Chapitre 5 - Dépression
Bon et bien je ne pensais pas être capable de vous le poster aussi vite. Ce chapitre est plus violent que les précédents.
J'espère qu'il vous plaira, n'hésitez pas à me donner votre avis.
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Chapitre 5 – A corps perdus
Dépression
Iwaizumi
Le fond de l'air était chaud, tout comme l'atmosphère pesante qui planait dans cette ruelle. Elle se situait à l'arrière du bar dans lequel Makoto travaillait. Dehors, la lumière diffusée par les lampadaires donnaient un côté lugubre à cet endroit qui sentait les émanations de bières jetées aux ordures. Le décoloré le regardait, un léger sourire aux lèvres, prêt à le dévorer à la première occasion.
Maintenant qu'il était là, Iwaizumi se demandait comment il allait pouvoir lui amener cela. Finalement, le plus âgé prit la parole en premier et le pointu comprit bien rapidement qu'il serait délicat celui faire entendre raison.
« Qu'est-ce que tu fais ici ? Tooru ne veut plus te voir. Il me l'a dit lui-même il y a quelques jours. Tu l'insupportes. »
Il voulait donc jouer à cela ? A celui qui ferait le plus de mal à l'autre en se servant d'Oikawa comme d'un bouclier ? Il avait une manière de l'appeler par son prénom afin de montrer leur proximité qui lui sortait par les yeux et lui donnait la nausée.
« Ce n'est pas lui que je suis venu voir mais toi. Je veux que tu cesses de le fréquenter. » Finit-il par dire d'une voix qu'il voulut assurée.
Le rire sarcastique de son vis-à-vis lui glaça alors le sang. Iwaizumi commençait à comprendre pourquoi son meilleur ami avait autant peur de lui mais aussi la raison pour laquelle il en était irrémédiablement attiré. Makoto rayonnait. Il avait un je-ne-sais-quoi de puissant, de sauvage presque, qui donnait envie de s'y frotter pour se sentir protégé par la suite. C'était par ailleurs ce qui le rendait dangereux puisqu'il était imprévisible.
« Tu te moques de moi, n'est-ce pas? Qui es-tu pour me demander cela, petit ? »
Il était le meilleur ami d'Oikawa, il était la seule personne qui l'avait protégé jusqu'à présent, il était l'homme qui l'aimait de manière inconditionnelle depuis le début. Il était tout cela à la fois et il était là aujourd'hui parce que cette situation ne pouvait plus durer. Son passeur ne devait pas rester avec un tel monstre. Iwaizumi s'inclina alors, lui dévoilant sa nuque offerte, semblant s'avouer, ainsi, vaincu.
« Je t'en prie, cesse de le voir sinon je devrais te dénoncer à la police...Je dirais tout ce que tu lui as fait et...Même si Oikawa kun ne le veut pas, la police l'examinera et nos amis pourront corroborer mon histoire. »
Un silence pesant s'installa entre les deux jeunes hommes pendant quelque secondes avant que celui-ci ne soit rompu par le rire effrayant de Makoto. A peine l'attaquant eut-il le temps de relever la tête que déjà son aîné l'avait plaqué contre le mur avec violence. Ses yeux, qui lançaient des éclairs, traduisaient une colère extrême.
« Et tu crois peut-être que je vais te laisser faire ? » tonna-t-il en serrant davantage sa prise autour de sa gorge.
Iwaizumi commençait à suffoquer. Mais à la différence d'Oikawa qui ne savait pas se défendre et n'avait jamais voulu apprendre, le pointu, lui, ne se laissa pas faire et frappa de son talon dans le genou de son vis-à-vis. Il était venu ici en sachant pertinemment que tout cela finirait sans doute par des échanges de coups. S'il ne parvenait pas à lui faire entendre raison par ses paroles, alors il avait bien l'intention de le lui faire entrer dans le crâne en le frappant de toutes ses forces.
« Tu croyais franchement que j'allais me laisser faire ? Comme quoi, tu n'es pas idiot qu'avec ton copain... » Murmura Iwaizumi en se massant légèrement la gorge. « Je ne suis pas Oikawa. J'ai bien l'intention de rendre coup pour coup, alors viens... »
Du bout des doigts, en levant un peu le visage vers lui haut pour le toiser du regard, Iwaizumi l'invita à s'avancer vers lui pour en découdre. Il n'avait jamais été contre une bonne bagarre et encore moins quand il fallait sauver son meilleur ami. Makoto ne se fit pas prier et s'avança vers lui, les poings en avant. Le tout premier crochet du droit l'assomma quelque peu mais déjà le pointu ripostait en lui assénant deux coups de poings dans le ventre. Son arcade sourcilière saignait. Ils se battaient tous deux à armes égales. Iwaizumi, de par son poste au volley, avait énormément de force dans ses bras musclés, mais le décoloré n'était pas en reste et il semblait déterminé à le lui montrer. A peine Makoto eut-il encaissé les coups qu'il revenait à son tour à la charge. Le combat dura ainsi quelques minutes au bout desquels tous deux eurent le visage bien abîmé.
« Tu n'as encore pas compris que je ne le laisserais pas partir ? Et encore moins maintenant qu'il a un chevalier servant aussi bête... C'est dommage, tu étais plutôt mignon comme gars...Cela m'aurait bien plu un type comme toi dans mon lit... »
L'attaquant allait répondre quelque chose quand, une nouvelle fois, le plus âgé l'attrapa à la gorge en la serrant de toutes ses forces. Epuisé par les coups précédents, le lycéen avait beaucoup moins de force et ne parvenait plus à le repousser. Alors qu'il ne s'y attendait pas, il sentit les lèvres du décoloré sur les siennes. Ce baiser était d'une telle violence que le pointu entrouvrit malgré lui les lèvres et lui laissa le passage pour que sa langue se mêlât à la sienne. Il tenta vainement de se défaire de lui sans y parvenir. Son corps était collé au sien et déjà sa seconde main le caressait de manière malsaine passant sous son t-shirt puis dans son pantalon. Qu'il détestait ces mains sur son corps, comment Oikawa pouvait-il supporter de n'être que la chose de ce type ?
Au bout de quelques secondes qui lui parurent être une éternité, Makoto sépara ses lèvres des siennes après l'avoir brutalement mordu. Du sang coulait de sa bouche et se mêlait à sa salive.
Le champion d'Aoba Josai tomba alors au sol et un flot de coups s'abattit sur lui. Le barman semblait prendre un malin plaisir à le faire souffrir et se délectait de chaque gémissement qui s'échappait d'entre ses lèvres.
« Continue, si tu savais comme j'aime cela et comme ça m'excite... »
Et cela dura un temps interminable. Iwaizumi, recroquevillé au sol, dans l'impossibilité de se relever, recevant une pluie de coups qu'il ne parvenait pas à esquiver tant son corps le faisait souffrir. Chaque centimètre carré de sa peau ne ressentait qu'une vive douleur lancinante.
« Maintenant dégage... ou la prochaine fois, je m'arrangerais pour que nous ne soyons pas dans une ruelle mais à l'intérieur... »
En disant ces dernières mots, il l'avait attrapé par le col tâché de sang de son uniforme et avait déposé un dernier baiser sur ses lèvres qu'une fois encore, il mordit jusqu'au sang. Il le repoussa ensuite avant de lui envoyer un dernier coup dans le ventre. Et le plus âgé repartit au travail comme si de rien n'était, le visage à peine tuméfié tandis que celui d'Iwaizumi était en sang.
Le champion demeura au sol quelques minutes avant de finalement poser ses mains contre le mur, s'aidant ainsi pour se relever. Sa tête tournait, le sang battait jusqu'à ses tempes, le liquide rougeâtre coulait de ses lèvres et de son arcade sourcilière, tout son corps lui faisait terriblement mal. Pour autant, il quitta la ruelle et fit le chemin jusqu'à chez lui où, arrivé devant la porte, il s'effondra dans les bras de sa mère qui appela immédiatement une ambulance.
Il avait perdu. Il n'avait pas été capable de se battre suffisamment pour défendre Oikawa. Le méritait-il au moins ?
Oikawa
Qu'il était agréable de passer un moment en famille ! Cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien, surtout un jour de fête comme celui-ci ! Takeru, son neveu, fêtait ses dix ans aujourd'hui et, pour lui faire plaisir, il lui avait offert une magnifique paire de chaussures de volley. Comme les pros lui avait-il dit en lui ébouriffant les cheveux.
Le passeur était sur le chemin du retour lorsqu'il reçut un appel de Matsukawa. Que lui voulait-il à une heure aussi tardive ?
« Oui, Matsu kun ? »
Il sentit la voix de son central se briser au bout du fil comme si une chose terrible venait de se produire.
« C'est Iwaizumi...»
« Tu sais très bien que je ne lui adresse plus la parole... Donc si c'est pour me parler de lui tu peux ra...»
« Ce qui te sert de petit ami vient de l'envoyer à l'hôpital. »
La brisure dans sa voix s'était transformée en une colère sourde. Sans le voir, il savait que ses poings s'étaient serrés et que son visage était devenu crispé.
« Mais qu'est-ce que...»
« Sa mère vient de m'appeler... Il est bien amoché. Ne retourne pas voir ton mec et va plutôt voir ton meilleur ami qui a tout fait pour te défendre et se retrouve dans un lit d'hôpital pour avoir voulu jouer les chevaliers servants... »
Le passeur resta un long moment interdit. Ce n'est qu'au bout de quelques secondes qu'il se rendit compte que Matsukawa avait raccroché en lui envoyant l'adresse de l'hôpital par message. Etait-ce possible ? Il sentit la nausée le prendre et perdit l'équilibre un instant, ressentant le besoin de se tenir à quelque chose pour ne pas tomber. C'était comme si la terre venait de s'écrouler sous ses pieds.
Mais pourquoi Iwaizumi avait-il fait cela ? Qu'avait-il cherché à faire en se battant contre Makoto qui, dans sa jeunesse, avait été champion de boxe ? En temps normal, il aurait compris que son intérêt était de retourner auprès de son petit ami pour éviter la flopée de coups qu'il lui assénerait certainement. Toutefois, les larmes qui perlaient au coin de ses yeux avant de rouler sur ses joues lui firent comprendre que sa place était auprès de son meilleur ami qui, par sa faute, venait de subir un véritable calvaire.
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Il était tard ce soir-là lorsqu'Oikawa arriva à l'hôpital où les parents d'Iwaizumi étaient assis sur un banc à attendre que l'on finît de s'occuper de leur fils. Le passeur les vit dans le couloir mais n'osa pas immédiatement aller vers eux. Que pouvait-il leur dire ? Que tout était de sa faute ? Qu'Iwaizumi avait essayé de tabasser son petit ami pour le défendre ?
Une boule s'était nouée dans sa gorge et l'empêchait en partie de respirer. Ne supportant plus cette attente, il se dirigea finalement vers le couple, n'osant toutefois les regarder dans les yeux, de peur qu'ils n'y lussent toute la culpabilité du monde.
« Matsukawa kun m'a prévenu... Je suis venu aussi vite que j'ai pu. » Murmura-t-il doucement alors que Mme Iwaizumi serrait le passeur dans ses bras.
Ce contact, si doux, si tendre, lui fit immédiatement monter les larmes aux yeux.
« Je sais, ne t'en fais pas... je sais. »
La mère du champion ne lui avait rien demandé, comme si elle savait déjà tout, comme si elle comprenait. Et cela lui brisa le cœur. Elle savait que tout était de sa faute mais elle ne lui en voulait pas pour autant. Comment pouvait-on être aussi gentil et désintéressé ?
Une infirmière finit par sortir de la pièce en précisant que son état était stable bien que préoccupant, qu'il était réveillé et qu'on pouvait le voir, mais peu de temps, car il était épuisé. Oikawa se recula doucement pour laisser passer les parents d'Iwaizumi mais la mère de celui-ci lui fit un signe de tête pour lui dire qu'il devait y aller lui.
« Nous le veillerons toute la nuit, nous. Va le voir...D'accord ? »
Le capitaine de l'équipe hocha la tête et pénétra dans la chambre où seule la lumière au-dessus du lit était allumée. Dehors, il faisait nuit. Le visage d'Iwaizumi était tuméfié et une partie de son corps semblait bandée. Il était vraiment dans un piteux état. Comment Makoto avait-il pu lui faire cela ? Comment ?
Sans faire le moindre bruit, le passeur prit une chaise et s'assit à côté de lui. Iwaizumi le regardait sans rien dire. Ses yeux traduisaient à la fois de l'appréhension mais aussi du soulagement. L'appréhension qu'il lui en voulût mais aussi le soulagement qu'il fût là et non auprès de Makoto à cet instant même.
« Je ne pouvais pas...Je ne pouvais pas le laisser faire... »
Oikawa, plus par réflexe qu'autre chose, prit les mains de son meilleur ami. Des larmes roulaient le long de ses joues sans s'arrêter.
« Idiot...il aurait pu te tuer...»
« Et toi...il aurait aussi pu te tuer... Je voulais... - il toussa, sa respiration semblait difficile -, je voulais... te protéger... »
Mais à quel prix venait-il de le faire ? Il avait visiblement des cotes cassées et son corps était couvert de bleus. Jamais Oikawa ne lui avait demandé un tel sacrifice. Jamais il n'avait voulu que son meilleur ami ne s'interposât dans cette relation destructrice.
« Je vais porter plainte...Je...Et ainsi...Ainsi, il ne te fera plus de mal... Tu...tu dois faire pareil... »
Le capitaine d'Aoba Jôsai détourna alors le regard, ne parvenant pas à soutenir celui de son pointu. Oui, il aurait dû le faire, oui. Mais pour quelles représailles à venir ?
« Je ne peux pas... Je ne sais... »
« Je serai là. On sera là, toute l'équipe et moi, pour te soutenir tu sais. »
Après ses quelques mots, une nouvelle quinte de toux le prit, l'empêchant de respirer convenablement. L'infirmière entra dans la chambre et lui mit une aide respiratoire avant de demander au lycéen de quitter la pièce afin que son ami ne se reposât car son état de santé demeurait inquiétant.
Oikawa sortit de la pièce avant de quitter l'hôpital. Makoto était capable de détruire tout sur son passage afin de garder le passeur pour lui. Comment sortir de cette situation inextricable ?
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A suivre...
Merci d'avoir lu, qu'en avez-vous pensé ?
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