Pauvre petit livre,

Tu n'avais rien demandé.

Et pourtant,

Tu es déchiré.

On a arraché ta couverture.

Fêlures.

Fissures.

Cassures.

Tes pages ont été enlevées,

Maltraitées.

Et l'encre noire

Est venue tacher

Tes belles pages blanches immaculées.

Alors on t'as jeté.

Coeur  serré.

Manuscrit oublié.

Tristesse infinie.

Mais pourquoi t'a-t-on abandonné ?

Tu n'es pas un simple amas de papier.

Tu es bien plus que ça.

Autrefois, tu avais un coeur.

Mais il s'est brisé.

Autrefois, tu avais une âme.

Mais on te l'a enlevée.

À chaque fois que quelqu'un te lisais

C'était comme si tu vivais.

De quelques mots écrits sur une page

Naissait une histoire.

Des personnages, des lieux, des contes merveilleux

Prenaient vie sous nos yeux.

Et comme tout ça venait de toi,

C'était comme si tu te réveillais.

Au fil des mots,

Au fil des phrases,

Au fil de la lecture,

Tu nous aparaissais

Tel que tu étais.

Et puis un jour,

Tout s'est envolé.

On a cessé de rêver.

Parce que tu étais cassé

Et qu'on ne pouvais pas te réparer.

Tu es mort

Brûlé.

50e partie ! J'arrête quand ?