Chapitre 5
Note :
Pour rappel, je ne veux rien savoir des futurs épisodes (pas de titres d'épisodes, de noms de persos, d'éléments de grande ou moindre importance, RIEN). Merci de me pas me spoiler dans les commentaires.
S'il y a des épisodes récemment diffusés, il est également possible que je ne sois pas à jour. Alors au besoin demandez-moi où j'en suis avant d'en parler dans les commentaires de mes fics.
Merci.
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Note 2 : Un grand merci à Kimie et Aelig pour le beta-read, les corrections, les remarques et les encouragements ! Cette histoire est meilleure grâce à vous ! Bisous à vous et encore merci <3
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Au bout d'un moment, les deux jeunes femmes quittent finalement le café pour regagner leurs appartements respectifs. Elles se serrent longuement dans les bras l'une de l'autre, se promettant solennellement de se contacter dès que le besoin s'en fait sentir.
« Donc tu es sûre que tu ne veux pas venir chez moi ? », insiste Alya en relâchant son amie. « Promis, je ronfle beaucoup moins qu'à l'époque du collège. »
« Merci, mais ça ira », réplique Marinette avec un sourire reconnaissant. « Et je ne suis pas toute seule. J'ai Chat Noir. Il m'a promis qu'il veillerait sur moi. »
« Ah, oui. Jour et nuit, c'est ça ? », souligne la jeune blogueuse d'un ton suggestif, tout en haussant un sourcil d'un air plus significatif encore.
« Alya ! », s'indigne Marinette en rougissant furieusement. « On n'a pas ce genre de relation ! »
« N'essaye pas de me faire croire que tu serais contre », réplique Alya avec un sourire amusé. « Je te rappelle que je suis ta meilleure amie. Je sais que tu trouves Chat Noir charmant. »
Il n'en faut pas plus pour que Marinette s'empourpre de plus belle.
D'accord, elle a eu le malheur d'avouer à Alya qu'elle a embrassé Chat Noir le soir de ses vingt ans.
D'accord, dans un instant de faiblesse, il est également possible qu'elle ait confié à son amie qu'avec le temps, elle se mettait de plus en plus à reconsidérer la façon dont elle voyait son coéquipier.
(Et d'accord, cette confession a été faite en termes peut-être un peu trop imagés pour que cela puisse passer aujourd'hui pour un malentendu.)
Mais ce n'est définitivement pas un sujet qu'elle a envie d'aborder maintenant, et surtout pas avec ce regard sardonique dont la gratifie à présent sa meilleure amie.
« Je ne pense vraiment pas que ce soit le meilleur moment pour se préoccuper de ce genre de choses », bougonne-t-elle en portant ses mains à ses joues brûlantes.
« Si tu le dis ! », réplique Alya dans un éclat de rire.
Pour toute réponse, Marinette lève dramatiquement les yeux au ciel pour mieux marquer tout le ridicule qu'elle pense de cette conversation.
Puis, laissant là ce sulfureux sujet, les deux amies s'étreignent une dernière fois pour se dire au revoir.
« Fais attention à toi », glisse Alya à l'oreille de Marinette.
« Promis », réplique la jeune femme, avant de s'éloigner de son côté.
Une fois chez elle, Marinette verrouille sa porte à double tour et pose distraitement ses affaires dans un coin de son salon.
En temps normal, elle s'accorderait juste une brève pause avant de se mettre tout de suite à travailler ses cours. Mais là, elle n'a pas le cœur à réviser. Sa tête est bien trop lourde, son esprit bien trop encombré pour qu'elle puisse se concentrer ne serait-ce que sur une ligne de texte ou un design.
La jeune femme traverse la pièce, se laisse lourdement tomber sur son canapé et se passe la main sur la figure d'un geste las.
« Est-ce que ça va aller ? », s'inquiète aussitôt Tikki.
« Oui, oui », répond mécaniquement Marinette. « C'est juste que la journée a été longue... »
Alors que Tikki s'installe douillettement sur son épaule, Marinette bascule la tête en arrière et ferme les yeux.
Elle sent son cœur battre sous son crâne, pulsant au même rythme qu'une migraine qui lui vrille désormais les tempes.
Il faudrait qu'elle se repose.
Juste cinq minutes, le temps de chasser ce fichu mal de tête qui refuse de partir.
Juste cinq petites minutes...
Le soleil couchant nimbe l'appartement de Marinette d'une douce lueur orangée lorsqu'un bruit sec réveille brusquement la jeune femme.
Marinette sursaute vivement et, encore désorientée par ce soudain rappel à la réalité, tourne la tête dans tous les sens à la recherche de l'origine de ce son qui vient de l'arracher à son sommeil. Il ne faut qu'une seconde à son regard pour se poser sur Chat Noir, qui la salue timidement derrière la porte vitrée de son balcon.
Étouffant un léger bâillement, Marinette se lève et se dirige vers son coéquipier. Elle secoue doucement la tête pour tenter de chasser cette brume cotonneuse qui nappe encore son esprit, ouvre la porte et invite Chat Noir à entrer d'un petit geste de la main.
« Je suis désolé de t'avoir réveillée », s'excuse le héros avec un petit sourire contrit. « Mais Tikki m'a vu arriver, et elle m'a dit... »
« Tu n'arriveras pas à t'endormir cette nuit si tu fais une sieste trop longue », le coupe Tikki en se frottant affectueusement contre la joue de son amie. « Et il faut que tu manges quelque chose, ce n'est pas bon de rester le ventre vide. »
« Pour ça, j'ai la solution », intervient Chat Noir en tendant triomphalement deux sacs plastiques lourdement chargés, qui avaient jusque-là échappé à l'attention de Marinette. « Il y a un traiteur italien que je rêve d'essayer depuis des mois, je me suis dit que c'était l'occasion. Et j'ai même récupéré des cookies », ajoute-t-il avec un clin d'œil à l'attention de Tikki.
Alors que le petit kwami laisse échapper un pépiement ravi, le jeune homme se dirige vers la table qui trône dans le salon de sa partenaire et commence à vider précautionneusement le contenu de ses sacs sur le meuble en question.
« Chat ! », s'exclame Marinette en voyant les boîtes s'amonceler en une pile de plus en plus impressionnante. « Il y a de quoi nourrir un régiment ! »
« Que veux-tu, je suis un chat en pleine croissance », réplique joyeusement Chat Noir. « Et plus sérieusement, je n'arrivais pas à me décider. Du coup, on pourra faire une étude comparative », conclut-il en posant triomphalement une dernière boîte sur la table.
« Si tu le dis... », concède Marinette avec un sourire amusé. « Je te dois combien ? », poursuit-elle en tendant la main vers son sac à main. « Je paye la moitié. »
« Hors de question ! », s'offusque Chat Noir en secouant vivement la tête. « Tu es mon invitée ! »
« Chat... », commence Marinette d'une voix dubitative.
Mais son coéquipier ne lui laisse pas le temps de poursuivre.
« Écoute », la coupe-t-il précipitamment, « je te propose un arrangement équitable : je fourni la nourriture, tu fournis les couverts. Qu'est-ce que tu en dis ? »
« Je ne suis pas sûre que ce soit équitable », marmonne Marinette.
« Mais ça reste tout de même un arrangement », rétorque Chat Noir avec un clin d'œil espiègle. « Alors, c'est d'accord ? »
Marinette le jauge un instant du regard, puis pousse un soupir théâtral en signe de défaite.
« C'est d'accord, mais c'est moi qui t'invite la prochaine fois », lâche-t-elle avant de se diriger vers son coin cuisine pour prendre deux assiettes. « Merci pour le repas, Chat. »
« De rien, ma Lady », réplique Chat Noir en se fendant d'une courbette qui, à sa grande satisfaction, arrache un petit éclat de rire à sa partenaire.
Presque deux semaines s'écoulent et pour Marinette, une nouvelle routine se met en place.
La jeune femme apprend à gérer comme elle le peut ses cours et l'existence de cette menace qui plane désormais sur elle. Elle ignore si c'est bon ou mauvais signe, mais pas une akumatisation n'est à déplorer depuis le jour où le Papillon a découvert son visage.
Peut-être n'est-ce qu'une simple coïncidence.
Peut-être ce calme n'est-il que le prélude à la plus terrible des tempêtes.
Elle n'en sait rien.
Elle n'en sait absolument rien, et c'est probablement ce qui est le pire.
Cette ignorance la ronge à petit feu.
Est-ce qu'elle est en sécurité ? Est-ce qu'au contraire, le Papillon a fini par trouver sa trace ? Est-ce qu'il prépare une attaque dévastatrice contre elle ? Est-ce que ses proches sont en danger eux aussi ?
Autant de questions qui tournent, tournent et tournent sans cesse sous son crâne. Parfois, Marinette voudrait juste pouvoir mettre son cerveau sur pause et oublier cette ritournelle obsédante qui, elle en est sûre, va finir par la rendre folle.
Mais la peur s'est insinuée dans son quotidien comme le plus insidieux des poisons. Elle se glisse dans ses moindres gestes, se faufile dans ses plus intimes pensées.
Seule son extraordinaire force de caractère permet encore à Marinette de tenir debout.
L'espoir est toujours là et elle s'y raccroche, avec une volonté sans faille et un courage plus farouche encore.
Elle refuse de se laisser abattre et apprend à composer avec cette angoisse qui est devenue pour elle une compagne aussi fidèle que son ombre. Elle continue d'aller en cours, de manger sur le campus, de prendre un café avec Alya en fin de journée.
Tous les soirs, Chat Noir la retrouve chez elle, autant pour s'assurer qu'elle va bien que pour lui assurer un précieux soutien moral.
Les deux coéquipiers ont pris l'habitude de dîner systématiquement ensemble. Chat Noir ramène de quoi manger une fois sur deux, et le reste du temps, c'est Marinette qui se charge de leur fournir leur repas.
C'est devenu un véritable rituel quotidien, que la jeune femme se surprend à attendre chaque jour avec un peu plus d'impatience.
La présence de Chat Noir lui fait un bien fou.
Elle a une confiance aveugle en lui. Elle peut lui confier toutes ses craintes sans la moindre hésitation, elle sait qu'il ne la jugera pas. Plus beau encore, elle sait qu'il la comprendra. Car Chat Noir la comprend, mieux que personne en ce monde. C'est une certitude absolue, aussi évidente pour Marinette que le fait que la terre soit ronde ou que le soleil se lèvera le lendemain. Chat Noir est son partenaire, l'autre élément indispensable de leur indivisible duo, la meilleure moitié d'elle-même.
Lui seul peut se représenter parfaitement ce qu'elle traverse.
Marinette n'a pas les mots pour exprimer à quel point elle est touchée par le soutien inconditionnel que lui apporte son coéquipier. Il l'écoute, la réconforte, tente de la faire sourire par tous les moyens.
Au-delà du soutien moral que lui offre Chat Noir, Marinette apprécie tout simplement sa présence.
Leur belle complicité qui fait leur force lors des combats se retrouve jusque dans les plus simples moments du quotidien, rendant la jeune femme parfaitement à l'aise avec son partenaire. Parler avec lui est facile. Elle aime leurs conversations et leurs débats interminables, qui lui donnent l'impression que tout est extraordinairement normal.
(Et elle ne lui avouera probablement jamais, mais même ses jeux de mots atroces la font se sentir le cœur plus léger.)
Parfois, lorsque son esprit vagabonde, Marinette se surprend à penser à Chat Noir et à ce qu'il représente pour elle. Il est son coéquipier. Son meilleur ami. Il est le pilier auquel elle se raccroche pour ne pas sombrer et la lueur d'espoir qui illumine ces jours difficiles.
Mais il est plus que ça, aussi.
Cela fait des mois déjà que Marinette ne cherche plus à nier l'évidence.
Avec le temps, elle a fini par développer de tendres sentiments pour son partenaire. Ces derniers n'ont fait que croître de jour en jour et l'épreuve qu'elle traverse à présent les a rendus plus puissants encore.
Elle l'aime.
Elle l'aime et peut-être, un jour, lui parlera-t-elle de ce qu'elle éprouve pour lui.
En attendant de trouver le courage de franchir enfin cette ligne invisible qui les sépare encore et qui s'est faite de plus en plus ténue au fil des derniers mois, Marinette savoure ces instants privilégiés qu'elle passe avec son partenaire.
Avec Chat Noir, elle oublie parfois pendant un bref et formidable instant cette menace qui plane sur elle. Avec lui, elle trouve la force de sourire, de penser au lendemain, de refuser de rendre les armes.
Mais surtout, avec lui, elle se sent enfin en sécurité.
Et c'est un sentiment merveilleux.
Si Marinette voit Chat Noir tous les soirs, elle a également l'occasion de côtoyer un autre garçon blond tous les jours ou presque.
Chaque fois qu'elle se rend en cours, elle retrouve Adrien.
Loin d'être toujours exclusivement collé à elle, le jeune mannequin a sympathisé avec d'autres élèves de sa promotion. Cependant, Marinette ne manque pas non plus de remarquer qu'il ne s'éloigne jamais beaucoup d'elle pour autant.
S'il s'installe parfois à une autre table que la sienne, il n'en suit pas moins exactement les mêmes cours qu'elle, dans les mêmes salles.
S'il ne marche pas forcément à ses côtés dans les couloirs, il reste malgré tout à quelques mètres d'elle à peine.
À de rares exceptions près, il est toujours, toujours dans son champ de vision.
Ce n'est peut-être qu'une coïncidence.
Ça doit être une coïncidence.
Mais en dépit de ses tentatives désespérées pour chasser ses soupçons, Marinette ne peut empêcher son esprit de vagabonder. Chaque fois que son regard se pose sur Adrien, des pensées inopportunes fusent, des questions redoutables surgissent.
Elle ne veut PAS savoir.
Peu importe ce que son esprit essaye si farouchement de lui faire admettre, elle refuse de tirer la moindre conclusion quant aux étranges coïncidences qui lient ces deux garçons si chers à son cœur.
Elle ne veut pas mettre Chat Noir en danger.
Entre deux cours, Marinette croise d'autres figures familières.
Il y a Alya, bien sûr.
Sa meilleure amie met un point d'honneur à ne jamais laisser passer une journée sans venir aux nouvelles, aussi bien en personne que par téléphone interposé. Les fois où Marinette a cours, Alya la retrouve systématiquement pour manger avec elle à midi. Les autres jours, elle s'arrange toujours pour passer la voir ne serait-ce que cinq minutes, histoire de pouvoir constater de ses propres yeux que son amie va aussi bien que possible au vu des circonstances.
Souvent, Alya est accompagnée de Nino.
Marinette ignore si son ami a conscience d'à quel point sa situation est désespérée, mais si c'est le cas, il ne laisse rien transparaître. C'est une véritable bouffée d'oxygène, quelque part. Nino a toujours été un jeune homme affable, enthousiaste et heureux de vivre. En ces temps troublés, avoir quelqu'un d'aussi bon caractère dans son entourage apporte à Marinette un sentiment de réconfort plus que bienvenu.
En plus d'Alya et de Nino, Marinette croise régulièrement Kim et Alix.
En soit, ce simple fait n'est pas inhabituel.
Ce qui l'est, en revanche, c'est la fréquence avec laquelle Kim et Alix se retrouvent « par hasard » sur le chemin de la jeune femme.
Marinette soupçonne très fortement Alya d'avoir réellement engagé ses amis comme gardes du corps. Sous quel prétexte a-t-elle réussi à les embrigader, elle l'ignore.
Peut-être a-t-elle prétexté l'existence d'un soupirant jaloux.
Peut-être lui a-t-elle inventé une rivale menaçante.
Toujours est-il qu'Alix et Kim trouvent désormais le moyen d'errer près des machines à coudre alors qu'ils devraient être en sport, de prendre toutes leurs pauses à la machine à café de prédilection de Marinette et d'être systématiquement présents sur le campus quand elle a cours tôt le matin.
Si Marinette se réjouit d'avoir l'occasion de voir plus souvent Kim, Alix et Adrien (bien qu'elle aurait largement préféré que ce soit dans d'autres circonstances), le retour du jeune mannequin s'accompagne en revanche de quelques effets secondaires dont elle se serait volontiers passée.
Parfois, Chloé fait le déplacement jusqu'à son amphithéâtre pour saluer Adrien.
Si la célèbre fille du maire est désormais moins odieuse que lorsqu'elle était adolescente, elle n'en reste pas moins pénible à supporter pour le commun des mortels.
Certes, elle ne profère (presque) plus d'insultes gratuites ou de menaces arbitraires.
Mais son arrogance et ses manières dédaigneuses sont hélas toujours bel et bien d'actualité, et il n'en faut pas plus à Marinette pour grincer des dents chaque fois qu'elle entend sa voix perçante s'élever dans les couloirs.
Malgré tout, Chloé n'est pas celle qui agace le plus Marinette.
Non. Celle qui remporte ce triste concours reste sans conteste Lila.
Il ne se passe pas UN jour sans que la jeune italienne ne vienne faire du charme à Adrien, et ce au mépris des règles de politesse les plus élémentaires.
Si Marinette est en train de discuter avec son ami, Lila n'hésite pas à l'interrompre et à essayer de se placer entre Adrien et elle pour mieux monopoliser l'attention du jeune homme.
Si Marinette est assise à côté d'Adrien, Lila se glisse entre eux, quitte à manquer de faire tomber sa rivale du banc.
C'est parfois à se demander si Lila n'a pas réussi à faire main basse sur l'emploi du temps exact des deux amis tant elle se retrouve toujours à surgir là où leurs cours les mènent. Elle les traque, les trouve, et recommence aussitôt ses manœuvres de séduction. Elle parle à Adrien d'une voix enjôleuse, douce comme de la soie, qui irrite Marinette aussi sûrement qu'une décharge électrique courant sur sa peau.
Bien sûr, Marinette n'est plus cette adolescente dévorée de jalousie qu'elle pouvait être autrefois.
Mais c'est plus fort qu'elle, elle déteste se retrouver le témoin impuissant de cette parade nuptiale que Lila inflige à son ami, et ce d'autant plus qu'Adrien semble être aussi mal à l'aise qu'elle face à ces approches insistantes.
Peu importe son manque d'enthousiasme, peu importe qu'il se rebiffe clairement lorsque Lila essaye d'écarter un peu trop rudement Marinette, la jeune italienne finit toujours par revenir à la charge.
Heureusement pour Marinette et Adrien, le bâtiment dans lequel Lila a cours se trouve à l'autre bout du campus par rapport au leur. Pour envahissantes qu'elles soient, ses interventions ne restent que ponctuelles, et le reste du temps, ils passent généralement des journées tranquilles.
Au milieu du joyeux capharnaüm qui accompagne traditionnellement une fin de journée de cours, Marinette range distraitement ses affaires.
La journée a été longue, très longue. La jeune femme n'a désormais plus qu'une hâte : quitter le campus et rentrer enfin chez elle. Elle attend juste Adrien, qui s'est absenté quelques minutes, afin de lui dire au revoir avant de partir.
Soudain, un mouvement brusque attire son attention.
Elle relève vivement la tête et aperçoit Adrien, qui traverse l'amphithéâtre au pas de course.
Le jeune homme se dirige droit vers elle, une lueur paniquée dans le regard. Tous ses sens en alerte, Marinette jette un vif coup d'œil autour d'elle. Elle regarde rapidement à gauche, à droite, avant de reporter immédiatement son attention sur son ami.
Genoux légèrement fléchis, muscles bandés, la jeune femme se tient prête à bondir au moindre signal.
« Vite ! », lui ordonne Adrien d'une voix tendue. « Suis-moi ! »
« Qu'est-ce qu'il se passe ? », s'inquiète aussitôt Marinette.
« Pas le temps ! », rétorque le jeune homme en la saisissant par le poignet. « Viens, je t'expliquerais plus tard. »
Sans perdre un instant de plus, Marinette s'élance à la suite de son ami.
Les deux jeunes gens sortent de l'amphithéâtre en toute hâte et s'enfoncent dans les entrailles du bâtiment.
L'adrénaline déferle dans les veines de Marinette, faisant croître autant le rythme affolé de son pouls que la bouffée d'angoisse qui enfle dans sa poitrine.
Son cœur cogne entre ses côtes.
Son sac bat ses hanches.
Et une unique question revient, encore et toujours.
Qu'est-ce qu'il se passe ?
Mais qu'est-ce qu'il se passe ?
Les doigts toujours fermement enroulés autour du poignet de Marinette, Adrien entraîne la jeune femme de couloir en couloir.
Ils tournent à droite.
À gauche.
Encore à gauche.
Traversent un autre couloir, puis tournent encore.
Ils courent plus qu'ils ne marchent, fuyant cette menace sans nom qui précipite à présent Marinette au bord de la crise de panique. Son souffle se raccourcit un peu plus à chaque seconde qui passe, mais elle continue d'avancer malgré tout.
Adrien se dirige jusqu'à une porte donnant sur une minuscule pièce, dans laquelle il fait hâtivement entrer la jeune femme.
Mille questions sur les lèvres, Marinette se tourne vers son ami...
... quand soudain, un violent coup s'abat sur sa tête.
La dernière chose que Marinette aperçoit avant de s'écrouler au sol est le sourire malveillant qui déforme les traits d'Adrien.
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Note : Je ne suis absolument pas désolée pour cette fin de chapitre ^^ .
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