de sa couche, se vêtir convenablement avant d'avancer à pas lents jusqu'à son bureau, pièce dans laquelle la Mort avait trépassé. Il avait fallu un long moment avant que le prince des sentiments négatifs ne lève une main agitée de tremblements devant lui pour l'apposer ensuite sur la froide poignée de porte de la ténébreuse pièce. De longues minutes il lui fallut encore avant d'actionner ladite poignée qui ouvrit d'une mélancolique mélodie grinçante la porte du lieu maudit par toute cette poussière. Un frisson désagréable parcourut l'entièreté du squelette aux tentacules.
Le maître des lieux avança des quelques pas qui l'éloignaient de la scène du crime si perfide que sa poussière emplissait à grande vitesse les poumons de magie du survivant. Son regard divagua vers le précieux bois brun de chêne sculpté et gravé en un authentique bureau de sage. Il y voyait encore étalée la montagne inachevée de papiers qu'il prenait tant soin d'achever avant la veille auparavant. Il se remémorait des nombreuses nuits blanches, tasse de café à l'appui, où il veillait à ce que chaque dossier soit bouclé avant que le soleil traitre ne se rit de sa lenteur, toujours aussi bien installé dans le moelleux du cuir de l'imposant fauteuil qui avait, au fil des siècles, prit l'empreinte particulière de son dos tentaculaire. Nightmare se tourna légèrement n'osant fixer le tapis persan encore humide de ses larmes et des poussière de la Mort afin de poser son unique pupille turquoise sur la petite seringa blanche éternelle qui trônait sur les polies briques défraichies. Comme cela lui semblait surréaliste de revenir en ces lieux, se rapprochant des souvenirs d'une mort injuste dans l'unique but de ramener le trépassé.
Fort heureusement, il n'eut point à répondre à ces macabres pensées bien longtemps puisque Error ne mit que quelques courts instants avant d'effectuer une téléportation dans l'enceinte même du château, remontant avec facilité jusqu'au lieu de rendez-vous où il trouva son ami poulpe en discussion avec ses tristes pensées. Cependant, le destructeur avait, grâce à un mignon petit chaton blanc aux extrémités aussi noire que la petite tâche maculant sa joue, acquis ce qui pourrait se rapprocher de près ou de loin à un semblant de patience. Avec cette même flegme qui le caractérisait, il avait écouté chacun des dires du petit prince négatifs avant de se crisper, signe indéfectible qu'il avait connaissance du lieu défendu cité dans la note manuscrite. Malgré la volonté non remise en cause d'aider son plus vieil ami, le bug n'aimait guère que l'existence d'un tel lieu soit connue d'autre que de lui ainsi que des créateurs. Mais, devant l'attente de Nightmare, il n'eut d'autres choix que de prendre la parole.
Error : Le lieu dont il est question dans cette note à l'auteur inconnu est la Matrice. Pour faire simple, il s'agit d'une immense réserve de codes sources. Vois ça comme une gigantesque bibliothèque où chaque élément du Multivers, où chaque individu serait référencé sous la forme d'une interminable série de code binaire. En d'autres termes, oui, même les codes des personnes décédées y sont toujours stockés. Mais ce ne sont que des codes et non de vraies personnes. Il faut que tu comprennes que Reaper n'est pas plus vivant dans ces codes qui ne l'est dans cette fleur que tu as conservée. Il-est-mort. Reaper est mort. Et non, je ne peux pas ramener un mort à la vie en bidouillant les codes de la Matrice. C'est impossible et contre-nature Night. Même et je dis bien même si je le pouvais, je ne le ferais pas car ce n'est pas le Reaper que tu as aimé que je ramènerai mais une pâle copie toute buguée. Tu dois abandonner cette idée.
Nightmare : Je suis peut-être endeuillé de la perte de ces cent ans Error !Sans, mais je ne suis pas sot. N'oublie pas que tu parles au maître des cauchemars, au gardien des sentiments négatifs. Je ne suis pas un vulgaire Sans à qui tu peux te permettre de faire une petite et suffisante leçon de vie. Tu as beau être le destructeur, je n'en reste pas moins l'un des gardiens de cette sphère, au travers de mon rôle dans l'équilibre que je perpétue avec Dream concernant les sentiments. Je t'interdis de renoncer à tenter « l'impossible » à ramener un innocent à la vie quand tu passes la tienne à t'adonner à un idylle utopique avec l'idiot qui te sert d'âme sœur. Tu n'as aucune espèce d'idée de l'intensité de la douleur qui a été la mienne durant ces cent années à l'imaginer loin de moi, à tenter de faire revivre mon amour. Horror, Dust, Killer, Dream et toi. Vous avez tous déserté ma souffrance pour vous exiler loin de ce que j'endurais chaque seconde de chaque minutes loin de Reaper. Et même si je ne peux vous en vouloir, je vais te demander de ne pas avoir l'audace de laisser entendre que tu sais ce que je traverse car seul Goth a été présent pour moi. Lui seul a chaque jour pris de son temps ô combien compté pour s'assurer de ma santé autant physique que mentale. Alors je t'interdis Error de me refuser la seule et unique chance que j'ai réussi à obtenir après un siècle entier de recherches !
Ne pouvant contrer cet imparable argumentaire, le destructeur baissa simplement le crâne. Il savait sans avoir besoin de lui confesser que ses regrets étaient inutiles. Il avait abandonné son petit prince négatif, et n'avaient jusqu'à l'ors eut aucun remords à le faire. Ça s'était fait naturellement. C'était comme si tout avait déjà été écrit au préalable et que la place au doute n'avait pu se faire tant leur attractivité avec Ink avait été évidente depuis ces fameux événements qui les avaient tant rapprochés quand le petit peinte avait été malade à faire de ne pas faire attention à lui, préférant sans aucun doute privilégier le bien-être de tout le Multivers. Comment avait-il pu en arriver là ? Pour comprendre la situation présente, il valait mieux revenir des années en arrière, quand Ink s'était vu tombé malade.
Il avait eu chaud, si chaud que son corps entier l'avait brulé et qu'il s'était laissé consumé par ce feu ardent. Il avait dû faire face seul à un véritable brasier qui ravageait et incendiait chacun de ses os. De la sueur perlant sur son front il n'avait guère eut le temps de s'en inquiéter puisque son contraire avait cru bon de s'adonner à son passe-temps favori qui pourrissait sa vie : détruire ses si précieux AU. Même si, contrairement à ce que la majorité des individus pouvaient penser, il n'était pas le créateur de toutes ces différentes versions dérivant du Undertale classique ; non, il en était plutôt l'unique protecteur. C'était ce titre oublié du destructeur lui-même qui régissait sa vie quotidienne. Pourtant, Ink tenait à cette maigre différence qui pourtant changeait la donne, faisant de lui un simple spectateur dans l'incapacité d'interférer dans le déroulement des différentes run des univers alternatifs. Ô comme il aurait aimé que son contraire se rappelle le sens de son rôle.
Il n'y pouvait rien pour les évènements de DreamTale ; il savait ce qu'avait enduré Night ; les brimades, les coups, les insultes toutes plus méprisantes les unes que les autres, son refus catégorique d'en référer à son jeune cadet pour préserver son idéologie candide du monde. Tout ce qui avait mené à sa corruption, la douleur de la solitude qui faisait si bien écho à la sienne. Oui, il avait tout vu. Il savait dans les moindres détails la vie du corrompu ; son inclinaison envers un être aux portes de la mort qu'une maladie destructrice avait rappelée trop tôt ; laissant ainsi un fils et d'autres âmes inconsolables. Cette déchirure qui avait étreint l'incarnation des mauvais sentiments lorsque le squelette qui l'avait fait se ranimer à la vie s'était éteint dans ses bras. La douleur indéfectible qui avait rapproché puis mieux déchirer la Mort et le gardien déchu.
La violence et le sadisme de UnderFell, la brutalité et la cruauté dont faisait preuve chaque habitant, la maltraitance dont était victime Red. Tout, il savait tout sur tout et ce, depuis le commencement. La fatigue qu'avait éprouvé FlowerFell !Frisk quand, après chaque mort, son âme s'altérait pour s'affaiblir et s'éteindre, agonisant en chemin malgré la main tendue par FlowerFell !Sans. Ces mêmes blessures qui ne se soigneraient jamais, la rancune que la Frisk partageait avec le peintre. Cette envie de se retourner contre les initiateurs de leurs blessures qui les tuaient à petit feu tout en sachant qu'ils n'en feraient rien ; pas même les admettre. Cet espoir de revenir à un semblant de vie après bien des trépas non mérités. Cette âme brisée par la mort qui ne demanderait qu'à sortir de sa prison aux écrans utopiques, cette promesse d'une âme tourmentée qui ne se sauvera jamais, se condamnant à une attente éternellement éphémère.
Pour sa part, le peintre ne s'illusionnait plus, de sa cage de verre et de cristal il ne sortirait jamais. Il restera à jamais à cette vie happée par ces ténèbres qui broyaient sa cage thoracique. Tant de tourments et de remords infondés. Une trop jeune incarnation de la Mort dite cynique tandis qu'elle haïssait faucher les âmes, accomplissant seulement le rôle qui lui incombait depuis la perte tragique et irrémédiable d'un disparu. Comme le « créateur » la comprenait, cette haine de l'image, du masque que les autres attribuent sans prendre ne serait-ce la peine de prendre soin de du ressenti du désormais masqué. Quelle rancœur commune que de les voir affublés d'un rôle qui les dépassait et les enchaînait d'une perception toute autre du monde. Le peintre pourrait s'il le souhaitait allonger encore la liste des ressemblances avec chaque être qu'il protégeait mais la fièvre qui le gagnait lui tournait et retournait l'esprit. Déjà, il commençait à voir flou tandis que des messages d'erreur affluaient de toute part à UnderSwap. Attrapant rapidement Broomie et se rendant sur place en un rien de temps pour y trouver la mamie grincheuse qui semait le trouble. Et c'était reparti pour un combat inutile une fois de plus, ô joie.
Error : Et voilà le trou du cul arc-en-ciel qui se ramène pour gâcher la fête, tu n'es pas de mon avis la myrtille ? railla-t-il avec un sourire carnassier. Tu n'as pas l'air en forme la tâche, besoin d'un coup de main peut-être ? Ton ami le surexcité en pense quoi ? On devrait...
Cependant, Ink ne lui avait pas laissé le temps de finir son monologue ennuyant que déjà il libérait Blue de la toile turquoise en lui demandant expressément d'évacuer les derniers habitants encore sur place pour qu'il n'y ait pas de gêne pendant le combat, ce que le bleuté accepta rapidement, soulagé qu'un autre se batte à sa place pour un univers dont le peintre était exclu. Il savait protéger des choses qu'il n'avait pas et savait ne jamais avoir, le squelette à la tâche sur sa joue savait se battre pour des biens et des familles qui lui feraient toujours défaut. Comme cela était ironique. C'était perdu dans ses biens sombres pensées qu'il se remit à tousser de l'encre, tandis que Error était bien trop occupé à détruire cet univers pour se rendre compte de l'état de faiblesse du « créateur » qui s'estimait heureux de ces quelques instants de répits.
Rien que l'imaginer profiter de cet instant de faiblesse lui donnait la nausée ou alors serait-ce le trop-plein d'encre qu'il régurgitait qui changeait la donne ? A dire vrai il s'en fichait du moment qu'il pouvait retourner « chez lui » pour inonder de de la fraîcheur du fluide cristallin ses os calcinés par la fièvre. Mais, il lui avait fallu reprendre ses esprits et se concentrer sur la bataille avec la vieille tricoteuse. Il échappa de peu à une ruade de coups de sa part puis à une avalanche de fils filant dans sa direction. Oubliant leur joute verbale, il l'assomma excéder avec le manche de son pinceau puis quitta sans plus de mesure l'univers pour rentrer à la Doodle Sphère. Trébuchant sur les draps de son lit, il se mangea le sol avec délicatesse dans un râlement. Sa vue de nouveau troublée, il avait entendu sans le voir le bruit d'un flacon roulant à sa main, émergeant certainement de sous son pieu. Il essaya de se souvenir de son origine mais avec ses légers problèmes de mémoire gruyère il eut franchement du mal. Il y avait une sorte de hiéroglyphe sur ce qui pourrait s'apparenter à une étiquette. Est-ce que ce ne serait pas un médicament que Sciences lui avait préparé à un moment ? Bon, dans le doute autant l'avaler. Allez Ink, cul sec.
De son côté, le destructeur n'avait que très peu apprécié la disparition de son drapeau gay. Deux jours, deux jours qu'il installait des bugs partout et toujours aucune trace de son Shorty. Non pas qu'il s'était inquiété pour son contraire mais détruire les univers alternatifs était beaucoup moins drôle sans un peu de sport ; et en y réfléchissant bien le coloré était franchement endurant pour sa petite taille. Ils pouvaient même enchaîner plusieurs round avant que la fatigue ne pointe son nez. De plus, Error était amusé de cette alternance de dominance dans leur étrange duo ; avec son petit peintre, il arrivait même à passer outre sa phobie et pouvait presque le toucher sans aucun problème. Il ne se lasserait jamais d'explorer à tâtons chaque parcelle du sublime corps de sa Némésis, redécouvrant à chaque nouveau contact les différentes tonalités et éclats qui pigmentaient et ornaient ses douces pommettes qu'il n'hésitait pas à gonfler, boudeur et d'un air parfaitement enfantin, lorsqu'il pensait à juste titre que le squelette aux os ébènes se jouait de son corps. Ah comme il se délectait de ses doutes lorsqu'il le prenait de cette façon-
Comprenant enfin son propre sous-entendu accidentel, je crois, les joues du destructeur s'étaient teintées d'une douce couleur citron. Yeah... gloire au lemon ! Rapidement il s'était vu parcouru de bug et à la suite d'un redémarrage, il avait vivement secoué la tête pour reprendre pied avec la réalité afin de sortir de ses chaudes rêveries. Il devait retrouver l'artiste et lui faire passer l'envie de me laisser sans sa petite source de distraction. En un rien de temps, il s'était retrouvé devant la porte de la maisonnée de Ink. Et ainsi, se moquant d'être ou non invité, il avait défoncé l'entrée avec fracas pour commencer sans plus attendre à élancer ses câbles saphir ? Comprenant qu'il faisait chou blanc au rez-de-chaussée, il avait fulminé et fait voler en éclat le mobilier simple de l'artiste. De cette façon il détruisit une télévision à écran plat où les morceaux de verre s'étaient vite répandus au sol aux lattes de ce qui devait être du teck au vu de la superbe résistance aux multiples chocs des meubles projetés sur le plancher. Les débris éparses avaient encombré ce parquet qui avait semblé faire front au saccage auquel ces fils s'étaient adonnés.
Soudainement, Error entendit un bruit venant de l'étage supérieur. Ni une ni deux il s'était carapaté en haut pour en trouver l'origine qui semblait être la chambre de l'artiste. Il s'était lentement rapproché et le spectacle qui s'était offert à yeux lui avait glacé les os. Des vêtements de Ink dépassait un petit chaton aux poils neige et aux yeux verrons, le droit d'un cyan si caractéristique d'une certaine personne, ce que ne manquait pas de confirmer son œil gauche d'une teinte oscillant entre le safran et le corail. Ses poils, quant à eux, avaient une couleur ivoire, d'un blanc d'albâtre uniquement tâchés aux extrémités des oreilles et de la queue par un noir charbon accompagné de touches d'encre tout aussi ébène. Même sa joue en était imprégnée.
Mais ce qui avait horrifié le destructeur n'était pas la nouvelle forme quadrupède de l'artiste mais plutôt le fait qu'il semblait vraiment mal en point comme en avait témoigné sa respiration saccadée accompagnée de lueurs arc-en-ciel sur ses joues. Et cela avait été sans compter sur la flaque d'encre dans laquelle il se tenait inconscient malgré la forte odeur de bile qui s'imposait dans l'habitacle. Serait-ce... non c'était impossible. Ink ne pouvait pas avoir ressorti autant d'encre et être toujours de ce Multivers, n'est-ce pas ? La mamie grincheuse récupéra sans plus de cérémonie le petit être et d'une simple téléportation, les emmena tous deux dans son Voïd, regrettant déjà la légère destruction à laquelle il s'était adonné plus tôt. Sans plus tarder, il avait déposé son fardeau sur l'un des coussins confectionné par ses soins avant de voler une maison lambda dans un univers abandonné. Y emmenant son Shorty, il avait aussitôt commencé à le soigner avec sa magie puis à force de bains et de serviettes humides de faire redescendre sa fièvre. Error avait presque pu sentir le regard de Goth sur son peintre et lui-même bien qu'il eût certainement préféré pouvoir continuer les recherches avec Nightmare pour ramener Reaper plutôt que d'être assigné à ce rôle qui ne lui seyait guère...
De son côté, Ink avait toujours chaud mais, grâce aux bons soins de la tricoteuse, cela avait été supportable, désormais plus comme une chaleureuse étreinte, comme si sa cage thoracique était alimentée par une nouvelle verve, une toute nouvelle ferveur énergique qui montait peu à peu en lui pour le parcourir tous sa peau et les poils sans pour autant le bruler. Aberré de se sentir poilu, le peintre ouvrit vite ses yeux mais fut aveuglé par la lumière environnante et les avait aussitôt refermés. Il lui avait bien fallut quelques minutes et de nouveaux essais infructueux pour définir mieux les contours de son nouvel environnement. Pourquoi ,de tous les effets indésirables possibles, pourquoi avait-il fallu que le protecteur du Multivers tombe sur celui-là ? Un chaton Sciences... Sérieusement ? Bon passons.
Blottis sous l'avalanche de couvertures et oreillers faits main, il avait vite compris chez qui il était bien qu'il ignorait encore comment il s'était retrouvé en ces lieux, soigné qui plus est. Ce fut avec grâce qu'il s'était mangé le sol après avoir bien remué son postérieur pour sauter sur les genoux moelleux de Error qu'il n'avait pu gagner qu'après avoir bien repris ses esprits. De son nouveau siège, il avait contemplé le visage endormi du bug. Ô si Error savait à quel point il l'aimait. Oui, lui, simple coquille vide droguée aux vials, lui petit pantin à la solde des Créateurs qui se jouaient des destinées des AU's... oui lui aimait son contraire. Il avait beau être dénué d'âme dans sa cage thoracique, il savait mieux que quiconque la tricoteuse était mieux sans lui. C'était sa croix, sa damnation pour avoir osé poser ses orbites sur les os noirs de sa Némésis.
Il avait mérité qu'ils lui retirent l'âme à l'instant même où ils aient compris ses sentiments, Ink méritait qu'ils lui retirent tous sentiments qui venaient se heurter à la tâche qu'ils lui avaient attribué. Il n'avait pas le droit d'aimer un être et échapper à leur emprise. Ils ne lui avaient laissé que de simples vials de peinture et un masque à porter, des sentiments qu'ils pourraient contrôler à leur guise comme ils tireraient sur les liens indéfectibles d'une petite marionnette, ce que Ink était. Après tout, c'était « grâce » à eux, si son expiation le détruisait encore plus rapidement que cette fièvre. Après tout, malgré sa possessivité, Error devait haïr cette poupée de cire, cette poupée de son à la solde des perfides Créateurs.
Ce ne fut qu'après cet épisode poilu que les deux contraires s'étaient rapprochés jusqu'à finir en couples après de multiples invectives de la part des Créateurs qui avaient eu bien du mal à accepter la rébellion de leurs pantins. Comprenant que Nightmare avait visé juste en lui rappelant son injuste bonheur quotidien avec son âme sœur quand le négatif était chaque jour hanté par les démons morts, le destructeur accepta malgré lui la faveur à son ancien ami. Soulagé de leur nouvel accord et de la possible revenue de son amour, le mari de dame dépression eut, chose rare, un petit sourire où teintait pour la première un espoir nouveau. Sans le faire attendre plus longtemps, Error grimaça et rompit l'air pour y instaurer un portail différent des autres. Il s'agissait d'une fenêtre d'où cherchaient à s'échapper des centaines de lignes de codes parcourus d'uns et de zéros. Les retenant comme il le pouvait, Error s'activa à la recherche des codes sources du disparu.
Cependant, une fois le code extrait de la Matrice, il se posa un problème auquel ni Error ni Nightmare n'avait pu penser. Les codes sources de Reaper contenaient encore l'encodage de sa mortelle maladie. Si le destructeur le ramenait ainsi, ils allaient devoir encore passer le balai pour ramasser les poussières du trépassé. Sa mort ne serait qu'une boucle qui ne connaitrait guère de fin. Chacun des deux protagonistes ici savaient qu'il leur faudrait bien plus que quelques codes pour pérenniser la survie de la Mort. Ils se creusaient la tête à ne plus pouvoir imaginer pire migraine avant que le regard embué du tentaculaire ne se pose sur l'éternelle seringua blanche qui les narguait depuis leur arrivée dans le bureau à l'odeur de caféine. C'est dans un élan de rage que Nightmare se leva pour empoigner la délicate fleur pour la briser de sa poigne blessée avant d'avoir une folle illumination.
Nightmare : Extrais les codes concernant la maladie de Reaper et transmets-les à cette ignoble fleur. Fais-en ce que tu veux après, mais ramène ma Mort en assez bonne santé pour survivre.
Sans en attendre plus de la part du corrompu, le bug se saisit de la fleur innocente. Ne pouvant tout bonnement pas supprimer une partie des codes corrompus, il ne put suivre que son instinct primaire afin de mêler sa magie aux codes sources de la damnation de Reaper. Bien que sa raison lui hurlât de ne point le faire, il cristallisa les codes mélangés de sa magie sur la seringua qui jouissait dès l'ors d'une pulsation nouvelle. BAM. BAM. BAM. Une lente ardeur vint emprisonner la fleur pulsative que Error laissa tomber au sol sous la surprise qu'occasionnait ce charme. Peu à peu, l'ivresse du moment laissa place à une cage thoracique que venait enlacer la végétation à présent pleine d'une vie nouvelle. C'était avec torture que se dégagea une colonne vertébrale qui se termina par une longue queue toute aussi osseuse, ce fut avec nécessité que des membres terminèrent les extrémités inférieure et supérieurs du nouvel être mortuaire. De cette même tendresse torturée le nouveau corps se parcourut instantanément de multiples messages d'erreur avant que certaines portions d'os ne se dissolvent en poussière tandis qu'une rougeâtre magie non contenue par la partie supérieure du crâne put sortir en ce qui rappelait au destructeur les tubes de gouaches de son amant.
Sortant enfin de sa rêverie hébétée, le destructeur fit apparaître d'un claquement de phalanges des habits afin que l'adolescent nouvellement né puisse décemment se vêtir. Le plus jeune des trois êtres de ce château ouvrit pour la première fois sur ce monde nouveau ses pupilles à l'azur des cieux ; il tâta de ses doigts abîmés la seringua blanche tatouée sur ses cervicales avant de tenter en vain de prononcer ses premiers mots tandis que Error cherchait déjà une façon rationnelle d'expliquer cet « accident » à son amant. Pourtant, dès l'ors que son regard dépareillé s'était posé sur l'enfant maudit de par sa naissance, il l'avait su. Quoique les autres penseront de ce caprice, il aimera et chérira ce petit comme s'il fut entièrement le sien. Après tout, n'était-il pas né d'une infime part de sa magie ? Il le voyait déjà tel un petit ange, un phénix renaissant des cendres de son paternel.
Error : Phénix. Tu t'appelleras Phénix, murmura-t-il avec une tendresse paternelle à celui qui le regardait déjà avec une adoration sans limite.
Laissant ses rêveries jouissantes de côté, le destructeur s'attela à la laborieuse tâche de manier les codes restants afin de « ramener » enfin Reaper à la vie. Et après une longue et éreinte journée de labeur, ce fut enfin fait. La Mort était de nouveau parmi les vivants. C'était inédit et le restera à coup sûr mais il était à nouveau éveillé à ce monde, toussotant en cherchant un moyen de se repérer dans les bras du maître des cauchemars qui inondait la toge noire de ses perles salines, bien trop heureux d'entendre à nouveau battre l'âme du disparu qui cajolait tout contre lui, de peur de le voir encore s'évanouir dans l'outre-monde. Mais ô combien touchantes pouvaient être cette réunion de « famille », le regard du bug s'assombrit en voyant que son nouveau petit protégé en était déjà exclu. Il représentait la mort d'un être jugé immortel, une erreur dans un programme, un extrait d'un monde qui n'existait pas. Error se retrouvait beaucoup en ce jeune, il se revoyait à ses débuts quand les Créateurs l'avaient affublé d'une destinée qui ne lui était pas chanceuse.
Mais même si l'enfant affublé d'une veste en cuir les regardait, il ne les enviait pas. Car s'il était un mélange de codes et de magie, il avait en sa petite caboche l'entièreté des souvenirs de son paternel ressuscité. Il avait encore dans la gorge le goût âcre de ces pétales blanches teintées de cette souillure carmin. Il sentait encore chacun de ses os douloureux, il sentait avec effroi chaque petite particule de poussière se détacher avec une lenteur excessive de ses os froids. Il ressentait hébéter la torture des quelques secondes le rapprochant de la mort, pensant par défaut à toutes les personnes qu'il laissait derrière lui. Puis, aussi soudainement que la douleur s'était envolée, il ressentit tout son frêle petit corps être submergé par une haine sans aucune autre pareille. Un sentiment de profonde antipathie à l'égard de Geno, conduisant à souhaiter l'abaissement ou la mort de celui-ci. Voilà ce qui broyait le jeune adolescent qui s'était levé pour ensuite se téléporter devant la personne qui se distinguait par son vice porté à son plus haut point. Sans en attendre plus du monstre au regard de biche effarouché, Phénix fit apparaître une immense faux noire. Son arme était déjà particulière en somme. Entièrement obscurcie, la ligne inférieure de sa lame était parcourue de codes sources tandis que sur son manche s'élançaient un entrelacs de seringuas opalescentes qui se terminait par un sablier ailé empli de poussières de défunts.
Sans écouter une seule seconde les jérémiades du monstre larmoyant et pleurnichant pour sa survie, le cavalier de la Mort abattit d'un souple geste sa sentence avec un sourire heureux, presque amusé. Ce n'est qu'après la jouissance lubrique de ce meurtre pourtant justifié et justifiable, que l'euphorie retomba, laissant le petit squelette pantois. Qu'avait-il fait ? Lui-même ne l'avait pas compris. Manipulé par l'ivresse de ses codes qui réclamaient vengeance, il n'avait été que le pantin de leur sordide satisfaction. Son esprit ne savait même pas qui il venait d'anéantir que son être s'époumonnât déjà d'une peur mortuaire quand il retourna auprès de son père avec une fierté qui ne lui appartenait pas. Il appela d'une voix mal assurée son paternel qui souffrit d'effroi rien qu'à la vue de l'enfant maculé de la poussière du défunt qui avait tant fait vibrer son être. Reaper ne pouvait même pas regarder son effroyable fils dans les yeux, il lui en voulait tant d'avoir achevé la vie de Geno que ce fut avec un dégoût et une honte non commune qu'il lui parlât.
Reaper : Va-t'en gamin, murmura-t-il d'une voix brisée par l'écœurement. Je veux que tu quittes cette sphère maudite par ta présence. Tu n'es pas un être méritant de vivre même si je suis mal placé pour juger. Tu as tué mon âme sœur, et tu n'en avais aucunement le droit. Je ne pourrais jamais te le pardonner gamin ! Je ne te tue pas uniquement car je n'en ai pas le pouvoir ; mais, si je l'avais pu, tu n'aurais jamais existé. Tu n'es qu'une anomalie, tu es ce qu'il y a de pire en cette sphère. Je voudrais ta mort mais je sais que cela est au-dessus de mes moyens alors juste va-t'en et ne reviens jamais. Je me contrefiche de ce qui t'arrivera, j'espère que tu souffriras autant que tu feras souffrir ceux qui t'entoureront.
Sans plus un son de sa part, Error s'était mis entre Phénix et son paternel. Ça l'écœurait de voir la Mort réagir aussi excessivement face à celui qui n'avait pas agi que de par ses codes dont le faucheur cynique était seul coupable. Il aurait voulu prendre le temps de lui expliquer que le petit jeune n'était aucunement blâmable, il aurait voulu expliquer à l'adulte qu'il était seul condamnable dans cette triste histoire mais il savait que ce serait futile. Reaper avait eu besoin d'un défouloir, il avait enfin réussi à extérioriser toute cette rancune et cette haine de sa propre condition. Error aurait pu lui expliquer tout cela. Cependant, quand il vit l'enfant en pleurs s'effondrer au sol, sa magie ne fit qu'un tour et ce fut avec toute la délicatesse qu'il ne se connaissait pas qu'il le prit contre lui pour le porter jusqu'à son Voïd abandonné depuis sa vie nouvelle avec le peintre. Sans s'en soucier, il murmura une promesse connue de l'enfant seulement avant de tendre lentement la main devant lui dans le but de créer un portail vers une sphère voisine. Ainsi, Error déposa son fils adoptif dans un univers qu'il savait calme.
« Va Phénix, épanouis-toi dans cet univers comme s'il était tien. Va et vis à MutismTale cette vie sereine que je veux pour toi mon enfant. Sois heureux mon fils, sois heureux loin de la misère de ce monde. Je veillerai éternellement sur toi alors va en paix mon petit. Papa ne laissera plus personne te faire pleurer. »
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top