Les oiseaux
C'est fascinant les oiseaux qui volent. Ils sont là et d'un coup d'un seul, ils étendent leurs ailes, sautent et les voilà dans les airs prêts à aller n'importe où. Ils peuvent marcher quand voler les ennui, ils peuvent voler quand marcher est trop long. Ils peuvent voyager où bon leur semble. Se poser à milles endroits. C'est beau un oiseau qui vole.
Et parfois, lorsqu'il pleut trop fort comme aujourd'hui, les oiseaux s'abritent, pour ne pas trop mouiller leur plume. Parce qu'avec un plumage lourd ils ne peuvent plus voler. Un peu comme nous. Parfois on se cache, parce qu'avec un cœur lourd on ne peut plus aller nulle part. Sauf que eux, les oiseaux ils peuvent voler.
En y réfléchissant bien j'ai souvent voulu être un oiseau. Et aujourd'hui, ce huit janvier deux mille vingt trois, j'aimerai être un oiseau. M'envoler à toute allure sous cette pluie. Voir ce nuage au fond et savoir que si je m'en éloigne, alors enfin je ne serais plus mouillée. Voir le monde vu du ciel. Vu des arbres. Vu de la terre.
Cependant, si j'étais un oiseau j'aimerais avoir mes connaissances, mes pensées et mes doutes actuels. Parce qu'être un oiseau pour être un oiseau c'est bien trop arbitraire. Si ça se trouve ils se trouvent plus malheureux que moi à cet instant, qui sait?
Je me suis égarée et depuis la fenêtre de ma chambre d'hôpital je revois cette troupe d'oiseaux voltiger dans tous les sens. J'ai envie de croire qu'ils s'amusent, comme un groupe d'enfants qui sonnent aux portes et s'enfuient en courant. Ce n'est certainement pas le cas, mais peu importe, j'ai décidé que ce serait comme ça que je verrai le monde aujourd'hui. Aujourd'hui les oiseaux volent, pendant que la pluie tombe harmonieusement. Mon cœur s'apaise à cette idée. Merci.
Le soir, on est plutôt sur une grande claque dans la gueule. Bah tu sais quoi? Ça fait mal.
J'avais peut-être juste envie de me faire tomber amoureuse. En dépit de toi. Juste moi avec moi.
J'ai dormi pendant dix-huit heures. J'ai cessé d'exister pendant dix-huit heures. Qu'est ce que j'ai aimé ça.
Je sens mon corps comme du verre, prêt à exploser en un million de morceaux.
Ce qui est dur dans la guérison c'est de se sentir emprisonné. Toujours devoir supporter des émotions, les gérer, les contrôler. On ne peut plus se laisser aller à la force de nos envies.
On est des mois après tout ce qui a été écrit. J'ai fait mon testament. J'ai fait un coma éthylique, j'ai cru mourir et j'ai adoré ça. Je bois, je fume, je danse jusqu'à ce que mon corps en soit meurtri, je me coupe. Bref, je n'ai pas remonté la pente. Je suis toujours au plus bas, encore plus bas qu'avant de rentrer. Pas un jour ne passe sans que je ne pense à la mort. Je pleure. Je m'effondre. J'y arrive plus. Et la solitude m'enlace de ses bras torturés, tandis que je me tord pour me tuer. Qu'on me laisse partir.
Pourquoi ils s'accrochent tant à me donner le goût de la vie? Je ne sais même plus à quoi ça ressemble d'être en vie.
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