Chapitre 26 - Un nouveau commencement

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" Je suis sans pitié ! Je suis sans pitié ! Plus les vers se tordent, plus grande est mon envie de leur écraser les entrailles ! C'est comme une rage de dents morale, et je broie avec d'autant plus d'énergie que la douleur est plus vive." - Heathcliff (Les Hauts de Hurle-vent)

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Deux ans et demi plus tard..

Juillet 1978

Ce matin, je me lève, joyeuse et de bonne humeur. Je n'aurais jamais cru dire ça un jour, mais c'est le cas. J'embrasse sur le front Lucius encore endormi à mes côtés, puis me lève.

Je m'entoure d'un peignoir de soie, puis ouvre d'un coup de baguette les volets. Je m'installe sur un fauteuil en chintz, parallèle au lit, et appelle un elfe, pour commander mon petit déjeuner.

Comme d'habitude, du café noir sans sucre, et des toasts.

Ah, quand je pense à ce qui va se passer dans quelques heures..

Une fois mon petit déjeuner servi, je verse un peu de remontant dans mon café, j'en ai bien besoin aujourd'hui.

..Aujourd'hui, je m'apprête à recevoir ma marque des ténèbres. Oui, cet espèce de tatouage qui me reliera au Seigneur des ténèbres, qui pourra désormais me convoquer quand bon lui semblera. Dit comme ça, ça ne donne pas spécialement envie.

Mais mis à part l'esthétisme de la marque que je trouve splendide, un beau serpent sortant d'un crâne, c'est surtout la fierté de finalement la porter qui fait mouche. Eh, enfin !

Après cette longue dernière année à Poudlard, et maintenant que je connais mes résultats obtenus aux ASPICS que j'ai tous eu avec un Optimal, je peux mettre ces sept dernières années de côté.

Les sept plus belles années de ma vie, en fait. Ces soirées à Poudlard, ces nombreux fous rires, ces balades noctures, ces Noël chaleureux..

Mais non, ne soit pas si négative ! Désormais, je vais juste essayer de faire en sorte que mes futures années soient meilleures ! Et entre nous, c'est largement possible.

Pendant que je bois mon café aromatisé d'un whisky qui arrache la gorge, j'observe mon accolyte dormir.

Accolyte ? Tiens, c'est nouveau ça.

Mais, c'est ça, en fait. Plus que mon ami, mon amant, et mon futur mari, c'est mon accolyte. Ha ! Quels nouveaux mots sortent de ma tête avec un peu d'alcool dans le sang !

Je regarde mon avant bras, observe la chair blanche sur laquelle se trouvera bientôt ma marque d'apparentence à l'Ordre des ténèbres. Je passe ma langue sur cet endroit bientôt orné de celle ci, et sourit.

C'est pas bon l'alcool de bon matin..

- Elfe !

- Oui, Maîtresse ?

- Ramènes un plateau petit déjeuner identique au mien, mais avec des oeufs, et dépose le sur le lit. Aussi, pour ce midi, je compte sur toi pour un repas aussi bon que d'habitude, voire meilleur. Sors nos meilleures bouteilles, et invite mon frère, les parents de Lucius, (et si Mrs Malfoy veut inviter sa soeur Mrs Yaxley, elle peut), ainsi que Mulciber et Avery, pas les Sr, évidemment. Prépare la table de la Grande salle à manger.

L'elfe acquisce, et s'incline :

- Sammy vit pour servir la Noble Maison des Powler.

***

- T'as invité Elladora Yaxley ? Pourquoi, pas cette mégère.. se plaint Lucius

- Elle parle beaucoup, elle remarquera et dira à tout le monde à quel point j'ai hâte de recevoir ma marque, à quel point la nourriture était bonne, et à quel point mon Whisky à 3000 gallions la bouteille est bon. Je veux que le monde sache que tout va bien pour nous, qu'on est heureux ensemble, et que rien ni personne ne peut nous arrêter, je ris, puis rajoute en l'embrassant : Autre chose ?

Il sourit puis dit à quel point il adore quand je suis de bonne humeur.

- Non, on a pas le temps, dis-je entre deux baisers, plaquée contre le mur, On doit aller se préparer, ils vont pas tarder, je ris

- Très bien, très bien..

***

- Aujourd'hui est un grand jour, Miss Powler. Que cette marque soit le début d'une vie longue et heureuse au service du Seigneur des ténèbres, dit Mr Malfoy

Nous levons nos verres. Au service.. Quelle horreur. Heureusement que je sais me contenir, car je déteste que l'on me dise au service d'une quelconque personne. Je ne suis qu'au service de moi-même, et de ma prospérité.

- Oh, j'en entends beaucoup de bien de cette personne.. Il me tarde de le recontrer ! Je n'en entends que du bien ! Enfin, une personne prête à nous redonner notre noblesse ! Il faudrait l'inviter à diner, ne croyez vous pas, Abraxas ?, dit Mrs Malfoy

Nous nous regardons autour de la table avec un petit sourire pincé, et Avery manque d'exploser de rire. Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom n'est pas le genre à être invité à dîner par des ménagères.. Encore moins lorsque cette personne ne connaît absolument rien, et ne sais pas quel type de guerre nous menons, et surtout avec quelle violence nous la menons.

Je suis sûre qu'elle est du type à pleurnicher pour un petit oisillon mort. Après, on parle de Moldus.. Qui dans notre monde, ont moins de valeur que des petits oiseaux, qui eux au moins sont décoratifs, et font cui-cui.

- Certainement Cathlyn, certainement.. dit il un peu tendu

Elladora nous contemple d'un air suspicieux. Il faut la détendre, la petit vieille.
Je lui ressers un peu à boire, ce qui lorsque fait à table dans notre milieu, est une grande marque de sympathie et de dévouement, étant donné que c'est le travail des elfes.

- Je vous remercie, chère nièce.. Quel bel accueil vous nous faites là, me dit elle, tandis que l'entrée est vidée par magie, et remplacée par un sanglier entier.

- Du sanglier, en plus ! Depuis le temps ou mon défunt mari chassait, je n'en ai plus mangé. Ce n'est pas mon petit Corban qui irait chasser, lui.. Un honneur, vraiment.

Son "petit" Corban est presque deux fois plus âgé que moi. Ce qu'il ne faut pas entendre..

***

- On se rejoint là bas, veut-tu ? je dis à Lucius

- Où vas-tu ? me demande t-il

J'essaie de trouver rapidement une excuse..

- Faire quelques courses. Ne t'inquiète pas, je ne compte pas m'échapper.. À dix-sept heures tapantes, je serais à Liverpool, j'y serai peut-être même avant toi.

- Très bien.. Ça ne me semble pas net cette histoire, mais je crois qu'en effet tu aurais besoin de respirer un peu d'air frais avant de recevoir la marque. Prends soin de toi.

- Allons, tu parles comme si j'allais dans une contrée lointaine et sauvage, je ne vais pas faire la guerre, je souris

..Pas vraiment. Je mets ma cape noire, ma capuche, et sors.

Je sens la sensation qu'on me tire par le nombril, signe du transplanage, puis quelques instants plus tard, j'atteris.

L'allée des Embrumes, Londres. J'ai tellement l'habitude de venir ici, qu'au lieu de penser au Chemin de Traverse où j'étais supposée aller, je suis là. Bon quelques pas ne me feront pas de mal.

Cet endroit me met du baume au coeur. C'est le seul endroit sorcier à ne pas avoir changé, où l'on croise toujours des étranges personnes, mais, bien plus qu'auparavant, car désormais nous sommes en guerre, et les mages noirs n'ont plus à se cacher. Je rabats bien ma capuche, mais, on me reconnaît toujours, on murmure mon nom, mais j'essaie de marcher le plus vite possible, je ne veux pas être reconnue. Des aurors pourraient passer par là, même si je les mangerais.

Je préfère garder mes forces pour plus tard.

Je vais vers le chemin de Traverse, lieu à présent vide de toute vie humaine à l'opposé de l'endroit précédent, car les gens ont peur maintenant. Tout le monde reste chez soi, et même le soleil semble se cacher, malgré le fait que nous sommes en juillet.

Il fait gris, et très froid. J'ai des frissons, je pense que des détraqueurs ne sont pas loin. Je serre ma baguette bien fort, au cas où, car ces espèces me sont insupportables, et rien que le fait d'y penser, j'en tremble. Que tu es faible..

Mais c'est ma seule faiblesse.

J'observe les magasins où auparavant je venais faire mes achats, où je lâchais toutes les pièces sur le comptoir avec arrogance, car.. Eh bien car je le pouvais.

Cette ère est révolue désormais. Peu de boutiques sont encore ouvertes, et elles filtrent leur clientèle maintenant, tel que si jamais je souhaitait y mettre les pieds, un torrent d'aurors seraient appelés. Même si le ministère tends à être infiltré sous peu.

Les aurors, je les découpes et balance leur morceaux en plein milieu de la route, si je le souhaite. Mais, j'en ai marre de me battre. Quand ça devient trop facile de gagner, ce n'est plus drôle. Qui pourrait se battre contre l'une des élèves du Seigneur des ténèbres en personne ? Qui d'autre sait voler sans balai, provoquer un sortilège de la Mort sans pronconcer son incatation, et faire voler son poignard directement dans une zone du coeur, qui provoque une mort immédiate, instantanée ?

Les entraînements ont portés leurs fruits.

Je continue de marcher dans cette rue vide de tout vie, grise, sombre, aux magasins barricadés, et dont les deux trois personnes suiffisament courageuses pour sortir, marchent si vite qu'ils paraissent à la vitesse de la lumière, à trois cents milles mètres par seconde ?

Surprise, je baisse les yeux et pointe ma baguette vers ce qui me tient à la jambe.

Une vieille femme m'a encerlcée les pieds, et se tient presque allongée contre le sol. Elle est en haillons, et ne semble pas vouloir me lâcher. Elle dit que des "sales mangemorts" auraient tués sa fille devant elle, et lui auraient détruits sa maison, et qu'elle a besoin de mon aide.

..Elle ne me reconnais pas ? Elle ne voit pas que je ne suis pas seulement une mangemort, mais que je suis aussi le Maître Stratège du Seigneur des ténèbres ? Et que je suis l'une des personne les plus influentes de cette guerre, de part ma position intereuropéenne ?

Je baisse ma baguette, lance des coups de pieds dans l'air jusqu'a ce que cette chose me lâche. Elle finit par le faire, je m'éloigne, puis, en tournant la tête à droite et à gauche, et en vérifiant qu'il n'y a absolument personne, je lui lance deux gallions.

Pourquoi ? Je n'en ai aucune idée. Je regrette d'ailleurs immédiatement mon action, puis je pense que vu où je vais, je l'oublierai sûrement pendant au moins quelques heures.

***

Le chaudron baveur est vide, vide, vide. Seul un barman miteux se trouve presque endormi. Je tape sur la table, et commande immédiatement une tournée de ce qu'il y a de plus fort.

Lui même émoustillé, il me dit :

- Eh ma p'tite dame, ça ne va pas ? Peine de coeur ? T'inqu'èt pas ma p'tite, ici, j'ai du fort !

Je souris, puis il se baisse vers moi, et me dis :

- Tu devrais pas traîner par là, ma p'tite. Surtout habillée comme t'es. Les gens vont croire que t'es du côté obscur, dit il en chuchotant le dernier mot

- Je ne crois pas, monsieur. Qui pourrait penser que Meredith Powler est du côté obscur ? je dis ironiquement

Il commence à comprendre, je vois le cheminement qui se produit dans sa tête. Il me regarde bouche bée. Il a l'air d'essayer de s'éloigner, tout en me regardant d'un air auquel je me suis habituée.

Puis, une lumière verte passe vers moi, instinctivement je me jette à terre.

À terre, je tiens ma baguette, et me prépare à répliquer, lorsque je vois qui est là.

Il m'offre sa main, m'aide à me relever.

- Pourquoi tu l'as tué ? Je pensais que c'était les aurors qui me visaient, j'ai failli te tuer à mon tour ! je crie

Il sourit, et dit :

- Allons, Meredith.. Tu as déjà vu des aurors lancer des Avada Kedavra ?

- Qui sait, ils ont peut-être été autorisés à utiliser la manière forte ? Ça ne m'étonnerait pas.

- C'est vrai. D'ailleurs, pour te répondre, je l'ai tué parce que.. Eh bien parce que j'aime le calme, pas toi ? Et le plaisir d'avoir des boissons gratuites, évidemment. On est là pour le même but, apparemment. Se détendre avant ton entrée en la matière ?

- Exactement, Evan. Laisse moi boire mon soûl maintenant. Je veux arriver si bourrée là-bas, que je n'en ressentirais rien, aucune torture, rien.

- Essaie de paraître sobre, au moins. Et à ta place, je préférerais garder le contrôle de moi-même, en cas de questions, et pour ne pas me mettre à rire comme un idiot, parce que déposer la marque chatouille beaucoup.

Je souris. C'est pas du tout ce qu'on m'a dit, on m'a plutôt parler de l'impression d'avoir du fer chaud appliqué à même la peau.

- C'est bien de te voir, Evan.

Ça faisait longtemps que l'on avait pas autant parlé. Depuis le jour où.. Depuis longtemps.

Sa mine s'assombrit. Puis, il se lève, prends une bouteille entière derrière le comptoir, et la boit à même le goulot, cul sec.

D'abord étonnée, cependant beaucoup trop attirée par le liquide, j'en fait de même. Et je savoure la brûlure en moi, la sensation qu'on m'arrache la gorge. On compte m'arracher mon âme aujourd'hui, alors quelle differérence ?

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