Chapitre 6 - "Un nouveau mage noir, une menace ?"
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"L'esprit a autant besoin de livres qu'une épée de pierre à aiguiser pour conserver son tranchant." - Tyrion Lannister (Game of thrones)
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Deuxième jour après la rentrée. Plus qu'une semaine avant le début de la constitution des nouvelles équipes de Quidditch. Oui, je compte les jours avant cela. Il faut battre les Gryffondors qui ont failli l'emporter l'année dernière à cause de Potter, leur foutu attrapeur. Mais heureusement, notre maison, la meilleure, l'a emporté encore une fois.
Je vois les hiboux entrer dans la grande salle et déposer le courrier à tout le monde. Moi, le seul courrier que je pourrais recevoir, ce serait la gazette du sorcier. Ou encore une invitation de tante Macbeth à un de ses foutus thés à la con. Rempli de petites vieilles aigries, je parie même que tante Walburga Black sera là. Évidement, j'ai toujours une excuse toute faite à chaque fois, c'est à ce demander si elles ne trouvent pas cela louche, mais bon, honnêtement, je m'en fiche.
Je mets un gallion dans le porte pièce du hibou, il me caresse la main de son pelage en hululant, et il s'envole. Oui je sais, ce n'est qu'une noise, mais bon, j'ai le droit de remercier la seule personne qui m'envoie quelque chose non ?
Même le hibou avait l'air content, c'est à croire que même eux sont obnubilés par l'argent, par ce monde capitaliste qui nous entoure.
Assise à ma place attitrée depuis longtemps, au centre de la table et contre le mur, j'ai une vue parfaite sur tout ce qui se passe dans la grande salle. Je mange un toast accompagné d'une tasse de thé, et j'en profite pour refermer les yeux pendant quelques secondes, car je n'ai pas suffisamment dormi cette nuit. Comme la précédente. Et celle d'avant. En fait, je crois que la dernière fois que j'ai eu une nuit de sommeil complète remonte à très loin.
Je mange tout en sommeillant, puis me décide à ouvrir le journal, lorsque je vois en couverture :
"Deux moldus tués à Manchester cette nuit, l'oeuvre serait celle d'une nouvelle organisation qui n'est pas sans ressemblance avec celle de mage noir Grindelwald. Un d'entre eux s'est fait arrêter par le ministère, il n'a souhaité rien déclaré, si ce n'est : Un jour nous dominerons le monde, et nous éradiquerons toute source d'impureté, puis il a mis fin à ses jours. Le ministère pense qu'il n'y a rien à craindre, et que tout est sous contrôle. Cependant, toute dénonciation sera récompensée de 1000 Gallions "
Et en titre écrit en grand :
"Un nouveau mage noir, une menace ?"
***
Je vois que Lucius à côté de moi a pâli, et je lui demande ce qui ne va pas.
- C'est oncle Bulstrode qui a été arrêté et qui s'est tué, je viens de recevoir une lettre que mon père m'a envoyé pour me l'annoncer..
Je vais pas dire qu'il va me manquer, car je ne le connaissais pas vraiment, la dernière fois que je l'ai vu remonte assez, mais je sais qu'oncle Bulstrode était très proche de Lucius. Je compatis. Mais qu'est-ce qu'il lui est passé par la tête pour s'inscrire dans cette organisation ?
Je vois que toute la table des Serpentard est en calme étrange, il y a un comme un blanc, ça en devient gênant. Je sais que la famille de mon oncle est assez connue, et que comme je partage avec certaines personnes de notre table des liens de parenté, donc certains le connaissait de près aussi.
Je vois que toutes les autres maisons se retournent vers nous avec un regard accusateur. Évidement, c'est toujours de la faute des Serpentard. Toujours.
***
- Le ministère ne veut même pas rendre le corps ! Ils vont bien entendre mon père !
Pendant qu'on se rends en cours de défense contre les forces du Mal pour moi, et en Métamorphose pour Lucius, je vois qu'il est vraiment énervé, je ne sais pas quoi faire pour le calmer.
J'essaie de le rassurer, de l'apaiser, de lui dire que tout va bien, mais rien ne marche, j'ai l'impression qu'il commence à perdre la tête. Il avance dans la marée d'élèves se dirigeant à leurs cours, tout en les bousculant. Ce qui est assez drôle, c'est que ces personnes se préparent à crier et à s'énerver contre la personne qui les a poussés, mais quand ils se retournent et voient que c'est le graaaand et très respecté préfet en chef de la maison Serpentard, ils se liquéfient sur place. J'essaie de le rattraper, car j'ai peur qu'il fasse une bêtise.
Je ne connaissais pas très bien Bulstrode, si ce n'est qu'il est déjà venu à la maison, et que j'ai déjà du lui parler à une ou deux reprises. C'est un peu comme quand ton voisin est mort, on le voit de temps en temps, on l'apprécie, mais pas au point de pleurer sa mort. Cependant, je sais que Lucius et mon oncle avaient une très bonne relation, et conversaient souvent. Je crois que Lucius voyait en lui un peu comme un second père. Je comprends alors tout à fait sa réaction, si ce n'est qu'a sa place je pense que je n'aurais pas pu garder un tel calme.
Je ne sais pas où il va, il se dirige vers le grand escalier, et les monte, en direction de la tour d'astronomie on dirait. J'essaie de le rattraper, je vois qu'il n'y a plus personne dans les couloirs, que mon cours a déjà du commencer. Tant pis, c'est pas comme si je manquais quelque chose d'important non plus, je n'ai pas vraiment besoin de cours de défense contre les forces du mal, puisque quand tu connais les forces du Mal, tu sais forcément comment t'en défendre.
Lucius va effectivement à la tour d'astronomie, et il se relâche contre le mur, et s'assois contre celui-ci. Cette vision m'est douloureuse, car j'ai très exactement l'impression de me revoir avant hier.
Tandis que je me rapproche, je vois qu'il cherche dans son sac quelque chose. Il en sort une flasque trait pour trait semblable à la mienne, et se met à boire au goulot, comme si sa vie en dépendait. Je me dépêche de l'empêcher de continuer, et la lui arrache des mains, tout en lui disant que ça ne l'aidera pas. Il ne rajoute rien et pendant que je m'assois près de lui, il pose sa tête sur mon épaule, et me pose cette question d'une voix si basse, si triste, qu'elle me brise le coeur :
- Comment tu as survécu à la mort de ton grand-père Meredith ?
Je ne sais pas pourquoi, mais je m'y attendais. Je lui explique alors qu'on n'oublie jamais la personne, mais qu'elle reste gravée à jamais en nous.
Il y'a une chose que je n'arrive pas à expliquer, c'est que Lucius est beaucoup plus.. "naturel" avec moi qu'avec les autres. Il n'a pas besoin de porter son masque de froideur, mais il montre actuellement ses vraies émotions, de la tristesse, et de la peine. Quand je vais mal il est toujours là, alors c'est un peu notre truc, on se remonte mutuellement le moral, en fonction du jour.
Nous restons ainsi pendant de longues minutes, sous un silence, mais qui n'est pas gênant. Sa tête posée sur mon épaule et ma tête posée sur sa tête. C'est comme si on se comprenait, sans se parler.
Je ne sais pas pourquoi, mais je ressens un petit pincement au coeur quand on est comme ça. J'ai l'impression bizarre que quelque chose se propage dans mon ventre, je ne saurais ce que c'est, mais je me dis que ça doit être la faim, même si je suis sûre d'avoir assez mangé.
***
- Tiens tiens tiens .. des élèves en dehors des cours.. dit la voix mielleuse de Rusard tout en nous regardant de son air narquois
Non ! Il n'a pas le droit de gâcher un moment comme celui-ci ! Je me sentais beaucoup trop bien. Alors que je m'apprête à sortir ma baguette, je vois Lucius sortir la sienne et lui lancer un sort de confusion. Cet idiot de concierge commence à tourner dangereusement autour de lui-même, puis il fait demi-tour tout en se demandant ce qu'il faisait là. Ce sort était parfaitement réalisé. Vraiment.
- C'était un sort parfaitement lancé, lui dis-je
- Tu ne savais pas que j'étais parfait ?, rajouta t-il en rigolant et en.. reniflant en même temps
C'est bien, quand il commence à faire des blagues de ce genre c'est signe qu'il va mieux. Il se lève et me tends sa main pour que je fasse de même.
Et là, je ne m'y attendais pas du tout, mais il me prends dans ses bras et me serre fort, très fort. Je suis assez choquée, dans notre milieu ce genre de démonstration ne se font pas vraiment. Mais il me serre si fort, comme si sa vie en dépendait, que je comprends qu'il en a besoin, qu'il a besoin de quelqu'un à ses côtés. Je réponds alors en le serrant tout aussi fort, et je laisse couler une larme, puis deux, en silence. Je ne sais même pas pourquoi elles sortent, mais cette étreinte est assez émotionnelle à mon sens, et nous restons ainsi, pendant longtemps, tellement longtemps que je ne sens même plus mon corps. J'ai l'étrange impression d'être à ma place.
***
Je ne sais pas trop quelle excuse je vais fournir à la professeur de DCFM. Peut-être que je ne me sentais pas bien ? Dans ce cas elle va demander à Madame Pomfresh. Que j'ai eu un malaise ? Bof. Que je me suis endormie sans faire exprès ? Ah oui, pas mal, pas mal du tout. Heureusement qu'on est mercredi, je n'avais pas cours l'aprèm, mais seulement deux heures de ce cours, sinon l'excuse ne passait pas.
Je suis actuellement assise dans mon fauteuil préféré, près de la cheminée de ma salle commune. Je suis contente de ne plus avoir à dormir dans le dortoir, mais avoir une chambre à droite du dortoir que je partage avec un de mes amis, Evan Rosier. Ça a des avantages d'être préfète, au moins je ne côtoie plus trop d'impurs. Ils sont plus rares dans notre maison, mais il y'en a toujours. Heureusement qu'il n'y a pas de nés moldus par contre. Ce sont les pires, ma famille dit qu'ils devraient avoir tout autant de droits qu'un elfe de maison. C'est à dire aucun.
Après toute l'après-midi à avoir joué au Quidditch avec la team, Avery, Mulcy, Rosier et Lucius, je dois avouer être complètement lessivée. D'ailleurs, c'était un désastre. Avery et Lucius étaient si déconcentrés (je pense que c'est à cause de la mort de notre oncle), qu'ils ont failli tomber de leur balai. Une petite gryffondor a rigolé à cet instant là, et je lui ai envoyé un Impero, le sort qui permet de contrôler la personne, et je lui ai ordonné discrètement de foncer dans le mur une bonne dizaine de fois. Oui, c'est un sortilège impardonnable qui est même passible de la perpétuité à Azkaban, la prison des sorciers, mais bon, ce n'est pas très grave, je ne l'ai pas tuée non plus. Quoique j'aurais pu, parce que se moquer de mes amis, c'est ça qui est impardonnable. Rira bien qui rira le dernier comme on dit. Et croyez moi, on a bien ri.
Tout à l'heure, j'ai checké le tableau des rondes, et mon tour sera demain, avec le préfet de .. gryffondor. C'est bien ma chance ça. Aujourd'hui, c'est le tour d'Evan, et il est en train de la faire maintenant. Je pense que je vais aller dans la chambre prendre une bonne douche (oui car il n'y a pas que la salle de bains des préfets, et heureusement) pendant qu'il n'y a personne.
J'ai déjà dit que le moment de la douche était mon préféré ? Je crois que oui.
***
Je mets mon pyjama préféré en soie bleu marine et sèche mes cheveux d'un coup de baguette, je n'ai pas trop envie de dormir les cheveux mouillés. J'ouvre la porte, et, je vois un Evan assis sur son lit, qui a l'air assez énervé.
- Qu'est-ce que tu as ? C'est par rapport à oncle Bulstrode ? Car si c'est le cas..
- Non. , me coupe t-il la parole
Je passe outre. Il a bien de la chance que ce soit lui, je n'aurais toléré de peu de personnes le fait que l'on me coupe ainsi.
- Non, je n'ai rien, mais tu aurais pu me le dire, rajoute t-il
Je ne vois pas trop de quoi il parle exactement.
- Mais tu vas enfin me dire de quoi tu parles ou pas ? , le questionnais-je
- Laisse tomber, ça n'a pas d'importance de toute manière.
Il se lève d'un coup de son lit, et se dirige à son tour vers la salle de bain. Je ne comprends pas ce qu'il a, il doit être lunatique, ou alors une fille l'a recalé. Non, quoique je ne pense pas qu'une fille un tant soit peu normale puisse faire cela.
Je m'assois sur mon lit, et au lieu de faire les 30 cm de parchemin que je dois faire en Métamorphose sur la métamorphose humaine, à l'aide d'un sortilège d'attraction, je récupère mon livre préféré, Les Liaisons Dangereuses de Laclos. Ouais, c'est moldu. Et alors ? Leurs livres est un des rares trucs intelligents qu'il ont créés. Et leurs Opéras, je l'avoue. Mais, personne ne sait que j'en lis. C'est assez honteux. De toute façon, personne a besoin de le savoir. Je replonge pour la énième fois dans l'histoire, que je lis et relis, toujours en français, je ne lirais jamais la traduction, bien trop dénaturée.
J'aime l'ambiance du livre, à la fois belle, de part l'époque, mais aussi extrêmement sadique et cruelle à cause de certains personnages. Vous devez sûrement penser que mon personnage favori est La Marquise de Merteuil, ou même le Vicomte de Valmont, car peut-être que nous avons certains points en commun, comme le fait d'être assez réfléchis et que nous ne sommes pas des personnes "exemplaires" on va dire, mais il n'en est rien, je les apprécie, sans plus.
Cependant, je ressens une terrible sympathie et une profonde affection à la Présidente de Tourvel, car j'admire ce personnage. Elle a su rester fidèle à ses principes, malgré ce que ça lui en coûtait. Certes, elle a résisté tant bien que mal, mais elle a fini par craquer, mais il ne faut pas oublier que nous, les êtres humains, sommes parfois bien faibles. Elle est restée loyale jusqu'a la fin à la personne qu'elle a aimé. Sa scène finale me brise toujours autant, malgré les nombreuses tentatives ou j'ai essayé d'y être insensible.
"Quoi ! Dans ce séjour de ténèbres où l'ignominie m'a forcée de m'ensevelir, les peines sont elles sans relâche, l'espérance est-elle méconnue ? (...) La pitié s'arrête sur les bords de l'abîme où le criminel se plonge. Les remords le déchirent, et ses cris ne sont pas entendus !"
Des fois je me mets à espérer de ne plus rien ressentir face à ce livre, car j'ai l'impression de paraître faible si je m'attache tant à des personnages inventés, qui ne sont au fond que des mots sur du papier. Aussi, ce livre m'aura appris de nombreuses choses, j'en ai tiré pas mal de leçons, par exemple, que certaines fois, tout ce que l'on possède et même la personne que nous sommes peut s'effondrer en un claquement de doigts, et qu'il ne faut pas toujours croire que tout est déjà acquis. Aussi, la Marquise de Merteuil n'a jamais su s'arrêter une fois commencée, mais des fois, il faut savoir le faire, il faut parfois savoir s'arrêter, sinon les conséquences peuvent être désastreuses.
Pendant que je relis ce chef-d'oeuvre de la littérature, je crois que je m'endors, je sens mes yeux se refermer, et mon livre glisser de mes mains..
***
- Meredith, Meredith..
J'entends une voix que je connais trop bien.
- Il est quelle heure , me dis je à moi même
- Je suis désolé de te réveiller Meredith..
Et là je vois un Lucius complètement déchiré. Mon coeur fait un bond, et je me mets à m'inquiéter.
- Ne me dis pas que tu as fait une bêtise ? Tu n'as tué personne Lucius ? , lui demandais-je
Je me méfie, parce que je me souviens du jour où il m'a réveillé au manoir pour me demander de l'aider à cacher un corps que mon oncle a utilisé pour ses potions. Il aurait suffit de le rétrécir, mais je crois qu'il n'y avait pas pensé. Pendant ce petit flashback, je me rends compte que Lucius ne va vraiment pas bien, je ne crois pas qu'il ait bu car il ne sent rien, mais je me lève d'un bond lorsque je suis arrêtée par un mal de crâne extrême.
Je me demande déjà comment il a fait pour rentrer. Je lui pose la question et il me demande pourquoi est-ce que je doute encore ses "capacités de sorcier incroyable" je cite.
Je comprends à sa tête qu'il a besoin de réconfort, d'une tête sur laquelle se reposer, au sens propre comme au figuré, puis je l'invite d'un geste de la main à venir s'allonger près de moi. On est assez loin l'un de l'autre, on ne se touche pas, mais il me dit dans un râle qu'il est content que je sois là, et que rien que ma présence lui fait du bien.
Quoique non, je retire ce que j'ai dit précédemment, il n'aurait jamais dit cela si il n'avait pas bu.
Je me rendors à mon tour, plus tranquille dans mon sommeil que je ne l'ai jamais été.
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