Chapitre 10
Note :
Pour rappel, je ne veux rien savoir des futurs épisodes (pas de titres d'épisodes, de noms de persos, d'éléments de grande ou moindre importance, RIEN). Merci de me pas me spoiler dans les commentaires.
S'il y a des épisodes récemment diffusés, il est également possible que je ne sois pas à jour. Alors au besoin demandez-moi où j'en suis avant d'en parler dans les commentaires de mes fics.
Merci.
***
Trois jours se sont à peine écoulés depuis que Marinette a commencé ses incursions aléatoires sur le campus que soudain, un cri perçant déchire les airs.
Tous ses sens en alerte, la jeune femme tourne vivement la tête en direction de ce brusque éclat de voix.
Peut-être n'est ce qu'une fausse alerte.
Une dispute. Un accident. Un artiste au jeu d'acteur particulièrement réaliste.
N'importe quoi d'autre qu'une énième attaque du Papillon.
Mais Marinette ne se fait guère d'illusions. À Paris, de pareils hurlements d'effroi ne coïncident hélas que trop souvent avec l'apparition d'un nouveau super-vilain. Alors, sans perdre une seconde de plus, elle s'éclipse vers l'une de ses cachettes de prédilection, s'y transforme et file constater d'elle-même ce qu'il se passe.
Il ne faut guère longtemps à Ladybug pour localiser l'origine du cri.
La jeune femme se fige au sommet d'un toit après avoir parcouru à peine trois rues, stupéfaite par le spectacle qui s'étale devant ses yeux.
Face à elle, des immeubles auparavant parfaitement droits s'incurvent désormais en de gracieuses arches. D'autres s'élancent vers les cieux en d'impressionnantes vrilles, d'autres se regroupent pour donner des empilements de blocs aux formes improbables, et d'autres encore prennent à présent des formes si absurdes qu'elles défient purement et simplement les lois de la physique.
Aussi loin que porte le regard de la jeune femme, le constat reste le même.
Des murs courbés.
Des fenêtres tordues.
Des balcons, des passerelles, des éléments sortant de nulle part et des structures déformées au-delà de l'imaginable.
Pas un bâtiment ne semble être épargné par cette œuvre digne du plus délirant des architectes.
Peinant à en croire ses yeux, Ladybug s'avance de quelques pas. Elle s'approche d'une cheminée qui, loin de présenter une allure classique, s'élève au contraire vers le ciel en suivant des circonvolutions extraordinairement alambiquées.
Du bout des phalanges, la jeune femme donne un coup sec contre la pierre.
Rien ne change.
Il n'y a pas le moindre doute possible. Pour aussi absurde qu'elle soit, cette étrange architecture est on ne peut plus réelle.
Cela ne peut signifier qu'une chose : un nouveau super-vilain est à l'œuvre dans les rues de Paris.
Sans perdre plus de temps, Ladybug arme son yo-yo et s'élance dans les airs à la recherche de son adversaire. Il ne lui faut que quelques instants pour localiser une jeune femme au costume strié de lignes géométriques et dont les cheveux courts se dressent en épis au sommet de sa tête. Dans son poing serré se trouve un immense rouleau de papier qui, réalise Ladybug, n'est autre qu'un large plan d'architecte.
L'objet dans lequel se trouve logé l'akuma, très certainement.
À peine Ladybug parvient-elle à cette conclusion qu'une ombre noire apparaît tout à coup aux frontières de son champ de vision. Elle tourne vivement la tête pour voir une silhouette familière atterrir à un mètre d'elle à peine.
Chat Noir.
Ladybug se fige aussitôt. Au lieu du soulagement qu'elle éprouve habituellement en apercevant son coéquipier, la jeune femme sent soudaine vague d'horreur déferler sur elle.
Elle voue une confiance absolue à Chat Noir.
Mais à ce Chat Noir ?
Comment être certaine que derrière les traits de ce jeune homme qui la dévisage avec tout autant de défiance qu'elle ne se cache pas une Volpina aux talents d'actrice particulièrement habiles ? Ladybug connaît son coéquipier aussi bien que le dos de sa propre main, mais Lila a toujours été terriblement douée pour mentir.
Elle sait comment construire mille illusions plus crédibles les unes que les autres, aussi bien avec ses pouvoirs qu'avec ses mots.
Comment Ladybug pourrait-elle être sûre que son ennemie n'est pas en train de jouer avec ses sentiments pour lui faire baisser sa garde ?
Elle voudrait tellement que ce garçon soit bel et bien son coéquipier...
« Hello, Ladybug », la salue précautionneusement le héros qui lui fait face, tout en faisant machinalement tournoyer son bâton entre ses doigts.
Ladybug reconnaît ses gestes, les inflexions de sa voix, la cadence avec laquelle il articule son nom. Elle ne s'étonne même pas qu'il garde une distance prudente avec elle, devinant qu'il se pose certainement tout autant de questions à son sujet qu'elle en a elle-même en ce qui le concerne.
Son instinct lui hurle que le garçon qui se tient face à elle est bien Chat Noir.
Elle veut croire qu'il est Chat Noir.
Mais l'enjeu est trop grand pour qu'elle puisse se permettre de se reposer sur sa seule intuition. D'un geste que des jours de tension et de suspicions n'ont rendu que trop commun, Ladybug ouvre son yo-yo et enclenche son chronomètre.
Cinq minutes.
Il faut qu'elle attende cinq maudites minutes avant de savoir avec la plus parfaite certitude si elle peut mettre ou non sa vie entre les mains de ce nouveau venu.
Un bref instant, Ladybug hésite.
Un vilain dévastant la capitale est certes une affaire urgente, mais l'idéal serait d'attendre sagement la fin du décompte – et la certitude que Chat Noir est bien Chat Noir - avant de se jeter dans la bataille.
Hélas, la décision lui est ôtée des mains avant même qu'elle puisse faire son choix.
« Attention ! », s'écrie-t-elle instinctivement en voyant un balcon de fer forgé s'allonger démesurément pour venir s'écraser sur le toit où Chat Noir et elle ont trouvé refuge.
D'un bond, les deux héros s'élancent dans les airs et atterrissent souplement sur le trottoir situé en contrebas.
« Donnez-moi vos miraculous ! », leur ordonne leur adversaire, alors que des tuiles d'ardoise se mettent à leur tour à pleuvoir au sol.
Faisant tournoyer son yo-yo au-dessus de sa tête pour mieux se protéger de ces objets tombant dangereusement du ciel, Ladybug jette un regard incisif à la jeune femme.
« Et si tu nous donnais plutôt ton akuma ? », rétorque-t-elle immédiatement.
« Dans tes rêves », réplique son interlocutrice avec aplomb.
Brandissant son rouleau de papier comme un chef d'orchestre le ferait avec sa baguette, l'Architecte se tourne vers l'immeuble le plus proche et se met à décrire un immense arc de cercle avec son bras. Ladybug a à peine le temps de se demander ce que son ennemie cherche à faire que soudain, un mouvement vers les hauteurs attire son attention.
Une cheminée, qui s'étire, se tord, se déforme dans un craquement de roche effrayant.
Durant une brève et terrifiante seconde, la structure de pierre s'élance vers les cieux, puis replonge vers le sol avec la vitesse d'un serpent cherchant à frapper sa proie.
« Oh, oh », laisse échapper Chat Noir, avant de bondir une nouvelle fois pour esquiver cette attaque qui se dirige à présent droit sur lui.
Juste à temps.
À peine a-t-il plongé sur le côté que la cheminée s'écrase au sol dans un fracas terrible.
Le choc est d'une telle violence que Ladybug peut sentir la terre vibrer sous ses pieds.
« Chat Noir ! », s'écrie-t-elle instinctivement, horrifiée à l'idée qu'il puisse avoir été touché. « Est-ce que ça va ? »
« Rien de cassé », réplique son partenaire en agitant la main dans les airs pour chasser les volutes de poussière soulevées par cette impressionnante collision. « Enfin, en ce qui me concerne », ajoute-t-il en promenant un regard désabusé sur le sol à présent transformé en amas de gravats. « Je ne pourrais pas en dire autant du trottoir. »
Laissant échapper un soupir de soulagement, Ladybug jette un coup d'œil vers l'écran de son yo-yo.
Quatre minutes.
Encore quatre minutes avant de savoir.
Si Ladybug espérait grappiller çà et là quelques précieuses secondes de répit en attendant d'avoir la certitude qu'elle se trouve bien en compagnie de son véritable coéquipier, elle voit rapidement ses espoirs déçus. Exploitant au maximum sa capacité à déformer à volonté le moindre bâtiment, l'Architecte attaque les deux héros sans relâche.
D'un geste de son rouleau de papier, elle fait se transformer la pierre, se tordre le métal, se démultiplier les plaques d'ardoise.
Au beau milieu de ce chaos architectural, Ladybug se bat avec l'énergie du désespoir. Elle esquive une attaque, puis lance son yo-yo dans les airs, puis tente un assaut, bat en retraite, et recommence encore.
Pour la jeune héroïne, la situation est on ne peut plus frustrante.
Bien que particulièrement dangereuse, cette super-vilaine n'est pourtant pas l'ennemie la plus agressive contre laquelle elle ait eu à lutter. En temps normal, Chat Noir et elle auraient été largement capables de lui poser plus de problèmes. Peut-être auraient-ils même déjà réussi à la neutraliser.
Mais là, les choses sont différentes.
Lila rôde peut-être quelque part, telle une épée invisible dansant au-dessus de la tête de Ladybug.
La jeune héroïne doit se concentrer aussi bien sur son adversaire que sur son coéquipier, sans pouvoir se permettre de perdre ce dernier de vue ne serait-ce qu'une seconde sous peine de devoir reprendre son décompte infernal ou de s'exposer à une potentielle attaque de sa part.
Pour une fois, Ladybug regrette presque de ne pas se battre seule. Malheureusement pour elle, elle a besoin de Chat Noir pour se sortir de cette bataille particulièrement ardue. Besoin de son soutien, de ses avertissements, de son pouvoir qu'il n'hésitera pas à déclencher si la situation tourne à la catastrophe.
Elle ne peut se passer complètement de son aide.
Mais elle ne peut pas se fier à lui non plus.
Pas encore.
Suivant le fil de ses pensées, Ladybug jette un énième coup d'œil à son yo-yo pour surveiller ces secondes qui s'égrènent avec une lenteur désespérante.
Trois minutes.
Impitoyablement, la super-vilaine poursuit ses assauts.
Des balcons de fer s'étendent et s'entrecroisent pour tenter d'emprisonner Chat Noir et Ladybug comme dans une cage.
Des murs s'élèvent brusquement dans les cieux pour couper les trajectoires des deux héros.
Des vitres explosent en une myriade d'éclats de verre, tranchants comme des lames de rasoir.
Et Chat Noir, qui ne cesse de bondir et virevolter à quelques mètres à peine de Ladybug...
Ladybug doit tout surveiller, tout analyser, avec mille fois plus d'attention que d'ordinaire. C'est une gymnastique mentale épuisante, à laquelle s'ajoute le risque d'être perpétuellement écrasée par un bloc de béton – ainsi que, peut-être, celui d'être frappée à tout instant par une attaque sournoise de Volpina.
Esquivant le rez-de-chaussée d'un immeuble qui s'étend vers elle dans une volonté évidente de la frapper de plein fouet, Ladybug se perche sur un balcon, jette un coup d'œil à Chat Noir, puis à son chronomètre.
Deux minutes.
Si ce Chat Noir est Volpina, alors le moment approche où elle passera à l'attaque.
Ce décompte infernal met les nerfs de Ladybug à vif.
La jeune femme a envie de hurler de frustration, et ce aussi bien en raison de cette situation intenable qu'à cause de sa propre stupidité.
Elle qui est tellement habituée à analyser, anticiper et réfléchir n'en revient pas d'avoir loupé un détail crucial que celui d'avoir besoin de savoir immédiatement si elle a bien affaire au véritable Chat Noir. Ce protocole de cinq minutes qu'Adrien et elle ont mit en place est certes utile au quotidien, mais il n'est définitivement pas adapté à l'urgence du champ de bataille.
Pourquoi n'ont-ils pas songé à une autre méthode, plus directe ? Comme des mots de passes, des signes de reconnaissance provisoires, qu'ils pourraient modifier après chaque combat pour les rendre plus sûrs ?
À cause de cette faille dans son plan, Ladybug se retrouve à présent dans une position plus que périlleuse.
Mais peu importe les regrets de la jeune femme et la rage qu'elle éprouve devant ce cuisant échec. Ce n'est pas le moment de s'apitoyer sur son sort.
Elle doit se battre. Elle doit tenir.
Le reste devra attendre.
Durant encore d'interminables secondes, Ladybug continue de se démener de toutes ses forces.
Elle court, saute, frappe, hurle un avertissement à Chat Noir lorsqu'une énième cheminée tente de le frapper en plein bond, sans pour autant réussir à oublier ce temps qui passe avec une lenteur désespérante.
Une minute trente.
Une minute vingt.
Une minute dix.
Une minute.
Chaque seconde qui passe la rapproche un peu plus de la certitude qu'elle est bien en présence de son véritable coéquipier, mais impossible pour elle de baisser sa garde.
Si Volpina est dans les parages, alors elle attend certainement cet instant précis pour frapper.
Ladybug continue de se battre, non sans manquer de noter les coups d'œil de plus en plus fréquents que lui jette fébrilement son coéquipier. Soudain, l'alarme de son chronomètre s'élève dans les airs, presque aussitôt suivie par celle de Chat Noir.
Zéro.
Ladybug se fige instinctivement, aussitôt imitée par son coéquipier.
Les deux héros échangent un bref regard, tandis qu'un sourire soulagé traverse le visage de Chat Noir.
« Hey », salue-t-il doucement sa partenaire.
« Hey », réplique à son tour Ladybug.
Elle se sent tout à coup merveilleusement légère, comme si un poids immense venait soudainement d'être ôté de ses épaules. Le soulagement qu'elle éprouve est tel qu'elle a presque envie de pleurer.
Ce garçon est bien Chat Noir.
Son Chat Noir.
« En avant, ma Lady ! », s'exclame le jeune homme en faisant tournoyer son bâton dans un sifflement sourd.
Un immense sourire aux lèvres, Ladybug hoche la tête d'un geste déterminé.
« En avant, chaton ! »
Galvanisés par la certitude qu'ils se battent bel et bien aux côtés de la personne en qui ils ont le plus confiance au monde, Chat Noir et Ladybug se relancent à l'assaut avec une ardeur renouvelée. Mais si les deux héros ont enfin retrouvé leur dynamique habituelle, la situation n'en reste pas moins délicate.
Ils doivent sans cesse, sans cesse rester dans le champ de vision l'un de l'autre.
Cette contrainte supplémentaire les prive d'un large panel des tactiques dont ils usent d'ordinaire – comme le fait de laisser l'un faire diversion tandis que l'autre contourne leur ennemi pour l'attaquer par derrière, par exemple.
Malgré tout, lentement, l'équilibre des forces s'inverse.
Seconde par seconde, mètre par mètre, Chat Noir et Ladybug gagnent peu à peu du terrain sur leur ennemie. Bientôt, ce ne sont plus les attaques de cette architecte contrariée qui rythment le combat, mais celle des deux héros.
Hélas, ce n'est guère suffisant pour réussir à démoraliser la super-vilaine. La jeune femme rend coup pour coup, et chaque maigre avancée des deux héros n'est grappillée qu'au prix de périlleux efforts.
« Je t'avoue que je ne pensais vraiment pas à ça en entendant parler de problèmes de logement à Paris », grogne Chat Noir en écrasant lourdement son bâton contre un balcon particulièrement agressif.
Alors que le tintement sourd du métal résonne dans la ruelle où s'est déplacé le champ de bataille, Ladybug tourne la tête vers son coéquipier pour lui jeter un coup d'œil où se mêlent amusement et exaspération. Mais au même instant, un énorme craquement de pierre attire l'attention de la jeune femme.
Elle lève la tête vers l'origine du bruit et aussitôt, son sang se glace d'effroi.
Sous son regard horrifié, une gigantesque portion d'immeuble s'arc-boute et plonge vers le sol pour fondre sur son coéquipier.
« Chat, attention ! », hurle-t-elle en fonçant à son tour droit sur lui.
Elle n'a qu'une fraction de seconde pour réagir. Pour choisir.
Pousser Chat Noir et le quitter un instant des yeux.
Le tirer vers elle et risquer de ne pas pouvoir le mettre en sécurité à temps.
La réaction de Ladybug est purement instinctive.
Plutôt risquer de perdre de vue Chat Noir plutôt que de le perdre tout court.
Elle le pousse.
Profitant de sa course d'élan, Ladybug percute Chat Noir de plein fouet pour l'écarter de la trajectoire mortelle de cet immeuble qui se précipite sur lui.
Juste à temps.
Les deux héros roulent au sol, à l'instant même où l'édifice s'écrase à terre dans un fracas terrifiant.
Le choc est tellement brutal qu'il soulève aussitôt un immense un nuage de poussière, qui pique les yeux de Ladybug et s'infiltre dans ses poumons à chaque inspiration. Le corps secoué d'une violente quinte de toux, la jeune femme tourne la tête à droite, à gauche, cherchant désespérément Chat Noir du regard.
Mais au lieu de son coéquipier, elle voit une ombre gigantesque fondre sur elle.
Un nouvel immeuble, encore.
Tout se passe si vite que seuls ses réflexes surhumains permettent à Ladybug d'éviter le pire. La jeune femme bande ses muscles et bondit au loin avant même de réaliser ce qu'elle est en train de faire.
À peine ses pieds ont-ils touché le sol qu'un pan entier de mur s'élance dans sa direction pour tenter de lui porter un coup d'une puissance dévastatrice.
Une fois de plus, Ladybug n'évite l'attaque que d'un cheveu.
Elle saute, réatterit, se jette une nouvelle fois à terre pour éviter la claque magistrale d'un volet, s'envole vers les hauteurs pour éviter une terrasse toute entière qui menace de s'écraser sur elle.
Alors qu'elle se perche comme elle le peut sur les branches d'un arbre pour avoir une meilleure vue de la situation, Ladybug ne peut retenir un hoquet d'horreur en découvrant enfin l'ampleur de la catastrophe.
La super-vilaine avait jusque-là concentré précisément ses attaques sa position et celle de Chat Noir, mais la complicité retrouvée des deux héros semble l'avoir poussée dans ces derniers retranchements.
Désormais, ce ne sont plus un ou deux bâtiments qui se transforment en même temps.
C'est le quartier tout entier.
Des dizaines d'immeubles se tordent, se déforment, comme une créature aussi colossale que malveillante. Un grondement sourd s'élève de cette masse grouillante, mélange terrifiant de bruits de métal tordu et de craquements de pierre.
Le visage d'une pâleur de cire, Ladybug descend de son arbre.
À peine a-t-elle posé le pied à terre qu'une silhouette familière apparaît dans son champ de vision.
« Ma Lady ! », s'écrie Chat Noir en se précipitant vers elle, les pupilles dilatées d'effroi. « Est-ce que tout va bien ? »
Ladybug sent aussitôt un nouveau frisson d'horreur courir sur sa peau.
Est-ce Volpina ?
Est-ce Chat Noir ?
La jeune femme a envie de hurler à l'idée de revivre ces cinq minutes cauchemardesques qui ont accompagnées son début de combat. Se battre avec Chat Noir est d'habitude sa plus grande force, et c'est à présent sa pire faiblesse.
Pour la première fois de sa longue carrière, elle songe à abandonner purement et simplement le champ de bataille. Ou à défaut, à demander à Chat Noir de battre en retraite pour la laisser se battre seule.
Elle serait même presque tentée de ficeler le jeune homme avec son yo-yo pour mener elle-même la fin du combat, si elle n'avait pas la certitude de se mettre ce Chat Noir à dos dans le cas où il s'agirait réellement de son partenaire.
Si son coéquipier se mettait à agir de cette façon, elle ne douterait pas un instant avoir affaire à son ennemie.
« Ma Lady ? », s'inquiète Chat Noir en s'arrêtant prudemment à quelques mètres d'elle.
Trop préoccupée pour lui répondre, Ladybug garde le silence.
Elle ignore si c'est une paranoïa nourrie de ses plus horribles peurs qui parle ou si c'est son intuition, mais elle n'arrive pas à se défaire d'une désagréable impression de malaise qui l'a saisie depuis le retour de son coéquipier.
Est-ce Chat Noir ?
Est-ce Volpina ?
« Ladybug », reprend Chat Noir d'une voix pressante. « Il faut qu'on arrête cette super-vilaine avant qu'elle ne blesse quelqu'un. »
Paralysée par le doute, Ladybug lui jette un regard éperdu.
Que faire ?
Que faire ?
Si seulement elle pouvait avoir des certitudes...
Soudain, une idée fulgurante illumine le cerveau de la jeune femme.
Elle sait.
Elle sait comment localiser exactement son Chat Noir.
Suivant cette impulsion subite, Ladybug ouvre son yo-yo pour consulter le radar qui lui permet habituellement de connaître l'emplacement précis de son coéquipier.
Aussitôt, il lui semble que son cœur dégringole dans sa poitrine.
Le point vert qui indique la position de Chat Noir situe le jeune homme à trois rues de là. Sans le moindre doute.
Ladybug referme son yo-yo dans un claquement sec et pose sur le Chat Noir qui lui fait face un regard aussi dur et froid que deux agates. Le prétendu héros se met immédiatement en garde, alors que Ladybug laisse échapper un nom dans un grondement sourd.
« Volpina. »
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