Chapitre 9

Note :

Pour rappel, je ne veux rien savoir des futurs épisodes (pas de titres d'épisodes, de noms de persos, d'éléments de grande ou moindre importance, RIEN). Merci de me pas me spoiler dans les commentaires.

S'il y a des épisodes récemment diffusés, il est également possible que je ne sois pas à jour. Alors au besoin demandez-moi où j'en suis avant d'en parler dans les commentaires de mes fics.

Merci.

***

 

Comme convenu, Marinette passe sa journée prudemment retranchée dans l'appartement d'Adrien. Sa décision de rester en arrière est la bonne, se répète-t-elle sans cesse, comme pour mieux se convaincre. C'est plus sage. Plus sûr.

Mais cette attente la rend folle.

Elle la ronge comme le plus corrosif des acides, lui donnant la sensation de subir une longue et insupportable agonie.

Peu importe la peine, peu importe la peur. Marinette ne supporte pas l'idée de laisser Chat Noir seul en première ligne tandis qu'elle-même se contente de rester sans rien faire.

Mais cette fois, elle doit attendre.

Attendre, attendre, et se ronger les sangs à chaque seconde qui passe.

Pour tromper son impatience, Marinette s'installe confortablement sur le canapé d'Adrien et allume sa console de jeux. Elle joue, puis fait le point avec Tikki sur leur situation, puis lit, puis recommence encore. Elle tente même de regarder un film, mais ses pensées sont ailleurs.

Impossible pour elle ne pas songer à son coéquipier.

La jeune femme reste constamment greffée à son téléphone, via lequel Adrien la tient scrupuleusement au courant de l'avancée de ses recherches concernant Lila. Message après message, heure après heure, il lui confirme ne pas avoir aperçu la jeune italienne jusque-là et ne pas avoir la moindre idée d'où la trouver.

Puis, en milieu d'après-midi, il lui annonce soudain avoir appris que Lila a quitté l'université.

Elle est officiellement partie le matin même, lui explique-t-il brièvement. Envolée en Italie, pour un stage.

Dans la foulée, Adrien fait aussitôt part de ses doutes à sa partenaire. Difficile de penser que Lila puisse laisser ainsi filer sa chance de mettre la main sur les précieuses boucles d'oreilles de la Coccinelle. Marinette peine également à croire à une pareille coïncidence, pas plus qu'elle n'imagine son ennemie rendre les armes si facilement.

Pour les deux coéquipiers, la conclusion est évidente.

Le départ de Lila n'est qu'un leurre. Ils doivent rester sur leurs gardes.




Durant encore deux bonnes heures, Marinette tourne dans l'appartement comme un animal en cage. Lorsqu'Adrien lui annonce être enfin sur le chemin du retour, elle sent une immense vague de soulagement déferler sur elle.

Enfin, enfin, son infernale attente se termine.

Adrien arrive à peine quelques minutes plus tard, trois imposants sacs à la main. Il a à peine le temps de poser ses affaires à ses pieds que déjà, Marinette s'approche de lui.

« Alors ? », lui demande-t-elle fébrilement. « Rien de plus sur Lila ? »

D'accord, Adrien l'a tenue au courant de la plus infime évolution dans son enquête et d'accord, elle ne doute pas un instant qu'il l'aurait prévenue immédiatement si la situation avait évolué.

Mais elle préfère s'en assurer quand même.

Au cas où.

« Rien du tout », réplique Adrien, la mine sombre. « Et franchement, je ne crois pas à cette histoire de stage », répète-t-il une fois de plus, tout en secouant la tête pour mieux souligner ses propos.

« Moi non plus », approuve vigoureusement Marinette. « Elle est toujours dans le coin. C'est sûr. »

Le regard perdu dans le vide, Adrien se passe négligemment la main dans les cheveux.

Marinette ne peut s'empêcher de sourire en le voyant faire. Avec ses mèches blondes en bataille et ses vêtements de tous les jours, son coéquipier ressemble à présent bien plus à un étudiant ordinaire qu'à la gravure de mode qui apparaît sur les panneaux publicitaires de Paris.

Mais malgré tout, son visage d'ange, sa carrure athlétique et ses yeux d'un vert printanier n'en font pas moins des ravages dans l'esprit de Marinette. (Dans son esprit, son cœur et dans toutes sortes de parties de son corps auxquelles elle refuse fermement de songer, lui faisant maudire et bénir pour ce qui est certainement la millième fois le sort qui l'a gratifiée d'un partenaire aussi ridiculement séduisant.)

Décidément, avec ou sans le masque, ce garçon ne cessera jamais de lui faire tourner la tête.

Inconscient des émois que sa simple présence procure à sa partenaire, Adrien reste perdu dans ses pensées.

Puis, soudain, il reporte son attention sur Marinette. Il se tourne vers elle et lui fait signe d'aller s'asseoir sur le canapé. Perplexe, la jeune femme s'exécute, tandis qu'Adrien rassemble les affaires qu'il a ramené un peu plus tôt.

« Tiens », annonce-t-il en posant ses sacs aux côtés de Marinette. « C'est pour toi. »

De plus en plus intriguée, Marinette écarte les rebords de la première ouverture qui se présente à elle et laisse aussitôt échapper un hoquet de stupeur. Devant ses yeux écarquillés de surprise s'amoncelle une quantité invraisemblable de vêtements.

Des jeans. Des shorts. Des chemises. Des T-shirts.

Tous de coupe féminine, et à première vue, tous plus ou moins à sa taille.

« Comme il ne serait pas prudent de rentrer chez toi récupérer tes affaires et qu'on ne sait pas pour combien de temps on va rester dans cette situation, je me suis permis de te ramener deux-trois trucs », explique Adrien en se perchant nonchalamment sur l'accoudoir le plus proche, alors que Marinette tente toujours de se remettre de la stupeur qu'il lui a causé.

« Adrien... », souffle-t-elle d'une voix incrédule. « C'est trop. C'est beaucoup trop ! »

La partie sentimentale de son cerveau se sent profondément touchée par le geste de son coéquipier, tandis que la partie froidement logique ne peut s'empêcher d'estimer rapidement combien a pu coûter une pareille folie.

« Oh, ce n'est pas grand-chose », rétorque le jeune homme en agitant la main d'un geste évasif. « La plupart sont des invendus qui traînaient dans une des boutiques de mon père. Ils étaient destinés à être stockés pour je ne sais combien de temps, alors autant qu'ils servent. »

« Je... J'apprécie beaucoup ton geste », murmure Marinette en examinant un à un les vêtements, « mais je ne peux pas... »

« Si c'est leur prix qui t'inquiète, je te rassure : ça ne m'a presque rien coûté. Les avantages d'être le fils du patron », précise-t-il avec un petit sourire en coin.

Marinette poursuit son inventaire, étalant méthodiquement le contenu des sacs à ses côtés.

Ses doigts trouvent tout à coup un sachet de tissu opaque, qu'elle sort en haussant un sourcil intrigué.

« Oh, ça... », lâche son coéquipier en s'empourprant légèrement.

Alors que Marinette lui jette un coup d'œil perplexe, Adrien laisse échapper un soupir embarrassé.

« Ce... Ce sont... des sous-vêtements », explique-t-il en rougissant de plus belle. « Je ne sais pas ce qu'il y a précisément dedans. Je...j'ai juste demandé à la vendeuse de mettre des choses basiques. Et de plusieurs tailles différentes, aussi, histoire d'être sûr qu'il y ait au moins quelque chose qui t'aille. »

Marinette jette un coup d'œil au contenu du sachet – effectivement généreusement rempli. Elle y aperçoit des pièces de lingerie, toutes plus classiques les uns que les autres, et dont la moitié au moins semblent pouvoir lui convenir.

Soudain, son regard accroche quelque chose.

Intriguée, elle plonge la main dans le sac, pour en sortir aussitôt une charmante culotte en dentelle noire et rose. Les joues d'un splendide rouge vif, elle se tourne vers Adrien pour le fixer d'un regard mi-stupéfait, mi-suspicieux.

« Que des choses basiques, hein ? », demande-t-elle d'un ton circonspect, alors que les yeux de son coéquipier s'écarquillent d'horreur en découvrant l'objet qu'elle tient entre les doigts.

« JE NE SUIS AU COURANT DE RIEN ! », se défend-il d'une voix paniquée, tout en agitant vivement les bras devant lui en signe de défense. « J'ai laissé faire la gérante du magasin ! Je t'assure ! »

Rougissant de plus belle, le jeune homme enfouit son visage entre ses mains.

« Je ne ferai plus jamais confiance à une vendeuse », gémit-il, mortifié par la tournure des évènements.

Marinette réussit à conserver son sérieux pendant environ une demi-seconde, avant d'éclater franchement de rire.

Ses hormones aidant, il est peut-être éventuellement possible qu'elle ait déjà rêvé du fait qu'Adrien - ou Chat Noir - lui offre un jour des pièces de lingerie. Et il est absolument, définitivement certain que jamais elle n'aurait imaginé que cela se déroule dans de pareilles conditions.

L'absurdité de la situation est telle qu'elle éclipse tout l'embarras que la jeune femme aurait pu ressentir, la laissant avec une agréable sensation de joie qui pétille dans tout son être.

Alors qu'Adrien relève la tête, surpris par le rire cristallin de sa partenaire, Marinette se redresse et l'embrasse sur la joue.

« Ne t'inquiète pas, chaton », le rassure-t-elle d'une voix malicieuse. « C'est parfait. Merci. »




Une fois ce petit intermède terminé, les deux coéquipiers et leurs kwamis se recentrent sur l'un de leurs principaux sujets de préoccupation : Volpina.

Ils discutent longuement de Lila, de ses pouvoirs supposés, de sa disparition soudaine. Néanmoins, ils ne parviennent pas à se défaire de la sensation désagréable de ne pas avoir toutes les cartes en main.

Il reste trop de mystères, trop de questions sans réponses.

Plagg et Tikki ne sont hélas guère d'une grande aide à Marinette et Adrien. Ils connaissent leurs propres pouvoirs, ceux de Wayzz, mais ne sont guère habitués à fréquenter les autres kwamis.

Alors, rapidement, l'évidence apparaît aux deux héros.

Impossible pour eux d'avancer sans en savoir plus sur Volpina.

Ils doivent rendre visite au Grand Gardien.




À peine une heure plus tard, Marinette et Adrien se retrouvent assis au centre de la pièce qui sert de salon à Maître Fu.

Venir consulter le vieil homme n'est guère dans leurs habitudes. Ce Grand Gardien dont ils n'ont découvert l'existence que des mois après avoir obtenu leurs pouvoirs est passé maître dans l'art de distiller ses secrets au compte-goutte, et préfère d'ordinaire rester en marge de leurs activités de héros.

Mais cette fois, la situation est particulière.

Ils doivent impérativement tenir Maître Fu au courant de l'évolution de la situation, sans compter qu'ils ont besoin de son aide et de ces informations qui leur font si cruellement défaut.

Durant de longues minutes Marinette et Adrien relatent les récents événements au Grand Gardien. Ce dernier les écoute avec la plus grande attention, non sans prendre le temps de leur servir aimablement une tasse de thé.

Une douce odeur parfumée s'élève peu à peu dans la pièce, à mesure que les deux jeunes gens avancent dans leur récit.

« Je n'aurais jamais cru que Lila puisse être restée en contact avec le Papillon », soupire Marinette en arrivant au bout de son discours. « Je savais qu'elle m'en voulait depuis son akumatisation, mais à ce point... »

« Du coup, ça a dû être assez facile pour le Papillon de trouver Marinette », poursuit Adrien d'un ton lugubre. « Il a vu à quoi elle ressemblait sans son masque. À partir de là, il n'avait plus qu'à faire un portait robot d'elle et le montrer à Lila pour lui demander si elle la reconnaissait. »

« Il est très probable que les choses se soient passées ainsi », approuve sentencieusement le Grand Gardien.

Un bref moment de silence s'installe dans la pièce, avant que Marinette ne reprenne brusquement la parole.

« Il y a un détail qui m'intrigue », lance-t-elle tout à coup, poursuivant le fil de ses pensées. « Lorsque Lila s'est détransformée, il y a eu bip et une lumière orange. Ça ne ressemblait pas à une akumatisation. »

« Oui », approuve vigoureusement Adrien. « Est-ce qu'il serait possible que Lila ait fini par mettre la main sur le véritable miraculous du Renard ? », complète-t-il en se tournant vers Maître Fu.

Le vieil homme prend une gorgée de thé, puis repose sa tasse en poussant un profond soupir.

« Hélas, oui », avoue-t-il dans un souffle. « Le collier du Renard n'est pas en ma possession. À la lueur de ce que vous m'avez raconté, il me paraît évident qu'il se trouve à présent entre les mains de cette jeune fille. »

« Mais comment ? », s'exclame Adrien.

« Le Papillon », réplique sombrement le Grand Gardien. « Cet homme sait malheureusement se montrer particulièrement habile pour exploiter les failles de l'esprit d'autrui. Il a su trouver en Volpina une personne fière et avide de revanche, aisément manipulable. Il n'a pas dû être difficile pour lui de la rallier à sa cause et de faire d'elle sa complice en lui confiant un véritable miraculous. »

Un silence choqué suit cette déclaration.

Maître Fu ne fait que confirmer ce qu'ils soupçonnaient déjà, mais se l'entendre dire à voix haute ne fait que donner plus d'impact à cette terrible nouvelle.

Les deux héros se donnent quelques instants pour digérer l'information, avant de relancer finalement la conversation.

« Ce que je ne comprends pas, par contre, c'est comment Lila a pu prendre l'apparence d'Adrien », reprend Marinette en fronçant les sourcils. « Comment elle a pu la garder, surtout. Je me suis battue avec elle. Je l'ai touchée. Ses illusions ne sont pas sensées se dissiper au moindre contact ? », conclut-elle à l'attention du Grand Gardien.

« Vos armes ont toutes une capacité qui leur est propre », résume brièvement Maître Fu. « Le bâton de Chat Noir s'allonge ou se sépare en deux à volonté. Le yo-yo de Ladybug peut s'étendre à l'infini. La flûte de Volpina crée des illusions. La canne du Papillon contrôle les akumas. »

Le vieil homme se penche en avant pour servir une nouvelle tasse de thé à ses invités. Mais suspendus à ses lèvres, ni Marinette ni Adrien n'esquissent le moindre geste pour s'emparer de leurs boissons.

« Cependant, en plus de ces capacités, vos miraculous vous permettent aussi d'invoquer un pouvoir particulier », ajoute le Grand Gardien, poursuivant le fil de ses explications. « Lucky Charm. Cataclysme. Et dans le cas de Volpina, Mirage. »

« Mirage ? », relève immédiatement Adrien.

« Ce pouvoir permet au porteur du miraculous de Renard de prendre l'apparence de qui il veut durant cinq minutes », précise aussitôt Maître Fu. « Ou à la porteuse, dans ce cas précis. L'illusion est totale, même la toucher n'y change rien. Vous pourriez la serrer dans vos bras qu'elle ne reprendrait pas son apparence normale. »

« Mais son miraculous doit bien biper après qu'elle ait utilisé son pouvoir, non ? », intervient Marinette. « On doit pouvoir la repérer comme ça. »

« Pas quand elle est métamorphosée », réplique immédiatement Maître Fu. « Lorsqu'elle prend l'apparence de quelqu'un d'autre, elle seule peut entendre les sons de son miraculous. »

Sous le choc, Marinette et Adrien échangent un regard horrifié.

Ils se doutaient déjà que Volpina avait conservé sa capacité à manipuler des illusions. Mais de là à imaginer qu'elle pourrait être n'importe qui, n'importe quand, et surtout sans qu'ils ne puissent rien faire pour la démasquer...

Les épaules basses, les deux jeunes gens laissent échapper un soupir découragé.

Jamais ils ne se sont trouvés dans une position aussi périlleuse.

« Buvez donc un peu de thé », les encourage Maître Fu, devinant certainement le coup que ses explications ont portées au moral de ses protégés. « Tout va toujours beaucoup mieux après une tasse de thé. »

Marinette et Adrien échangent un regard dubitatif, mais s'exécutent malgré tout.

Alors qu'elle vide lentement sa tasse, Marinette songe à toutes ces nouvelles informations dont le Grand Gardien vient de leur faire part.

La confirmation d'une alliance entre leur ennemi et Volpina.

Le miraculous du Renard.

Mirage.

« Et le Papillon ? », demande-t-elle tout à coup, frappée d'une soudaine révélation. « Je suppose qu'il a lui aussi a un pouvoir particulier ? »

« Bien vu, ma Lady ! », s'exclame Adrien en relevant brusquement la tête. « Pourquoi est-ce qu'il ne s'en sert pas ? »

« C'est certainement trop risqué pour lui », réplique le Grand Gardien en secouant doucement la tête. « Son pouvoir lui permet de prendre entièrement le contrôle de son champion, tout en lui donnant au passage un extraordinaire surplus de puissance. Mais pour s'en servir, il doit impérativement se trouver à proximité de cette personne. Il ne se mettra pas en danger ainsi. Pas s'il n'est pas poussé dans ses derniers retranchements. »

Pour toute réponse, Adrien laisse échapper un grognement contrarié.

Leur ennemi est un homme prudent. S'il n'a jamais fait usage de ce pouvoir jusqu'à ce jour, il y a fort à parier qu'il ne s'en servira pas de sitôt.

Déceler une faille dans sa défense sera difficile.

Comme si elle lisait dans ses pensées, Marinette choisit cet instant précis pour poser sa main sur son bras. Ce n'est qu'un léger contact, un bref geste de soutien, mais la chaleur de sa paume contre sa peau donne à Adrien le regain d'optimisme dont il avait besoin.

Il plonge son regard dans celui de sa coéquipière, pour voir naître dans ses yeux la même détermination qui s'allume au même instant dans les siens.

« On trouvera une solution », déclare fermement Marinette, puisant elle aussi ses forces dans sa proximité avec Adrien. « On réussira à les vaincre. »

« Contrairement au Papillon, Volpina viendra se battre en personne », intervient Maître Fu d'une voix confiante. « Vous devez impérativement réussir à récupérer son miraculous. C'est votre priorité. Si vous arrivez à la neutraliser, le Papillon sera privé de sa plus précieuse alliée. »

« Et au moins, on sait qui se cache sous le masque de Volpina », renchérit vivement Adrien. « Ça nous donne un énorme avantage. »

« Je vous souhaite de tout cœur de réussir à neutraliser cette jeune fille, mais j'ai peur que savoir qui elle est ne soit pas d'une grande aide », l'avertit Maître Fu en levant une main prudente. « Connaître l'identité de votre adversaire ne sert à rien si vous ignorez où le trouver », leur assène-t-il impitoyablement en surprenant leurs coups d'œil perplexes. « D'après ce que j'ai cru comprendre, vous n'avez pas réussi à localiser Volpina ? »

« Non », réplique Marinette, le regard brillant d'une résolution farouche. « Mais on y arrivera. »




La visite de Marinette et Adrien chez Maître Fu est suivie de longues conversations entre les deux coéquipiers.

Tous deux restent déterminés à tenter de localiser Lila, tout en admettant que l'entreprise sera certainement difficile. Leur adversaire est intelligente et déterminée, ils en ont parfaitement conscience, et une attaque de sa part sera peut-être leur meilleure chance de la neutraliser.

Dans l'intervalle, Adrien continue de donner le change en suivant scrupuleusement ces cours qu'il avait initialement rejoint pour être au plus près de sa coéquipière.

De son côté, Marinette refuse fermement de rester cloîtrée dans l'appartement de son partenaire.

Elle a déjà donné, et merci, mais non merci.

Hors de question de passer de nouvelles journées à se morfondre en attendant le retour d'Adrien.

Elle a besoin d'agir, d'enquêter, surtout, surtout, de continuer de vivre malgré tout.

Bien sûr, ce n'est pas pour autant qu'elle oublie la menace qui pèse sur elle. Impossible pour elle de retourner en cours, où son emploi du temps fixe fait d'elle une proie au comportement bien trop aisément prévisible.

A la place, elle décide de se rendre sur le campus de temps à autre, de manière complètement aléatoire. Si elle ignore où et quand Marinette décide de se montrer, Lila aura d'autant plus de mal à planifier une quelconque attaque.

Marinette a besoin de ces sorties pour son bien-être mental. Elle espère de plus profiter de ces petites incursions pour découvrir ce qu'est réellement devenue son ennemie, tout en endossant le rôle non avoué d'appât - ce qui déplaît souverainement à Adrien.

Conscients que n'importe qui les approchant pourrait être Volpina, les deux coéquipiers mettent en place un nouveau protocole.

Tant qu'ils ne l'ont pas gardé en vue pendant au moins cinq minutes consécutives, tout interlocuteur doit être considéré comme un ennemi potentiel.

Leurs montres deviennent leurs meilleures alliées, leurs téléphones se retrouvent perpétuellement en mode chronomètre.

Marinette est heureuse de pouvoir se balader de nouveau sur le campus, dans la bibliothèque universitaire ou au restaurant où elle avait autrefois ses habitudes, et plus que ravie d'y retrouver parfois ses amis.

Malgré tout, la situation reste difficile pour elle.

Parmi toutes ces personnes qui lui parlent une minute, une seconde, se trouve parfois Lila.

Elle en est sûre.

Cette conviction lui met les nerfs à fleur de peau.

Elle est toujours sur ses gardes, toujours à guetter par-dessus son épaule, toujours à surveiller ces cinq maudites minutes qui la séparent peut-être de son ennemie. Cette fatigue nerveuse est telle que parfois, la jeune femme ne supporte pas de rester plus de quelques instants sur le campus avant de regagner discrètement le domicile d'Adrien.

Avec Alya et Adrien, les choses sont faciles.

Tous deux appliquent le même protocole qu'elle et surveillent discrètement l'heure avant de pousser un soupir soulagement quand les cinq minutes fatidiques arrivent à expiration.

Avec les autres, c'est parfois plus délicat.

Un matin où elle croise par hasard Alix dans les couloirs, Marinette va jusqu'à vider le contenu de son sac par terre en faisant semblant de trébucher pour grappiller de précieuses – mais indispensables - secondes.

Une autre fois, Nino la rejoint pour lui proposer de prendre un café en attendant la fin des cours d'Alya. Mais quand il s'éclipse à peine trois minutes plus tard pour répondre à un coup de fil, Marinette sent son sang se glacer d'horreur.

Lila rôde, elle le sait.

Prête à frapper, à se glisser dans la moindre faille que Marinette laissera apparaître dans sa garde.

Marinette craint une attaque de Lila. Mais ce qu'elle redoute aussi, c'est que Volpina ne s'allie avec un super-vilain dirigé par le Papillon pour combattre contre Chat Noir et elle.

Et hélas pour la jeune héroïne, cette dernière et funeste prédiction se réalise rapidement. 






Note

Hey ! Voici donc mon explication concernant le fait que Lila ait pu maintenir son illusion malgré le fait que Marinette l'ait touchée : ce n'est pas le résultat d'une akumatisation, mais la manifestation du pouvoir du miraculous du Renard (d'ailleurs au passage, je n'ai pas vérifié si on voyait le miraculous du Renard dans la boite de Maître Fu lors de la saison 1 ^^' . Du coup, pour le bien de mon scénario, je vous propose de faire comme si on ne l'avait jamais vu dans cette saison :D ) .

Bref, pour revenir au sujet des pouvoirs du miraculous du Renard. Je pars donc du principe que la flûte de Lila a une capacité "passive" : invoquer des illusions, et que l'utilisation du pouvoir "Mirage" permet à Lila de prendre l'apparence de n'importe qui pendant 5 minutes, sans cette contrainte des illusions qui disparaissent quand on les touche.

Cette idée vient d'une théorie que j'avais pendant la saison 1, à l'époque où on ne savait pas grand chose sur le pouvoir du Papillon et de Rena :

Comme l'utilisation des pouvoirs de Chat Noir et Ladybug étaient limitée à 5 minutes mais que les attaques du Papillon duraient clairement plus longtemps, je me disais que le Papillon devait avoir un "vrai" pouvoir avec cette contrainte des 5 minutes, et que la maîtrise des akumas était juste sa capacité de base. Du coup comme Volpina nous sortait des illusions non-stop dans son épisode, je suis partie du même principe pour les potentielles capacités du véritable miraculous du Renard : des illusions-qui-se-dissipent-au-toucher qui sont son attaque de base + un second pouvoir fonctionnant plus comme Cataclysme et Lucky Charm, et donc utilisable une fois avant de se détransformer dans les 5 minutes suivantes.

Bon, dès l'épisode 1 de la saison 2 on a apprit que l'akumatisation restait active même si le Papillon se détransforme, donc au temps pour ma belle théorie xD .

Mais j'ai quand même gardée l'dée des pouvoirs de Volpina pour cette histoire, parce que j'aime bien la menace quasi-omniprésente que ça représente pour Marinette et Adrien (nope, je ne suis définitivement pas sadique avec les personnages de mes fics x) ).

Voilà, vous savez tout ! :D

J'espère que ce chapitre vous a plu et à la prochaine ^^ ! 

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