Monsieur

14 février 1817

Cher Monsieur,

   Je dois vous avouez qu'il m'arrive des choses très troublantes, dont j'aimerai vous faire part. Néanmoins, j'espère ne pas vous effrayer par mes propos.

   Je pense que vous ne m'avez guère remarquée. Où du moins, pas de la manière dont je le souhaiterai.

   Notre amitié me tient à cœur, et j'espère qu'il en est de même pour vous. Mais vous n'avez jamais envisagé plus, n'est-ce pas? Je suis un peu votre confidente. Vous me racontez souvent vos multiples batifolages, sans vous doutez du serrement au cœur que vous me provoquez à chaque fois. Lorsque vous en avez besoin, je vous conseille, malgré ce que cela me procure. Mon abnégation est presque totale dans ces moments là. Je ne pense qu'à votre bonheur, à vous.

   Malgré tout, je voudrai que cela change. Mais j'ai peur de vous perdre à jamais.

   Il me semble bien que je ne me sois éprise de vous.

   Et depuis que vous êtes parti pour votre voyage, vous n'avez pas seulement forcé le barrage de mon cœur. Vous avez pris possession de mes pensées et vous commencez à envahir mes rêves.

   Je ne pensais pas ressentir cela. Je tiens à vous, beaucoup. Peut-être trop. Et plus le temps passe, plus l'emprise que vous avez sur moi s'affermit. L'ironie de tout ceci, est que vous ne vous en rendez même pas compte.

   En espérant que vous soyez de retour très bientôt,

                 Une femme qui pense trop à vous pour sa propre santé



Lettre retrouvée, en boule, et très froissée, sous le bureau de Mademoiselle Marisa de Pontigny. Destinataire inconnu. Lettre jamais envoyée.

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