Chapitre 25 - Adieux

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"Evil likes darkness because evil likes to hide" - Grandma Sorenson

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En chemin vers mon cours d'Arithmancie, je me rends compte d'une chose. Je suis vraiment de mauvaise humeur. Vraiment.

Dire que je me suis levée du pied gauche est drôle, ça aurait pu n'être que cela, mais en réalité, se faire réveiller à huit heures du matin par Avery alors que l'on se trouve au beau milieu de la salle commune n'est absolument pas marrant.

Ah. Si il n'y avait que ça..

Evan. Ce mot résume tout.

Je pense que j'aurais mieux fait de tomber de mon balai hier pendant l'entraînement, ça m'aurait juste valu un tour chez l'infirmière, exactement le même que celui de ce matin.

Parce que je me suis presque vidée de mon sang, sans rire. S'endormir avec une plaie suintante peut-être dangereux. Elle m'a passé un sacré savon, la Pomfresh. Je ne crois pas qu'elle ait été convaincue de mon mensonge, comme quoi je me serais faite la plaie en tombant. Ce n'était pas très recherché non plus, je vous l'accorde.

Peu importe, tandis que j'approche de la salle de Mme Vector, je croise un petit Gryffondor trop joyeux.


- 10 points en moins pour Gryffondor, je dis


Il me regarde bizarrement, et me demande pourquoi.


- Encore 10 points en moins, pour contestation, je dis


Je trouve ça drôle. C'est petit. Mais drôle.

Je continue ma route, puis vois une Serdaigle de quatrième année, la chemise un peu trop déboutonnée.


- 15 points en moins pour Serdaigle.


Elle aussi conteste, et j'en enlève cinq autres. Ça t'apprendra, petite traînée.

Ah, c'est grisant de sentir que l'on a un peu de pouvoir.







***






- Je suis curieux de savoir pourquoi je t'ai trouvé endormie à cet endroit là ce matin, me demande Avery


Nous nous trouvons avec ce dernier, Mulciber et Snape à la bibliothèque, car nous souhaitons terminer un devoir de Défense contre les Forces du Mal. Ma spécialité, quoi. Avec le Défense contre en moins. Je réponds :


- Ne me pose pas une question à laquelle tu as déjà la réponse.


Il rougit, puis dit :


- Je voulais juste avoir ta version des faits. Je sais que ça a un rapport avec Evan, puisqu'il fait absolument tout pour t'éviter, mais..


- Il ne t'a rien dit ? , je demande


- Non, il veut pas en parler, dit Mulciber


- Eh bien je n'ai pas trop envie d'en parler non plus, je dis


- Est-ce que c'est.. ce à quoi je pense ? rajoute Mulcy


- Je ne peux pas te répondre, puisque je ne sais pas à quoi tu penses. Mais tu n'es pas stupide j'ai l'impression, donc c'est probable que c'est ce à quoi tu penses. Bref, on s'est compris, je dis


- Oui..


Et il lâche une expression de dédain et de dégoût pur. Je ne comprends pas, jusqu'à ce que je vois deux filles Gryffondor entrer. La Sang de bourbe, et sa copine, celle qui a failli faire renvoyer Mulciber. Mary McDonald.

J'observe des réactions variées quant à leur entrée. Mulciber à l'air très énervé comme je m'y attendais, il.. vient de briser sa plume en deux à force de la serrer.

Avery a l'air de s'en balancer royalement, tandis que Snape a l'air de.. Il a l'air de quoi ? Il fait une tête étrange, très étrange.. J'ai remarqué qu'à chaque fois que la Sang de bourbe apparaît, sa physionomie change du tout au tout. Il passe du je-m'en-foutisme à une expression assez différente. Il fronce les sourcils, et la suit des yeux. À un moment, elles nous regardèrent avec tout autant de dédain qu'on les observaient, et Severus a immédiatement tourné la tête. Étrange..


- Ah là là les sang de bourbes.. Ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont, qu'en penses tu Severus ? , je demande, guettant sa réaction


- Je pense que Lily a sa place à Poudlard, mais dans la mauvaise maison, dit il


- Tu es trop gentil.. De quelle maison parles tu ?


- De S..Poufsouffle, évidemment, dit-il


- Je ne connaissais pas de maison qui s'appelle Spoufsouffle, mais on en apprends tous les jours, je souris


Oui, tout comme je viens d'apprendre que le petit Snape a un faible pour la petite née-moldue.. Voilà une affaire à régler.

Pendant que je réfléchis au fait que la personne que j'ai introduit au monde des ténèbres commet une atrocité sans nom, je vois que leur équipe est désormais au complet. J'entre-aperçois le préfet loup garou. Je n'ai parlé de son secret à quiconque. Je ne sais pas trop pourquoi.. Il serait en mon devoir de le faire, pourtant, mais.. Je deviens faible, c'est mal. Mais de savoir que je contribuerais à sa perte me ferait beaucoup de peine.. J'ai honte.


- Meredith, il faut que je te dise quelque chose, dit Snape


- Oui, j'écoute.


- En privé, hésite t-il


- Mulciber, Avery, dégagez.


- Tant de sympathie que cela me touche, ironise Mulcy


- Il me semble que je ne suis pas particulièrement familière avec ce mot, je souris, puis rajoute : Très bien, faisons les choses correctement. Mes très chers collègues, auriez vous l'obligeance d'exécuter ce que l'on vous demande, c'est à dire de lever vos postérieurs de cet endroit, et de le déposer quelque part où je ne me trouve pas ?


- Oh, quand c'est demandé si gentiment.. Allons, Augustus, lève ton beau postérieur de cette chaise, et laissons ces deux traitres en paix, dit Mulcy en se levant


- Mais j'ai pas envie de bouger, moi.. se plaint Avery


- Il le faudra bien, de toute manière elle nous racontera le moindre détail de sa conversation, n'est-ce pas Meredith ?


- Absolument pas, je souris à demi






***







- Je n'ai pas le droit de te le dire. Dumbledore me l'a formellement interdit, mais.. Je pense que tu devrais savoir quoi faire, dit Severus


- Quand ça commence comme cela c'est toujours intéressant.. Je t'écoute.


- Tu ne vas pas me croire, mais.. Il y a un loup garou dans cette école.


- Quoi ? dis-je étonnée


Comment il peut le savoir ?


- Tu as bien compris.. Il se trouve là, dans la table en face. C'est.. Lupin, dit-il avec dégout


Je ne sais pas pourquoi je vais faire cela.. Mais, allons bon.


- Tu racontes n'importe quoi, Severus. J'espère que tu ne dis pas ça à cause du latin lupinus, et de lupus qui signifie loup, n'est-ce pas ? Tu sais que c'est un peu léger comme arguments, je dis


- Je t'assures je l'ai vu de mes yeux ! Ils ont.. ils ont essayés de me tuer ! Mais je me suis défendu à temps, je l'ai aperçu !


- Ils ont essayés de te tuer ? C'est allé jusque là..? , je dis surprise


- Oui. Dumbledore m'a interdit de le dire, mais.. tu sais.. tu as les moyens de..


- De quoi ? Qu'est-ce que tu veux que je fasse de ce que tu me dis ? Tu n'as pas d'arguments, ni de preuves. Peu importe, ça tombait bien que tu aies demandé à me parler, car figures toi que j'ai des choses à te dire aussi, je dis en essayant de changer de sujet


Je ne lui laisse pas le temps de répliquer, et dis :


- Tu connais la hiérarchie des sorciers, n'est-ce pas ?


- Bien sûr. Les sang-purs comme les Prince au dessus, puis les sang-mêlés et les moldus en tout dernier.


- Très bien. Tu sais donc que les nés-moldus, les sang de bourbes quoi sont au même rang que les moldus ?


- Mais eux pratiquent la magie, non ? Ils sont quand même un peu plus au dessus ?


- La magie qu'ils pratiquent, ils ne la méritent pas. Ils n'ont aucune ascendance sorcière ! Donc, ils sont au même rang que les moldus. Tu le sauras, maintenant.


- Je le savais déjà, dit-il


- Bien. Alors méfie toi d'eux.. Ils peuvent paraître gentils, mais au fond, ils n'ont qu'une âme de voleur, même si tu ne t'en rends peut-être pas compte.. Par exemple, parlons de cette fille, Lily Evans. Je vois tout et me souviens de tout, même si je ne le montre peut-être pas, je dis, donc je me rapelle que tu t'entendais bien avec la Sang de bourbe il y a quelques temps. Vois-tu comment elle te remercie.. Elle traîne avec tes pires ennemis, je ne doute pas que c'est vraiment ce qu'une bonne amie ferait, je souris machiavéliquement, puis rajoute : Vous vous connaissiez déjà en début de première année. Je me rappelle m'être promis de ne jamais te parler suite à cela, dont j'en conclus que tu devais la connaître avant, puisqu'une amitié qui naît ici entre ces deux maisons est hautement improbable. Tu as donc du l'aider à accepter sa condition, je me trompe ? Voilà sa façon de te remercier.. Note que tous les Nés-moldus sont aussi fourbes.
Tu sais donc que Serpentard est la meilleure maison ? Ne t'es-tu jamais demandé pourquoi le noble Salazar a toujours refusés ces abominations dedans ? Bien.. Tu commences à comprendre. La seule chose qu'ils méritent, c'est de se faire appeler Sang de bourbe, ce n'est même pas une insulte, puisque c'est juste ce qu'ils ont, un sang horriblement sale. Bien, j'ai terminé. J'éprouve une très grande joie à l'idée de me dire que grâce à moi, tu auras appris des vérités que peu t'auraient dites. On a cours de Potions maintenant, allons y, je dis en me levant

Ah.. Un bon petit lavage de cerveau, comme je les aimes.

Il ne trouve rien à dire, et ne fait que de froncer les sourcils, comme si ça commençait à percuter dans son cerveau. Il en faut peu pour défaire un attachement, apparemment.





***





Je dois y aller. Non.. Je dois lui dire ! Mais, ça ne ferait que d'envenimer la situation, je ne veux pas qu'ils s'entretuent ! Mais, c'est malhonnête de ma part de le lui cacher. J'aurais personnellement préféré qu'on me le dise. Cependant, à sa place, je risquerai de tuer la personne. C'est si difficile..

Bon, réfléchis clairement, quelle tête ferait Lucius si je lui disais qu'hier soir j'ai failli finir dans le lit d'Evan ?

La honte, la honte.. C'est horrible.

Il vaut mieux qu'il ne le sache pas.

Mais ce n'est pas honnête, puis je pourrais enlever deux trois informations.

Non ! C'est ça qui serait malhonnête !

Il vaut mieux faire comme si de rien n'était, mais c'est dur..

- Voilà princesse, me dit il en me tendant un verre

- Princesse ? , je dis curieusement

Je rétorque en souriant que le titre est beaucoup trop bas.

Mais en disant cela, les mots sortent de ma bouche, mais la pensée n'y est pas.. Je réfléchis encore sur si je dois lui dire ou non. J'aurais vraiment aimé si j'étais lui qu'on me le dise.. Cependant, j'aurais fait un scandale. Vraiment.


- Alors, qu'est-ce que tu comptes faire pendant ces vacances ? , me demande t-il


- Je compte passer mes journées au QG pour apprendre le plus de choses possibles, puis comme tu le sais faire un petit tour en France pour le mariage de mon stupide frère, et pour le dîner de Noël, car c'est à notre tour de l'organiser cette année. Et toi ? Les mêmes choses, j'imagine ? , je souris


- Exact, mis à part que je n'aurai pas le privilège d'avoir toute une maison à décorer.. dit-il, puis rajoute : J'aimerais que nous voyagions quelque part tous les deux aussi..


- Je trouve l'idée excellente, je dis en posant ma tête sur son épaule


- D'ailleurs, je me posais une question.. je rajoute


- Je t'écoute, dit-il


- Euh.. Est-ce que tu penses que quoi qu'il arrive, on finira notre vie ensemble, et heureux ?


Là, il sourit. Puis il pose ses lèvres sur les miennes.

Il me regarde, puis me dis que c'est la chose qu'il souhaite le plus au monde. Oh.

Je ne sais même pas pourquoi j'ai posé cette question.. C'était juste étrange. Mais, j'avais l'impression d'avoir besoin d'être rassurée, en quelque sorte. C'était bizarre.

Je suis contente, d'un côté. Maintenant, plus d'ambiguïtés, plus de questions. Je devrais être soulagée, en fait. Au moins, une page de ma vie s'est tournée. À présent, je sais.

Je sais qu'il me reste la suite de l'histoire à écrire. Je souris à cette pensée, c'est quand même une jolie métaphore. J'observe la personne à mes côtés, et le dévisage malgré moi. Pas dans un mauvais sens, au contraire !

Quand je repense aux dernières années passées ensemble, d'abord en tant que cousins, parlant avec le seul respect que notre famille demande, puis, nous sommes devenus amis, et, depuis ce dernier mois..

Seulement un mois ! J'ai tant de mal à y croire ! J'ai l'impression que ça fait depuis toujours.

Dans notre silence, non pas un qui soit gênant, je me sens bien. Là dans ses bras. Je ne savais pas que j'étais devenue fleur bleue. Depuis quand est-ce la cas ? Si l'on m'avais dis que ça m'arriverais un jour, je n'y aurais pas cru.


- Je nous imagines dans dix ou vingts ans, dans un monde dirigé par le Seigneur des tenebres, où nous serons au sommet de l'organisation. Mon père est le bras droit, alors il n'y a aucune raison que je ne finisse pas par le devenir également, un jour. Nous vivrons heureux, puissants, et tout le monde nous mangera dans la main, plus que maintenant. Le Seigneur des ténèbres nous récompensera au delà de toute mesure pour notre service, et les moldus nous servirons, tels des elfes de maisons. Tu imagines ? , me demande Lucius


Ah ça oui, j'imagine. Je me le dis souvent, d'ailleurs.


- Cette pensée est la seule motivation qui m'aide à tenir, je dis


- À tenir ?


- Oui. La seule chose qui m'empêche d'avoir -trop- de remords quant à mes actes. Je sais que je ne devrais pas, et que c'est complétement bizarre d'en avoir, mais tout a tellement changé du jour au lendemain.. Alors qu'auparavant les seules personnes que je "torturais" étaient certains premières années, et quand j'emplois ce terme, je ne parle pas d'Endoloris, mais de petits maléfices très très très gentils en comparaison. Les seules méchancetés que je faisais étaient des remarques acerbes, et quelques micro-sorts, alors que maintenant.. J'en suis arrivée à tuer des gens, et à leur faire tellement de mal qu'ils me supplient de mourir. Ça fait un fossé, surtout sachant que je n'ai pas le droit à l'erreur, car ma vie en dépends.


- On s'y fait. Je t'assure. Tu finiras même par trouver cela amusant.


- C'est déjà le cas, certaines fois. Comme quand j'ai tué mon oncle Nott, tu te souviens ?


- In-ou-bli-able, sourit-il


La seule chose que je regrette dans sa mort, c'est qu'elle eût été trop rapide.


- Bon, changeons de sujet, veux-tu ? , rajoute t-il en resservant à boire, puis dit :


- Parle moi d'Evan. Pourquoi dès que tu apparais, il s'évapore de mon champ de vision ?


Ah. Bon..

Aller. Jouons franc-jeu.


- Disons que.. Que.. On s'est rendus compte que nos sentiments n'étaient pas les mêmes l'un envers l'autre, je dis hésitante


Ce n'est pas un mensonge. Juste une demi-vérité.


- Je m'en doutais depuis longtemps. Tu ne décide pas de quitter "l'arrogant et le vicieux Malfoy" comme je l'ai un jour entendu m'appeler pour l'angélique Evan ?, rit-il


- Je ne choisis pas un étranger contre ma seule vraie famille, je dis

Oh. C'était bizarre. Mais vrai.

Il me regarde étrangement suite à ces paroles.


- Vraiment ? Tu n'as donc pas du tout hésité ?


Ouch. Euh..


- Au début, ce qu'il me disait m'avait un peu troublé, je le confesse. Je ne m'y attendais tellement pas, en fait. Mais, évidemment je savais qu'il n'en était rien de mon côté, qu'on ne nourissait pas les mêmes sentiments l'un envers l'autre, donc je suis partie dans la grande salle, et, sans même m'en rendre compte, m'y suis endormie. Oui, j'ai le mérite d'atteindre des situations très improbables.


- J'ai remarqué, depuis le temps, sourit-il


Mais, malgré ce petit sourire peu convaincant, je vois autre chose derrière son visage. De la haine. Je connais ce sentiment, je le reconnais parfaitement.


- Tu vas bien ? Si c'est à propos d'Evan que tu fais cette tête, ce n'est pas la peine. Vraiment.


- Je vais très bien, honnêtement. Je réfléchis juste à quel type de mort je vais lui faire goûter.


- Quoi ! Non ! Tu ne le tuera pas, d'accord ? je me relève, paniquée


Et là il explose de rire.


- Je rigolais ! Je préfère qu'il soit en vie, il ne souffrira plus de nous voir ensemble, une fois mort.


- Tu dis n'importe quoi. Je suis sûre qu'il ne souffre pas, ses émotions ont juste dues être amplifiées par je ne sais trop quel type de drogue il a dû prendre, je dis


- Si c'était le cas, il oserait montrer le bout de son nez lorsque tu es là.


- Il a juste honte je pense, je dis, pas du tout convaincue de mes propos


Oh, Evan.. La peine dans tes yeux m'a fait tant de mal..

Je dois oublier. Je ne dois plus y penser. Comme je ne dois plus me souvenir de cette phrase qu'il avait pronconcé hier juste avant que je ne quitte la pièce :


"Dans tes baisers j'ai senti que c'était réciproque, et peu importe à quel point tu te prétends a toi même aimer Lucius, je t'apprends que tu m'aimes aussi.. Et devine quoi, ça me suffit. Amplement. De savoir que pendant que tu passes du temps avec lui, je serais dans tes pensées. Et le savoir me rends infiniment heureux."



Non.. Il dit ça pour me troubler, voilà tout. C'est vrai que je "l'aime", mais en tant qu'ami. C'est pour ça que je m'inquiète pour lui, voilà tout.

Tout simplement.

Voilà.


- Je ne veux plus que tu y penses, Meredith. Je sais que ça doit te faire de la peine pour lui, mais, il est responsable de ses actions, et lui seul aura essayé en vain de déchirer un couple. Alors, si tu te sens mal à l'aise pour rester là bas et continuer de partager ta chambre avec lui, n'hésite pas à déménager quelques affaires ici, et à rester. Si tu t'inquiètes de croiser McGonagall ou toute autre personne indésirable.. Il me semble que tu réussis très bien le sortilège de désillusion ! On pourrait en essayer ce soir, et aller voir le clair de lune sur notre tour préférée ? , dit-il en me caressant la joue


- Je t'adore. Ça me semble parfait, je souris, en passant ma main dans ses cheveux


Ils sont beaux, d'ailleurs. Très. J'ai continuellement envie de passer mes mains dedans.

Je m'emporte..


- Ah, j'y pense ! Je voulais te demander une faveur. L'un de nos poursuiveurs s'est désisté de notre équipe.. Le lâcheur ! Donc, comme je sais que tu joues très bien au Quidditch, je me demandais si..


- C'est d'accord.


- Parfait, je souris



- Je sais que je suis parfait, dit-il





***





Pendant que nous continuons de parler de tout et de rien, j'entends un bruit étrange.


- Tu entends ? , je demande


- Non, de quoi tu parles ? , me réponds Lucius


Je me lève à contrecœur, déterminée à connaître la source du bruit. On dirait que ça vient de cette fenêtre..

Je tire les rideaux, et tombe nez à nez avec un hibou qui m'est familier. Celui de mon père.

J'ouvre, il entre, puis dépose une missive. Il repart immédiatement.

Ça doit être urgent, sinon, il aurait attendu demain matin.

Je m'assois sur le lit, car je préfère être assise, en cas de chocs.. C'est mieux.


- C'est de qui ? , me demande Lucius


- De mon père, apparemment, je réponds


J'ouvre alors le sceau, et lis :


Manoir Powler, Wiltshire, le 7 décembre 1975,

Ma fille. Je t'envoie une lettre sur mon lit de mort, tu excusera sa taille ainsi que sa qualité, mais je n'ai pas le choix.
Ton frère est avec moi, tu dois venir immédiatement, l'heure est arrivée. Je suis désolé de te déranger si tard, mais le temps est venu pour moi de quitter ce monde, et il faut que tu sois là, pour te transmettre les dernières informations que tu dois savoir. Je dois te parler aussi.

Ne tarde pas.

Ton père.


Non.. Je savais que ça allait finir par arriver.

Je.. Je ne sais pas quoi dire. Je serai donc orpheline dans quelques heures.

Je dois aller chez Dumbledore.


- C'est grave, n'est-ce pas ?


- Oui. Mon père. Je dois y aller, maintenant.


- Je viens avec toi !


- Non, ne t'inquiète pas.. Je pense que je dois y faire face seule. À toute à l'heure.


Ainsi, j'enfile une cape, et malgré l'heure tardive, me dirige chez le directeur.

Je prends les choses mieux que je ne le pensais, au final. Je m'y attendais, je savais que dans les prochains jours je recevrai quelque chose du genre. Une dragoncelle si longue se solde toujours par une mort.

J'y vais, sans crainte, et sans peine. Juste un petit pincement au coeur, car je sais que désormais, les choses seront différentes.

N'est-ce pas là ce que tu as toujours voulu ?

Je toque à la porte de son bureau, j'espère qu'il y est encore.

Je pensais renoncer, et y aller par mes propres moyens lorsque Dumbledore m'ouvre, souriant, vêtu d'un drôle de pyjama.


- Miss Powler, quelle joie ! Que puis-je faire pour vous ?


Je lui explique la situation et lui tends la lettre. Il m'invite à entrer, avec une tête beaucoup moins joyeuse.


- Vous irez par Portoloin. Cependant, je ne peux vous laisser y aller seule.. Minerva vous accompagnera. Sachez que je suis désolé pour votre père, Miss Powler.


Bien sûr. Tant d'hypocrisie..





***






Sous les yeux surpris du professeur McGonagall, je vide mon sang dans la vasque, et entre dans le domaine. Personne ne parle, je pense juste à ce qui m'attends à l'intérieur.

Un elfe ouvre les portes du manoir, se courbe et me demande si il installe la chambre.


- Non Toby, je ne reste pas. Cependant tu peux servir un verre ou ce qu'elle veut au Professeur.


Il acquiesce, et lui demande de le suivre.

McGonagall hésite un instant, puis obéis.

Elle s'apprête à le suivre, jusqu'à ce que mon frère apparaît, descendant les marches du grand escalier.


- Je me disais bien que je t'avais entendu entrer. Dépêche toi, enfin ! , me dit-il


Puis, lorsqu'il aperçoit le Professeur, il demande sèchement ce qu'elle fait là. Elle semble énervée, et sur le point de dire quelque chose, mais elle n'en fait rien.


- Remonte, je te rejoins, je dis à Alioth


Alors, j'accompagne McGonagall dans le petit salon gauche, celui qui ressemble le moins à une maison de mage noir. Je ne veux pas l'effrayer avec des décorations sordides, des bibliothèques bouillants de grimoires d'arts des ténèbres ou des têtes d'elfes empaillées.


- Excusez la brutalité de mon frère.. Il n'est pas dans son assiette, vous pouvez le comprendre.

Elle acquiesce, puis je retourne à l'entrée et monte les marches deux par deux, pressée d'en finir. Mon frère soupire, et dit :


- Elle était obligée de venir celle là ? Peu importe. Père à insisté pour te voir absolument.


Je ne réponds pas, et le suit.

C'est fou comme cet endroit ne m'a pas manqué.

J'aperçois la chambre de loin, et je sais que je ne vais pas du tout apprécier ce qui va suivre.

J'entre, et sursaute à la vue de mon père. Sa peau est encore plus verdâtre qu'auparavant, et les pustules sont toujours là. Il a l'air faible, mais à mon entrée, j'ai entre-aperçue une lueur nouvelle dans son regard.

Eh, où est le puissant Demetrius Powler, le grand, le très craint ?

Il est là, alité, plus faible qu'un moldu.

Je ne ressens même pas de peine, en fait. J'ai juste hate qu'il crève pour me débarrasser de ce poids encombrant.

Je vois là sur ce lit la terreur de mon enfance, réduit au rang de moins que rien. Ah, quel juste retour des choses. Le destin est bien fait, apparemment.

Il essaie de prendre la parole, mais galère à aligner quelques mots. Il réussit tout de même à dire :


- Bonsoir, ma fille.


Ma fille ? Après une lettre d'une politesse sans précédent, voilà qu'il m'appelle ainsi, c'est une première.


- Avant que tu viennes, j'ai parlé avec ton frère de mon testament. Je vous lègue chacun la moitié de ma fortune, et en ce qui concerne les habitations, dit-il entre quelques toussotements, j'ai divisé au plus juste. Les deux maisons mères, celle ci, et celle de France seront à Alioth, ainsi que celle de Paris, et je lègue à ma fille le château d'Allemagne, la maison de Londres, en plus de l'autre hôtel Parisien dont elle est déjà propriétaire. En ce qui concerne les bijoux de famille, c'est déjà assez réparti, mais pour plus d'informations vous demanderez aux goblins de Gringotts, je leur ai donné des instructions. Je lègue mon nom, mes titres à Alioth, mais en étant sûr et en ayant été certain que ma fille bénéficiera du nom de sa mère, avec une alliance arrangée par moi et mon beau frère, Abraxas. Ainsi, je crois n'avoir rien oublié..



Après un long temps de refléxion, il rajoute :


- Mon fils. Héritier de ma maison, je te laisse le soin de notre réputation, et de ne jamais la ruiner. Je compte sur toi pour atteindre de grandes choses, comme celles que j'aurais réussi à trouver. Tu te feras ainsi élire à ma place dans notre pays d'origine, et ne laissera jamais ce pays se faire gouverner par quelqu'un qui ne porte pas notre noble nom. Tu graviras les échelons tout comme je l'ai fait auprès du Seigneur des ténèbres, mon ami d'enfance tout d'abord, puis notre Maître à tous. Tu prendras toujours le soin de glorifier notre nom, en ne le salissant pas par ton immaturité, mais faisant de grandes choses. Tu ne te laissera jamais marcher sur les pieds, et prendras soin de ta petite soeur, et veillant avant tout sur elle, tout comme j'ai veillé sur votre mère lorsqu'elle avait son âge.
Vous n'oublierez jamais qu'à présent, il ne reste plus que vous deux. Ne vous déchirez pas, mais entraidez vous, pour sauvegarder la gloire de notre Maison. Ruinez qui vous le voulez, tuez, faites ce qu'il vous plaît, tant que vous jurez fidélité à l'autre, car le même sang coule dans vos veines. Je pars bien trop tôt à mon goût, par cette mauvaise maladie, ainsi je ne pourrais pas veiller sur vous et vous déposer là où je le souhaiterai, c'est à dire sur le chemin de la grandeur, mais je compte sur vous pour y parvenir. Ne comptez sur personne. Vous savez déjà cela, évidemment.. Une des clés de mon éducation aura été de vous montrer que dans la vie, vous ne pouvez compter que sur vous même, où sur votre famille proche. Quand je dis proche, toussote t-il, c'est quiconque portant le même nom de naissance que vous, ainsi, il n'y a plus que vous deux.
Maintenant, ma fille. Que dire.. Je ne sais par où commencer. Si ce n'est ma lâcheté, et mon mépris que je regretterai, et que j'ai regretté. Je ne me suis jamais conduit avec toi comme avec ton frère, je t'ai élevé plus durement, et cela t'a réussi. Ne lâche jamais rien. Tu es forte, grâce à moi. Tu es intelligente, et brillante. Ton propre chemin t'aura mené chez le Seigneur des ténèbres, contre ma volonté, mais maintenant que j'ai vu ce dont tu es capable, continue sur cette voie. Je te donne les mêmes conseils qu'a ton frère, et tiens à dire, que je suis heureux dans ma mort, car je sais que tu iras dans une famille à la hauteur de la notre, quand bien même légèrement inférieure. N'oublie jamais d'où tu viens.


À cette dernière parole, il devient encore plus pâle.

Je ne dois pas pleurer. Je ne dois pas pleurer.

Je vais retenir mes larmes. Aucune ne doit couler.


Il vire alors mon frère de la pièce, car il souhaiterais me parler. Bien.

Une fois Alioth parti, avec une expression de rage non dissimulée ajoutée à sa peine, mon père, faible, rajoute :


- Je suis désolé. Pour tout. Un Powler ne s'excuse jamais, mis à part à d'autres Powler. Je sais, et j'ai toujours su que tu n'as jamais été responsable de la mort d'Helena. Comment un bébé innocent aurait-il pu l'être ? Mais, j'ai été lâche, et pour extérioriser la peine et la fureur quant à sa perte, je me suis défoulé sur une enfant innocente. J'ai honte, ma fille. Mais, plus les années passaient, plus tu lui ressemblais ! Je l'ai connu très jeune, ta mère, aussi jeune que tu as connu ton futur mari. J'ai honte, ma fille.. Ta vue m'étais si douloureuse ! Chaque mot, chaque acte de ta part lui ressemblais tant.. J'avais l'impression de la revoir, et je te détestais pour cela, pour la peine et le souvenir que tu me donnais, tu remuais le couteau dans la plaie. Je l'aimais tellement, Helena.. Si tu savais.. Je regrette de ne pas avoir pu t'élever dans une vraie famille, avec une mère, c'est tellement indispensable.. Au lieu de t'aider, j'ai.. Je suis désolé, sincèrement..


Non.. Non, c'est trop facile..

Non..

Pourquoi me dire ça ! J'aurais préféré ne rien entendre !

Je ne veux pas entendre, d'excuses ! C'est beaucoup trop facile ! Non !

Je vais devenir faible, et je ne peux pas avoir de l'empathie pour le monstre qui aura commis tant d'atrocités à mon égard.. Il n'a pas le droit de ruiner toute ma haine en quelques phrases, en de jolis mots bien alignés. C'est comme réparer une plaie immense avec un pansement, ça ne sert à rien.

Essayer de ruiner mes convictions ainsi.. En s'apitoyant sur sa douleur et sa peine pour son amour décédé.. Ça ne changera jamais rien, après tout. Comment éliminer seize ans de peines par cela ? Cet homme vicieux qui serait mon père aurait donc agi par amour ? Si il l'aimait vraiment, il aurait chéris sa descendance !


- Je veux t'entendre me dire que tu me pardonnes. Je veux aller dans l'autre monde en sachant que tu as accepté mes excuses, je t'en prie..


Non.. Trop facile.. Non..

Je réponds, sèchement, avec la voix enrouée :


- Ça n'arrivera jamais.


- Non, ne dis pas une chose pareille.. Ta mère ne voudrait pas te voir ainsi, mais je t'en prie, laisse moi lui dire quand je la reverrai que tu me pardonnes, et qu'ainsi, tu tends vers le chemin de la guérison..


Une larme coule. Je m'en fous si il sait que je suis faible, à présent !

Mon visage s'humidifie au fur et à mesure que je prends conscience de ses paroles, et qu'au fait que, demain, je serai orpheline.


- Pleure.. Ce n'est pas grave, c'est humain.. Nous ne sommes pas des mécanismes, c'est normal.. Tu possèdes la même sensibilité que ta mère, et je suis heureux que malgré ma cruauté, elle ne soit jamais vraiment partie. Par pitié, mon enfant.. Tu as tant grandis.. Remplis de fierté notre Maison, et lorsque tu auras de beaux enfants, n'essaie pas de les éduquer à la dure.. Fais tout le contraire de ce que j'ai fait, ce dont tu as jamais connu, sois comme ma mère.. Tout le monde a besoin d'une mère, et je suis désolé que tu n'aies jamais eu à connaître la tienne. J'imagine parfois un monde alternatif, ou nous sommes tous réunis, heureux..


- LA FERME ! JE NE VEUX PLUS RIEN ENTENDRE ! , je crie, puis pointe ma baguette sur lui.


Je deviens folle.. Plus un mot, je ne veux plus rien entendre.. Rien.. Ça fait juste trop mal..

Je ressens un fossé qui se crée dans mon coeur, à la pensée de ce que j'aurais pu avoir.. La pensée d'avoir grandis dans un monde normal, avec elle.. Oui.. Me déchire en deux. Je ne dois pas y penser, mais je ressens une haine, là.. Oui, je la sens..

Elle me cristallise le coeur, m'empêche de penser correctement, me fais trembler, et me donne envie de m'acharner sur quelqu'un, de lui découper les entrailles, de l'éviscérer, de l'écarteler..

Ma baguette lance des étincelles tant ma haine ressors, je dois me calmer, je dois me calmer..


- Je sais que tu en as envie. Qui sait, après tout ? Peut-être me pardonneras-tu, après ? Vas-y, tue moi, dit mon père d'un ton calme


Ne me tente pas.. J'en serais capable !


- Allons, ne me regarde pas avec cette terreur, mon enfant. De toute manière, d'après le médicomage, je n'en ai plus que pour quelques heures. Un petit sort bien placé, et me voilà mort, comme si j'avais sombré par ma maladie. Personne ne le remarquera.. Vas-y ! Peut-être seras-tu ainsi libérée de ta haine envers moi, dit-il d'un ton moqueur


Le moment dont j'ai rêvé depuis longtemps, très..

Je pourrais, tiens. Mais sa vue me fait mal, en fait. Je pourrais.. Je devrais, même. Mais comment le faire après tout ce qu'il m'a dit.. Je suis trop faible.. Il suffit de quelques mots, et me voilà impossible de faire la chose que je m'étais promise d'accomplir un jour.

..Et si ma mère me voyait faire ? Que dirait-elle ?

Attends, mais depuis quand je m'en préoccupe, en fait ? Elle n'a jamais été là pour moi, de son gré ou non, alors je ne vais certainement pas me préoccuper de ce qu'elle peut penser.

Mais ses paroles m'ont tant touchées.. Le cauchemar de mes nuits d'enfants me demande de lui pardonner, sous prétexte d'amour idiot. C'est ça qui t'a touché ?

Une vieille excuse minable, qui justifierais qu'on terrorise et torture un enfant à la limite de la mort quotidiennement ? Pas que physiquement, mais également mentalement ? Un tel homme ne mérite pas de vivre encore quelques minutes de plus sur cette terre.

Cependant, dans ce cas, pourquoi j'abaisse ma baguette ?

Parce que je suis lâche, tout simplement. Beaucoup trop. Comme si il avait lu dans mes pensées, il dit :


- Je me suis trompée. En réalité, tu ne mérité pas de porter mon nom. Tu n'es pas une Powler, tu es beaucoup trop lâche. On a dû t'échanger à la naissance, tu ne dois être qu'une espèce de sang-de-bourbe, en réalité. Trop lâche pour ne pas faire face à la mort quand tu l'a vois. J'entends tes prodiges de la part du Seigneur des ténèbres, mais je suis sûr qu'ils sont faux, et ne servent qu'à me montrer que je n'aurais jamais dû t'empêcher de connaître son ordre, dit-il lentement, et en soupesant chaque mot


Ainsi, c'est là que sa vie se termine. C'est là que la mienne commence. Peut-être n'étais-ce qu'un moyen de me forcer à le tuer, cette provocation puérile. Qu'une sorte de manipulation, mais dans tous les cas :


- AVADA KEDAVRA !


Et sa yeux roulent, sa tête tombe, mais malgré tout, un petit sourire reste visible sur son visage, semblable à celui de la victoire.





____

Plus qu'un chapitre, et voilà la fin de la partie I...

Il devrait venir dans quelques jours, je pense. Puis, s'en suivra une petite pause, il faut que je corrige tout depuis le début, pour repartir sur de bonnes bases pour la seconde et dernière partie de l'histoire. On est déjà à la moitié.. Dans 25 autres chapitres ce sera fini :'(

Mais on a le temps !

Alors.. Peine ou pas peine pour le grand Demetrius Powler désormais mort ?

RIP /* 1930-1975 x(

Donc peine pour moi, comme vous l'aurez deviné.. Mais je ne suis pas subjective, étant l'auteur.

J'ai donc très envie de connaître votre avis. (Je sens le vent venir :( )

Merci d'être encore là <3

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