Chapitre 18 - Que des menaces..
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"Le diable est optimiste s'il pense pouvoir rendre les hommes pires qu'ils ne sont." - Kraus
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Slughorn commence à parler :
- Mes chers élèves, nous devons tous nous estimer très heureux qu'Alioth Powler ait réussi à se libérer pour assister à notre..
Il ne manquait plus que ça. Je le vois me sourire, puis une fois le discours du Professeur terminé, il se dirige vers moi. Je le vois s'approcher, méfiante.
- Salut, soeurette. Tu n'as pas répondu à ma lettre précédente, je suis donc venu en personne t'annoncer deux trois trucs.. Je peux te parler en privé ? , il demande
J'acquiesce, et puis nous marchons un peu plus loin dans la salle. Je croise le regard de Lucius qui me regarde d'un air un peu inquiet, je lui fais un signe de tête, qui veut dire que tout ira bien.
- Qu'est-ce que tu fais là ? je demande
- Super accueil, je te remercie.. Comme je te l'ai dit, j'ai quelques trucs à te dire. Déjà, je trouve que tu as un très joli collier.. Bon, on commence par les bonnes nouvelles. Je vais me marier en décembre, tu es invitée, évidemment. Ensuite..
- Je peux savoir qui est l'heureuse élue ? , je dis
- Oh, elle s'appelle Hesper, dit il
Qu'est-ce que j'en ai à foutre de son prénom, franchement.
- Sa famille. Quel est son nom de famille ?
- Travers.
- Ces sang pur de bas étage ? Franchement, tu es sérieux ? Tu n'as pas du demander à père son avis, non ? , je dis
- Il est au courant, et a donné son accord. Et toi ? Tu parles, mais à ton âge, j'en connais qui sont fiancées. Estime toi heureuse que père ne s'en occupe pas encore.. J'espère en tout cas que je finirais pas par avoir le fils Malfoy comme beau-frère, dit-il d'un ton venimeux
- Ça ne te regarde pas, je dis sèchement
- Bien sûr que ça me regarde ! Tu sembles te préoccuper de mes affaires, et je ne devrais pas ? En plus, c'est différent. Moi, je garde mon nom, peu importe qui j'épouse, je resterai un Powler. Mais pas toi. Alors écoute moi bien, et prends en de la graine. Je sais bien que ces idiots de Travers ont autant d'argent que la classe moyenne moldue, dit-il avec une grimace, mais l'avantage c'est qu'elle sait que je suis supérieur à elle. Elle m'écoutera, me respectera, et fera des beaux petits enfants Powler. Et c'est tout ce que je demande. Rien qu'une bonne petite épouse qui a le sang-pur, qui ne me désobéit pas, et qui a des garçons, dit il avec hargne
Non mais ! Quelle.. Quelle.. Je n'ai pas les mots ! C'est comme ça qu'il considère la personne avec qui il va passer le reste de sa vie..
- C'est ce que tu penses ? Que toutes les filles de sang-pur ne servent qu'a enfanter, et à jouer à l'elfe de maison auprès de leur très cher mari ? Tu aimerais au fond de toi, que je finisse ainsi, c'est ça ? , je dis
- Oui, c'est ce que je pense, mais pas pour toi, à vrai dire. Ça m'en coûte de le dire, mais tu es plus intelligente que la plupart des filles que j'ai rencontré jusqu'a maintenant. Et surtout, tu es une Powler, tu es destinée à de grandes choses. Par exemple, je n'aurais jamais pensé que tu te présenterais au Seigneur des ténèbres, (il dit le dernier mot dans un murmure, je propose qu'on sorte de la salle pour continuer de discuter) et quand tu l'as fait, je ne pensais pas que tu tiendrais. Tu as tenue. Tu iras loin, la preuve, tu es là depuis moins longtemps que moi et père, pourtant tu as un siège plus près de lui que nous. Bref, je ne traiterai pas ma soeur comme je traite cette pauvresse, surtout qu'autrement ce serait nuire à notre nom, conclue t-il
Je suis dégoutée. Je trouve ça répugnant, de parler ainsi de sa future femme.. !
Il rajoute :
- Quoiqu'il en soit, je t'enverrais le lieu ainsi que le jour. De toute façon, on se reverra d'ici là. Tu seras là samedi, chez les Selwyn ? J'espère pour toi que tu n'as pas failli à ta mission d'ailleurs.
Snape ! J'ai oublié de lui parler ! Je lui dis que oui, évidemment que je viendrai.
- J'ai encore quelques trucs à te dire.. Oui, je m'en souviens : Bon anniversaire ! J'ai ton cadeau, attends que je le retrouve.. (il fouille dans sa poche) Ah, voilà ! , dit il en me tendant un truc
Je crois avoir vu quelque chose bouger vers la statue de Boris le Hargard.. Non, ça doit être une hallucination.. Je prends la chose que mon frère me tends et je vois qu'il s'agit de clés. Je demande ce que c'est, il me dit qu'il m'a acheté une maison de ville, un hôtel particulier à Paris. A quelques centaines de mètres du sien. Il me dit que c'est au cas ou ça me dérangerait de venir chez lui.
- Euh merci.. , je dis gênée
Je suis étonnée. Il a changé. Il est devenu plus.. amical ? La dernière fois que je lui ai autant parlé remonte déjà à plusieurs années, probablement même avant ma première année dans cette école. Et puis ce cadeau.. Je sais que nous sommes une famille qui "roulons sur l'or", pardonnez l'expression familière, donc j'aurais très bien pu me l'acheter moi même sans même que mon père ne remarque la différence, mais quand même, c'est un geste de bonne volonté. A vrai dire, même si il m'avait offert rien qu'un caillou j'aurais été heureuse, car ça montre qu'il s'est souvenu de mon anniversaire. Je me rappelle d'avant, lorsque ce jour là il avait deux manières d'agir : Soit je ne le voyais pas de la journée, et il ne me souhaitait même pas mon anniversaire ou alors, lors de ce jour il me rendait malade en me disant à chaque fois que je le croisais dans la maison à quel point j'aurais mieux fais de ne pas naître. Mais là.. Il a l'air de me porter plus d'intérêt apparement..
- J'ai fais la décoration moi-même, il y a certains tableaux de famille que j'ai galéré à déplacer.. Bien sûr j'ai disposé toutes les sécurités, que ce soit anti-moldus, anti transplanages, anti intrusions.. Enfin, la totale, quoi. Et aussi, il y a un dernier truc que je voulais te dire, mais je ne me souviens plus quoi.. Ah oui ! Mais c'est une assez mauvaise nouvelle, j'ai préféré la garder pour la fin..
- Tu me fais peur, là. C'est quoi ?
- Père a un petit problème.. Il a la.. Dragoncelle..
- QUOI ! DEPUIS QUAND ? , je crie
Pourquoi est-ce que je me mets dans tous mes états, déjà ? Ça me fait quand même quelque chose de me dire que mon père vient d'attraper une maladie potentiellement mortelle. Je devrais me réjouir ? Non, je ne suis pas sans cœur quand même.
- Depuis quelques jours.. Mais tu sais qu'il a appelé les meilleurs médicomages de..
- Il est où ? Où se trouve t-il ? , je demande
Il me réponds qu'il se trouve au manoir. Je réponds que je dois aller le voir !
- Quoi, maintenant ? , me dit il d'un air ahuri
- Oui, maintenant. Je vais aller demander à Dumbledore..
- Ne soit pas stupide, tu penses que ce vieux sénile va te laisser y aller maintenant ? Que la nuit est tombée depuis déjà plusieurs heures ? On va y aller par nos moyens..
- Mais enfin, tu sais bien que Dumbledore contrôle ce château mieux que personne.. Je suis sûre qu'il doit savoir tout ce qui s'y passe, alors tu penses vraiment que si on utilisais nos moyens de transports il ne le remarquerai pas ? En plus il y a une limite, on ne peut même pas y aller par les airs, il a renforcé la sécurité "en ces temps de troubles", c'est lui même qui l'a dit.. je dis
- Il ne contrôle pas les portoloins, dit il
- C'est normal, c'est le ministère qui les contrôle.. Tu préfères avoir Dumbledore ou le ministère à dos ? , je demande
- Si c'est comme en France, le ministère ne sait pas qui crée le portoloin, ils voient juste d'où ça vient, et où ça mène. Ils penseront que c'est juste Dumbledore qui va faire une petite balade nocturne..
- Je ne sais pas trop..
- Tu veux voir père, oui ou non ? , dit il
- Bon..
- Ne me fais pas perdre mon temps, décide-toi !
Je suis sûre que si je demandais à Dumbledore, jamais il ne me laisserais y aller. De plus, je suis sûre qu'il doit me suspecter de pas mal de choses.. Il faudrait en effet être aveugle pour ne pas remarquer certaines choses à mon sujet et comme tout le monde connaît l'étiquette de "Dark Witch" que je traîne depuis des années.. Je suis sûre qu'il doit rêver de me renvoyer.. Alors, pourquoi accepterais t-il de m'aider ?
Très bien, allons dans cette mission suicide. Je me souviens de comment faire un portoloin, mais mince, quelle est l'incantation, déjà ? Je l'ai sur le bout de la langue..
- Comment est-ce qu'on fait un portoloin, déjà ? , je me dis à voix haute
- Tu es une idiote, où quoi ? Père nous a donné tant de leçons, dont comment faire un portoloin.. Je retire ce que j'ai dit précédemment, tu ferais bien une stupide épouse sang-pur, pas mieux traitée qu'un elfe de maison..
Tout allait bien. J'ai tenu une discussion plus longue que j'avais jamais tenu avec mon frère depuis très, très longtemps. Je retire ce que j'ai dis précédemment, lorsque je pensais qu'il avait changé. Il vient de tout gâcher. J'en ai marre de ses sautes d'humeurs. Je ne vais plus me laisser marcher sur les pieds. Pas comme avant. Je dis le plus sèchement possible :
- Ne t'inquiète pas, je me souviens très bien des leçons de père.. Spécialement de toutes les fois où tu criais comme une petite fille quand il te jetait des sorts.. Je me souviens de tes supplications : "Non père, pas le Doloris.." Même un moldu ne crierais pas autant que toi, qui malgré l'habitude produisait le cri le plus aigu que j'ai entendu de ma vie entière.
Je vois sa tête se décomposer à chacun de mes mots, je croyais qu'il allait sortir sa baguette, jusqu'a ce que je m'effondre par terre, la main sur la joue brûlée et la bouche en sang par l'énorme coup de poing qu'il vient de me donner.
Je me relève rapidement, malgré la douleur, sors ma baguette, la pointe sur lui et dit :
- C'est tout ce que tu peux faire.. Me frapper à la moldue. Sors donc ta baguette, et voyons qui de nous deux sera celui qui criera le moins lorsqu'il recevra un sort !
Je le vois sortir sa baguette, il la pointe sur moi, puis lance d'un informulé un sort que je contre, je m'apprête à en lancer un à mon tour, jusqu'a ce que je vois sa baguette voler. Il est désarmé ! Je ne lui ai encore rien envoyé !
Je vois Alioth aussi perturbé que moi, sa baguette lui a volé des mains puis a rejoint le sol, sans que je n'ai rien fait. J'ai en ce moment l'occasion parfaite pour me débarrasser de lui. Fait le ! Mais sans que je fasse quelque chose, il ne bouge plus. Il est pétrifié. J'essaie de comprendre ce qui se passe, quand j'entends :
- Je vais le tuer.
Je me retourne et vois Evan qui a l'air très énervé, la baguette à la main, qui lance :
- Endoloris !
Je vois le corps de mon frère tomber à la renverse, mais il ne bouge pas.
Je me dirige vers Evan et lui dit d'arrêter cela. Il ne veut pas m'écouter, et continue de lancer sorts sur sorts sur le corps inanimé de mon frère. Je me place devant Evan, lui redemandant d'arrêter. Il est devenu fou ! Littéralement ! Il ne veut pas cesser, il a l'air de ne pas me voir, de ne pas m'entendre.
- Cesse donc ! Il doit avoir compris ! , je dis en posant ma main sur celle où il tient la baguette
Il a l'air d'avoir repris ses esprits, et l'abaisse enfin.
Je vais voir le corps de mon frère, touche son pouls, il est faible. Je demande à Evan ce qui lui as pris, et essaie de le calmer. Il a l'air tout tremblant..
- Calme toi. Je ne comprends pas pourquoi tu trembles autant.. , je dis inquiète
- Je voulais juste prendre l'air, j'ai entendu une partie de votre discussion. Et puis je l'ai vu te frapper, j'ai pas pu m'empêcher d'agir..
- Bon, il est vivant, c'est tout ce qui compte. Qu'est-ce qu'on va faire de lui ? , je demande un peu paniquée
- Il devrait finir par retrouver son chemin, non ? , il dit
Evan rajoute qu'on devrait lever le sortilège de stupéfixion afin que si quelqu'un passe et le trouve, ils pensent qu'il s'est juste évanoui seul.
Je suis partagée entre plein d'émotions là, actuellement. Je ne sais pas comment je fais pour tenir encore sur mes pieds. Le pire n'est pas la douleur physique du coup de poing, qui certes me brûle beaucoup, et qui était si violente que je me suis écroulée par terre, mais c'est plutôt le fait que : Premièrement, je viens pour la première fois de ma vie de te tenir tête à mon frère, et ça me fait tout drôle. Deuxièmement, je viens de voir un de mes amis à la limite de la folie, je n'ai jamais vu quelqu'un lancer si violemment un Doloris mis à part le Seigneur des ténèbres lui même. Tellement que mon frère s'est évanoui. Il ne possède peut-être pas une résistance extrême, mais c'est assez inhabituel. Et enfin, troisièmement je viens d'apprendre que mon père se trouve aux portes de la mort. Tout ça en moins de cinq minutes. Ça fait quand même beaucoup d'un coup.
Mais, je ne sais pas pourquoi j'ai tant le besoin d'aller le voir, je ne peux m'empêcher de me dire ; Et si c'était la dernière fois que je le voyais ? Je sais qu'il n'a jamais été tendre avec moi, beaucoup moins que mon propre frère en tout cas, et Merlin sait à quel point mon frère peut être violent, vous imaginez donc. Mais, je n'ai jamais souhaité la mort de mon père pour autant.. Je devrais, pourtant. Mais mon caractère bien trop faible me joue encore des tours. J'arrive même à ressentir de la peine pour mon frère, quand je le vois ainsi contre le sol, et en sachant qu'il vient d'être exposé à des sorts d'une extrême dureté. Je ne peux m'empêcher de me dire : Mais, Meredith, toi qui a pour ambition d'être du côté des ténèbres, tu arrives à ressentir tout cela envers des gens qui ne t'ont jamais aimés ? Quel genre de mangemort est si.. empathique ?
Je dois y aller. Je ne pourrais pas dormir de la nuit si je n'y allais pas maintenant. Je dois voir père, car je ne supporterais pas si il mourrait sans que je le vois avant. Il y a des chances maintenant que je finisse orpheline, sans parents, alors il vaut mieux que j'aille rendre visite au dernier qu'il me reste.
- Evan, qu'est-ce que tu ferais à ma place ? Je ne sais pas si tu as entendu, mais mon père a attrapé la dragoncelle.. Et je dois aller le voir. Je devrais demander à Dumbledore, ou y aller moi même ? , je demande
- Cet idiot n'a pas tort. Le vieux fou ne te laisserais jamais y aller. Et mon père travaille aussi dans la section du ministère réservée aux transports, je sais donc que ce qu'il dit est vrai, sur les portoloins. Il faudrait juste ne pas choisir une destination trop évidente, dit-il
- Viens avec moi, je dis
- Enfin non, juste si tu le veux.. , je rajoute hésitante
Pour réponse, il défait son noeud papillon. Je ne comprends pas très bien.. Jusqu'a ce qu'il lance l'incantation "Portus" dessus. Le noeud s'est éclairé pendant un court instant, et je saisis. Evan me dit qu'il partira dans dix minutes, et nous emmènera dans le comté du Hampshire. Pour terminer notre route vers le comté du Wiltshire on continuera en poudre de cheminette.
- Mais non ! Mon père bloque les cheminées quasiment tout le temps !
- On ira en balais.. On a encore dix minutes, viens on va les chercher dans la chambre ! , réponds t-il
***
Notre chemin s'est bien déroulé, sans problèmes. Pendant que nous marchons vers le portail du manoir, j'ai une pensée pour le Professeur Slughorn, c'est assez malpoli de ma part de partir ainsi. Mais il faut comprendre que je ne serais pas tranquille tant que je n'aurai pas vu l'état de la situation de père, ainsi que sa gravité.
Une fois arrivés devant le majestueux portail qui trône devant la demeure, je remarque que mon père a agrandit les sécurités du lieu, et que n'importe qui ne peut pas passer. A la vue du poignard et de la vasque posés sur une colonne, je comprends.
Je prends l'arme, et ouvre une entaille dans ma main, je fais couler mon sang, et le portail s'ouvre immédiatement.
Evan s'interroge, et j'explique qu'il doit probablement se méfier du ministère qui essaierait d'entrer faire une perquisition pendant qu'il ne se trouve pas dans le pays. Il demande si c'est déjà arrivé, je réponds qu'il ne me semble pas, mais qu'en ces temps sombre, ils doivent sûrement suspecter notre famille. Pas à tort, d'ailleurs.
Avant je rentrer dans le bâtiment, je me demande si au fond, j'ai bien fait de venir. Je vais lui dire quoi quand je vais le voir ? "Salut, je voulais vous voir parce que je suis inquiète ?"
Bah ouais, c'est le cas. Mais je ne me vois pas lui dire ça. Je ne sais pas pourquoi. Je sens que ça va être un moment gênant.
Nous montons les marches, et une fois devant la porte de sa chambre, j'hésite. Evan m'encourage, et me dit qu'il attends ici.
Je décide de franchir le pas. Alors que j'allais tourner la poignée, j'entends une voix qui dit :
- Alioth ? C'est toi ?
Je tourne la poignée, et réponds que non, c'est moi. Je vois la surprise dans ses yeux. J'essaie quant à moi de retenir la mienne, je ne m'attendais pas à le voir si.. mal au point. Il a le visage verdâtre et rempli de pustules étranges. Il est alité, et n'a pas l'air de pouvoir bouger.
- Qu'est-ce que tu fais là ? , dit-il d'un ton méprisant
Quel accueil.
- Alioth est venu à Poudlard, j'ai donc entendu parler de votre problème, et je voulais voir votre état, dis-je
- Ah il a donc du t'avoir annoncé la nouvelle du mariage soit dit en passant, dit-il
- Oui, en effet.
- Pourquoi tu es en habits de fête, tu dois fêter ma maladie n'est-ce pas ? Tu t'imagines peut-être que je vais mourir ? Tu as un très joli collier, d'ailleurs. Il a l'air de valoir beaucoup d'argent, ça ne me surprends pas. A chaque fois que je vais à Gringotts je vois de mystérieux retraits de gallions. Pas besoin que je me demande qui les réalise, surtout quand mon fils se trouve à mes côtés en France, dit il avec dédain
- Quand est-ce qu'il est organisé ce mariage déjà ? Je ne me souviens plus très bien. Qu'il se dépêche donc d'épouser cette misérable fille, qu'elle ne serve qu'a donner une descendance digne de ce nom, puisque je n'ai eu qu'un fils, et que ma femme est morte prématurément il y a très exactement 16 ans, rajoute t-il
Que des paroles. Ce ne sont que des paroles. Ne t'énerve pas. Calme toi.
Mais je n'y arrive pas. Je sens mes mains trembler. Tu n'es pas responsable de sa mort. Comment est-ce qu'un bébé peut le faire volontairement ? Je sais tout ça. Mais derrière ses mots, je vois comment il parle de ma future belle-soeur, je n'en ai rien à foutre d'elle, mais je perçois le mépris qu'il a l'air d'avoir envers les personnes de mon sexe, exactement comme mon frère. Je ne peux m'empêcher de me dire, si c'est ainsi qu'il parle de cette fille, comment est-ce qu'il pouvait ne pas penser la même chose de ma mère ?
- C'est ainsi que vous traitiez ma mère alors ? Comme une chose qui ne sert qu'à avoir des garçons ? , je dis en essayant de me retenir d'avoir la voix tremblante
- Tu as de la chance que je ne peux pas bouger ! Une fois sur mes pieds tu regretteras chaque mot que tu viens de prononcer ! dit il avec hargne
Je ne peux m'empêcher de sursauter. Cette colère dans sa voix me replonge instantanément dans mes souvenirs. Dans ma tête ce ton énervé me remémore toutes les souffrances du passé. J'associe cette voix avec les longs sorts, la douleur. Je me souviens d'il y a des années de ça quand au son de son ton je me recroquevillais sur moi-même en attendant qu'un sortilège m'atteigne.
J'ai failli en faire de même, mais je reste droite. Tu ne vas pas être faible. Tu es une Powler. Mais celui devant toi en est un aussi, et un plus fort que toi.
Physiquement ? Certainement. Magiquement ? Probablement. Mais psychologiquement ? Peut-être pas. Son énervement montre qu'il a du mal à contrôler ses émotions, et ça prouve qu'il doit avoir du mal à se contenir. Oui, au fur et à mesure des années, je crois l'avoir remarqué, et compris. Il doit être un piètre occlumens, d'ailleurs. Tu peut avoir une force supplémentaire sur les gens, rien que par ton mental. Alors reste droite, et encaisse sans fléchir.
Il doit avoir vu que je ne bougeais pas face à lui, que je ne m'enfuyais pas en courant, ni que j'ai peur, car sa tête semble se radoucir un peu, pour dire d'une voix un peu plus calme :
- Pour te répondre, tu te trompes complètement. J'appréciais plus que tu ne t'imagines la compagnie de ta mère, à vrai dire.
A force de consanguinité dans cette famille, il ne va finir que par rester des gens totalement fous. Heureusement, j'ai l'impression de ne pas avoir hérité ces gênes. Peut-être que si, en fait. J'ai souvent l'impression de m'énerver d'un coup aussi, mais c'est normal, n'est-ce pas ?
Sa compagnie. Sa compagnie. C'est bien le mot qu'il vient d'utiliser, je me trompe pas ? Il aurait pu dire simplement qu'il l'aimait, au lieu de ça, il dit "apprécier sa compagnie". Je ne peux m'empêcher de rétorquer :
- Sa compagnie, c'est ça ? On aurais dit que vous parlez d'un animal.. Il y a maintenant 16 ans qu'elle n'est plus là comme vous dites, alors respectez sa mémoire.
Ouais non, rectification, je suis définitivement folle. J'ai osé dire ça.. Je suis effrayée par ce qui viens de sortir de ma bouche, je n'ai pas l'impression que ce soit moi qui ai parlé, si ? Vu la tête qu'il fait, je crois que c'est le cas. Voilà. Tu t'embarques dans des situations assez étranges, Meredith. Arrête de t'inquiéter, qu'est-ce qu'il peut faire, là maintenant ? Me frapper comme mon frère ? Ça ne m'enlèvera pas le soulagement et la douceur qui se répandent dans mon corps, car pour la première fois de ma vie, je lui dis tout ce que je pense.
Je l'entends crier, du ton le plus énervé qu'il ait jamais prit :
- Espèce de petite impertinente ! Je t'ai mal éduqué à ce que je vois ! Tu aurais du recevoir plus de doloris ! Je jure sur mon nom, qu'a partir du moment où je serais guéri, je m'occuperais bien de toi ! Tu penses que tout ce que je t'ai fais vivre est déjà beaucoup ? Tu n'auras encore rien vu ! Crois moi que chaque petit sort envoyé par mes soins ne représentera rien, rien quand tu connaîtra la vraie douleur ! Je vais te faire regretter ta naissance ! Attends donc, ton heure viendra ! Une fois sorti, je te démembrerai pièce par pièce et enverrai chaque partie de ton corps aux chiens !
Je me liquéfie sur place. Son regard énervé me fait peur, non, soyons honnête, il me terrifie. A chaque mot, je sens mes yeux s'humidifier de plus en plus, et à la fin de son discours je sens une larme rouler sur ma joue droite. Il dira que je suis faible, mais je n'en ai rien à faire. Je ne me lamente pas sur mon sort, mais entendre cela, de la bouche de son père.. Et surtout chaque son, chaque geste, chaque mouvement de son visage me replonge dans mes pires souvenirs.. C'est trop pour moi.
Je le regarde, sans rien dire. J'ai envie de partir, mais je crois être paralysée. Pourquoi mes pieds ne veulent pas bouger ? Je fixe mon regard sur cette tête, qui serait mon pire cauchemar. Je parie que si je voyais un épouvantard, il prendrait cette forme là. Chaque mot prononcé à été une coupure, je ne peux plus.. Pourquoi ? Pourquoi je n'ai pas eu la chance d'avoir une vie normale, un père normal, mais qu'au lieu, j'aie.. ça ?
Chaque mot prononcé passe, repasse au ralenti dans ma tête.. Tous les mots se mélangent.. J'ai la tête qui tourne. Mes yeux ne veulent pas quitter ce visage de haine, ce regard..
- Qu'est-ce qui se passe ici ?
C'est quoi cette voix ? J'ai un choc quand je réalise que c'est Evan, qui est entré dans la pièce, je ne l'ai même pas vu, ni entendu entrer !
Je le regarde, et quand je vois sa tête.. L'énervement de toute à l'heure ne représente rien à côté de la tête qu'il fait actuellement. Ses sourcils sont si froncés.. Je ne voulais pas qu'il fasse ça, il n'aurait pas du entrer.. Je ne veux pas qu'il se mette en danger ainsi..
- Comment ! Tu fais entrer des garçons, des voyous dans la noble maison de mes ancêtres !
Et il continue de parler, sans s'arrêter. Des menaces encore et toujours, mais cette fois plus seulement envers moi, mais aussi contre Evan. Je vois qu'il essaie de se lever, qu'il essaie de prendre sa baguette située sur la table de chevet..
J'entends Evan me dire qu'on devrais y aller, mais je ne réagis pas. Et la il me prends le bras, me regarde dans les yeux, et c'est comme un déclic. Je comprends alors qu'en effet, on ferait mieux de partir..
Nous passons la porte, descendons je ne sais combien de marches, puis c'est trop, j'ai besoin de m'assoir. J'aperçois un des petits salons du manoir, je m'y dirige, puis m'assois sur un canapé.
J'ai l'impression d'être en état de choc. Pourquoi ? Pourquoi ça me touche autant ? Je vois Evan me regarder avec pitié et avec.. autre chose ? Je n'arrive pas à décrypter ce regard, mais ce n'est pas important puisqu'il s'assoit près de moi. Je pose ma tête sur son épaules, et je me mets à repenser à tout ce qui s'est passé les trente dernières minutes. Beaucoup trop de choses d'un coup.
Je me relève, fais signe à Evan qu'on devrait peut-être y aller. Il se lève, nous avançons quelques mètres, puis je m'écroule. Mes jambes me lâchent, je tombe à genoux sur le sol, ironiquement exactement comme quand mon frère m'a frappé tout à l'heure. Des larmes coulent, coulent et ne veulent plus s'arrêter.. Je dois sangloter comme une enfant, mais je n'y peux rien, ça sort tout seul.
Evan me relève, où du moins essaie. Je m'écroule encore une fois, mais cette fois sur lui. Il reste debout, impassible, puis au bout d'un moment, il passe ses bras autour de moi, je sens mes larmes qui coulent encore et ne veulent toujours pas s'arrêter. Je sens sa chemise qui s'humidifie à cause de mes larmes, mais il ne s'en formelle pas, et continue de me retenir. Je sens ses bras me serrer comme si sa vie en dépendait. A mon tour, je fais de même pour me retenir, et nous restons ainsi, pendant je ne sais combien de temps..
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