Chapitre 4 - Un bal pour mon anniversaire

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"Everyone is a moon, and has a dark side which he never shows to anybody" - Mark Twain

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- Vous savez, j'ai entendu dire par mon père que cette année il y'aura un bal à Poudlard, dit Mulciber

- On sait. dis-je

- Oui, on le sait déjà, tu as du retard, dit Evan Si tu étais venu à la fête hier tu l'aurais su, rajouta t-il

- Je vous avais dit que je ne pouvais pas ! C'est pas de ma faute non ? argumenta Mulciber

- Bah, techniquement, ça l'est, rajoutais-je

- D'ailleurs Meredith, tu étais dans un sale état hier ! Je crois que je n'ai jamais vu une personne aussi claquée, rigola Evan

Comme réponse je lâche une injure. Au même moment, Lucius rentre dans le compartiment, et il dit tout en rigolant avec son fameux sourire narquois :

- Et bien Miss Powler, voilà bien le comportement d'une lady. Que dirait ton père si il t'entendait parler ainsi ?

Et nous nous mettons tous à rigoler. Cependant, je pense qu'en voyant que je suis grossière parfois, il se dira qu'au moins nous avons un point commun.

Pendant qu'en dehors dans le couloir on voit Avery traumatiser des premières années, je me rends compte que je suis vraiment contente d'avoir des amis comme eux. Ils peuvent paraître cruels et froids, mais au fond, ne le sommes pas tous un peu ? C'est à nous de choisir si on veut le montrer ou non. Au moins, nous ne sommes pas des hypocrites , on ne fera pas semblant d'aimer quelqu'un alors que ce n'est pas vrai, c'est d'ailleurs pourquoi je n'ai pas d'amies fille, ou très peu. Je ne les supporte tout simplement pas. C'est plus fort que moi, mais toutes celles que j'ai connu étaient vraiment très hypocrite, et plutôt mauvaises. Vous me direz que c'est l'hôpital qui se fout de la charité, parce que je ne peux pas dire que je sois moi même très gentille, mais au moins, je ne prétends pas être quelqu'un que je ne suis pas. Qui plus est, leurs sujets de conversation m'énervent, c'est toujours, "Oh tu-sais-qui m'a regardé, j'en peux plus, je l'aime trop", ou alors "tiens regarde cette fille, je l'aime pas.." Et quand tu leur demande : "Pourquoi tu l'aimes pas ?" elles te disent qu'elles ne savent pas, qu'il n'y a pas de raisons, et que c'est comme ça. J'aime pas passer du temps avec des filles de ce genre là, je préfère de loin m'amuser et rigoler avec mes amis, qui eux sont bien plus drôles. Je n'entends plus de "oh non, je ne peux pas jouer au quidditch, je vais me casser un ongle et salir ma robe !"

Certes, on a des drôles de passes temps, et alors ? Je les connais depuis toujours, et honnêtement, dans la vie il faut choisir de quel côté nous voulons être, dans celui des faibles, ou du côté de ceux qui ont du pouvoir. J'ai déjà fait mon choix il y a longtemps, et je pense même qu'il a été fait à ma place avant ma naissance. On a tout de même une réputation à tenir, je ne veux pas finir à la Weasley moi, ces traîtres à leur sang.

On continue de rigoler, à discuter, et dès qu'ils se mettent à parler de filles, je m'endors..


***


"Bienvenue à tous pour cette nouvelle année à Poudlard !
J'espère qu'elle sera très enrichissante, je suis heureux de vous.."


Je déteste les discours du vieux fou. Non, mais des fois je me demande ce qu'il fait là en pyjama ! Je sais que mon père le déteste, et qu'il a toujours voulu l'évincer du Magenmagot, sans succès malheureusement. Son attention et son amitié aux sang de bourbes me dégoutent. Il devrait au moins reconnaître notre supériorité, ce ne serait qu'être honnête, non ?

Bon, après, il vaut mieux ne pas penser cela près de lui, parce que je sais -par expérience- qu'il utilise la Légilimancie presque autant qu'il respire. Le jour où il réessaie cela sur moi, je risque de lui causer une mort certaine. Ça nous soulagera d'un poids en moins, et je pourrais enfin voir quelqu'un de responsable à la tête de cette école. Il me semble qu'oncle Selwyn (oui j'ai beaucoup d'oncles et de tantes, mais chez les sang purs nous sommes plus ou moins tous reliés) souhaite vivement obtenir la place de directeur. J'en serais ravie. Il pourra faire comme à Durmstrang, et mettre une option de Magie Noire ! Si ces cours existeront un jour, je jure de ne plus jamais m'endormir en classe !


"J'ai une annonce toute particulière à faire pour cette année. Nous avons organisé un bal, qui j'espère vous plaira.."


Alors ça, j'en doute.


"Nous avons mis beaucoup de temps à le planifier, ainsi qu'a l'organiser.."

"Ce bal se déroulera le 31 octobre, à l'occasion de la fête d'Halloween"



Sérieusement ! Le jour de mon anniversaire ! Je retire ce que j'ai dit, vieux fou. Ça pourrait être pas mal, finalement.

Toute l'école est en agitation. En même tant, la plupart n'ont jamais assisté a un bal digne de ce nom, alors ils sont contents. Le brouhaha est monstrueux, et j'y participe sans gène. Je me retourne vers mes amis, qui me sourient tous de leur fameux air, qui signifie qu'on va bien s'amuser..



***


Encore une fois, je m'empiffre. Oui, c'est un mot peu classe pour une noble telle que moi, mais bon, où est le mal si je ne fais que de le penser ? Il y'a plusieurs points pour lesquels j'aime bien Poudlard, mais cette raison ci est sûrement la plus dominante ! Je me jettes sur le ragoût d'agneau et prends une grosse part de quiche lorraine, et je profite. Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai bien le droit de profiter du fait de pouvoir manger autant que je le souhaite sans jamais prendre un gramme. Non, mais, je sais qu'on a pas tous cette chance, alors merde. Oups, encore un mot pas classe. Mon père n'avait qu'à m'élever de lui même au lieu de laisser cette tâche a la gouvernante, alors il peut bien se mettre ses jolis mots là ou je pense. Oh, encore..



Après une bonne part de tarte au chocolat ainsi qu'une de flan, je me rends compte que le repas est terminé, et que c'est à moi d'emmener les petits morveux dans la salle commune. Génial.


- Bonjour à tous, je m'appelle Meredith Powler (j'insiste bien sur mon nom, car je sais d'expérience que c'est à ce moment là qu'ils prennent peur), et avec Evan Rosier, nous sommes les préfets de cette année. Alors que les choses soient bien claires, dis-je d'un air menaçant, si vous avez atteris dans cette maison, vous avez tout intérêt à réussir. Je ne vais pas vous faire le blabla habituel concernant le fait que dans notre maison, nous finissons tous mal etc. Il y a peut-être une raison à cela, c'est car nous sommes les plus puissants, et on ne peut pas maîtriser le noble art de la magie noire si on ne l'est pas. Vous avez l'obligation de réussir, et celui qui fera perdre des points à notre maison le regrettera instantanément, vous êtes prévenus.
Aussi, ceux qui veulent rejoindre notre équipe de quidditch, dont je suis devenue la capitaine après le départ d'Amalric Fawley, sont priés de venir me voir.
Je vais vous emmener dans notre salle commune, qui se trouve près des cachots. Nous avons évidemment la meilleure salle d'entre toutes, car nous sommes les seuls à avoir le lac comme vue, ainsi que la visite quotidienne d'un calamar géant. Voyant les petits prendre peur, j'ajoute en levant les yeux au ciel : N'ayez pas peur, il ne rentrera pas dans la salle, vous le verrez à travers la vitre, tout simplement.
Pour y rentrer, il vous faudra un mot de passe, tâchez de ne le donner à personne d'autre, je pense que tout comme vous, nous ne voudrions pas voir des sales Gryffondors infecter notre salle. Le mot de passe est sang-pur. Aussi j'ajoute qu'il y a un couvre feu à respecter, vous ne pourrez pas sortir après 21h.    
Enfin, quels sont les traits de caractère des Serpentards ? L'ambition, la détermination, la ruse et évidemment l'intelligence. Bienvenue donc dans la meilleure maison.


- Très beau discours, Meredith, je suis impressionné, me dis Lucius pendant qu'on se dirige vers les cachots

- J'espère qu'ils ont eu peur, dis-je tout en ricanant

- Alors là, tu n'as pas de soucis à te faire, en réalité, tu as juste besoin de donner ton nom pour les effrayer, j'ai vu une première année qui a failli s'étrangler en l'entendant, rajoute t-il


***



C'est sympathique les vacances, mais je n'ai jamais avoué à personne que j'adorais venir à Poudlard. J'aime l'ambiance qui y règne, c'est chaleureux. J'ai assez honte de penser cela, et si ma famille apprenait que j'aime cet endroit ? J'aime beaucoup être ici, je me sens bien plus chez moi. Au manoir, je m'ennuie très franchement. Après avoir relu une bonne dizaine de fois les livres que son immense bibliothèque contient, j'avoue presque les connaître par coeur. Qu'est ce que je peux faire d'autre ? Jouer à cache cache avec mes elfes de maison ? Non, sans rigoler, je suis certes contente d'avoir des bons amis, mais malheureusement on ne peut pas passer toutes nos journées ensemble. J'aime cet endroit, car je me sens chez moi ici bien plus que n'importe où, bien plus que dans le manoir à l'ambiance glaciale, où je me sens si seule.

Je me ballade dans les couloirs, il n'est que 20h30. Je me dirige vers la volière, et prends Noble, le hibou grand-duc de Lucius, qui veut bien me le prêter. J'ai écris à mon père une lettre, j'espère qu'il y répondra, et qu'elle ne se "perdra pas en chemin" comme mon père l'a prétendu la dernière fois que je l'ai vu.
J'ai bien écris dans la lettre que j'attendais sa réponse avec impatience, comme à chaque fois, mais il n'a toujours pas répondu à celle que je lui ai envoyé il y'a deux mois. Je ne comprends pas pourquoi il fait cela, pourquoi est ce qu'il m'ignore tout le temps ? Il me déteste. Ça me mets dans une rage folle, après tout ce que je fais pour attirer son attention, je fais tout pour qu'il soit fier de moi, j'ai des très bonnes notes, je réussis quasiment tout ce que j'entreprends, mais mon père trouve toujours quelque chose à redire.

J'ai juste envie de savoir pourquoi est ce qu'il est si froid avec moi, et si joyeux avec mon grand frère. Alioth a fait ci, Alioth a fait ça, et moi dans l'histoire ? Je suis sure qu'il réponds à toutes ses lettres, ils doivent bien se voir quotidiennement, tandis que moi je suis coincée dans la prison dorée qu'est le manoir. Quand il est venu me voir au Noël dernier (oui, la dernière fois que je l'ai vu c'était il y'a quasiment un an), j'ai demandé à père de venir le voir en France, il m'a dit un non catégorique. Pourquoi ? C'est parce que je suis une fille ? Parce que je lui fais penser à mère ? Ou pire, parce qu'il pense que je l'ai.. tuée ? J'aurais tant aimé qu'elle survive, que je ne ressente plus cette peine, ce poids à l'intérieur de moi même, ni cette voix qui résonne dans mon cerveau : "tu l'as tuée, tu l'as tuée.." À ce moment là, je sens une boule dévastatrice se former, toute la rancoeur et la colère que mon coeur contient se mélangent, je m'étale contre le mur de la volière et m'assois par terre en priant que personne ne vienne, la tête entre les jambes, et j'essaie de me contrôler, j'essaie de contrôler l'hystérie qui commence à venir, j'essaie d'éviter de mettre mon poing dans le mur, j'essaie d'éviter de frapper le sol, car je sais qu'une fois dans mes crises, rien ni personne ne peut m'arrêter. Je ressens une douleur si immense, c'est comme si on poignardait mon coeur et qu'on l'écrasait, fort, très fort, j'essaie de contrôler le fou rire complètement fou qui essaie de sortir, qui essaie de se frayer un chemin à travers mes cordes vocales. J'essaie de me contrôler, il ne faut pas que je pleure, il ne faut pas que je pleures, pleurer c'est pour les faibles.. Mais, je sens des larmes rouler sur mes joues, sans sanglots, une simple coulure d'eau, qui ne veut apparement pas s'arrêter, qui ne font que de rouler, rouler, rouler jusqu'a ce je me sois calmée, et que je reprennes le contrôle de ma personne.

Je redispose le masque de fer sur ma tête, rien de tout ça n'est arrivé, rien, absolument rien..


***


Sang pur, chuchotais-je à la porte

Il n'y a presque plus personne à la salle commune . Je profite du fait d'être seule, et me dirige vers mon fauteuil préféré, le noir matelassé près de la cheminée. Je me détends et ne pense plus à rien, seulement au fait d'être contente de me retrouver dans l'endroit où je me sens le plus chez moi. J'observe les flammes, ces chères flammes qui, couplé au fait d'être ici, me réchauffent le coeur.

Je ressens un mélange singulier d'émotions, j'essaie de me calmer, d'oublier. C'est assez dur à avouer, mais, si je bois souvent, c'est justement pour oublier. Je sais que les gens doivent penser que ma vie est géniale, que je suis riche, que je suis intelligente, et que je suis assez puissante. Mais, ça ne fait pas tout. De toute manière, tout le monde à toujours des choses qui lui manque, personne n'a une vie parfaite.

Mon problème ? Je ne saurai l'identifier, peut-être que je rêve d'avoir une vraie famille soudée, un père qui veille sur moi, qui peut certes me réprimander, mais qui est avec moi. Qui me soutiens, et encore, je demande juste à ce qu'il me parle. Aussi, j'aurais tant aimé avoir une mère, car certaines fois c'est assez dur d'évoluer dans un monde de garçons. Je n'ai jamais eu de vraie présence féminine qui a pu me guider, non j'ai tout fait toute seule. Le pire, c'est vraiment la sensations horrible de l'avoir tuée. Mon père me hait à cause de cela, je sais qu'il l'aimait, j'ai vu toutes les photos où ils étaient ensemble, j'ai vu comment il l'a regardait, le brun ténébreux entouré de la belle blonde angélique, ces photos étaient tellement "cliché", sans mauvais jeu de mot. J'aurais préféré ne jamais naître, plutôt que de la tuer. Cette culpabilité m'encercle tout le temps, chaque jour un peu plus. J'ai perdu tout le monde. Ma mère est morte à cause de moi, j'ai vu le seul grand-père que j'ai jamais eu mourir sous mes propres yeux, et pour finir mon père me déteste. Vraiment génial ma vie. Vous me direz que j'ai de la chance tout de même, car certains sont orphelins. Certes leur situation est horrible, mais eux savent que leurs parents ne sont plus là du tout, et n'ont pas l'espoir de les revoir un jour. Ils se sont malheureusement fait à leur quotidien. Moi quand je vois mon père, quand je le vois m'ignorer, ça me brise le coeur. Moi, j'ai encore de l'espoir. L'espoir. Voilà une chose bien destructrice.

L'espoir. Je n'aime décidément pas ce mot. Je me diriges vers la chambre tout à droite que seuls les préfets partagent. C'est dommage que les préfets en chefs ont leur chambre à l'opposé du château, vers les appartements des professeurs, sinon Lucius aurait pu être là, il n'aurait probablement pas remarqué que je ne me sens pas très bien, tant je joue si bien mon jeu, mais rien que sa présence, et rien que le fait de le voir m'aurait remonté le moral.

Je me dirige vers la chambre des préfets, que je partage avec Rosier, tout en réfléchissant à ce mot, à son sens. L'espoir. Certaines fois, je pense qu'il vaut mieux ne plus en avoir du tout.

Tiens, Evan est adorable quand il dort. Il a l'air si apaisé, si tranquille. Je suis sure que son quotidien doit être semblable au mien, même si il a des parents, et que tante et oncle Rosier sont assez gentils, comparé à d'autres. Mais, il y'a tant de pression sur nos épaules, on attends tellement de nous, que je suis sure qu'il possède un masque identique au mien.

Mais il faut rester forts. Pour notre nom. Pour notre lignée.



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