Chapitre 35
La question de Nino et du miraculous du Paon étant réglée, Marinette et Adrien peuvent enfin profiter d'un moment de répit.
Enfin, sous réserve que le Papillon ne vienne pas encore jouer les trouble-fêtes, bien sûr.
Mais pour l'heure, un calme relatif règne sur Paris et les deux héros favoris de la capitale ne manquent pas de saisir cette occasion inespérée de souffler un peu.
Abandonnés par Plagg et Tikki, qui préfèrent s'éclipser discrètement vers l'ancienne chambre de la jeune femme, Adrien et Marinette restent seuls dans le salon. Ils bavardent tranquillement, installés sur leur canapé, laissant les minutes s'égrener paisiblement au fil de leur conversation.
Ils parlent de tout, de rien, de jeux vidéos, de films, de l'étrange cohabitation de leurs parents ou encore des futures sorties en amoureux qu'ils pourront se permettre une fois que leurs activités leurs en laisseront le loisir. Mais comme bien souvent lorsqu'ils se retrouvent en tête à tête, les deux jeunes gens s'avèrent bien vite incapables de rester très longtemps se mettre à manifester leur affection réciproque de façon tactile.
Au début, ce n'est rien, ou presque.
Adrien qui replace délicatement une mèche de cheveux derrière l'oreille de Marinette. Marinette qui donne une petite pichenette sur le bout du nez d'Adrien. Une bise – presque – innocemment plaquée sur une joue, une main qui se pose brièvement sur un genou avant de repartir comme si de rien n'était, une bourrade complice au détour d'un jeu de mot un peu trop approximatif.
Mais « rien, ou presque » n'est clairement pas quelque chose dont peut se satisfaire longtemps leur relation.
Pas quand les doigts de Marinette viennent épouser la mâchoire parfaitement ciselée d'Adrien pour le prier silencieusement d'incliner la tête vers elle, pas quand les lèvres du jeune homme s'empressent de déposer une ligne de baisers brûlants au creux du cou de sa compagne.
Un délicieux frisson parcourt la colonne vertébrale de Marinette lorsque les dents d'Adrien viennent délicatement taquiner la base de sa nuque. Elle se raccroche instinctivement à sa chemise, refusant de le laisser s'écarter d'elle.
Mais bien loin de manifester la moindre envie de partir, Adrien glisse au contraire son bras autour de sa taille pour mieux l'attirer vers elle. Chaque centimètre qui les sépare n'est désormais plus qu'un centimètre de trop.
Tels deux aimants, leurs corps s'attirent.
Instinctivement.
Inexorablement.
Leurs bustes s'inclinent inconsciemment l'un vers l'autre, et l'espace qui subsiste entre leurs hanches se réduit au point qu'il devient vite évident que la seule façon pour qu'ils puissent se rapprocher encore serait que Marinette grimpe sur les genoux de son partenaire.
(Ce que la jeune femme finit par faire, d'ailleurs.)
Et rapidement, la charmante conversation de Marinette et d'Adrien devient plus qu'accessoire.
Oubliés, les mots, les phrases, les divers sujets de discutions. Leurs langues trouvent des occupations autrement plus intéressantes, bien plus en accord avec ces hormones qui les font bouillonner de l'intérieur.
Les paroles d'Adrien se transforment en murmures langoureux et les mains de Marinette se glissent sous le tissu de sa chemise pour venir tracer paresseusement le contour de ses muscles. Leurs lèvres se cherchent, se trouvent, s'emprisonnent tant et tant que seul le doux bruit de soupirs essoufflés vient bientôt troubler le silence qui s'est installé dans la pièce.
Adrien bascule lentement en arrière sur le canapé, entraînant Marinette avec lui.
A présent allongés l'un sur l'autre, les deux amoureux se perdent dans de nouvelles étreintes. Plus passionnées, plus intenses.
Le pouls de Marinette s'affole alors qu'Adrien enfonce ses doigts dans ses cheveux pour mieux l'embrasser encore et encore. Ce n'est plus seulement son cœur, mais son être entier qui pulse sous les attentions de ce garçon qui s'applique avec ardeur à la déconnecter de la réalité.
Elle n'entend plus que le son de son propre sang battant dans ses tempes, ne vibre plus que pour les mains d'Adrien qui se détachent de sa chevelure pour venir courir sur ses courbes. Le goût enivrant de ses lèvres et les baisers brûlants qu'il dépose sur sa peau achèvent de l'emprisonner dans une bulle de chaleur, lui faisant oublier tout ce qui n'est pas lui.
Mais si Adrien se fait un devoir de noyer sa partenaire sous un déluge d'affection, Marinette n'est pas en reste. Hors de question pour elle de rester passive. Il n'est pas une caresse d'Adrien qu'elle ne lui rende pas au centuple, pas un centimètre carré de son torse qu'elle n'explore pas de ses mains langoureuses, pas une occasion de l'embrasser qu'elle ne laisse échapper.
Encouragée par la rigidité désormais familière qu'elle sent appuyer contre son bassin, la jeune femme ondule instinctivement ses hanches contre celles de son coéquipier. Elle est aussitôt récompensée par un soupir de plaisir qui échappe instinctivement à Adrien et par une nouvelle pression, machinale, qui attise un peu plus l'incendie qui couve entre ses cuisses.
Alors que la température de la pièce lui semble avoir atteint des températures incandescentes, un délicieux courant d'air frais caresse soudain le creux des reins de la jeune femme.
Les paumes d'Adrien remontent le long de ses côtes, emmenant son T-shirt avec elles.
Plus haut.
Encore plus haut.
Le souffle haletant, Marinette détache ses lèvres de celles d'Adrien et se soulève légèrement pour mieux lui faciliter la tâche. L'une de ses mains se pose à plat près de la taille du jeune homme, tandis que l'autre vient se positionner en bordure du canapé.
Tout l'avant du corps en équilibre sur ces deux points d'appuis, Marinette se redresse du mieux qu'elle peut...
... quand soudain, sa main située sur le bord du canapé dérape dans le vide.
« AH ! », a-t-elle tout juste le temps de s'exclamer avant de basculer brusquement sur le côté.
Heureusement pour elle, les réflexes félins d'Adrien la sauvent in extremis d'une lourde chute.
Le bras du jeune homme s'enroule fermement autour de sa taille, avant de la ramener tout aussi vigoureusement contre lui.
Le vert clair des yeux d'Adrien se rive au bleu azur de ceux de Marinette, alors qu'une expression de surprise presque comique fige les traits des deux jeunes gens.
Un bref instant, ni l'un ni l'autre ne bouge.
Pas un de leurs muscles ne frémit, pas un mot ne leur échappe.
Puis, lentement, Marinette sent une force irrépressible incurver les commissures de ses lèvres vers le haut. Un immense sourire éclaire son visage, un frisson d'allégresse chatouille sa peau et, soudain, elle explose franchement de rire.
Les yeux d'Adrien s'écarquillent un bref instant de surprise devant ce brusque éclat d'hilarité.
Mais le rire de Marinette est cristallin, entraînant, et surtout, surtout, infiniment contagieux.
Le jeune homme réussit à garder son sang-froid une première seconde. Puis une deuxième. Puis, échouant à conserver son calme plus longtemps, il se laisse à son tour entraîner par un irrésistible fou-rire.
Durant plusieurs minutes encore, les deux héros restent incapables de retrouver aussi bien leur souffle que leur sérieux. Ils se cramponnent l'un à l'autre, la respiration haletante et le corps secoué par un irrépressible élan d'allégresse.
Les poumons en feu, Marinette se redresse à moitié et pose instinctivement la main à plat sur sa poitrine. Sous elle, le torse d'Adrien reste agité de soubresauts incontrôlables alors que le jeune homme peine encore et encore à échapper au fou-rire qui s'est emparé de lui.
Finalement, après de longues et profondes inspirations, les deux jeunes gens finissent enfin par retrouver un semblant de calme.
« O-On devrait plutôt aller s'installer sur le lit », suggère Adrien en écrasant une larme hilare qui perle au coin de son œil, « qu'est-ce que tu en penses ? »
« Ça me paraît plus sage », pouffe Marinette, peinant encore à conserver son sérieux.
Un immense sourire aux lèvres, Adrien l'aide à se relever – sans tomber, cette fois – et, gardant sa main dans la sienne, l'entraîne hors du salon.
À peine la porte de la chambre se referme-t-elle qu'Adrien et Marinette reprennent aussitôt leurs activités là où ils les avaient interrompues.
Leurs mains avides se glissent sous leurs vêtements à la recherche du contact irrésistibles de leurs peaux, leurs doigts s'agrippent fébrilement à ces pièces de tissus qui ne les gênent que trop, et vite, très vite, le T-shirt de Marinette rejoint enfin le sol.
Un frisson d'excitation traverse l'échine de la jeune femme lorsqu'Adrien porte ensuite son attention – et ses mains – à sa taille, avec la ferme intention de faire suivre le même chemin à son pantalon.
Mais à la grande contrariété des deux héros, cette nouvelle étape s'avère très vite moins évidente que la précédente. La boucle de ceinture de Marinette résiste à Adrien, l'empêchant de poursuivre sa tâche.
Le jeune homme ne peut retenir un grognement de frustration devant cet obstacle inattendu.
Frustration par ailleurs très, très largement partagée par Marinette.
La sensation des doigts de son compagnon contre la peau nue de son ventre attise de plus belle l'incendie qui couve entre ses cuisses et lui fait maudire cette ceinture récalcitrante qui empêche ses mains de s'aventurer plus bas.
Mais malgré ce sentiment d'impatience qui la consume un peu plus à chaque seconde, la jeune femme ne peut s'empêcher de sourire affectueusement en voyant son compagnon lutter ainsi.
« Je croyais qu'en tant que mannequin, tu avais l'habitude de mettre et d'enlever des vêtements », le taquine-t-elle gentiment.
« Oui, mes vêtements », réplique son coéquipier en levant les yeux au ciel d'un air faussement contrarié, que dément la lueur facétieuse qui danse au creux de ses prunelles.
Marinette laisse échapper un petit rire amusé avant de venir à sa rescousse, détachant elle-même sa ceinture pour mieux lui faciliter la tâche.
Après ses propres habits vient ensuite le tour de ceux d'Adrien. Les doigts tremblants, elle s'attaque au haut du jeune homme, ignorant royalement son regard goguenard quand elle-même se retrouve à batailler avec les boutons de sa chemise.
Mais en dépit des maladresses causées par leur impatience, leur fébrilité et un certain manque d'expérience pour ce qui est de déshabiller autrui (du moins, pour ce qui est autre chose qu'un simple pyjama), les deux héros font preuve d'une efficacité remarquable. Leurs vêtements se retrouvent rapidement abandonnés en piles éparses à travers la pièce, les laissant tous deux entièrement nus.
La partie encore vaguement en état de réfléchir du cerveau de Marinette lui souffle que maintenant qu'elle se trouve intégralement dévêtue, elle devrait à présent pouvoir éprouver une délicieuse sensation de fraîcheur.
Mais la jeune femme a au contraire l'impression que la température de la pièce a atteint des températures incandescentes et que son être tout entier se liquéfie sous les caresses d'Adrien.
Et au final, peu importe.
Marinette se consume tant d'amour et de désir pour ce garçon extraordinaire qui se tient devant elle que rien en lui paraît plus accessoire que sa propre combustion spontanée.
Elle passe ses bras autour du cou d'Adrien, emprisonne ses lèvres avec les siennes et plaque son corps contre le sien jusqu'à ce qu'il ne reste plus un espace libre entre eux.
La réaction de son partenaire est immédiate. Il glisse à son tour ses mains autour de sa taille, la serrant de plus belle contre lui et lui rendant ses baisers avec une telle ardeur que Marinette sent ses genoux se liquéfier sous elle.
Refusant de rompre leur étreinte, les deux jeunes gens se dirigent tant bien que mal vers le lit. Leurs lèvres ne se séparent que le temps qu'ils ne se laissent tomber sur le matelas, avant qu'ils ne s'allongent l'un contre l'autre et ne recommencent à s'embrasser encore et encore.
Le cœur battant à tout rompre, Marinette laisse sa conscience se dissoudre sous les baisers passionnés de son coéquipier. Son être entier n'existe plus que pour les mains d'Adrien qui explorent amoureusement ses courbes, que pour le goût de sa peau qu'elle sent sous ses lèvres, que pour cette délicieuse friction de ses hanches contre les siennes.
Marinette ne peut retenir un gémissement d'excitation lorsqu'elle sent l'une des paumes de son compagnon tracer langoureusement le galbe de sa poitrine, puis descendre lentement le long de son ventre, et enfin poursuivre son chemin vers le creux de ses cuisses.
Une nouvelle bouffée de chaleur engloutit soudainement la jeune femme.
Les doigts d'Adrien qui courent sur elle sont comme des flammes sur du papier.
Ils brûlent, brûlent, brûlent encore, dévorant son corps et le peu qu'il restait de sa raison.
Ils brûlent, tant et tant que ce n'est bientôt plus du sang mais du feu liquide qui coule dans les veines de Marinette.
Sa peau se consume, son pouls s'affole, ses poumons s'embrasent.
Étourdie de plaisir et de désir, la jeune femme se cambre instinctivement.
Il lui faut plus que les caresses des lèvres et des mains de son compagnon pour soulager la tension torride qui s'est installée dans son bas-ventre.
Plus.
Plus.
Encore plus.
Faisant machinalement rouler son bassin contre celui d'Adrien, Marinette enfonce ses doigts dans les cheveux du jeune homme pour l'embrasser à pleine bouche.
« Adrien... », laisse-t-elle échapper d'une voix suppliante. « S'il te plait... »
Elle est à la fois si proche de la délivrance et si loin de ce qu'elle désire vraiment...
Mais heureusement pour elle et pour ses hormones en ébullition, Adrien saisit aussitôt son message implicite. Le regard brûlant du même désir que celui qui couve dans le sien, il pose ses deux mains à plat contre le matelas et prend appuis sur ses paumes pour s'écarter légèrement d'elle.
« Je reviens tout de suite », lui promet-il en lui déposant un léger baiser sur le bout du nez, avant de se déplacer vers le côté du lit.
Alors que sa coéquipière roule sur le dos, la respiration haletante, Adrien ouvre un tiroir de sa table de chevet à la recherche d'une boîte de préservatifs. Il en extrait rapidement un emballage de plastique carré qu'il déchire de ses doigts tremblants, avant de s'affairer un instant entre ses cuisses.
Quelques fébriles secondes plus tard, le jeune homme est de retour aux côtés de Marinette. Il s'allonge délicatement sur elle, les pupilles tellement dilatées d'excitation qu'elles en éclipsent presque le vert lumineux de ses yeux.
Mais si le désir qui brûle au creux des prunelles d'Adrien est évident, l'amour qu'il éprouve pour sa partenaire l'est tout autant.
Jamais Marinette ne l'a vu la regarder avec un tel mélange d'adoration et de déférence.
Le cœur débordant d'affection, Marinette fait courir ses mains le long des bras musclés d'Adrien, puis de ses épaules, avant d'enfoncer ses doigts dans ses cheveux d'or pour le forcer à incliner la tête vers elle. Elle l'embrasse avec une infinie tendresse, tentant de lui dire sans le moindre mot tout l'amour qu'elle éprouve pour lui.
Je t'aime, je t'aime, je t'aime, chante chacun de ses gestes, chacune des pulsations affolées de son pouls.
« Je t'aime », murmure Adrien en un écho involontaire à ses pensées.
Pendant un bref instant encore, les deux jeunes gens échangent de tendres marques d'affections et de doux baisers.
Mais un désir brûlant les tenaille.
Un besoin si ardent, si insoutenable, qu'ils ne peuvent rester plus longtemps sans lui céder.
Guidé par Marinette, Adrien se repositionne jusqu'à ce que leurs deux corps soient parfaitement alignés. Le cœur battant à tout rompre et les muscles tremblants d'une anticipation fiévreuse, il plonge son regard celui de sa partenaire.
Ses cheveux étalés sur l'oreiller entourent son visage d'un halo sombre et magnifient encore un peu plus le dessin de ses traits. Jamais ses yeux céruléens n'ont brillé avec une pareille intensité, jamais ses lèvres délicatement ourlées n'ont été aussi attrayantes, et jamais elle n'a été aussi belle.
« Tu es prête ? », lui demande-t-il d'une voix rendue rauque par l'émotion.
Les joues d'un rouge si soutenu qu'il pourrait concurrencer sans peine celui de son costume d'héroïne, Marinette hoche la tête sans hésiter une seconde.
« Oui », confirme-t-elle dans un souffle.
Ce signal explicite est tout ce qu'Adrien attendait pour poursuivre. Il pousse sur ses hanches, doucement, précautionneusement, les yeux rivés sur le visage de Marinette pour guetter le moindre signe d'inconfort.
Quand leurs bassins se rencontrent enfin, les deux héros se figent un bref instant, submergés par une soudaine vague d'émotion. Ce précieux moment d'intimité n'est pas pour eux qu'une pulsion guidée par le désir, mais un véritable acte d'amour. Un moment vers lequel ils tendaient depuis l'aube de leur relation, une manifestation concrète de ce précieux lien qui les lie l'un à l'autre.
Ils n'ont toujours fait qu'un, et ça n'a jamais été aussi vrai qu'en cet instant précis.
Il faut à Marinette et Adrien quelques secondes pour réussir à reprendre la maîtrise de leurs sentiments et pour se faire à cette sensation nouvelle de leurs corps enfin unis.
Mais bien vite, leurs hormones les rappellent à l'ordre. La tension brûlante qui s'est installée dans le bas-ventre de Marinette est encore bien trop vive, bien trop insistante pour son propre confort, et demande toujours à être soulagée au plus vite.
Adrien n'est quant à lui pas en reste. Si les doux gémissements et le galbe envoûtant des courbes de Marinette l'avaient déjà poussé un peu plus au bord du précipice à chaque nouvelle seconde, ce n'est rien en comparaison de la sensation extraordinaire de ne faire enfin qu'un avec elle. Il lui faut au jeune héros toute la concentration du monde pour ne se mettre à chercher cette délivrance à laquelle il aspire tant, et à la chercher tout de suite.
Mais pas maintenant.
Pas trop vite.
Adrien veut savourer cet instant autant que son corps le lui permettra, et offrir à Marinette tout le plaisir qu'il sera en mesure de lui procurer.
Les muscles tremblants sous l'effort, Adrien agrippe fermement Marinette par les hanches. Ses doigts s'enfoncent dans sa chair, au point qu'ils laisseront certainement des marques sur sa peau laiteuse, mais la jeune femme n'en a cure.
Elle noue fermement ses jambes autour de la taille d'Adrien, comme pour mieux le défier de vouloir partir.
(Bien que pareille précaution ne soit au final guère utile.
En cet instant, il n'y a aucun endroit au monde où Adrien voudrait être ailleurs qu'ici.)
Les bras passés autour des épaules de son coéquipier, Marinette commence à bouger légèrement son bassin. Il ne faut à Adrien qu'une fraction de seconde pour imiter son geste, et une autre fraction de seconde encore pour que leurs deux corps se mettent à onduler l'un contre l'autre.
Les premiers mouvements de Marinette et d'Adrien sont maladroits. Approximatifs.
Handicapés par leur inexpérience, les deux amoureux peinent autant à se coordonner qu'à trouver le bon geste. Ils bougent parfois à l'instant juste, parfois à contretemps, tout en cherchant désespérément le bon geste qui leur apportera enfin cette satisfaction à laquelle ils aspirent tant.
Mais heureusement pour eux, Marinette et Adrien forment un duo d'une efficacité remarquable. Des années à travailler en équipe leur ont apprit à se comprendre d'un regard ou d'un signe et à communiquer sur le moindre détail qui peut leur sembler nécessaire.
De conseils balbutiés du bout des lèvres en caresses guidant les mouvements de l'autre, ils s'ajustent, s'adaptent, jusqu'à trouver enfin leur rythme.
Et soudain, tout s'emballe.
Marinette ne sait tout à coup plus comment respirer.
Comment réfléchir.
Comment se rappeler qu'il existe un monde en dehors d'Adrien et de cette chaleur insoutenable qui croît entre ses cuisses.
Elle se perd dans un feu qui allie infinie douceur et ardeur implacable, et qui la prive peu à peu de toute pensée cohérente.
L'adrénaline qui déferle dans ses veines lui fait tourner la tête et le martellement son pouls affolé achève de la couper de l'univers extérieur. Son cœur bat si vite, si fort, qu'elle ne saurait même plus dire si ce sont ses propres pulsations ou celles de celui d'Adrien qu'elle sent résonner au creux de sa poitrine.
Enivrée par ce déluge de sensation, Marinette embrasse Adrien comme si sa vie en dépendait.
Oubliés, l'oxygène, la faim, la soif.
Ce garçon est tout ce dont elle a besoin pour exister.
Elle ne vit plus que pour respirer l'air brûlant entre leurs lèvres, que pour se nourrir de ses caresses et de ses baisers. Elle le veut, avec une telle ardeur et une telle avidité que plus rien d'autre n'importe.
Soudain, Adrien se fend d'un mouvement de hanche plus appuyé qui arrache une exclamation de surprise à Marinette. Elle se raccroche compulsivement aux épaules de son coéquipier, le serrant si fort contre elle qu'elle peut sentir distinctement ses muscles rouler sous ses paumes.
Dans un éclair de lucidité, la jeune femme réalise tout à coup qu'elle est loin d'être la seule à échouer à garder le parfait contrôle de son corps.
Les gestes d'Adrien se font de plus en plus rapides, de plus en plus frénétiques, preuve que lui aussi perd à son tour le peu de maîtrise qu'il lui restait encore jusque-là.
Étourdis de bonheur et de désir, les deux héros se laissent happer sans résister par ce tourbillon de passion qui les entraîne inexorablement.
Ils s'y précipitent, même, poussant l'autre toujours plus loin, toujours plus fort.
Leurs mains caressant leurs corps et leurs lèvres courant sur leurs peaux les font frissonner de tout leur être, les mots d'amour et les encouragements de plus en plus incompréhensibles qu'ils parviennent encore à balbutier les incite à continuer toujours plus loin.
Chaque ondulation de leurs hanches fait naître en eux tout autant de décharges de chaleur et de plaisir, chaque instant de cette délicieuse friction ne fait qu'attiser un peu plus cette tension brûlante qui les consume.
Marinette et Adrien sont tous deux proches, si proches de la délivrance que rien d'autre au monde ne compte que ces gestes dans lesquels ils se perdent jusqu'à en oublier toute raison.
Encore.
Encore.
Encore.
Encore.
Et soudain, alors qu'Adrien l'embrasse avec une ferveur et une urgence qui tiennent presque du désespoir, l'univers de Marinette disparaît tout à coup.
Sa conscience explose en une myriade de fragments, s'illumine, se désagrège et se recompose en une fraction de secondes.
Il n'y a plus de Marinette. Plus d'Adrien. Plus rien d'autre que cette voluptueuse vague de plaisir qui l'emporte en brûlant tout sur son passage.
Le corps arqué dans le plus primitif des réflexes, Marinette agrippe maladroitement les épaules d'Adrien et le serre impulsivement contre elle. L'esprit encore à mille lieues du moment présent, c'est tout juste si elle réalise que son coéquipier écrase son bassin contre le sien de toutes ses forces pour mieux tenter de la rejoindre dans son instant de félicité.
Il ne faut que quelques secondes encore au jeune homme pour atteindre son but. Son corps entier tremble contre celui de Marinette et un gémissement rauque s'échappe malgré lui de ses lèvres alors qu'enfin, enfin, son être entier bascule à son tour dans un océan de pur délice.
Pelotonnés dans les bras l'un de l'autre, Marinette et Adrien restent encore un moment immobiles, la respiration laborieuse et le cerveau incapable de construire la moindre pensée cohérente.
Ce n'est que quand la déferlante de plaisir qui les a si brusquement entraînés achève enfin de refluer que les deux héros laissent finalement échapper un profond soupir de contentement, le corps et l'esprit comblés.
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