Chapitre 19 - Le bal d'halloween
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"Everyone who isn't us is an enemy" - Cersei Lannister (Game of thrones)
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Après avoir fini de me préparer, je me regarde dans la glace. J'ai changé. Il y'a a peine quelques mois, je paraissais.. différente. Maintenant, j'ai l'impression d'avoir vieilli. Je regarde plus attentivement, et je ne vois plus mes grosses joues, caractéristiques de l'enfance, mais des pommettes. Je vois plus de formes comprimées par le bustier de ma robe, j'ai donc pris des seins. Je crois aussi avoir pris quelques centimètres. Je ne me reconnais plus. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant étudiée, car je n'aime pas beaucoup me regarder, mais là, c'est un choc. Je me trouve plus.. femme.
La transformation n'est certes que physique, mais psychologiquement, c'est dur. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais ça me fait tout drôle. J'ai 16 ans. C'est encore jeune, mais de se dire que dans un an je suis majeure, encore une fois, c'est étrange. Allons, je savais très bien que je n'allais pas être une enfant toute ma vie, non ?
Je replace une mèche sortante de mon chignon, j'essaie de ne plus avoir cet air ahuri devant le miroir. Je lisse les volants de ma robe :
Je vérifie ensuite que les gants et le collier sont bien en place, puis je me dis que je devrais y aller.
Je sors alors, et j'entends déjà des notes de musique, mais aussi une délicieuse odeur de pâtisseries. Oui, j'ai le nez pour ce genre de choses.
Une fois la porte de la salle commune passée, je vois Lucius m'attendre, et me tendre un bras que je réceptionne.
- Tu es très classe, dis-je en l'embrassant
Je n'ai pas menti. Ses cheveux ont l'air plus lisses que d'habitude, et cette veste est très belle. Sa chemise à l'air toujours aussi "parfaite", il n'a pas l'air d'y avoir un pli, et qui plus est, il porte mon cadeau, la broche d'ambre. Et en plus, pour ne rien gâcher, il sent bon.
Nous avançons, montons les différents escaliers qui mènent des cachots à la grande salle. Je ne peux m'empêcher de m'exclamer une fois celle ci passée, car la décoration est tout simplement superbe. Ce n'est pas du tout cheap comme j'ai pu penser que ça serait, il n'y a pas d'araignée géante ou je ne sais quoi.. C'est très classe. Les tables des maisons ont toutes disparues mis à part une qui a été placée tout au fond horizontalement, où toutes sortes d'entre-mets sont disposés. Les grandes tables ont été remplacée par plusieurs autres, rondes et plus petites, avec des chaises en velours noir. L'ambiance est très différente de d'habitude, c'est assez raffiné. Je fais part de mes pensées à mon cavalier, qui me dit que lui n'est pas surpris, car en tant que préfet-en-chef il a aidé à l'organisation.
Il y a une estrade, ainsi qu'un petit orchestre dessus. J'espère qu'ils sont bons, au moins, parce que la chanson que j'ai choisi pour notre entrée a l'air assez difficile à jouer.
En attendant que tout le monde arrive, et que ça commence, nous avons l'idée d'aller nous réserver une table pour la soirée.
Je demande où sont les boissons. Je ne compte pas boire quelque chose d'alcoolisé, rassurez-vous.
Il faudrait prendre un verre sur la table du fond, puis dire ce que l'on veut, et il se remplit automatiquement. C'est un peu comme dans certains festins de l'école, tu dis à haute voix ce que tu souhaites manger, et hop ça apparaît comme par magie dans l'assiette. C'est le même principe, je prends donc du jus de citrouille. Je vois Lucius faire de même, je lui dis que ce n'est pas nécessaire, et qu'il ne devrait pas faire comme hier, que si il veut boire, qu'il le fasse. A la mention de hier, il se rembrunit un peu, et dis que non, ce n'est rien, et qu'il a envie de jus, tout simplement.
Je crois qu'il m'en veut, par rapport à hier. D'avoir quitté la soirée comme ça, et surtout que ce soit Evan qui m'ait accompagné. Je lui ai fait comprendre que si il est venu avec moi, c'est parce qu'il était là, tout simplement. Ça aurait pu tout aussi bien être Mulciber ou Avery, mais c'est tombé sur lui, c'est tout. J'aimerais juste comprendre pourquoi fait une différence entre eux, pourquoi quand c'est Evan, il en fait tout un plat. Je lui ai demandé : Mais n'êtes vous pas supposés être amis ? Il n'a pas répondu à la question. J'ai bien compris qu'ils ne se supportaient plus ces derniers temps, que ce soit par les piques incessantes qu'ils se lancent, ou par les regards sombres qu'ils partagent. Je ne comprends cependant pas quelle en est la cause, parce qu'il y a encore quelques temps, ils se parlaient et riaient certaines fois. Ils étaient amis, en somme. Mais, tout a changé.
Ce matin quand il a vu la marque bleue sur ma joue, Lucius en a conclut que c'était lui qui m'avait frappé. C'est absurde, évidemment. Sans Evan, et si il ne l'avait pas désarmé, je ne sais pas si je serais debout, ou même si je serais là, en fait. J'aurais pu me défendre avec ma baguette, mais je ne pense pas que j'aurais fait le poids. Mon frère est au service du Seigneur des ténèbres depuis longtemps maintenant, il doit connaître plus de maléfices et plus de magie noire que quatre Meredith Powler réunies.
Cette scène de ce matin m'a marquée :
"- Je n'aurais pas du rester à l'intérieur alors que je savais que tu étais avec cette vipère qui te sert de frère, si ça avait été moi à la minute où il t'aurait touché il aurait perdu la vie ! Je m'en veux de t'avoir laissé seule avec lui.. , avait dit Lucius en me regardant dans les yeux
- Ne sois pas stupide, tu aurais été renvoyé, et ce n'est pas ce que je souhaite, j'avais répondu
Et là il a pris ma joue en douceur, et un coup de baguette dessus plus tard, plus de douleur. Rien.
- Merci.. Tu m'apprendras ce sortilège, un jour, c'est assez efficace, disait-je en essayant de détendre l'atmosphère
- Tout ce que tu veux.. Promets-moi juste que la prochaine fois qu'il y a un problème, tu me laissera m'en occuper, et pas cette.. personne, avait-il dit en rapprochant de plus en plus de mon visage."
Ses paroles m'ont touchés, en fait. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que c'est la première fois qu'on m'a dit quelque chose d'aussi gentil. Un peu comme.. si on se préoccupait de moi. Et comme je sais qu'il a du mal à dire ses sentiments, qu'il me dise tout ainsi, et en plus avec ce ton de voix si désespéré.. J'ai senti mon coeur se réchauffer. C'est bizarre, dit comme ça. Je n'aurais jamais cru penser ça un jour. Mais c'est vrai.
Alors, quand nos lèvres se sont jointes en un baiser, et que nos langues jouaient, et que sa main s'amusait avec mes cheveux, ça a été le pompom. Je sentais mon coeur battre plus vite que quand je repère enfin le vif d'or dans une partie de quidditch.
- Tu penses à quoi ? , j'entends
- Oh, non, à rien de spécial.. , je dis
- Sinon, prêt pour danser ? , je rajoute
- Toujours prêt pour ça. On a de l'entraînement, nous de toute manière, pas comme ces paysans qui ne sont jamais allés dans n'importe quel bal, dit-il
- Regarde comment ces sang-souillés s'habillent.. Qu'est-ce que c'est que cette tenue, dis-je en montrant une fille portant une robe très courte et si serrée qu'on peut voir tous ses bourrelets
- Tenue moldue.. Pas du tout faite pour un bal.. dit-il
- Faite pour rien, d'ailleurs, je dirais.
Et là, quand la fille se retourne, j'ai un choc. Je vois que Lucius aussi fait une drôle de tête.
Cornelia Nott se dirige vers moi. Je ne veux parler à personne qui soit dans cet accoutrement indigne ! Franchement.. Une sang-pur, une Nott, s'habiller ainsi.. Faire honte à son sang.
Pourquoi je m'emporte ? Qu'est-ce que j'en ai à battre qu'elle soit ainsi, déjà ? Qu'elle reste comme ça, que je rigole un peu. Je me mets à rire en imaginant la tête que Mulcy fera quand il verra sa cavalière.
- Salut, je peux m'assoir ? dit-elle
Je fais oui d'un signe de tête. Elle me remercie, pour ce que j'ai fait hier. Ce n'est rien, comparé au fou-rire qui s'empare de moi en ce moment. Il ne faut rater aucune occasion pour rire.
***
Une fois toute la team installée à notre table, Dumbledore vient faire son petit discours habituel.
Dans celui ci, il remercie les préfets-en chef, pour l'organisation de ce bal. Comme ils ouvrent la soirée, il appelle Elia Reynolds, qui est une Serdaigle, et son cavalier. Ils commencent à danser, assez maladroitement je dois dire.
- Le meilleur pour la fin, évidemment , dit Lucius
Sur une musique assourdissante, ils tournent, et tournent. C'est tout. Aucun mouvement de pieds, où alors, très peu fluides. Les bras sont comprimés, et pas assez gracieux. Ce n'est pas grave, ce n'est pas donné à tout le monde de savoir danser.
Une fois mes oreilles en paix, Dumby nous appelle. Nous nous levons, nous mettons au centre de la salle, attendons que cette musique s'enclenche :
https://youtu.be/QxJrjV4PNXA
Je pose une main sur son épaule, l'autre dans sa main. Une fois la première note passée, je me concentre sur les paroles de la musique, et nous dansons dessus. Je me sens bien, libre.
"And it's so easy when you're evil
This is the life, you see
The Devil tips his hat to me
I do it all because I'm evil
And I do it all for free
Your tears are all the pay I'll ever need"
On ne s'est pas du tout entraînés, mais je sais qu'avec l'habitude qu'on a, on doit plutôt bien se débrouiller. Je me déplace en fonction du rythme de cette musique que j'adore, je sens mes bras et mes jambes faire des mouvements, et je n'ai pas l'impression que ce soit mon cerveau qui les contrôle. Je sens sa main sur ma taille, et ça me donne des petits frissons.
Nous tournoyons ainsi, sans jamais nous quitter des yeux. Je plonge dans ces yeux gris, que certains pourraient dire dénués de chaleur, mais où moi je vois quelque chose d'autre. Je vois de la vie, et des émotions. Je ne vois pas de la froideur, ou de la glace, mais sous cette teinte assez dure à décrire, se cache autre chose. C'est dur de mettre des mots dessus, il faut le voir pour le croire. Mais moi, je le vois. Et je le crois.
Une fois la dernière note passée, on s'arrête. On le doit. Mais je n'en ai pas envie. J'ai juste le besoin que le temps se suspende, et que cette danse ne s'arrête jamais.
Mais, malheureusement c'est impossible. Alors, sur quelques applaudissements nous reprenons nos places.
- Vous êtes très beaux ensemble, dit Mulcy qui se trouve en face de moi
Je lui retournerai bien le compliment, mais je ne pense pas que Nott et lui se valent. Alors, je me contente de sourire légèrement.
Je crois que Dumbledore vient de terminer un autre de ses petits discours, il vient de déclarer "la fête ouverte".
Je vois alors les gens se lever d'un coup pour aller danser j'imagine, mais pas à notre table. Ils continuent de discuter, très exactement comme quand Dumbledore parlait.
Quant à moi, je me mets à repenser à hier. Je ne devrais pas, puisque je me suis fais la promesse mentale de ne pas y penser, mais c'est plus fort que moi. Voir mon frère, lui parler "normalement" au début, puis le coup de poing, puis père qui essaie de me faire culpabiliser encore plus, "il y a très exactement 16 ans que ma femme est morte prématurément", avait-il dit. Oh, plus les micro "rebellions", où j'ai plus dit ce qu'il ne fallait pas qu'en.. seize ans de vie aussi. Ça fait beaucoup d'un coup, n'empêche.
Je me souviens quand on a galérer à revenir hier, avec Evan. Je me rappelle aussi de cette nuit où je n'ai pas réussi à fermer l'oeil, les effets de cette nuit blanche commencent d'ailleurs à se faire sentir. Comment aurais-je pu dormir, après tout ce qui s'était passé ? Je m'en voulais hier, vraiment. Je savais que je n'aurais jamais du y aller. Qu'est-ce que j'ai gagné ? Non pas que je fonctionne seulement pour mes intérêts, mais.. Ah, non, en fait si, je fonctionne seulement pour mes intérêts. Mais n'est-ce pas tout le monde qui en fait ainsi ?
Dans un des livres que j'ai lu, voici ce que dit le personnage principal :
"Chacun pour soi dans ce désert d'égoïsme qu'on appelle la vie"
Tout le monde ne pense qu'à soi. Mais tout le monde ne le montre pas, telle est la différence.
Je commence à beaucoup trop parler, comme d'habitude.. Mais, oui, j'ai regretté (et je regrette toujours) mes actions de la veille, car la seule chose que j'ai pu en récolter est.. de la honte, et de la haine. Je pourrais m'en passer de cette honte, mais la haine, je la recueille avec un grand plaisir. Surtout contre des gens ainsi, qui certes portent mon nom, mais qui seront ainsi plus facile à se débarrasser.
Et là, vous vous dites : Quoi ? Elle veut tuer son père et son frère ? Mais elle est malade !
Et je réponds : Oui, c'est ce que je compte faire. Comment ? Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr, c'est qu'en effet, je suis malade. J'ai la maladie d'une personne qui a de la haine, qui en déborde, et qui s'en nourrit. Qui a besoin de nourriture quand on a de la haine ?
Les gens n'aiment pas en avoir, ils veulent une belle vie remplie de joie ou de je ne sais quoi.. Soyons honnête, je ne cracherais pas dessus, mais moi, j'aime ma haine. Car elle me permettra d'accomplir une action que je rêve de faire depuis très longtemps. Et car, sans elle, je ne serais pas moi.
Encore dans mes joyeuses pensées, j'entends mon cavalier me proposer d'aller danser. J'accepte, bien évidemment.
***
Après avoir dansé pendant ce qui semble très peu de temps, je ne sens plus mes jambes. Et quand je vois l'heure, et que nous avons dansé pendant près de deux heures, je comprends mieux. Nous partons vers la table du fond chercher de quoi manger, mais quand je vois Snape assis seul. Je fais un signe de tête à Lucius, il comprends alors.
Demain nous allons chez le Seigneur des ténèbres, et je n'ai toujours pas une personne à lui présenter. A cette pensée je sens mon sang se glacer, et pense à la torture qu'il donne à ses mauvais serviteurs. Je l'ai vu faire de mes propres yeux. Je sais qu'il ne s'en priverait pas.
Je m'assois près de Snape. Il y a de la place sur sa table, car il n'y a juste.. personne.
- Bonjour Severus, je dis
- Bonjour, il réponds
- Tu devines pourquoi je suis là, n'est-ce pas ? Je suis venue te demander ta réponse sur ce qui peut-être une décision qui risque de changer ta vie.
- Oui.
- Oui quoi ?
- Ma réponse est oui.
Et à ces mots, je sens mon sang se réchauffer d'une douce sensation. La victoire.
- Tu sais à quoi tu t'engages, n'est-ce pas ? , je dis
J'ai un peu de peine pour lui, n'empêche. Je ne sais pas si il s'y fera, si il tiendra en fait. Il a intérêt à tenir en tout cas, je ne veux pas que cette victoire ce transforme en échec.
- Parfaitement. Ça faisait longtemps que j'en entendais parler à travers la Gazette du Sorcier, et je me suis toujours demandé ce que ça ferait d'en faire parti. Alors oui, je sais que je ne signe pas un contrat avec le monde des bisounours, mais j'ai envie d'élargir mes connaissances en magie noire, dit-il d'une traite
- Excuse moi, le monde des quoi ? Bisous d'ours ? , je réponds
- Non, des bisounours.. Peu importe, dit-il gêné
Ça me le fait souvent, quand je parle avec des gens qui vivent chez des moldus. Souvent ils utilisent des mots que je ne comprends pas. Mais ça ne fait rien. Tant qu'il ne se dégonfle pas, qu'il me parle en japonais que c'est pareil pour moi.
- Demain, 14 heures. On ne peut pas y aller ensemble, mais je créerai un portoloin, qui te mènera au lieu voulu. Je te préviens, ce que tu risque de voir pourra te choquer. Le mot est faible, je pense.. Mais je veux être honnête, il faut que tu te prépares mentalement. Bonne chance, et bienvenue.
Je ne dis pas ça parce que je suis gentille, ou que j'ai bon fond. On sait tous que je ne suis ou que je n'aie, ni l'un, ni l'autre. Je ne veux juste pas qu'il tombe dans les pommes où qu'il soit paralysé de surprise. Ça ne serait pas bon pour moi.
- Tu dois t'ennuyer ici, seul. Viens dans notre table, il doit y avoir de la place, je rajoute
- Euh.. oui..
Nous nous levons, et je souris. Ouf. Je n'arriverais pas les mains vides chez le Seigneur des ténèbres.
***
- Bonjour, Severus. Viens ici, il n'y a personne, dit Mulciber en désignant la chaise vide à ses côtés
Bon, il a un peu menti, là, puisqu'il y'avait Cornelia.
Oh, quand on parle du loup.
- C'est ma place ! Lève toi de là, petit impur ! , dit elle furieuse en s'avançant
Super. On ne peut pas rester tranquille un peu ?
Severus allait se lever, jusqu'a ce que Mulcy lui intime de rester, et qu'il dit à Nott que maintenant, ce n'est plus sa place.
Elle insiste, mais Mulciber lève les yeux aux ciel et lui dit de se tirer. C'est un peu méchant. Mais la scène est assez drôle.
- Va te faire foutre ! Quoique non, hier soir je t'en ai déjà suffisamment foutu. Casses toi, c'est plus clair ? Barre toi ? C'est bon, c'est entré dans ton cerveau ? rajoute t-il
C'est assez cruel. Ah, on me signale que je ne suis pas non plus un modèle de vertu. Et puis, pour qui elle se prends aussi ? Dire ça à Severus.. Je ne le défends pas, mais quand même.
***
Après avoir encore un peu dansé, moi et Lucius avons décider de faire un tour. On se promène actuellement dans les couloirs, vides de toute vie humaine. Tous les professeurs sont en bas, même le concierge. Ça fait du bien de prendre un peu d'air après l'ambiance assez étouffante de ce bal.
- Euh, non, viens on continue de monter, je dis
Oui, parce qu'on comptais tourner au cinquième étage. Je n'ai pas envie de me souvenir de tout ce qui s'est passé hier.
Tiens, je viens de penser à une chose : Mon frère ! Je suis dans la merde.. Déjà, je me demande au bout de combien de temps il s'est éveillé, et surtout, le connaissant je sais qu'il voudra se venger..
Il ne peut pas m'atteindre. Demain, pas sous le nez du Seigneur des ténèbres. Pas devant tout le monde. J'ai donc un peu de répit, j'imagine.
- Tu disais ?
- Il est vraiment mal au point ? il demande
- De qui tu parles, de mon père ?
- Oui.. Tu ne m'écoutais pas..
- Pour te répondre, si je te disais que sa peau à désormais la teinte d'un troll, ah, et l'odeur d'un troll, aussi ?
- Je te dirais alors qu'il n'en a plus pour longtemps.
- Pardon ? Et comment sais-tu cela ?
- Il est au stade final. Quand tu as la peau verdâtre, tu n'as quasiment aucune chance de survivre. Tu te souviens quand le petit Lestrange a eu la dragoncelle ? J'ai entendu le médicomage dire que quand tu es dans son état, il n'y a plus aucune chance. Et la description que tu viens de me faire correspond à comment il était.
- Oui, je me rappelle, le petit frère de Rodolphus et Rabastan.. Il aurait eu notre âge, c'est dommage. Mais n'enterre pas mon père trop vite.. Je suis sûre qu'il survivra, rien que pour me gâcher la vie.
- Mmh. On verra bien. Ne te méprends pas, je ne veux pas qu'il crève, mais je pense juste qu'il t'en a assez fait vivre comme ça.
- Bref.. Changeons de sujet, veux-tu ?, je dis
- Certainement. Ton anniversaire s'est bien passé alors ?
- Oui, très bien. Si on ne compte qu'aujourd'hui, alors oui.
Et là, nous arrivons à la tour d'astronomie. J'aime cet endroit. Je pense à beaucoup de choses quand je viens ici. Rien que cette année, pas mal de choses ont eu lieu dans cette tour.
Je vois les étoiles, et essaie de mettre un nom sur chacune d'entre elles. Je pose ma tête sur l'épaule de Lucius, et profite. De quoi, me direz vous ? De ce beau moment, ce petit moment de répit.
Le silence entre nous n'est pas gênant, comme ça pourrait l'être. Nous sommes dans nos pensées, mais toujours là. Il met son bras autour de moi, et ça termine de rendre le moment plus agréable. Je me sens bien, là. Un peu en sécurité. Beaucoup, même. Comme si rien ne pouvait m'arrêter. J'ai l'impression d'être protégée.
Je ris. Franchement, Meredith ? Protégée ? Tu es tombée bien bas.
Mais c'est le cas, alors chère conscience, accepte le. Ou alors va te faire foutre, pensais-je avec l'intonation de Mulciber quand il l'a dit à Cornelia.
Et là je ris vraiment. C'était épique, comme moment. Il lui a dit il me semble : "Va te faire foutre. Quoique non, je t'en ai déjà assez foutu moi même."
C'était franchement un coup bas. Très bas.
Et là Lucius me chuchote à l'oreille :
- Je ne sais pas pourquoi tu rigoles.. Mais j'aime te voir rire.
J'aime me voir rire aussi. Je l'embrasse, je pose mes lèvres sur les siennes en un doux baiser. Rien qu'une caresse au début, mais qui au fur et à mesure, devenait.. différent.
Je sens sa langue tilter un passage, une fois ma bouche entrouverte elle se mit à tournoyer autour de la mienne, en effleurements. Je passe mes bras autour de sa tête, et le baiser s'approfondit.. Je sens son corps collé au mien, est-il possible qu'ils soient si près ? Il met sa main dans mes cheveux, que je sens tomber autour de moi comme un voile.. Il a défait mon chignon.
Nos lèvres encore réunies, je me mets sur la pointe des pieds, et ressens les petites sensations dans le creux de mon ventre, la multitude de frissons qui me traversent par à la fois nos bouches jointes, sa langue qui caresse la mienne, et sa main dans mes cheveux.
A contre-coeur, nous séparons nos lèvres, mais restons comme ça, front contre front. Je vois encore ces yeux.. Ces yeux qui me subjuguent. Cette teinte grise acier, qui d'habitude montrent de la froideur montre tant de choses actuellement.. Je n'arrive pas à m'en décrocher et essaye d'analyser toutes les nuances, même les plus infimes. Je vois ses pupilles se dilater, ses yeux s'assombrissent de plus en plus, je n'ai jamais vu ça.. C'est fascinant. Fascinant, que tant de choses se cachent derrière des yeux. Je ne sais pas depuis combien de temps on se regarde, peut-être des secondes ? Ou des minutes ? Le temps passe atrocement vite lorsqu'on est bien, c'est connu.
Et alors, nos lèvres se rejoignent encore une fois, mais pour pas longtemps cette fois. Car, sa bouche descends vers ma mâchoire, et la survole de petits baisers. Il descends de plus en plus bas, dans mon cou cette fois.. Je me sens faillir, la sensation est trop bonne, trop douce.. Mais il me retiens, et sans cette aide je crois que je serais déjà par terre. Je ne sens plus mes jambes, j'ai l'impression qu'elles ont été remplacées par du coton. Ses baisers délicats telles des caresses se font plus passionnés, et je sens qu'un râle sort de ma bouche. Il continue, entre mordillements, succions..
(! Lemon !)
Je sens sa bouche descendre plus bas, mais là il s'arrête, et relève la tête vers moi. Il me demande si il peut continuer. C'est peut-être un peu tard pour demander, parce que maintenant je n'ai qu'une seule envie : Qu'il ne s'arrête jamais. Avec mon accord, je sens ses lèvres sur mon buste, puis descendre jusqu'a la limite que ma tenue le peut, sur la naissance de ma poitrine. Je sens sa bouche entre le creux des seins, je ferme les yeux, et soupire de plaisir.
Et là, je le relève par le col de sa veste, et l'embrasse passionnément, puis à mon tour descends vers son cou. Je ressens ce besoin, cette pulsion, de mettre plein de petits baisers à cet endroit là. C'est ce que je fais, et ne m'en prive pas. Je descends plus bas, mais je sens une résistance, un bout de tissu en trop. J'enlève sa cravate, j'ouvre les premiers boutons de sa chemise, et continue ainsi.. J'alterne entre bisous, et succions. J'ai juste envie de continuer, mais je viens de penser qu'on est encore dans la tour d'astronomie. On ne serait pas malins si quelqu'un venait faire un tour par ici, n'est-ce pas ? Je dis, après avoir mordu son lobe d'oreille :
- On ne devrait peut-être pas rester là, non ?
Ouah. Déjà le ton de ma voix est devenu très étrange. Très. Vraiment, c'est la première fois que j'entends ce ton sortir de mes cordes vocales. Une voix emplie d'émotions, plus grave que d'habitude. A ces mots, il me prends dans ses bras, et me porte, un bras sous mes genoux, l'autre sous mon dos, telle une princesse des contes de fée. Je croyais au début qu'il avait du mal à avancer sous mon poids, mais, pas du tout, étonnamment. Je ris alors. Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Je n'ai bu que du jus de citrouille, vraiment !
Heureusement, entre la tour et sa chambre le chemin est assez rapide, nous n'avons croisé personne. Ils sont tous en dessous, encore en train de danser vu la musique qu'on entends de là. Une fois devant, il me dépose, et je me rends compte dans quoi je me suis embarquée. Je ne suis pas stupide, je sais ce qui va m'attendre. C'est drôle, je dis ça comme si c'était une punition, ou comme si je n'en avais pas envie. Merlin sait que dans les deux cas, c'est tout à fait faux.
Une fois la porte fermée d'un coup de pied de sa part, il me demande encore une fois si je suis sûre. C'est très gentil, mais je ne vais pas quitter le navire maintenant, si ? (J'ai des drôles d'expressions certaines fois.. Ça doit être l'émotion.)
Alors, comme j'ai l'impression qu'il hésite encore, je m'empare de sa veste, que j'enlève, et je défais tous les boutons restants de sa chemise. Tout tombe par terre. Alors je le regarde dans les yeux, et vois ce que je n'y ai jamais vu auparavant. Ils ne sont plus gris. Ses pupilles se dilatent à l'extrême cette fois-ci, je ne vois que du noir. Des petits trous noirs, prêts à m'aspirer. J'ai l'impression qu'il se réveille enfin, je crois que je ris devant son air ahuri. Nos lèvres se rejoignent encore une fois, et je caresse sa peau nue de mes doigts. J'ai une folle envie de la toucher, de sentir son coeur. Nos langues s'amusent encore, et je le sens sourire contre ma bouche. Nos corps sont encore collés, comme si plus rien ne pouvait les séparer. Je sens alors quelque chose au niveau de mon ventre, je baisse les yeux et.. Oh.
Je vois son pantalon très.. étendu.. devant. Genre vraiment. C'est assez.. troublant comme vision. Très, très troublant.
Il perçoit mon choc et se met à rire. Il me dit dans l'oreille d'une voix sensuelle que c'est fait juste pour moi. Euh, j'ai chaud. Très chaud. Et ces paroles ne m'aident franchement pas.
Pendant nos baisers je sens sa main chercher la fermeture éclair de ma robe, qu'il ne trouve pas. Je prends alors sa main, et la guide vers elle. Il la descends alors, et la robe tombe à mes pieds, d'un coup. C'est gênant, à vrai dire. Je ne suis qu'en petite culotte, et c'est un peu gênant. Je le vois me contempler, toujours avec des yeux aussi profonds, puis il descends son visage au niveau de ma poitrine. Il prends mon sein droit dans la bouche, et s'amuse à le lécher, à en mordiller le bout de chair. Je me sens alors défaillir, mes idées ne sont plus claires, pas plus que les bruits qui sortent de ma bouche.. Pendant ce temps, il prends l'autre dans sa main, et s'amuse avec, en pince le téton, et me fait subir une douce torture.. Je ne sais pas si les soupirs qui sortent de ma bouche sont dus à la douleur, ou au plaisir. Ce mélange des deux..
Je ne sens plus mes jambes, elles me lâchent.. Il me rattrape à temps, avant que je ne tombe, et me porte, encore, mais vers le lit cette fois. Une fois qu'il m'a posé dessus délicatement, je rampe au dessus, je me débarrasse de mes chaussures à talons, et il vient se mettre sur moi. Nous continuons de nous embrasser, ainsi, mais d'un coup je nous fait basculer et me place au dessus cette fois-ci. Je me mets, comme tout à l'heure, à lui faire une multitude de petits baisers dans le cou, et je descends également sur son torse. Je trace tout un chemin avec ma langue, mordille, embrasse.. Pendant ce temps je sens contre moi, contre ma féminité sa longueur, et ça me trouble.. Beaucoup..
Je remonte un peu, et là il nous refait basculer comme nous étions initialement. Il fait comme moi, plein de baisers sur mon buste, puis descends sur ma poitrine et reprends la douce torture, entre mordillages, succions, et toucher.. Certaines fois je le vois me regarder, comme si pour savoir si tout allait bien, puis il reprends son petit manège, il tire et roule entre ses doigts plusieurs fois mes boutons de chair, et là, je sens que je gémis, ça fait mal, mais ça procure en même temps tant de plaisir..
Il continue son chemin vers mon ventre et quand il se met sa bouche sur mon nombril, je ris, ça me chatouille ! Il continue de descendre, mais à un moment il relève la tête vers moi, je comprends alors. Un signe de tête plus tard, il descends ma culotte, j'ai un peu honte.. Mais cette honte disparaît au moment où je sens sa bouche là, à cet endroit..
Je sens sa langue me parcourir, descendre de haut en bas, et lécher chaque recoin. Je me mets sur mes avants-bras, je le vois faire. Quand il remonte un peu, et mordille mon point sensible, c'est trop.. Trop bon.. Je n'arrive pas à penser, je ressens juste, je voudrais qu'il ne s'arrête jamais.. Chaque succion me donne des sensations que je n'ai jamais eu auparavant, que je ne savais même pas réelles.. Si on m'avait dit que ça faisait cet effet là.. Je ne sais même plus comment je m'appelle.. Chaque parcelle de mon corps est en feu, en ébullition sous ce plaisir inouï. Il continue, ne s'arrête pas, et je sens une boule se former en moi.. Qui n'attends que d'être explosée.. Chaque mouvement de langue, chaque léchouille.. Et quand je sens sa langue entrer en moi, et faire des petits aller retours, c'est trop.. Ma tête tombe en arrière, et je sens une tempête de sensations, j'ai des spasmes de plaisir, des mots qui n'ont aucun sens sortent de ma bouche.. J'essaie de les arrêter, mais terrassée par tant d'euphorie je ne peut même plus les contrôler.. La jouissance s'arrête, j'essaie de reprendre mon souffle. C'était..
- Ton premier orgasme. Alors ? , me dit-il avec un sourire
- Qui te dit que c'est mon premier ? , je réplique
Et là, il fait une tête mémorable. Je ris, c'est trop drôle.
- Je plaisante. C'était pas trop mal, j'imagine.. je dis d'un ton espiègle
- Pas trop mal ? Ne t'inquiète pas, ce n'était que le début.. , il me dit d'une voix sensuelle
Oh. Je sais bien. Si ce n'était que le début, j'ai très hâte la suite.
Alors il remonte, et m'embrasse. J'inverse nos positions encore une fois, je me retrouve sur lui. Je sens un goût salé en plus dans sa bouche, ce n'est pas désagréable, juste étrange. Je suis en train de me goûter.
Je vois qu'il essaie de débarrasser de son pantalon, je l'aide, et le déboucle, je fais tout descendre d'un coup et.. Oh.
Oh.
Oh.
Oh.
Oh.
Oh. C'est.. Oh.
Bon, c'est.. Oh.
C'est très perturbant. Très gros, aussi.
Vraiment.
Tellement que j'en viens même à me demander comment ça pourrait passer. Oh.
- Eh oui.. Je suis plutôt bien doté, comme tu le vois , il dit en riant à la tête que je fais
J'ai envie de la toucher. Je crois que Lucius voit mon hésitation il prends alors ma main dans la sienne, puis la pose sur sa longueur. Il me dit de faire des mouvements du haut vers le bas, et me montre comment faire. Il enlève sa main, et je continue, seule. A la tête qu'il fait je dois plutôt bien me débrouiller, je pense. Je resserre de temps en temps, et là je l'entends soupirer, la bouche entre-ouverte. C'est franchement très excitant comme vision. Très.
Je continue ainsi mes mouvements, et j'observe à travers mes yeux comment il perds la tête.. J'étais comme ça, tout à l'heure ? C'est exaltant, de le voir ainsi. Pendant ce temps, je sens quelque chose couler d'entre mes jambes..
Je ne m'arrête pas pour autant, et continue de le regarder soupirer et râler.. Quand je sens qu'il va venir, et se lâcher, il me dit d'arrêter.
- Ta main est très, très agréable.. Mais je veux avoir le temps de te faire plaisir..
Nous rebasculons de l'autre côté, moi en dessous. Il me fait encore des baisers dans le cou, quand il me dit qu'il va y aller, et que ça va peut-être me faire mal. Je l'encourage à continuer, car niveau douleur, je suis certaine d'avoir connue pire. Et là, je sens quelque chose chatouiller mon entrée.. Et.. Oh.
Centimètre par centimètre, je le sens entrer. Je grimace un peu, c'est vrai que pour le moment ce n'est pas une partie de plaisir.. Une fois arrivé au maximum, il ressors, puis rerentre d'un coup. Et là je gémis, de douleur, mais aussi, d'autre chose.. Il y va doucement, au début, mais au bout d'un moment, quand je sens que je n'ai plus mal, je lui dit de continuer, d'accélérer.. Il le fait très bien. Je sens mes jambes qui encerclent sa taille, et à chaque nouvelle entrée, je ne peux m'empêcher de crier mon plaisir. Il est différent de celui de tout à l'heure, ça fait un peu plus mal, mais il est dix fois plus puissant.
Alors, je n'ai pas la tête qui puisse encore réfléchir.. Je ne sais même plus qui je suis, tout ce que je veux, c'est qu'il continue ainsi, sans jamais s'arrêter, jamais.. Chaque parcelle, chaque millimètre de ma peau ressent cette grâce, ce régal des sens. Il fait des allers-retours, de plus en plus rapides, et je ne sais pas ce que je dis, je ne sais pas ce que je raconte, ni ce qui sort de ma bouche.. Je n'entends dans cette pièce que nos râles communs, nos soupirements de plaisir, et je ne suis plus que sensations. A chaque fois il frappe au plus profond de moi même, et à chaque fois je sens que je suis de plus en plus proche.. C'est différent de tout à l'heure, c'est tellement plus intense.. Encore, plus vite, plus vite.. Je serre les draps entre mes mains, et je ressens toutes les sensations, tout se mélange en moi, je sens..
Je sens que je vais bientôt venir, que j'attendrais bientôt le summum, je le sais, je le sens.. Chaque aller-retour en ma personne me le rappelle, je sens..
Et là, je jouis.. J'ai des spasmes dans tout mon corps, je ne sais pas combien de temps ça dure, je ne sais pas qui je suis, ni quel est mon nom, je ne sais rien, rien de plus que ce plaisir immense.. Je sens quelque chose couler en moi, j'entends un râle long virile, qui ressemble même à une plainte, on pourrait s'y tromper..
J'essaie de retrouver une respiration normale. Lucius s'est écroulé sur le côté, et je pose ma tête sur son torse, et il m'encercle de ses bras. C'était..
Je sens mes yeux se refermer tous seuls.. Ses bras se resserrent autour de moi, il m'embrasse le front, et joue avec mes cheveux. Mes yeux se referment..
J'aimerais graver cette nuit dans ma mémoire pour l'éternité.
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PS : Protégez vous. Ce sont des sorciers, alors j'imagine qu'ils doivent avoir une multitude de moyens possibles et imaginables pour le faire. Mais vous n'êtes pas des sorciers (malheureusement pour certains xD), alors faites attention.
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