Chapitre 23 - Impardonnables
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" Un enfer s'éveilla en moi instantanément, et fit rage. C'était avec un transport de joie que je meurtrissais le corps sans résistance de ma victime, goûtant un plaisir extrême à chaque coup que je donnais, et ce ne fut que quand la fatigue s'empara de moi soudainement, et au plus haut degré de mon délire, que je fus frappé au cœur par un tressaillement froid de terreur. " - Stevenson (The strange case of Dr Jekyll and Mr Hyde)
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Je contemple mon oeuvre. Cette scène horrible est ma création. Je viens de faire cela.. Quelle atrocité.
Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais il y a une chose dont je suis sûre. C'est qu'après cela, il n'y aura plus de retour en arrière possible. J'ai dépassé les limites de ma conscience. Pourquoi ? Parce que j'ai aimé ce que j'ai fait. Je crois bien que c'est le pire.
Maintenant, je ne ressens que du dégout. Je trouve cela horrible. Mais, ça ne changera rien au fait que j'ai savouré une douce sensation, le bonheur d'embrasser une certaine forme de folie.
J'ai sombré précisément dans ce que je craignais. Mais, en quoi est-ce si grave ? Parce que c'est immoral ? J'ai perdu tous principes de morale, et je n'ai jamais vraiment su qu'elle était la notion de bien ou de mal, le fossé qui délimite une bonne personne de son contraire.
J'ai l'impression de me sentir bien, là. Parce que je sais que je ne me voile plus la face. Je fronce les sourcils à cette pensée. Me suis-je déjà voilé la face ? Pas vraiment. Mais je pensais que je ne tomberai jamais dans le sadisme, le plaisir de faire du mal. C'est chose faite. Et franchement, c'est le cadet de mes soucis.
Pendant que j'ai l'impression de voir une vérité qui m'échappe depuis tant de temps, j'entends :
- C'était très impressionnant, mademoiselle.
Je me retourne rapidement, et observe Mr Nott me regarder étrangement. Je me demande depuis quand il est là.. Il me regarde si il se rendait compte de quelque chose. Il doit comprendre qu'il ne vaut mieux pas se mettre en travers de mon chemin. Et, c'est définitivement le cas, encore plus à présent. Ce stupide homme ne me fait pas peur, encore moins depuis qu'il est la risée du Seigneur des ténèbres.
- Depuis combien de temps êtes vous là ? , je demande sèchement
- Assez longtemps pour voir ce qui m'importait. Que je me rends compte que vous êtes à la hauteur de comment je vous estimais. Je suis là pour négocier les termes de notre alliance, dit il d'une voix mielleuse
- Il n'y a rien à négocier, puisque celle ci n'aura jamais lieu, je dis simplement
Mais même, je me demande ce qu'il attends de moi..
Je lui demande, et il réponds :
- J'ai besoin de quelqu'un qui sache réfléchir. Pour le moment mes stratégies n'ont pas eu beaucoup de succès auprès de notre maître. C'est aussi simple que cela.
- Je ne vous serai d'aucune utilité, étant donné que je vais encore à l'école.
- Vous avez un hibou ? Bien.
- Mais.. Qu'est-ce que j'y gagne, dans cette affaire ? , je dis
- Mon amitié, et ma protection, dit-il
Comme si j'en avais quelque chose à foutre de tout cela. Jamais je n'accepterai, rien que parce que je ne veux pas être associée à cette personne. En plus, il est clairement vicieux, et n'hésiterait même pas à me la mettre à l'envers, même si je m'alliais avec.
- Votre amitié me préoccupe peu, exactement comme votre protection. Vous aurez remarqué que je suis capable de me débrouiller de moi-même, je dis ennuyée
- Une enfant, qui plus est une fille ne tiendra jamais ici sans protection. Vous allez me rétorquer que vous avez celle de votre famille.. Mais votre père est sur un lit de mort, tandis que votre frère court en pleine disgrâce. Quant à votre oncle mon beau-frère, il ne voit en vous que la promesse d'un mariage pour son fils, afin d'avoir un accès direct sur votre or, et vos propriétés. Qui d'autre ? Votre fiancé ? Il n'a pas votre puissance magique. Je vois à quel point mon beau-frère s'arrache les cheveux avec ce stupide enfant. Puis, qui reste t-il ? Votre second cousin le plus proche, Rowle ? Il se préoccupe plus de..
"Ce stupide enfant" ? Je suis en train de rêver.. Note le bien, j'aurais ta mort pour cela. Je le jure.
- Vous êtes en train d'insulter la famille la plus proche que j'ai, il me semble qu'en effet, vous soyez vraiment mauvais en stratégie, je dis sèchement
- Avouez que je n'ai pas raison ? Dites le ! , crie-t-il
- Bon, écoutez ! Vous commencez à vraiment me fatiguer, là ! Vous débarquez, me comparez à ma mère et dites entre les lignes que je ne suis pas aussi stupide qu'elle l'était, puis vous insultez ma famille en plus, et enfin me proposez quelque chose que toute personne sensée n'accepterais jamais. Il vous faut quoi pour comprendre que vous êtes dans une situation désespérée, actuellement ? Que je vous commande tel ce moldu à l'aide de l'Imperium d'ouvrir votre cerveau pour voir quels neurones ne sont pas reliés correctement ? Allez vous en ! J'ai d'autres choses à faire que d'écouter les idioties d'un futur condamné à mort ! , je dis énervée
- Vous ne pensez pas ce que vous dites. Vous venez de vous faire un ennemi, ce n'est pas très sage de votre part. Je certifie qu'à présent nos familles sont ennemies. Je compte m'occuper personnellement du cas de votre frère, me toise t-il de haut
Il me menace ouvertement. En menaçant mon frère, c'est mon nom qu'il essaie d'atteindre. Je sens mon sang ne faire qu'un tour, je sens que ma folie va revenir.. Je vais peut-être regretter ce qui va suivre, mais je ne vais pas me laisser faire ainsi. Car je sais qu'à partir du moment ou je le laisse faire ce qu'il veut et dire ce qu'il veut, il ne s'arrêtera jamais, et les autres pourraient le prendre en exemple, et ne jamais me lâcher.
Il veut la guerre ? Il l'aura. Quelle est la chose où j'ai l'avantage.. ? Le provoquer délibérément en duel serait très stupide. Je le veux mort. Je veux qu'il quitte le monde des vivants. Mais je me promets que ce jour viendra. En attendant, je dis :
- Vous vous attaquez à la famille, au lieu de la personne concernée ? Touchez à un cheveu de mon frère et je jure que votre fille se retrouvera dans des problèmes dont vous n'avez même pas idée.
Et là il rit d'un rire froid, et réponds :
- Cornelia est le dernier de mes soucis.
Un homme qui ne se préoccupe pas de sa famille, de ses enfants n'est définitivement pas digne de confiance, j'ai donc bien fait de m'en méfier, je ne me suis pas trompée. Je jette un oeil à droite et à gauche, et vois que nous sommes seuls. Où est Severus ?
- Oh, vous cherchez votre ami ? Je l'ai envoyé faire une petite course.. Oui, il n'y a plus que nous deux ici, j'en ai bien peur, dit-il avec un sourire mauvais
Bien. Très bien. J'ai un problème. Je ne vais pas le laisser faire. Ne dit-on pas que chaque problème a une solution ? Je veux sa mort. C'est la seule issue au problème.
Je sens que ça va être amusant, mais je dois préparer mon plan.
Maintenant.
On va gagner du temps, pendant que je réfléchis, je dis :
- Nous sommes seuls ? J'aurais presque l'impression que vous comptez me tuer. Sachez que si vous voulez le faire, ce serait un peu lâche, puisque je n'ai pas vos pouvoirs.
Tandis qu'il me répond, j'observe le détenu à ma droite qui nous regarde d'un air morbide, j'observe sa face décharnée, sa peau sur les os, et me dis qu'il faudrait que je lui rende service, et que je lui offre la seule chose qu'il doit désirer à présent, de goûter à la mort.
- Je n'en doute pas. Vous n'avez même pas vos BUSEs, comment en serait-il possible autrement ? Votre Imperium n'était qu'un coup de chance, voilà tout. Mais, vous ne pouvez décidemment pas vous mesurer à moi.
Il n'a pas sa baguette en main, signe qu'il pense vraiment ce qu'il dit. Ça va vraiment me faciliter les choses. Car, j'ai un plan.
- Stupéfix !
Je lance ce sort d'un coup, et étant trop confiant, il ne s'y attendait pas. Je le vois alors, immobile. Parfait. Je récupère sa baguette.
Je dois agir vite avant que quelqu'un ne soit de passage.
Je me dirige vers la cellule, l'ouvre à l'aide de sa baguette d'un Alohomora, puis commande au détenu à l'aide de l'Imperium de le tuer, encore et toujours avec sa baguette.
Le prisonnier fait évidemment ce que je lui ordonne, et enserre ses mains le plus fort possible autour du cou de Nott. Décidemment, ce sera la journée de l'étranglement.
Je me dépêche, et commande au prisonnier de le frapper et de se frapper, afin qu'il y ait quand même des traces de lutte.
Une fois certaine que Nott est mort, que je vois son visage bleuté signe que le sang n'est plus passé, et ses yeux sans vie me regarder d'un air coupable, je tue le détenu à l'aide de ma baguette cette fois-ci, mais lève le Stupéfix à l'aide de celle de Nott, que je brise ensuite en deux, et jette sur le sol.
Il y a donc deux corps à terre. Tous deux morts, Nott par l'étranglement, qu'on devine grâce aux marques violacées sur son cou, et le prisonnier avec l'Impardonnable.
Je n'ai jeté aucun sort compromettant avec ma baguette, mis à part un Avada Kedavra, pour tuer le moldu. Même si j'ai jeté des Imperium tout à l'heure.. Mais c'était pour l'autre moldu.. Merde ! Il n'y a que deux utilisations de ce sort, celle pour lui crever les yeux, et celle pour le tuer.. Ça pourrait être louche. J'espère donc vraiment que personne ne s'amusera a lancer un Prior Incanto, afin de voir quels sont mes derniers sorts utilisés. Je l'espère vraiment. Je risque gros, dans cette affaire. Car le Seigneur des ténèbres a été clair, là dessus. Il ne faut pas tuer un autre mangemort, sous peine de.. Mort. C'est connu.
Je vérifie que tout est en place, et je me dirige en courant vers la porte, sort des cachots, arrange ma physionomie afin de donner l'impression que je suis sous le choc. Je cherche une personne, prie pour que qui que soit, elle ne doute pas de moi. N'importe qui, tant que ce n'est pas Bellatrix Lestrange. Pitié, n'importe qui.
Je tombe sur exactement qui il fallait. Mr Malfoy. Je lui explique ce qui s'est prétendument passé, comme quoi Nott était mort lorsque je l'ai trouvé, qu'il a été tué par le moldu, que j'ai ensuite tué.
Il sourit, et dit :
- Donc ce bâtard de Nott est mort ? C'est la meilleure nouvelle de la journée ! Je vais prévenir le Seigneur des ténèbres que tu as fait ce qu'il fallait, évidemment.
Je m'interroge. Il ne veut même pas voir la scène ? Il me croit, sur parole ?
- Je vois bien la tête que vous faites. Sachez que peu m'importe la manière dont vous l'avez tué. Le plus important, c'est qu'il soit mort. Ma femme sera très déçue pour son cher frère.. Mais, cela fait mes affaires, d'un certain côté. Merci de vous en être débarrassée, je comptais le faire depuis longtemps.
Je suis incrédule. Alors là, je ne m'y attendais pas à celle là. Puis, je me rends compte qu'il est très sérieux. De plus, il est clair que le Seigneur des ténèbres le croira, il est son bras droit. Bon, eh bien.. Je dis :
- Merci, Mr Malfoy. J'espère qu'au nom de votre soeur, vous serez convaincant, et que vous ne me mènerez pas à ma mort certaine.
***
Bon, c'était ma deuxième mort de la journée. C'est étrange, car l'une d'entre elle fait partie de ma famille. Mais, reliés ou pas, il faut avouer que Nott l'a cherché. Mais, dès aujourd'hui des enfants n'auront plus de père.. Je vais devoir regarder Cornelia, en sachant que c'est moi même qui me suis débarrassée de son géniteur. Ça va être spécial. Je pourrais m'en réjouir.
Je devrais, même, mais bizarrement je ne peux pas. Je ressens même de la culpabilité, beaucoup moins tout de même pour la mort de Nott que celle du moldu, car mon oncle n'a eu que ce qu'il a mérité. Il n'aurait pas dû se mesurer à moi.. Cependant, le moldu lui, n'a rien fait, rien fait de plus que de naître. C'est ça, le plus horrible.
Je suis actuellement assise sur un fauteuil dans le grand salon, je prends un peu de repos pour mon "choc" présumé, et la "tristesse" d'avoir vu mon oncle se faire tuer par un moldu. C'est dur, de ne pas éclater de rire.
Plusieurs personnes viennent demander ma version des faits, et je tiens toujours la même, évidemment, ce serait suspicieux, autrement.
Je vois une carafe de rouge sur une commode, c'est très dur de résister. Cela fait si longtemps, j'ai l'impression.. J'ai envie de me détendre, là.
J'espère que c'est du bon vin, et pas de la vinasse des elfes.
Je me lève, me sert un verre, et bois une gorgée. C'est pas trop mal. Enfin, si on veux. Je souris. Ça m'a manqué. Je savoure le nectar gorgée par gorgée. Ça m'a vraiment manqué !
Je me réinstalle, bien plus confirtablement. Je me crois chez moi, ou quoi ? Heureusement, ce n'est pas le cas.
J'attends la prochaine personne curieuse, lorsque je vois Lucius. D'abord, il a l'air mécontent. Enfin non. Je ne sais pas, je commence à avoir la tête qui tourne, en fait.
- Comment vas-tu ? J'espère que dans sa mort il aura souffert. Tu sais, père dit à à peu près tout le monde que la manière dont tu as réagis est digne d'un vrai mangemort. Le Seigneur des ténèbres à même acquiescé, dit-il en s'installant près de moi et en mettant un bras autour de moi
Je pose ma tête sur son épaule, et lui dis dans l'oreille que je lui expliquerai tout à Poudlard, mais qu'ici, il y a trop d'oreilles curieuses. Au même moment, ses yeux se posent sur ce que je tiens dans ma main, et il me regarde d'un air sévère.
- Je pensais que tu avais décidé d'arrêter. Je ne veux pas que tu regrettes après, Meredith.
- Merci, mais je suis désolée, c'était trop tentant.. Et puis, deux verres ne vont pas me tuer, si ? , je dis en essayant de me convaincre
Il me regarde, s'apprête à dire quelque chose, puis capitule.
Je viens de penser à un truc !
- Tu n'aurais pas vu Snape ? Je l'ai complètement oublié !
- Oui, il est avec Avery en ce moment, ne t'inquiète pas.
Je me lève pour me reservir. Et je sers un autre verre, que je tends à Lucius. Nous trinquons au Seigneur des ténèbres, et buvons, ou plutôt noyons notre soûl dans ce liquide rougeâtre.
- J'ai donc tenu deux semaines. C'est drôle, je n'ai toujours pas vu les cinquante gallions promis par Mulciber, je dis
- Ce n'est pas grave, tu peux les lui gracier. Il en a plus besoin que nous, non ? , dit Lucius en ricanant
Clairement.
Je me demande ce que ça donnera l'union des deux familles les plus riches du monde sorcier. Cette union a déjà eu lieu dans le passé, plusieurs fois au cours des siècles. C'est vrai qu'entre sang purs nous sommes consanguins, on ne peut pas dire que Black ait menti, tout à l'heure.
Et puis, et alors ? Ça fait quoi si on a un peu du même sang qui coule dans nos veines ? Il n'y en a pas de plus pur, ni de plus noble. Il n'aura jamais été contaminé par des saletés, au moins.
On se ressemble. Physiquement, et mentalement.
Au niveau du physique, on a déjà les mêmes yeux. Gris comme de l'acier, froids, à première vue. Je dis bien à première vue, car je ne sais pas pour moi, mais je sais que quand on cherche attentivement dans les siens, on y voit plus, bien plus que de la glace.
Ensuite, on a la même peau pâle. Peut-être la mienne l'est elle encore plus, car je ne vois jamais le soleil. Non pas parce que je ne le veux pas, je ne suis pas contre, mais je n'ai pas l'occasion de le croiser. Mis à part quand je joue au Quidditch dans les belles saisons, peut-être. Mais là, ma peau prends une teinte rouge très douloureuse. Non, décidemment, le soleil n'est pas fait pour moi. Je préfère les ténèbres.
On a la même beauté. Une beauté froide, de glace, chacun à notre manière. Ses cheveux platines, tout le temps bien coiffés reflètent la lumière, et montrent un chemin vers l'éclat, tandis qu'a l'opposé, mes boucles brunes tendent vers l'obscurité.
Puis, psychologiquement on est très semblables. On utilise souvent la manipulation, mais pas envers l'un et l'autre (de mon côté en tout cas). On a tendance à être tous deux des leaders, on aime avoir raison aussi. J'aime avoir raison tout simplement car j'ai tout le temps raison. Ah, et on a la forte tendance à être parfois très arrogants.
On se ressemble beaucoup, quoi. Trop, même. C'est légèrement conflictuel certaines fois, comme au plan sexuel, où on aime tous deux avoir le dessus.
On en est qu'au début de notre relation, donc pour le moment ce n'est pas trop grave, mais je crains que plus le temps passera, moins nous ferons des concessions, même sans nous en rendre compte. Chassez le naturel, il revient au galop.
On est trop semblables en fait.
De plus, c'est peut-être dangereux, la consanguinité. Prenons l'histoire de ces moldus égyptiens qui s'appelaient "Pharaons" à l'époque de l'antiquité. Combien ont fini complétement timbrés, et ont perdus tout sens d'un équilibre mental ? Pourquoi ? Car ils se mariaient entre frère et soeur.
Très heureusement pour moi, ce n'est pas dans mes intentions. Très très très heureusement.
On en est pas là. Donc, voilà des siècles que les mariages entre cousins chez les sang purs existent, et je ne vois pas de folie particulière. Mis à part les Gaunt, une famille qui descend du noble Salazar Serpentard, qui aujourd'hui n'existent plus. Eux, n'étaient pas bien psychologiquement, apparemment. J'ai entendu dire cela.
Peu importe. De toute manière, je ne suis pas stupide. Je sais qu'on aurait fini ensemble, d'une manière ou d'une autre, avec Lucius. On a de la chance, on se supporte. Imaginez si ça n'avait pas été le cas ?
Je ris à mon euphémisme. "On se supporte", j'ai dis. Bien plus que cela, même.
Quel mot poser sur toutes les sensations qui me prennent lorsque je suis en sa présence, quand je pense à lui également, ou même lorsqu'il a ses bras autour de moi comme maintenant, et que je sens son corps contre le mien, ses bras puissants ? Je ne connais pas les mots pour décrire une chose pareille.
Je ne fais pas ça car ça finira par arriver, ou quelque chose dans ce genre là, mais bien parce que je suis attachée à lui, Merlin sait à quel point.
Le fait est qu'il est la seule personne que je suivrai en enfer. Ne vous méprenez pas, je sais très bien qu'après tout ce que j'ai fait, et même tout ce que je ferai, que dans tous les cas, j'irai quand même. Mais, c'était pour illustrer mes propos, voilà tout. Pour montrer, qu'il est la seule personne qui importe à mes yeux, et pour qui je remuerai ciel et terre, mis à part ma propre personne, évidemment.
Ah. Ça me rends poétique, ce vin. Il n'est même pas bon, il est très amer, mais je le bois. Parce que j'aime la sensation que cela fait, en fait.
Je regarde Lucius, et vois qu'il ne se prive pas également. Il me regarde dans les yeux, nos yeux gris identiques se croisent, et ne forment plus qu'un. Pendant quelques secondes, j'observe encore et encore ces prunelles, je ne m'en laisserai jamais. Puis, il coupe la connexion, et dépose un baiser délicat sur mon front. Je ferme les yeux, et sens les frissons à l'intérieur de moi-même.
Parce que ça représente tant pour moi, cet effleurement par ses lèvres sur ma peau. Ça me montre, ça me prouve que, quoiqu'il arrive, je sais que je compte aux yeux d'une personne. Que je ne suis plus seule. Que j'ai trouvé une personne qui me ressemble, un peu comme une moitié. Tout ça, je le savais déjà, auparavant. Il a toujours été présent dans ma vie, et m'a toujours empêché de sombrer, même lorsqu'on avait dix ans de moins.
Mais, c'est différent. Ce n'est plus de l'entraide, de l'amitié entre cousins. C'est devenu plus fort, le lien qui nous relie en quelques sorte est devenu plus fort, plus puissant. C'est de la passion. Mais pas que. C'est comme si on étais à jamais liés, un peu. Comme si on ne formais plus qu'un. C'est étrange. J'ai du mal à qualifier cela.
De.. l'amour ? Je n'ose jamais dire ce mot. Parce que je ne l'ai jamais entendu être dit de toute ma vie, voilà tout. J'ai une vague idée de ce que c'est. Mais, si l'amour c'est penser à une personne chaque seconde de sa vie, vouloir être avec la personne tout le temps, savourer chaque instant comme si c'était le dernier, que chaque mot, chaque action chaque sourire de la personne aimée marque ton être au plus profond, et laisse une trace indélébile, ainsi qu'une sensation étrange, qui est un mélange de bonheur, de manque, et de douleur.
De manque et de douleur ? Car on a peur que ce sourire, ou ce mot soit le dernier. Qu'on voit, que, bordel, cette personne a réussi à s'insinuer dans notre être, et que c'est mal, c'est mal ! Qu'on sait que ce n'est pas une bonne chose d'être dépendante émotionnellement d'une personne. Je le sais, je le sens. Mais je n'en ais plus rien à foutre.
Parce, que, tu as changé ma vie.
Et que, donc, si tout ce que je viens de citer, c'est bien ça l'amour..
Et bien, Lucius Malfoy, je t'aime.
Mais, je n'oserais jamais te le dire.. J'aurais bien trop honte, surtout, que ça ne se fait pas trop.. Tu ne l'entendras jamais de mes lèvres, mais chaque action, chaque parcelle de mon âme, et de mon corps te le montrera bien. Jamais ne ne prononcerai ces mots, non pas par peur de rendre cela réel, car ça l'est déjà bien assez.. Mais parce que je n'ose pas, et que c'est un peu bizarre dans notre milieu j'ai l'impression..
Mais, je le dis et le redis mentalement : Lucius Malfoy, je t'aime. Beaucoup. Beaucoup trop, même. Trop, car je m'étais jurée que dans la vie, il valait mieux être seule. Je pensais qu'on ne pouvais compter que sur soi-même.. Je ne me suis probablement pas trompée, d'ailleurs. C'est dangereux, d'aimer. Je le sais. Mais, une fois qu'on a goûté au fruit interdit, peut-on s'en passer ?
Tu m'as fait changé toutes les bases de ma psychologie la plus profonde, toutes mes convictions. Il ne me reste plus rien de ma personne.
Avant, j'étais seule, solitaire, et le pire, c'est que des fois, j'aimais ça. Je savais toutes les horreurs que les êtres humains pouvaient faire, mon frère et père à l'appui. Je savais qu'au fond, tous les humains sont mauvais. Certains plus que d'autres, certes. Mais, notre instinct premier est de sauver notre peau, et les idiots qui prétendent être de bonnes personnes, ne font que de voiler la face. Je l'ai toujours su. Je le sais toujours. Mais malgré tout.. J'ai laissé une personne entrer dans ma vie, dans mes sentiments, dans mon coeur..
J'ai peur. D'aimer. C'est encore un peu inconnu, à mes yeux.
Mais tant que je suis avec lui, la peur est un mot rayé de mon vocabulaire. Parce que pour lui, je suis prête à tout.
Tout, absolument tout.
***
Je devrais me lever, je ne vais pas passer le reste de ma journée ici quand même. Lucius vient de partir car son père vient de passer, et lui a dit précisément tandis que nous étions encore bras dessus bras dessous "Je suis désolé de ruiner ce beau moment, mais tu n'as pas terminé ton entraînement pour aujourd'hui, fils."
Puis avant de tourner, Mr Malfoy m'a lancé un clin d'oeil. C'était un peu gênant.
Je l'aime bien en fait. Déjà, le fait qu'il m'ait aidé alors qu'il avait perçu mon mensonge était.. sympa. Et puis, il est drôle. Je me demande quel genre de frère il était pour ma mère. Du genre cool, j'imagine. Pas du genre Alioth Powler, en tout cas. D'ailleurs je n'ai plus revu ce dernier depuis tout à l'heure. Le connaissant, il ne m'éviterai pas, mais il remuerait ciel et terre pour me retrouver, et me rendre la monnaie de ma pièce. Mais pas ici. Pas devant ces sales hypocrites que l'on appelle mangemorts. Une fois au courant que notre famille serait en pièce, ils ne se gêneraient pas pour récupérer les morceaux. Surtout depuis que le patriarche, celui qui mettait l'ordre dans la Maison, serait à l'aube de sa mort. Quelle bonne opportunité..
Je ne dois laisser personne faire du mal à ma famille. Je ne tiens ni mon frère, ni mon père réellement dans mon coeur, mais tant qu'ils portent le même nom que moi, je me dois de les défendre. A la mort de mon père, Alioth sera à la tête de notre Maison. Cet idiot immature ne le mérite pas. Je m'assurerai personnellement un jour de notre nom. Ce jour viendra.
En attendant, je me lève, je dois continuer mes petites occupations. Je ne me suis toujours pas vraiment entraînée à l'Avada Kedavra comme le Seigneur des ténèbres me l'a conseillé, même si celui lancé sur le moldu tout à l'heure était parfait.
J'avance vers le salon, et tombe sur des photos un peu personnelles des Selwyn posées sur un meuble. On y voit Mr et Mrs Selwyn sur un portrait en noir et blanc souriants. Cette photographie ne bouge pas. C'est étrange.
Plus loin, une photo colorée et mouvante de Mrs Selwyn avec un bébé dans les bras. C'est leur fils unique j'imagine, il est en ce moment en mission en Irlande, il me semble. Depuis longtemps.
Ce n'est pas très bienséant ce que je fais, de regarder ainsi des photos personnelles. Mais bon, il n'y a personne pour le voir, alors bon.
Enfin, il y a une immense tapisserie de l'autre côté de la pièce qui fait toute la taille du mur, vers laquelle je m'avance. Je suis subjuguée par sa beauté, en fait. Les détails sont très beaux. Il s'agit tout simplement des armoiries des Selwyn, leur blason quoi.
Il s'agit de deux S entrelacés en vert foncé sur fond gris, entourés de deux serpents, soulignés de leur devise, "La pureté fait la force", traduit du latin.
Encore et toujours des serpents. Dans la plupart des armoiries des sang-pur, on en retrouve, y compris celles des Powler. Ce symbole de ruse, et de malhonnêteté. On pense tous au serpent qui aurait dit à Eve de croquer dans la pomme, en sachant ce qui risquait d'arriver.
Pourquoi des gens en mettent dans leurs armoiries ? En hommage à Salazar Serpentard, qui avait la capacité de parler aux serpents ? Car c'est un symbole de magie noire ? Probablement pour toutes ces raisons. C'est étrange. Mais j'aime bien les serpents.
J'ai une petite pensée pour les Selwyn quand même. À une époque, pas si lointaine d'ailleurs, ils étaient puissants. Tandis que maintenant, ils ne se réduits qu'a l'état de loque à cause du Seigneur des ténèbres. C'est assez effrayant quand même, de se dire que rien n'est acquis, et que du jour au lendemain tout peut basculer. Il faut aimer le risque pour rester ici. Mais.. Qu'est-ce qu'une vie sans un peu de risques ?
J'entends quelqu'un entrer, je ne me retourne pas, et met le vide dans mes pensées, comme il le faut pour être un bon Occlumens.
- Je te cherchais.. Tu vas bien ? Tiens, tu as oublié ça ce matin.
Ah, ce n'est qu'Evan. Et il me tends mon poignard. Ah oui. Je savais que j'avais oublié un truc. Je le remercie, un peu maladroitement en pensant à ce qui s'est passé tout à l'heure, lorsque je me sentais toute étrange après le petit cours improvisé de lancer de couteaux. Il me demande alors ce que je faisais, je réponds :
- Bien.. Très très bien, même. Je ne faisais pas grand chose.. Je me demandais juste pourquoi toutes les maisons de sang-pur choississent des serpents pour emblème, c'est tout.
- Eh bien.. Je ne peux te répondre, puisque les Rosier font pâle figure à côté de vous, avec nos roses pour symbole.
- Allons, ne te dénigres pas ainsi.. C'est beau, les roses d'une certaine manière, je dis
- Non, ça fait juste gros fragile en fait. Mais ça n'a pas empêché le fait que j'ai des ancêtres en commun avec la Noble et très Ancienne maison des Powler, réponds t-il ironiquement
- Va boire un coup, ça va te détendre, je souris puis rajoute, Mon arrière grand-mère était une Rosier, donc ne t'inquiète pas, votre symbole de "gros fragile" ne vous empêche pas de faire de bonnes alliances.
- J'ai déjà bu de leur Whisky tout à l'heure, on dirait de la pisse, alors non merci. Je préfère attendre de rentrer et de noyer mon soûl dans ma propre réserve, car même si j'aurais apparemment moins d'argent que les Selwyn, au moins j'achète de la bonne boisson.
- C'est vrai que c'est horriblement dégoûtant, mais je ne le bois que pour l'ivresse, dis-je en me reservant encore un verre
- Alors, raconte moi, c'est quoi cette histoire avec Nott ? , me demande t-il
- Oh, pas grand chose.. Je te raconterai tout à Poudlard, si tu le veux, bien sûr.
- Évidemment, ça m'intéresse. Je suis surtout content que tu n'ai rien. Sinon, ce soir, c'est à nous de faire la ronde, non ?
- Non, je crois que je dois la faire avec le préfet de Gryffondor, encore, je dis en levant les yeux au ciel
- C'est pas de chance, ça.
- Comme tu le dis. Mais attends.. Il est quelle heure ? Parce qu'à vue d'oeil j'ai vraiment l'impression d'être restée longtemps..
Il acquiesce, cherche sa montre dans les poches de sa robe, et pâlit. Il me dit qu'il est dix sept heures passées, et qu'on doit vite aller prévenir les autres.
Il ne manquait plus que cela ! J'imagine les professeurs en train de nous chercher en ce moment même.
On sort de la salle en trombe, et tombons sur Mulciber et son père, qui parlent. Je salue son père, et fait signe à Bart qu'on doit y aller.
Ouch. Son père vient de lui lancer un sort, en lui disant que la dernière chose dont il avait besoin c'était de retourner au tribunal pour son "stupide fils qui lui a fait la honte devant le Seigneur des ténèbres". Mulciber Sr. est vraiment flippant. Il ne pourrait tuer que par son regard, j'en suis persuadée. Mais, quand même, avant de partir, il me dit que je suis invitée chez lui quand je le veux. Sympa.
Maintenant, nous sommes trois. On doit chercher encore les trois autres.. C'est pas gagné du tout, cette histoire..
***
- Salut.
Le préfet de la maison rouge et or me salue, je lui fais un signe de tête en retour. Je n'ai pas oublié ce matin, où il a pointé sa baguette vers moi. Malgré tout, je n'ai rien contre lui personnellement. D'autres diraient que c'est devenu personnel à partir du moment où nos maisons sont ennemies, mais moi je rétorque que ces gamineries sont terminées, et que les deux camps du monde sorcier ne sont plus les Pro-Serpentards ou les Pro-Gryffondor, mais plutôt ceux qui choississent comme maître le Seigneur des ténèbres, et ceux qui sont contre nous. Je pense que c'est très simple de deviner de quel camp il fait parti.
Malgré tout, je n'ai pas le temps de le haïr, alors on commence notre ronde, personne ne parle (et c'est tant mieux), car je repense à la méthode d'utilisation des sorts de Magie Noire que je dois maîtriser. Dommage que je n'ai pas mon petit carnet noir, j'ai deux trois trucs à noter. Comme pour la Légilimancie, par exemple. En chemin, Lucius m'a donné deux trois conseils en plus. Apparemment, plus j'ai de scrupules, et plus c'est difficile d'entrer dans l'esprit d'une personne. Ça paraît assez logique, d'une certaine manière.
De toute façon, l'ère des scrupules est définitivement révolue. Du moins c'est ce que je me raconte. En fait, au fond, je ne sais pas. Je ne sais pas..
Certaines fois, je peux avoir mal au ventre et vomir pendant des longues minutes en pensant à toutes les atrocités que j'ai commises. En général, la plupart du temps, je ressens un poids en moi qui m'empêche de me sentir bien, et qui me ronge de l'intérieur, c'est la culpabilité, j'imagine.
On pourrait croire que je ne me sens pas coupable. Mais, disons que je suis passée maître dans cet art là, de la comédie. Sans ce talent, être une bonne Occlumens est impossible. Ça demande de l'entraînement, certes, mais il n'y a aucune meilleure sensation au monde que de savoir que mes pensées sont cachées, cadenacées. De savoir que le sale sang-mêlé qui se balade à mes côtés ne saura jamais à quoi je pense me fait me sentir bien.
Cependant, des fois, je ne suis plus moi-même. C'est l'impression que je ressens, qu'une autre personne s'est glissée dans ma peau, quelqu'un de sadique, de sans-coeur, qui peut faire tout le mal du monde, sans rien ressentir, voire pire, en s'amusant. Ça m'amuse, de faire du mal certaines fois. J'ai alors l'impression d'aimer ça, et qu'il n'y a rien de mieux au monde.
Ces deux facettes de ma personne jouent en continu, et selon chaque moment, l'une prends le dessus sur l'autre. C'est étrange, car je ne m'en rends pas compte immédiatement, mais seulement en analysant plus attentivement la situation.
Est-ce que c'est grave ? Peut-être. Probablement, même.
Est-ce que c'est mal ? Oui. Clairement.
Mais.. Après tout, qu'est-ce que le mal ? Je me suis toujours posée cette question. C'est quelque chose d'immoral ? Cependant, le sens de morale n'est il pas subjectif ? Qu'est-ce qui est moral, et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Le pire, c'est que je n'ai pas de réponse à cette question.
J'ai beaucoup de peine à saisir toutes les nuances et les différences entre ce qui est "bien", et ce qui ne l'est pas. Si je cogne le garçon à côté de moi, il va sûrement s'énerver, mais en quoi l'acte est il mauvais ? Ça ne va pas lui plaire, j'imagine, mais en quoi de mon point de vue cela est-il mal ? Je ne l'aurais pas tué.
Tuer, c'est immoral. Torturer, c'est immoral. Enfermer des gens tels des animaux, et expérimenter des choses sur eux, c'est immoral. Tout le sale boulot qu'on doit faire en étant mangemort, quoi.
Par contre, de l'autre côté, ce travail nous permet de servir une bonne cause, celle de remettre les nobles gens à leur place. C'est moral ça, non ?
Je ne sais pas trop.. Pourquoi tant de questions d'un coup ? Fais ce que tu veux, tant que tu y gagnes quelque chose.
Les couloirs sont très vides. On dirait Pré-au-Lard tout à l'heure, lorsque nous avions transplanés en quatrième vitesse. Nous avions servis comme excuse comme quoi on étais à la tête de Sanglier. C'était bien joué, puisque les profs ne se seraient jamais aventurés dans un coin si perdu, si.. mal fréquenté.
Je suis contente, sinon. Je me suis bien entraînée aujourd'hui, même indirectement. Mon Avada Kedavra sur le moldu était parfait, ainsi que tous mes autres Imperium. Tout cela grâce au côté aliéné de ma personnalité qui est réapparu.
Ma Légilimancie était moins bonne, pour la simple et bonne raison que mes émotions sont trop ressorties. Il faut être plus neutre, en fait. C'est à noter, mais j'ai encore besoin d'entraînement. Surtout celle où celui dont on regarde l'esprit ne se doute même pas qu'on le fait.
J'ai l'opportunité parfaite.. Je peux essayer avec le sale sang-mêlé, au pire si il s'en rends compte, je le cogne. Simple. Et puis, il ne doit pas avoir grand chose à cacher, non ?
Rien qu'un regard.. Il faut que je dise un truc. Ainsi, il me regardera dans les yeux.
Je ne sais pas quoi dire.. Aller, n'importe quoi..
- Dis moi, pourquoi tu manques autant les cours ces derniers temps ? Non pas que tu me manques, mais plutôt que tu as tendance à tempériser tes amis, ils sont un peu moins désagréables quand tu es dans les parages.
J'ai conscience de le chercher. J'aimerais bien qu'il s'énerve, car ainsi c'est plus simple de rentrer dans son esprit. Les émotions sont une ouverture parfaite, et rendent les pensées claires comme de l'eau de roche.
Surpris, il me regarde. Il a l'air d'essayer de vouloir répondre, mais les mots ne veulent pas sortir de sa bouche, on dirait. Il est étonné.
Ce n'est pas cette émotion que j'attendais, mais je la saisis et plonge dans ses yeux pendant une milliseconde. C'était trop rapide, je retente et vois flou.
Je vais alors essayer de le pousser à bout. Je lui demande si il a perdu sa langue, mais il ne veut pas s'énerver, mais il a.. Peur. Je reconnais parfaitement cette émotion, car c'est celle que j'aime le plus faire ressentir, bien plus que de l'admiration qui arriverait pourtant en tête.
Je vois des animaux, et ressens une grande joie, une profonde amitié.
Des animaux.. Il s'est cru au zoo ou quoi ?
Une angoisse. Profonde. Une douleur. Des douleurs. La lune. L'infirmière.
Je coupe contact, histoire de ne pas faire en sorte que ce soit trop étrange.
Il me réponds que je ne veux pas qu'il me lance "un sort dont je n'ai pas idée", je devrais arrêter de regarder dans son esprit.
Oh. Je manque encore d'entraînement, décidément. En plus, je n'ai pas vu grand chose..
J'ai envie de m'aumuser, je bluffe :
- Ton sort dont je n'aurais apparemment pas idée, tu peux te le mettre là où je pense, puisque je connais désormais ton pire secret, je dis en souriant
Il pâlit encore plus qu'il ne l'était déjà, et me demande en bégayant si je compte le dire à quiconque.
Il a donc vraiment quelque chose à cacher.
- Tout dépendra de ta bonne volonté, je dis mesquinement
Il ne sait pas quoi dire, mais il pâlit encore plus, il a l'air d'être à deux doigts de tomber dans les pommes. Mince alors, il a vraiment quelque chose à cacher, quelque chose de grave et d'important si je comprends bien.. Je dois trouver. Je veux savoir ce que c'est.
Est-ce que le peu que j'ai vu peut m'aider ? L'infirmière.. C'est donc là qu'il passe tout son temps lorsqu'il est absent. Et il est souvent absent.
Il pourrait avoir une maladie grave ? Mais, cela ne vaudrait pas une telle peur de sa part, non ?
- Tu bluffe. Si tu savais ce que je suis, tu serais partie en courant, me dit-il
Oh. Ce qu'il est ? Ce qu'il est..
La lune. L'infirmière. Non.. Quand même pas.. Dumbledore n'aurait jamais accepté.. Non..
Ces absences mensuelles.. Son air constamment fatigué.. La lune.. La lune.. Ce qu'il est..
J'ai compris. Il m'aura fallu cinq ans pour le faire, mais désormais, je le sais. Je sais ce qu'il est. Et ça a du sens.
- Je ne bluffe pas. Je sais maintenant que tu es un loup-garou.
Et là, il ne nie pas, mais me regarde d'un air quinze fois plus effrayé, une telle peur dans ces yeux me surprends. Il pense donc que je vais le dire à tout le monde. J'imagine à sa place, l'effet que ça ferait de se dire, que maintenant avec tous les parents d'élèves qui vont se révolter, il va être renvoyé. Sans ses BUSEs. Sans ses ASPICs. Il se retrouvera relégué au rang de moins que rien, car tout le monde saura son secret. Il ne pourra jamais avoir d'emploi, non seulement car il n'aura pas de diplôme, mais car sur sa tête sera notée, en grand, en gras : JE SUIS UN LOUP-GAROU.
Mais, quelle cruelle personne ferait cela, dénoncerait ce.. cette personne. Cet animal.
Mais, il n'aura pas été un animal toute sa vie. Mordu en étant enfant, vu les absences répétées en première année également..
- Greyback. C'est lui qui t'a fait ça, j'observe à voix haute
- Oui. Tu vas donc le dire à tout le monde. Je ne peux pas compter sur toi pour te taire, je suis sûr que la première chose que tu vas faire, c'est prévenir tes amis mangemorts, et la première chose qu'ils feront, c'est de se débarrasser de moi. Je sais que tu me mèneras à ma mort certaine. Tu n'as pas de coeur. J'espère que tu te sentiras coupable toute ta vie pour tout ce que tu as fait, et feras. J'espère que ma mort te hantera.
Je suis abasourdie. C'est donc comme ça qu'on m'imagine.. Comme une fille n'ayant pas de coeur. Mais, est-ce faux ? Est-ce que j'ai vraiment un coeur ? Je l'entends battre, je le sens me jouer des tours, de trop nombreuses fois.. J'aimerais me l'arracher, et le réserver dans une boîte, loin, très loin de ma portée..
Mais j'en ai un.. Je crois. On ne dirait pas, toute personne ayant vu la boucherie de tout à l'heure sur le moldu oserait dire que ce n'est pas que je n'ai de coeur, mais plutôt que je ne suis pas humaine, voire que je suis un monstre.
Dirais-je le contraire ? Oui. Car un monstre ne ressens rien. Malheureusement pour moi, j'ai des sentiments. Trop, à mes yeux. j'aimerais devenir inflexible, avoir un mental d'acier, et ne rien regretter, si ce n'est les seuls moments où je n'ai pas eu une victoire.
Mais non. Là, je dois avoir de la pitié pour un sale petit loup-garou.
De la pitié. De la peine. Blanc bonnet, bonnet blanc. C'est pareil. Est-ce que je le mènerai à sa mort certaine ? Oserais-je ?
La réponse m'est déjà connue.
Oui, je sais ce que je vais faire.
La réponse est dans ma tête, dans mon coeur.
Je ne dois pas pourrir la vie des autres car la mienne l'est déjà jusqu'au tronc. Quel égoïsme serait-ce.. Comment pourrait-on vouloir du mal à cette personne ? Ah, si j'avais la vie de Potter ou de Black entre les mains.. Je ferais en sorte que leurs derniers instants seraient très, très douloureux.
Mais lui.. Au fond, il est juste comme moi. Il vit sa destinée, si malchanceuse puisse t-elle être, il n'a jamais voulu ce qui lui est arrivé.
Il n'a jamais voulu devenir un loup-garou tout comme je n'ai jamais voulu être une Powler.
Il ne voudrait pas recevoir des injures ou des menaces à cause de sa condition, les mêmes que je reçois pour mon nom.
Je réponds, n'arrivant toujours pas à croire à la réponse que je vais lui donner :
- Non. Non. Ton secret est en sécurité. Je conçois très bien le fait que tu ne me fasses pas confiance, et que tu puisse douter de moi. Mais, je ne le dirais à personne. Tu n'auras aucun moyen pour en être sûr. Tu devras juste me croire. Après, je comprends que faire confiance à une fille sans coeur, c'est dur, car tu n'auras aucun moyen de vérifier si je tiens parole, ou non. Tu devras te réveiller chaque matin, en te demandant si on ne t'a pas tué dans ton sommeil, si les partisans du Seigneur des ténèbres n'ont pas purifié le monde d'une saleté en plus. Tu devras te demander si la forme sous laquelle tu te réveille est bien ton enveloppe corporelle, ou si tu es devenu aussi transparent qu'un fantôme peut l'être. Tu devras me faire confiance, en soi. Mais, je n'ai rien à gagner à dire ton secret.. Mis à part encore un peu plus de gloire en face de mon Seigneur, et de prestige. Tu devras juste me croire, croire une fille sans-coeur. Mais après tout, pourquoi est-ce que je parle autant.. Tu n'as pas d'autre choix, au fond, j'ai l'impression..
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Hey, merci d'avoir lu, n'hésitez pas à commenter !
Comme dit dans mon Rantbook, je suis désolée pour le retard de publications, mais je manque tellement de temps..
C'était dur à écrire, spécialement la partie sur Remus, parce que c'est genre l'un de mes personages préférés, je l'adore littéralement, c'était donc difficile de rester dans le tête de Meredith, surtout quand elle le traitait d'animal, alors qu'il a plus d'humanité qu'elle n'en aura jamais.
Après, je pense que Nott ne manquera pas spécialement, pas vous ?
Voilà voilà.. Merci encore de suivre cette histoire <3
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