Chapitre 15 - Pré au lard

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"Il a deux sortes de gens. Les joueurs et les pièces. [...] Tout homme est une pièce, au début, et toute femme aussi. [...] Tout le monde veut quelque chose. Et il vous suffit de savoir ce que quelqu'un veut pour savoir qui il est et savoir comment le pousser" - Littlefinger (Game of thrones)

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Je crois que je me suis endormie. J'ouvre les yeux, j'émerge du sommeil, et je ne me trouve pas dans ma chambre. Au début je ne reconnais pas l'endroit, puis tout me reviens. Tout ce qui s'est passé hier, l'énorme étape franchie, et je ne peux m'empêcher de sourire.
J'essaie de recoller petit à petit les morceaux de ma mémoire, et si je comprends bien, je me suis endormie juste après le baiser, tandis que Lucius était sous la douche. Oui, je me souviens de la douce berceuse que m'a procurée l'eau qui coulait.
Je me relève, et me demande quelle heure il est. C'est drôle, parce que j'ai réellement l'impression de me poser cette question à longueur de journée. Il faudrait peut-être que j'investisse dans une montre un jour.

Quelle n'est pas ma surprise, quand je vois que depuis tout à l'heure, Lucius est assis sur un fauteuil de l'autre côté de la chambre, et qu'il me regarde en souriant.
Il pointe quelque chose du doigt, et je vois qu'il s'agit d'un plateau avec un petit déjeuner dedans. Il y a tout ce que j'aime dedans, du café noir, au toast à ma confiture préféré. Sans oublier mes viennoiseries favorites.


- Certes, ça doit être un peu froid, puisque ce serait plutôt l'heure du déjeuner, mais j'ai pensé que ça te ferait plaisir, dit-il


- Euh c'est très gentil.. dis-je un peu gênée


Qu'est-ce qui m'arrive ? Tout est normal, ce n'est que Lucius.. Oui, ce n'est que la personne avec qui tu as échangé un baiser langoureux il y a quelques heures.. Et bien voilà. Je le savais. Tout va être différent maintenant.


- Si tu veux, il y a une sortie à Pré-au-lard aujourd'hui. On pourra y faire un tour, j'entends


J'acquiesce. C'est une bonne idée. D'ailleurs, c'est étonnant, ces derniers temps les sorties se font de plus en plus fréquentes, et de moins en moins espacées. Je repense aux professeurs croisés dans les couloirs hier. Ils avaient tous l'air préoccupés. Je crois que quelque chose les tracasse. Peut-être ces sorties sont organisées pour.. nous éloigner de Poudlard ? Peut-être veulent ils se réunir sans élèves dans l'école qui risquerait de.. Non, ce n'est pas logique, si Dumbledore veut faire en sorte que personne n'écoute ses petites discussions, il peut très bien le faire. En tout cas, quelque chose ne tourne pas rond ces derniers temps. Une menace pèse sur l'école.
Je me demande ce que ça pourrait être, non, pas du tout le fait qu'il y'ait plusieurs apprentis mangemorts ici, non.. Hahaha.


- Tu sais, hier soir ils ont convoqué les parents de Mulciber, dit Lucius


- Vraiment ? Pourquoi ?


- Il s'en serait pris à une Gryffondor, elle serait à St Mangouste apparemment, dit il


- Il ne va pas être renvoyé quand même ?


- Je ne sais pas.. J'ai peur qu'ils l'emmènent à Azkaban, parce que user d'un sortilège impardonnable..


- Mais pourquoi il a fait ça ? Je.. Je.. Il aurait au moins du faire attention à ne pas se faire prendre !


- Il s'est emporté.. Tu le connais, dès fois il devient complètement fou.. Il a failli la tuer..


- C'était peut-être pour ça que les professeurs avaient l'air affolés la nuit dernière, me dis-je..





***





Pendant que Rusard nous contrôle, et que par la même occasion il crie à qui veut l'entendre que c'était bien meilleur du temps ou on pouvait punir les élèves, je repense à quelque chose. Je me souviens du jour où je devais faire signer les papiers d'autorisations de sortie, et où mon père ne me donnait aucun signe de vie. C'était deux mois après la mort de mon grand-père, et il me fallait désespérément une signature, mais il restait injoignable. J'ai été contrainte de rester dans l'école quasiment un an, avant que je le voie, et qu'il me signe ce fichu papier.
Regarder ses amis sortir, ramener des bonbons de chez Honeydukes, et rester enfermer à Poudlard sans voir d'autres têtes que celles que tu vois chaque jour. J'avais même passé les vacances de Noël à l'école, car il n'y avait personne au manoir, et j'étais trop jeune pour y rester seule.

Bref, sinon à part ces joyeux souvenirs, j'ai très envie de manger des Chocogrenouilles actuellement. Ça me fait rire, à défaut de pouvoir boire un coup, je me noie dans les sucreries.





***




- Il y'a vraiment des gens qui achètent des dragées de Bertie Crochue ? C'est étrange quand même de payer pour quelque chose qui a le goût de cire d'oreille où d'herbe non ? dis-je tandis que nous sommes à Honeydukes


- Ça dépends quel type d'herbe.. Moi, j'achèterai bien des bonbons à la weed, dit-il


- Tu peux toujours inventer le concept. J'imagine le truc : "Lucius Malfoy, créateur des bonbons à la weed", je suis sûre que ton père le prendrait bien, dis-je en rigolant


Je me dirige vers la caisse, et paie mon dû. J'ai pris des Plumes en sucre, des Chocogrenouilles, et bien sûr des Patacitrouilles, mes sucreries préférées. Je paie mes 5 noises, lui laisse la monnaie sur un gallion. Je n'aime pas m'encombrer de petites pièces, et si ça peut expier mes péchés..

On sort de la boutique, et on continue à discuter, comme d'habitude. Un peu comme si rien ne s'était passé. Je ne sais pas trop comment je le prends. D'un côté, je suis contente que notre amitié ne se soit pas envolée, mais de l'autre..
Non, aller Meredith, ne me dit pas que tu espérais plus quand même. C'est pas comme si j'avais des sentiments pour lui non plus.
Et merde. Je repense à mes drôles de pensées d'hier, sur le mot qui commence par un -A. Cette chose n'existe pas, mis à part dans les comtes pour enfants, à la Beedle le Barde. Stupide idée pour stupides gens.
Cette chose n'existe pas, ce que je ressens pour lui n'est qu'un attachement quant au fait qu'on se connaît depuis une éternité maintenant. Oui, et j'ai envie de le voir sourire que car on se connaît depuis longtemps. Et j'ai envie d'être dans ses bras que pour cette raison aussi. J'ai envie de passer chaque seconde de ma vie avec lui pour ça, et aussi je profite de chaque instant passé à ses côtés, comme si c'était le dernier, pour cette raison également.
Je n'arrive même pas à me convaincre moi-même..

- Tu savais que tu parlais dans ton sommeil ?, me dit Lucius en m'interrompant de mes pensées


- Vraiment ? Et que disais-je ?


- Tu parlais de ton frère.. Tu ne me donnes toujours pas l'autorisation pour le tuer ?


- Non, je te l'ai dis, je m'occuperais personnellement de son cas..


Un jour, mon idiot de frère fera un faux pas auprès du Maître. Et je me porterai volontaire pour lui faire regretter sa naissance. Le plus vite sera le mieux. Et si il ne fait pas de faux pas, je ferai en sorte qu'il en fasse. Voilà qui me réjouit. J'ai hâte de le voir me supplier. Oh très. Je chérirai chaque minute, que dis-je, chaque seconde de douleur. Voir ses yeux se remplir d'une souffrance incroyable, voilà ce qui me rends mon sourire.


- Ne t'inquiète pas Lucius, je compte bien me venger comme il se doit, et le sourire que tu vois sur ma tête en dit long sur mes intentions, je rajoute


Il sourit à son tour, et dit qu'il aime me voir comme ça. Il se met à pleuvoir des cordes, et nous nous dirigeons vers les trois balais, histoire de boire un truc, et de se réfugier de cette pluie incessante.

Nous entrons et nous installons au fond de la salle, commandons chacun une bière au beurre, et continuons de discuter. Jusqu'a ce que j'entends :


- Tu sais, par rapport à hier soir.. Je suis sûre que tu dois regretter ce qui s'est passé, mais sache que ce n'est pas mon cas et que la proposition pour le bal tient toujours, si tu veux encore m'y accompagner..


Mais ! Donc il pense que je regretterais ce qui s'est passé ? Mais ce n'est absolument pas le cas !


- Tu penses que j'ai regretté le baiser.. Sache que ce n'est pas le cas, Lucius. Pour être tout à fait honnête, je pensais que toi, tu le regrettais.. dis-je


- Donc tu ne m'en veux pas de t'avoir embrassé ?, dit il étonné


Et là je ris, tout en disant qu'il n'avait pas à parler de cela comme si je n'y étais pas consentante, car réellement, je l'étais.

Je sirote ma bière au beurre, et je vois Lucius diriger sa main vers ma bouche, et en essuyer la commissure. Un peu gêné, il essaie de se justifier en disant qu'il y'avait un peu de mousse. Il rajoute :


- Tu ne comprends pas qu'on est faits pour être ensemble ? Que, déjà, le monde est à nos pieds ? Nous n'avons même pas terminés nos études, que tout le monde nous respecte déjà. Tout le monde m'appelle le prince de Serpentard. Et toi et moi sommes pareils, Meredith. Seul une Powler vaut un Malfoy et seul un Malfoy vaut une Powler. Nous ferons de grandes choses ensemble. On est déjà dans la bonne voix, au service du Seigneur des ténèbres. Nous serons bien placés, et nous, les sang-pur, serons enfin à notre juste place. Mais, avant que je termine ma déclaration, je voudrais te dire que ce n'est pas que ça.. Je .. Je .. Je me suis terriblement attaché à toi à vrai dire. Je ne sais pas comment l'expliquer.. Mais tout ce que je sais, c'est que je serais extrêmement heureux que tu .. Que nous soyons..


J'ai compris. Je vais arrêter les frais, il a déjà assez de mal à parler. Je capture alors ses lèvres pour un doux baiser, qui est du genre à donner des frissons de partout. Nous sourions tour à tour, bouche contre bouche, et nos langues dansent entre elles. Je sens une douce sensation là, au creux de mon ventre. Je sens sa main passer dans mes cheveux, et comme j'adore cette sensation, je ne peux m'empêcher de retenir un gémissement. Je passe à mon tour ma main dans sa longue crinière blonde. J'ai toujours rêvé de faire ça. Le temps semble s'être arrêté, il n'y a plus que nous, rien d'autre ne compte.

À contrecœur, nous nous séparons, je pose ma tête sur son épaule. Il continue de jouer avec mes cheveux, j'adore ça. J'entends :


- Si tu savais ça faisais combien de temps que j'attendais cela.. Tu es à moi, Meredith.


- I am yours and you are mine.. Je suis à toi et tu es à moi Lucius.




***




"Mes chers élèves. Je sais que vous attendez impatiemment de manger, mais j'ai quelque chose de la plus haute importance à vous dire."

Décidément, le vieux fou adore prononcer des discours.

"Un événement dramatique a eu lieu hier soir. Un garçon qui se trouve être en cinquième année a attaqué, et a blessé à l'aide d'un sortilège impardonnable une autre élève. Celle-ci se trouve actuellement à l'hôpital St Mangouste, ses jours ne sont pas en danger, mais l'acte est tout de même.. impardonnable. Ce que je vous dis, mes chers enfants, c'est qu'en ces temps sombres, un nouveau mage noir du nom de Voldemort répands la terreur et essaie de nous désunir, alors que c'est précisément ce que nous ne devons pas faire. Je déplore cela, et son auteur sera puni sévèrement, à la mesure de son acte. Ne laissons pas la discrimination du sang se répandre dans cette école, et j'encourage les élèves à les dénoncer, ainsi que toute torture physique et psychologique. Ne laissons pas ce poison entrer dans cette école ! Si vous avez un problème avec un ou une élève, informez en immédiatement votre préfet, il saura quoi faire. Et enfin pour finir.."

Il ose dire son nom ! Il ose prononcer le nom de V.. Eh bien il a du cran. Sinon, comme d'habitude, tous les élèves des autres maisons se tournent vers nous, de leur regard accusateur. C'est bien sûr toujours la faute des Serpentard. Bon, on ne peux pas dire qu'ils ont tort cette fois ci.

- Avery, tu sais pourquoi Mulciber a fait ça ? , demande Lucius



- J'étais là, j'ai essayé de l'en empêcher, mais cette fille l'a rendu folle.. Non, pas au sens où tu l'interprète, mais cette Mary Macdonald où je ne sais quoi, elle sait piquer où ça fait mal. Et comme tu sais, on ne doit jamais parler de son père devant lui. C'est parti d'une bousculade à une profusion de Doloris.


- Il ne va quand même pas passer par Azkaban ? Ni être renvoyé ? , je demande


- Je sais que justement, son père se démène actuellement au ministère pour arranger les choses, dit Avery


Cette histoire m'affecte plus que prévu. J'aimais bien Mulciber. On se connaissait depuis longtemps, et c'est un bon ami. J'espère sincèrement qu'il ne sera pas renvoyé, ou pire, emmené à Azkaban. Mais, son père a de très bonnes relations, alors j'espère que ça suffira.


- Sinon, vous avez trouvé quelqu'un pour vous accompagner au bal ? , demande Avery, probablement pour détendre l'atmosphère


- Non, je n'ai toujours pas demandé à la personne de mon choix, dit Rosier


- Tu devrais te dépêcher, il ne reste plus que quelques jours, lui dit Avery


- Je suis sûr que la personne que tu souhaites inviter est déjà prise, dit Lucius d'un ton sûr


- Allons Lucius, ne dis pas ça ! Tu devrais lui demander Evan, tu n'as rien à perdre après tout, dis-je


- D'ailleurs, on a quelque chose à vous dire, Meredith et moi, dit Lucius


Et là, on se regarde dans les yeux, on sourit tous les deux.


- Euh oui.. On va au bal ensemble, dis-je


- Et aussi..


Nos visages se rapprochent, nos lèvres se rejoignent, mais se quittent bien trop vite à mon goût. Je me demande comment ils vont réagir. Déjà, je sais qu'Avery n'attendait que ça, que nous soyons ensemble..

Avery explose de rire. Je n'en attendais pas moins.


- Enfin ! Enfin ! dit il en rigolant bien trop fort et en applaudissant


Je rigole à mon tour. Ça fait du bien de rire un bon coup.





***





Je me dirige vers ma chambre, carrément épuisée. J'aurais bien besoin d'un petit remontant, moi. Mais, même si Mulciber n'est plus là pour vérifier que je tiens mon pari, je n'ai pas envie de boire. C'est bizarre.

J'ai essayé d'ignorer durant toute la durée du repas les regards et les sourires en coin d'Avery. Qu'est-ce qu'il peut être lourd parfois ! Mais alors si Mulcy avait été là.. Ça aurait été dix fois pire, alors je vais essayer de ne pas me plaindre.

Après le repas, je suis passée à la bibliothèque, histoire de réviser un peu pour mes BUSEs. Elle était vide, puisqu'on est samedi, et que rares sont les gens dans cette école qui travaillent ce jour là, j'ai l'impression. Mais, tous n'ont pas un père aussi sévère que moi, et puis, ce n'est pas que pour lui, mais aussi pour mon estime personnelle. Je ne sais pas si je pourrais encore me regarder dans une glace en sachant que je n'ai pas eu les Optimal là où je le voulais. C'est à dire partout.

Je chuchote le mot de passe qui permet d'ouvrir la salle commune, "Sang-pur". Puis, je marche le plus vite possible en direction de ma chambre, j'ai juste envie de dormir. Eh oui, rédiger deux parchemins d'Histoire de la magie sur la guerre des gobelins est un excellent somnifère.

Je repense au jour où moi et Evan avons du choisir le mot de passe pour cette chambre. Je m'en souviens comme si c'était hier. Allons, Meredith, c'était il y a même pas deux mois, pas besoin de faire la dramatique. On s'était mis d'accord sur "Whisky pur feu". Je murmure le nom de cette boisson, entre et me dirige vers mon lit jusqu'a ce que..


Oh mon dieu ! OH MON DIEU ! C'est une blague ? UNE BLAGUE !


Je ressors d'un coup, choquée. Je n'aurais jamais du voir ça. Franchement ! Faire ça, ici ! Dans un endroit où il savait qu'une autre personne risquait de venir à tout moment !

Voilà une image qui aura du mal à s'effacer de ma tête.



***





Je toque à la porte de Lucius. Il m'ouvre d'un air inquiet, et me demande si tout va bien. On va dire ça comme ça. Il me laisse entrer, et me propose à boire. Juste de l'eau, je demande. D'un coup de baguette il remplit un verre, et me le tends.


- Tu fais une drôle de tête.. Qu'est-ce qu'il y a ? , me demande t-il


- Rien de grave, mis à part le fait que je.. j'ai vu des choses que j'aurais préféré ne jamais voir, dis-je


- Laisse moi deviner.. Evan était occupé, et avait de la compagnie.. N'est-ce pas ?


C'est bien résumé. J'acquiesce, et Lucius se met à rire en disant qu'il s'y attendait.


- Comment ! Tu t'y.. attendais ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ? , je demande


- Ce n'est pas que je m'y attendais avant.. C'est juste que j'avais deviné en te voyant, tout simplement, dit-il


Mmh. Quoiqu'il en soit, il me dit qu'évidemment, je peux rester. Je n'ai pas le choix, mais ce n'est pas comme si j'allais m'en plaindre, non plus.





***





- Avant que tu viennes, j'étais en train de m'occuper de tes cadeaux d'anniversaire, dit Lucius


- Non.. Je t'ai dit que ce n'est vraiment pas la peine, tu sais, dis-je


- J'ai essayé de faire mieux que ton cadeau, mais j'avoue que tu as placé la barre très haut, avec la broche d'ambre.


- Bon, et du coup, c'est quoi ? , je demande


- Ça ne serait plus une surprise si je te le disais, et il y'en a plusieurs, dit il en souriant


- De toute manière, quoique tu m'achètes, je placerai la barre encore plus haut la prochaine fois, dis-je d'un air de défi


- Je n'en doute pas, mais j'espère t'en dissuader.. D'ailleurs, j'y pense, je ne sais pas si j'ai mentionné le fait que les préfets en chef ouvrent le bal..


- Ah, c'est bien ! On peut choisir la musique sur laquelle on danse ? Si oui, j'ai une idée qui te plaira sûrement. Et de toute façon, ne t'inquiète pas, on ne pourra pas faire pire que tante Millicent et son mari complètement bourrés, tu te souviens ? , dis-je


- C'est inoubliable ! Sinon pour la musique, je te laisse carte blanche.. dit-il


Il se lève et me tends la main. Je la saisis, et il me réceptionne dans ses bras. J'ai limite envie de fermer les yeux pour savourer le moment de plénitude, mais, je résiste.

On commence à tourner, à danser sur une musique imaginaire. On aurait dit une danse sortie d'un conte de fée. C'est même trop beau pour être vrai. Et si j'étais en train de rêver ? Et si toute la journée d'hier et d'aujourd'hui n'était que l'effet d'un philtre de réalité inversé ? Certes la recette est dure mais..

Non, je divague ! Ça ne peut qu'être réel, la sensation de ma main sur son épaule, de sa main dans la mienne, des frissons que je ressens vers ma taille, où son autre main est posée, ne peut-être que vraie. Mes rêves ne sont pas si beaux. Et surtout pour ce philtre, quand on l'utilise sur une personne, ce n'est pas pour lui donner de beaux rêves, mais plutôt pour l'utiliser, voire la torturer psychologiquement. Alors, c'est une hypothèse rejetée.


- Quel malpoli je fais.. Je ne t'ai même pas invitée proprement pour la fête de la limace.. Tu accepterais d'y aller avec moi, bien sûr ? , demande t-il


- Je ne sais pas.. C'est vraiment impardonnable de ne pas avoir eu cette décence là, dis-je ironiquement, en souriant


Je me hisse sur la pointe des pieds, et lui fais un bisou sur la joue.


- Je vais prendre cela pour un oui.. dit-il





***





PDV Lucius Malfoy

Je n'ai jamais ressenti cela pour une personne avant. Elle est là, dans mes bras, endormie, et je me sens terriblement bien. J'ai l'impression d'être.. complet.

J'ai peur de devenir fou, ou faible, parce que j'ai juste envie de la voir tout le temps. De la sentir près de moi, de la protéger, contre tout et pour tout. Ça ne m'était jamais arrivé auparavant, pour personne.

Bon, pour le moment, ce n'est pas une réussite, avec son stupide frère qui se croit supérieur à elle. Un jour, son heure viendra. Il est dans ma liste depuis longtemps.

Je sens bien ce que mes parents diront quand ils apprendront la nouvelle. Mon père me dira qu'enfin je suis un bon garçon, et que je l'ai écouté. Car oui, depuis le temps que j'entends "Sois gentil avec Meredith", "Passe lui le bonjour".. J'ai fini par comprendre ses sous entendus. Je suis sûr qu'il croira qu'en réalité, je ne l'aime guère, et il me félicitera. Eh bien, qu'il croit ce qu'il veut.

Mais ce qu'il ne saura pas, c'est que je me suis attaché à elle. Le mot est faible, je pense.

Je l'ai toujours vue comme une petite soeur que je n'ai pas. Mais, ces dernières années, tout à changé. Sans que je m'en rende compte, je me suis mis à penser à elle. Très souvent. Beaucoup trop souvent. J'ai essayé de lutter au début, parce qu'on m'a averti tant de fois sur les dangers de l'attachement.. Mais je me suis fais une raison. Pourquoi ne pas juste.. se laisser aller un peu ?Laisser libre cours à mon coeur ? Si père savait mes pensées.. Je ne donnerais pas cher de ma peau.

Mais là je la regarde, endormie sur mon torse, et je ne peux m'empêcher de sourire. Comme un idiot.

Cependant, j'ai remarqué depuis longtemps que ce petit abruti de Rosier lui tourne autour. Comment je le sais ? Son regard. Il la regarde comme si elle était.. Je reconnais ce regard, point final. Il ne faut pas me prendre pour un con non plus. Au début, je n'étais pas sûr, mais plus le temps passe, plus mes soupçons deviennent des certitudes.

Je savais ce qui allait se passer ce soir. Je l'ai deviné. C'est pourquoi j'ai bien tenu à ce que nous nous embrassions devant lui, pour qu'il sache enfin, que quelqu'un a pris la place qu'il convoite tant. Qu'il sache que quelqu'un l'a devancé.

Mais, comme je connais bien Rosier depuis le temps, je sais pertinemment comment il noie son chagrin. Dans le cul. Donc, oui, je m'y attendais..

Le fait qu'il l'a veuille se voit tellement, que même cet abruti d'Augustus Avery l'a comprit. Et si il l'a compris, c'est que même un Poufsouffle l'aurait deviné. Il n'y avait qu'a voir les regards désolés qu'il lui a lancé toute la soirée.

De toute manière, en quoi Meredith voudrait bien cette enflure ? Il a à peine le nom, et le sang. Pour son.. intelligence ? Si il était si brillant que ça, il aurait su l'avoir, non ? En plus, c'est connu que les Rosier ont fait faillite à cause de leurs mauvais investissements. Proportionnellement, il a autant d'argent que le petit orteil de mon pied droit. Non, quoique ça fait tout de même beaucoup trop pour lui.

Un jour, je m'en débarrasserai. Un de plus dans ma liste. Oui, je ferais passer cela pour un petit accident.. Rien qu'un petit sortilège de la mort en sa direction.. Voilà ce que j'en fais des personnes qui veulent des choses qui m'appartiennent.

Oui, je sais qu'elle n'est pas un objet, non, elle est bien plus que cela. La toucher revient à s'en prendre à moi, car elle est mon autre moitié.

Je décide de profiter de mes droits en tant que préfet-en-chef, et crie :


- Elfe !


Un elfe apparaît dans la chambre, au bout de longues secondes, bien trop longues à mon goût, et dit de sa petite voix agaçante :


- Oui, Monsieur ?


- Demain matin, un plateau petit déjeuner pour deux personnes. N'oublie pas les pains au chocolats, et du café corsé. Que ce ne soit pas froid ! , je commande


Il acquiesce docilement, et disparaît.

Si un jour on m'avait dit que je ferais ça pour une fille.. J'aurais torturé la personne qui me l'aurait dit de mes mains, et ce, jusqu'a la folie.

Mes yeux se referment, je sens Meredith qui essaie de bouger, mais je la serre contre moi. J'essaie de chasser la petite voix dans ma tête qui me dit, que je souhaiterai m'endormir chaque nuit ainsi, jusqu'au restant de mes jours.


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