Chapitre 11

Note :

On prend les mêmes et on recommence... x) 

Au moment où je poste cette note, la saison 2 de Miraculous Ladybug vient de se finir MAIS des spoils sur la saison 3 commencent  déjà à circuler (et ne me demandez pas quoi/comment/où trouver ça, je n'en sais rien exactement justement parce que je ne veux PAS savoir x) ). 

Parce que de la même façon que pour la saison 2, JE NE VEUX PAS ETRE SPOILEE. 

Je ne veux pas connaître de noms d'épisodes, de persos, ni apprendre le moindre élément sur le contenu d'épisodes que je n'ai pas encore vu.  

Donc s'il vous plait, ne parlez pas de la saison 3 dans mes commentaires. 

Et d'ailleurs à propos de spoils dans les commentaires, autant vous prévenir : je me suis tellement faite spoiler de cette façon pour la s2 que je supprimerais purement et simplement le moindre commentaire contenant du spoil / pouvant mener à une réponse contenant du spoil (comme demander ce qu'il se passera dans la s3 par exemple).  C'est un peu radical, mais j'espère que vous me comprenez :) . 

Merci ! ^^



EDIT : Et s'il vous plait aussi : ne me taguez pas sur des chapitres où vous parlez spoils. Quand on me tague, je clique pour voir pourquoi, et je n'ai clairement pas envie de tomber sur un texte plein de spoilers. 




Ladybug a l'habitude que Chat Noir la regarde avec amusement. Avec inquiétude. Avec admiration. Avec fierté. Avec tendresse, et avec plus que ça encore. 

La lueur de pure haine qui s'allume dans les yeux de son soi-disant coéquipier ne lui en parait que plus choquante.

Mais il en faut plus pour faire perdre ses moyens à la jeune femme. Au contraire, loin de la décourager, cette violente animosité qui déforme les traits du faux héros ne fait qu'alimenter en elle une formidable volonté de revanche.

Non seulement Volpina l'a chassée de son propre foyer, mais elle a en plus osé tenter de la manipuler en prenant les traits de Chat Noir.

De son Chat Noir.

Il n'en faut pas plus à Ladybug pour éprouver une fureur glaciale, irrépressible, qui parcourt son corps comme de la rage liquide déferlant dans ses veines.

Assez paradoxalement, cette vague de colère froide met le cerveau de la jeune femme en ébullition. Ladybug observe, analyse, réfléchit à la vitesse de l'éclair. Derrière ce nouveau coup bas de son ennemie se cache peut-être la chance qu'elle attendait tant. Car si Volpina a pris l'apparence de son coéquipier, c'est qu'elle a utilisé son pouvoir.

Cette fois, le compte à rebours des cinq minutes est en sa faveur.

« J'en ai assez de jouer avec toi, Marinette », gronde Volpina avec la voix de Chat Noir, coupant court aux réflexions de l'héroïne. « Donne-moi tes boucles d'oreille ! »

Ladybug lui jette aussitôt un regard si hostile que si ses yeux étaient des dagues, son adversaire se serait aussitôt écroulée, transpercée en plein cœur.

Mais plutôt que de répondre à cette provocation et de se lancer tête baissée dans l'affrontement, elle recule d'un pas et rouvre son yo-yo. Au loin, des bruits sourds d'explosion continuent de s'élever dans les cieux de Paris, signe que l'Architecte continue son œuvre dévastatrice. Ladybug ne peut qu'espérer de toute son âme que Chat Noir se sorte indemne de ces attaques, et prier pour réussir à le joindre afin qu'il vienne lui prêter main forte.

À eux deux, ils auront d'autant plus de chances de récupérer le miraculous du Renard.

Devinant très certainement les intentions de Ladybug, Volpina se lance à l'assaut. Elle se rue sur la jeune héroïne avec un hurlement de rage, brandissant son bâton dans la ferme intention de lui assener un coup dévastateur. Ladybug esquive l'attaque d'un bond sur le côté, tout en pressant fermement la touche d'appel de son yo-yo.

Pourvu que Chat Noir aille bien.

Pourvu qu'il réponde.

Alors que Ladybug se retrouve à devoir lutter aussi bien contre son ennemie que contre sa propre angoisse quant à la santé de son coéquipier, la sonnerie résonne dans les airs.

Une fois.

Deux fois.

Trois fois.

Et soudain, la voix de Chat Noir – du vrai Chat Noir – s'élève à son tour.

« Ladybug ? », lance-t-il depuis le yo-yo de sa partenaire.

« Chat ! », s'exclame la jeune femme, soulagée. « Je suis avec Volpina. Elle a pris ton apparence », lui annonce-t-elle en bondissant hors de portée de son adversaire et en tendant l'appareil devant elle pour mieux montrer la scène à son coéquipier.

De l'autre côté de l'écran, les yeux de Chat Noir s'écarquillent de surprise, puis d'horreur.

« J'arrive, ma Lady ! », s'écrie-t-il d'une voix affolée. « Fait attention à toi ! »

« Promis. Et fait attention à toi aussi ! », réplique Ladybug en refermant hâtivement son yo-yo.

À peine la jeune héroïne a-t-elle raccroché qu'elle doit de nouveau s'élancer dans les airs pour éviter un autre coup de bâton de Volpina. Elle se perche gracieusement au sommet d'une fontaine et, sans quitter un instant son ennemie du regard, relève fièrement le menton en signe de défi.

« Rends-toi ! », lui ordonne-t-elle d'un ton péremptoire, ses yeux d'un bleu limpide brillant de détermination. « Tu n'as aucune chance ! »

« Ne fait pas ta maligne parce que ton cher chaton vient à ta rescousse », réplique hargneusement Volpina. « Ce n'est pas ça qui m'empêchera de prendre tes boucles d'oreilles et sa bague ! »

Mais Ladybug ne l'écoute déjà plus.

Avec un peu de chance, son ennemie sera trop aveuglée par la rage pour maintenir sa garde.

Tentant de profiter de ce qui est peut-être l'instant de distraction qu'elle attendait, Ladybug porte vivement sa main à sa hanche, se saisit de son yo-yo et lance ce dernier droit vers les jambes de Volpina.

L'arme fend les airs en sifflant.

Vite, vite, plus vite encore.

Mais pas assez vite, hélas.

Ladybug a beau avoir des réflexes surhumains, Volpina partage malheureusement les mêmes capacités hors normes. Elle évite l'attaque d'un cheveu, laissant l'arme rouge et noire frapper le sol dans un bruit sec.

Ladybug laisse échapper un claquement de langue irrité et, d'un mouvement souple du poignet, fait revenir son yo-yo entre ses doigts. Mais elle n'a guère le temps de s'apitoyer sur son sort. Elle doit impérativement continuer d'essayer de pousser Lila dans ses derniers retranchements. Attaquer, encore, encore et encore, alors que chaque seconde qui s'égrène joue désormais en sa faveur.

Si elle arrive à retenir Volpina ne serait-ce que deux ou trois minutes, alors, elle aura gagné.




Ladybug effectue encore deux habiles lancers de yo-yo, que Volpina esquive avec tout autant d'adresse. Devant ce manque flagrant de réussite, la jeune héroïne décide aussitôt d'opter pour une autre tactique. Elle s'élance vers Volpina en courant à toutes jambes, espérant s'approcher suffisamment d'elle pour réussir à l'immobiliser d'un coup de pied ou d'une clef de bras.

Mais sans guère plus de succès, hélas.

Volpina bondit, esquive, pare chaque coup avec une habileté et un instinct digne des plus grands combattants.

Ladybug commence à douter qu'elle pourra parvenir à acculer son ennemie sans une aide extérieure quand, soudain, une silhouette toute de noire vêtue atterrit souplement à ses côtés.

Chat Noir.

Enfin.

« Je suis là, ma Lady », lance le jeune homme d'une voix haletante. « Mais j'ai- »

Chat Noir jette un coup d'œil alarmé derrière lui et s'interrompt brusquement. Surprise, Ladybug ouvre la bouche pour lui demander ce qu'il se passe, mais le jeune homme est plus rapide. Il la saisit fermement par la taille et, d'un puissant bond, l'entraîne avec lui vers les hauteurs.

Pile à temps.

À peine les deux héros se sont-ils écartés qu'un étage entier d'immeuble s'écrase avec fracas à l'endroit même où ils se trouvaient une fraction de seconde auparavant. La force de l'impact est telle que Ladybug ne peut contenir le violent frisson d'horreur qui se met aussitôt à courir le long de sa colonne vertébrale.

Elle n'ose même pas imaginer ce qui aurait pu advenir d'elle et de Chat Noir sans les réflexes de ce dernier.

Alors que Ladybug chasse rapidement cette pensée de son esprit, Chat Noir touche terre et relâche délicatement son étreinte autour d'elle.

« ... mais j'ai ramené de la compagnie, malheureusement », reprend-il avec irritation, alors que l'Architecte apparaît à son tour aux côtés de Volpina.

« Ce sont des choses qui arrivent », réplique Ladybug avec un faible sourire. « Merci d'être venu, chaton », ajoute-t-elle en posant délicatement sa main sur son bras.

« À ton service, ma Lady », conclut Chat Noir avec un bref signe de tête.




En dépit de l'immense soulagement qu'ils éprouvent à se savoir tous deux sains et saufs, les deux héros n'ont guère le loisir de profiter plus longtemps de leurs retrouvailles. Ils n'ont pas une, mais deux super-vilaines à neutraliser, ainsi qu'un miraculous à récupérer avant que Volpina ne leur échappe.

Alors, sans perdre une seconde, ils se jettent de toutes leurs forces dans la bataille.

Volpina et sa complice ne sont hélas pas en reste. Déterminées à rendre coup pour coup, elles se défendent comme des diables, plongeant le quartier dans un chaos indescriptible.

Rarement Chat Noir et Ladybug se sont trouvés au cœur d'un combat d'une telle férocité.

Autour d'eux, des bâtiments entiers s'écroulent à terre, faisant trembler le sol comme tout autant de séismes. Des bruits de pierre qui craque et de métal tordu résonnent jusqu'au plus profond leurs os, de gigantesques structures de béton se meuvent dans les airs dans un ballet aussi dangereux que terrifiant.

Au milieu de cette cohue impressionnante, Ladybug reste focalisée sur Volpina.

Non seulement elle doit veiller à ne pas se laisser tromper par son apparence, qui reste pour l'instant strictement semblable à celle de Chat Noir, mais elle doit en plus guetter l'occasion qui lui permettra de s'emparer de son miraculous.

Elle ne doit pas laisser à Volpina l'opportunité de prendre le dessus.

Elle ne doit pas la laisser s'enfuir.

C'est un équilibre des plus délicats, mais chaque instant qui passe est une chance de plus pour Ladybug de faire pencher la balance en sa faveur. Une fois privée de ses pouvoirs, Lila ne pourra plus rien contre elle.

Alors que les secondes défilent à toute vitesse, Ladybug surprend soudain la lueur affolée qui traverse les yeux de Volpina.

« Chat Noir, vite ! », hurle-t-elle à son coéquipier. « Volpina arrive à cours de temps ! »

C'est sa chance.

Elle doit agir.

Maintenant.

La jeune femme porte sa main à sa hanche et s'empare de son yo-yo. Son bras amorce une gracieuse courbe vers les cieux, tandis qu'elle s'apprête à prononcer ces mots qui l'ont déjà sauvée mille fois sur le champ de bataille.

« Lucky Ch-»

* BAM *

Un violent choc dans l'estomac interrompt la jeune femme à l'instant précis où la formule magique allait franchir ses lèvres.

Le souffle coupé, Ladybug décolle du sol sous la force de l'impact et vole sur plusieurs mètres avant de retomber à terre dans un bruit sourd.

« Ma Lady ! », s'exclame Chat Noir en se précipitant à ses côtés. « Est-ce que ça va ? »

Les larmes aux yeux, la jeune femme se met à genoux et pose machinalement sa main sur sa poitrine. Alors qu'elle tente désespérément de reprendre sa respiration, le ricanement sardonique de la victime du Papillon s'élève dans les airs.

« Et bien, Ladybug », s'exclame l'Architecte d'une voix mauvaise. « Tu n'espérais quand même pas que j'allais te laisser te servir tranquillement de tes petits pouvoirs ? »

Dents serrées de rage, Ladybug relève la tête. À quelques mètres d'elle se tient son adversaire, qui la toise avec un sourire de défi. Que ce soit son torse triomphalement bombé, la façon dont elle fait négligemment tournoyer son rouleau de papier entre ses doigts ou son regard étincelant de satisfaction, tout dans sa posture traduit une jubilation cruelle.

Il ne faut qu'une fraction de seconde à Ladybug pour réaliser ce qui satisfait tant son adversaire et pour sentir son cœur se décrocher dans sa poitrine.

L'Architecte lui fait face, seule.

Volpina s'est enfuie.




Volpina s'est enfuie et pour Ladybug, le sentiment d'échec est aussi cuisant que la plus lancinante des brûlures. Elle tenait là peut-être une occasion inespérée d'arrêter sa rivale et de mettre la main sur ce miraculous du Renard qui lui cause tant de tords.

À présent, tout est à refaire.

Mais alors que le combat reprend de plus belle, la jeune femme tente de surmonter au mieux sa déception. Peu importe la frustration qu'elle peut ressentir. Peu importe la colère, peu importe les regrets.

Elle ne peut se permettre de se laisser déstabiliser par un revers, aussi douloureux soit-il.

Elle a une mission à accomplir, une ennemie à neutraliser.

Cette fois, elle n'échouera pas.

Sans hésiter un seul instant, Ladybug se replonge dans la bataille. Avec l'aide de Chat Noir, elle attaque son ennemie sans relâche, la poussant peu à peu dans ses derniers retranchements. L'Architecte ne peut faire rien d'autre que se défendre face aux assauts combinés des deux héros, mais résiste malgré tout avec une férocité impressionnante.

« On va avoir besoin d'un peu d'aide, ma Lady », lance Chat Noir en plaquant sa partenaire au sol pour lui éviter une énième riposte.

« D'accord avec toi, chaton », approuve immédiatement Ladybug.

« Ok, je te couvre », réplique Chat Noir sans la moindre hésitation, avant de se précipiter à toute vitesse vers l'Architecte

Ladybug se relève d'un geste fluide et, profitant de la diversion offre son coéquipier, lance son yo-yo vers les cieux. À son grand soulagement, rien ne vient l'interrompre cette fois. Une nuée de coccinelles scintillantes tournoie dans les airs, puis se dissipe pour laisser place à un tuyau orné d'une lance à incendie.

Alors que l'objet lui retombe dans le creux de la main, Ladybug hausse un sourcil perplexe.

Revenu auprès d'elle en un bond, Chat Noir pose à son tour un regard confus sur la mystérieuse manifestation du pouvoir de sa coéquipière.

« Qu'est-ce qu'on est censés faire de ça ? », demande-t-il d'une voix intriguée, posant sans le savoir la question exacte qui traverse l'esprit de Ladybug au même instant.

« Je n'en sais pas plus que toi, chaton », réplique Ladybug en soupesant machinalement le tuyau.

Tournant vivement la tête à droite, à gauche, la jeune femme parcourt les environs du regard.

Ses yeux bleus se posent successivement sur une voiture, un parcmètre, un panneau publicitaire. Puis sur un lampadaire. Un arbre. Une boite aux lettres. Un magasin de chaussures. Une borne à incendie – seul élément qui soit un tant soit peu en lien avec sa lance, mais à quoi bon l'utiliser dans un pareil contexte ? Mystère.

Finalement, ne voyant toujours pas à quoi il pourrait lui servir dans l'immédiat, Ladybug accroche rapidement le tuyau autour de ses hanches.

L'inspiration viendra certainement plus tard.




Durant quelques minutes encore, le combat se poursuit sans que Chat Noir et Ladybug n'arrivent à prendre suffisamment le dessus sur leur adversaire pour pouvoir s'emparer du plan qu'elle tient serré dans son poing.

Ils n'en sont pas loin, pourtant. Chaque coup de bâton, chaque lancer de yo-yo ne font que les rapprocher un peu plus d'une possible victoire.

Mais l'Architecte leur oppose une résistance farouche, déployant toutes ses capacités pour les tenir en échec. Dans une ville aussi vaste que Paris, les armes sont multiples et nombreuses pour une vilaine capable de déformer les bâtiments à volonté. Balcons, cages d'escalier, toitures ou même immeubles entiers, rien n'échappe à sa fureur.

Alors qu'elle pare une énième riposte en faisant tournoyer son yo-yo devant elle comme un bouclier, Ladybug laisse échapper une bordée d'injures.

Ce combat dure depuis déjà bien trop longtemps. Son souffle est court, ses muscles la brûlent, et son cœur commence à battre beaucoup trop vite pour son propre confort. Il n'est pas une partie de son corps qui n'a pas été rouée de coups et chaque nouvelle attaque lui fait craindre que Chat Noir et elle finissent grièvement blessés ou pire encore.

Mâchoires serrées de rage, Ladybug fait tourner son yo-yo de plus belle pour se lancer de nouveau à l'assaut.

Mais soudain, elle se fige.

Devant elle ne se tient pas une, mais deux Architectes.

Puis trois.

Puis quatre.

Puis tant et tant d'autres que leur nombre lui donne le vertige.

Ladybug peut sentir le sang refluer de son visage à mesure que l'évidence s'installe dans son esprit.

« Chat... », murmure-t-elle, livide d'horreur.

« Volpina est de retour », gronde sourdement son coéquipier.

Mille sourires malfaisants éclairent les visages des Architectes qui cernent à présent les deux héros.

« Merci, Volpina », s'exclament-elles d'une même voix.

« De rien », réplique une voix que Ladybug et Chat Noir ne connaissent que trop bien.

D'un même geste, ils lèvent la tête vers un bâtiment voisin.

Assise sur le rebord d'un toit, les jambes pendant négligemment dans le vide, Volpina les dévisage avec un petit sourire méprisant. Contrairement à leurs récentes rencontres, la jeune femme présente cette fois une apparence semblable à celle qui était la sienne lorsqu'ils l'ont affrontée au collège.

Les mêmes cheveux bruns, les mêmes yeux verts étincelant d'une colère difficilement contenue, le même costume orange et blanc aux allures de renard.

D'un geste fluide, Volpina se relève et tend triomphalement sa flûte vers ses ennemis.

« Maintenant, à l'attaque ! », hurle-t-elle à l'attention de sa – de ses - complices.

Ladybug et Chat Noir se placent instinctivement dos à dos, tandis qu'une pluie de vilaines et d'immeubles leur tombe dessus. Incapables de discerner la réalité des illusions, les deux héros se voient contraints de parer aveuglément tout ce qui les approche.

Ils ne peuvent pas se permettre de laisser passer ne serait-ce qu'un seul coup.

Pas quand un seul de ses mirages pourrait dissimuler en vérité une attaque d'une puissance dévastatrice.

Chat Noir porte un coup de bâton à une Architecte qui se dissipe dans un nuage orangé, bande ses muscles pour parer la chute d'une cheminée qui s'avère tout aussi fictive, avant de se faire faucher les jambes par une paire de volets on ne peut plus réels.

À ses côtés, Ladybug se démène avec tout autant d'acharnement. Son yo-yo fend les airs aussi vite que possible, faisant disparaître tour à tour fausses vilaines et prétendues structures, ou ricochant parfois sur des éléments que la jeune héroïne avait pris pour des illusions.

Partout où les deux héros posent leurs regards, tout n'est que super-vilaines déchainées et immeubles se tordant grotesquement.

La confusion est totale.

Alors qu'elle tente de parer un coup et découvre qu'il ne s'agit en fait que d'un énième mirage, Ladybug ne peut s'empêcher de lâcher un grognement exaspéré. Si seulement elle pouvait dissiper ces illusions...

Soudain, la jeune femme se fige, alors qu'une idée fulgurante illumine tout à coup son cerveau. L'inspiration est là. Enfin.

Elle sait exactement quoi faire de son énigmatique Lucky Charm.

« Chat, couvre-moi ! », s'écrie-t-elle en se ruant vers cette bouche à incendie qu'elle avait repérée un peu plus tôt.

« À tes ordres, ma Lady », réplique le jeune homme en s'élançant à sa suite.

Alors que Ladybug dénoue frénétiquement le tuyau de ses hanches pour le brancher à la borne, Chat Noir se met en garde. Tous ses sens aux aguets, il surveille le moindre son, le moindre geste.

La sécurité de sa Lady dépend de lui.

Hors de question de manquer de vigilance.

Alors que d'innombrables vilaines et tout autant de structures architecturales fondent sur eux, Chat Noir se démène comme un beau diable. Il distribue coup de bâtons sur coup de bâton, coup de poing sur coup de poing, dans l'unique volonté de repousser ces menaces qui tentent de mettre Ladybug en péril.

Alors qu'un immeuble entier se tord sur lui-même pour s'écraser vers eux, Chat Noir sent un désagréable pressentiment le parcourir jusqu'au plus profond de ses os.

Peut-être cette gigantesque construction n'est-elle qu'une illusion de plus, un leurre destiné à le distraire de la véritable attaque. Mais son instinct lui souffle qu'il s'agît bel et bien là de la réalité.

Cette façade bien trop riche en détails, ces craquements de pierre dont son ouïe surdéveloppée capture jusqu'au plus infimes nuances...

Sa décision prise, Chat Noir se redresse de toute sa hauteur.

« Cataclysme ! », s'époumone-t-il en tendant sa main au-dessus de sa tête.

Dès l'instant où il entre en contact avec ses doigts, le bâtiment se désagrège. Non pas en une brume orangée, mais en un nuage de poussière de couleur rouille, caractéristique du pouvoir de destruction du héros.

Chat Noir peut sentir cette pression familière contre sa paume, contre sa main toute entière, alors que le moindre atome ayant le malheur de toucher cette partie de son corps se retrouve réduit à néant.

À peine le jeune homme a-t-il le temps de se féliciter de sa décision qu'un violent geyser jaillit soudainement des particules de rouille.

« Et c'est parti pour le grand ménage ! », s'exclame triomphalement Ladybug, brandissant sa lance à incendie devant elle.

Tournant sur elle-même, la jeune femme dirige tour à tour le puissant jet d'eau sur toutes les Architectes qui l'entourent. Dès l'instant où le liquide cristallin les touche, les vilaines disparaissent une à une dans une bouffée de fumée orange.

Tous, sauf une, que la force de l'impact projette plusieurs mètres en arrière.

La surprise de l'Architecte est telle qu'elle encaisse le choc de plein fouet sans pouvoir réagir. Elle traverse les airs et, laissant échapper un cri de douleur, s'écrase lourdement contre un panneau publicitaire.

Alors que la victime du Papillon glisse doucement au sol, Ladybug lâche sa lance à incendie et se rue vers son adversaire. Elle s'agenouille à ses côtés et s'empare de son rouleau de papier, qu'elle déchire en deux d'un geste sec.

« Bravo, ma Lady ! », s'exclame Chat Noir avec admiration, tandis que Ladybug purifie l'akuma fraîchement libéré.

« Merci, chaton », réplique la jeune femme. « Maintenant, il ne reste plus que Volpina ! »

D'un même geste, les deux héros se tournent vers leur ennemie.

Volpina se tient à quelques mètres d'eux, livide de rage.

Mais avant que Chat Noir et Ladybug n'aient le temps d'esquisser ne serait-ce qu'un seul mouvement, elle porte sa flûte à ses lèvres et invoque d'innombrables copies d'elle-même. Les dizaines de Volpina jettent un regard noir de haine à leurs adversaires puis, sans un mot, tournent les talons et s'enfuient dans toutes les directions.

« Et bien, on dirait que ça ne sera pas cette fois qu'on mettra la main sur le miraculous du Renard », soupire Chat Noir en regardant les silhouettes oranges disparaître au loin.

« Non », approuve Ladybug. « Mais au moins, on a gagné ce combat », ajoute-t-elle d'un ton résolument optimiste, tout en tendant le poing vers son coéquipier. « Bien joué, Chat. »

Le visage du héros s'éclaire et pour la première fois depuis le début du combat, Ladybug ne peut s'empêcher de songer au garçon derrière le masque. Elle avait reconnu les attitudes de Chat Noir dans les gestes d'Adrien, elle reconnaît à présent le sourire affectueux d'Adrien sur les traits de Chat Noir.

D'un geste souple, le jeune homme se fend d'une légère courbette, puis imite le geste de Ladybug pour venir cogner son poing contre le sien.

« Bien joué, ma Lady. »

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