Chapitre 9.

Ma mère était partie travailler pendant que mon père et moi courions, j'étais donc seule à la maison. Je mangeai devant la télé éteinte. Je repensais à ce que mon père m'avais dit. Il avait raison, je pouvais bien faire ce que je veux, je n'aurais qu'à réparer mes erreurs après si nécessaire, l'important étant de prendre les responsabilités de mes actes, au lieu de me torturer l'esprit. Je souris en y pensant. Qu'est ce que je ferrais sans les précieux conseils de ma mère ?

Ma mère était avocate, c'est grâce au père d'une amie à elle qu'elle avait trouvé sa vocation. Elle était faite pour ce métier. Quant à mon père, il avait toujours aimé les saveurs particulières du café, mais avait prit du temps à trouver ce qu'il voulait faire, son père et lui étant en froid il avait d'abord dû faire un bac scientifique, et même s'il avait de très bonnes notes, cela ne lui a jamais vraiment plu. Il avait travaillé dans un café lorsqu'il avait quitté la maison mais n'avait jamais vraiment préparer de café étant serveur. Pour être honnête, je ne savais même pas comment il avait commencer à vouloir devenir barista. Mon unique grand-parent, qui était mon grand-père paternel, était un homme d'affaires. Il possédait une immense entreprise en Corée du sud, il était plutôt riche. Il avait essayé de travailler aussi longtemps que possible mais il était maintenant à la retraite. Il était toujours président de l'entreprise mais avait transféré ses responsabilité à ma mère en attendant de trouver quelqu'un de confiance qui pourrait prendre sa place. Ma mère gérait son travail d'avocate et ses responsabilités envers la société comme une experte. Elle n'était jamais surmenée car elle savait s'organiser, je la trouvais vraiment impressionnante. Il lui arrivait de voyager jusqu'en Corée lorsqu'il le fallait. Mon grand-père avait légué ses responsabilité à ma mère car son fils – mon père – n'en voulait vraiment pas, il avait compris son choix et le respectait ; et comme il s'entendait extrêmement bien avec ma mère et qu'il la trouvait à la hauteur, il avait décider que ce serait elle qui s'en occuperait, et elle avait accepté. Pour moi, à cette époque je ne savais vraiment pas ce que je voulais faire, j'étais déjà en terminale mais je n'avais aucune idée de ce que je ferrais après mon bac. Lorsque je réfléchissais à des possibilités, rien ne me venais, rien ne me passionnais vraiment. Ma mère disait toujours qu'un jour je trouverais quelque chose et que je me dirais « c'est ça ! », mais je commençais à désespérer.

Je passai une grande partie de la journée devant la télé à regarder des séries. Étant seule à la maison toute la journée, je m'ennuyais pas mal. J'hésitai à envoyer un message à Alex, mais je me dis qu'il devait sans doute être occupé le week-end. Le midi, je sortie pour m'acheter à manger, rien dans le frigo ne me donnais envie. Je me rendis dans une petite supérette pas loin de chez moi. Je remplie mon panier avec quelques ingrédients puis allai vers les yaourts. Je cherchai des yeux le riz au lait. Mes yeux tombèrent dessus, il n'en restait plus qu'un grand. Je le regardai en souriant. Je posais ma main dessus pour l'attraper mais une autre main se posa dessus et entra en contact avec la mienne. Sans lâcher le pot de riz au lait, je tournai mon regard vers la personne à côté de moi.

– Alex ? M'exclamais-je.

« Quelle coïncidence ! » Pensais-je.

Il tourna son regard vers moi et parût surprit.

– Yuka-Ciel ?

Nous nous regardâmes sans rien dire, et surtout sans lâcher le pot. Je retournai mon regard vers le pot.

– Tu voulais du riz au lait ? Lui demandais-je.

– Oui... Il n'y a plus rien dans mon frigo, donc je suis venu acheter de quoi préparer quelque chose et j'ai eu envie de riz au lait pour le dessert. Tu en voulais aussi ?

– Oui. Qu'est ce que tu vas préparer ?

– Je ne sais pas encore.

Je le regardai un instant et une idée me vint.

– Tu n'as qu'à venir manger chez moi, j'allais me préparer un burger, on pourra partager le riz au lait.

– Oh, c'est sympa de proposer, mais je voudrais pas déranger. Tes parents sont chez toi ?

– Non, ils travaillent toute la journée. Tu ne me dérange pas, je vais m'ennuyer toute seule autrement.

– Dans ce cas ! Pourquoi pas.

Il lâcha le pot que je mis dans mon panier puis nous allâmes à la caisse. J'étais plutôt étonnée de cette coïncidence. J'avais rangée la maison la veille donc heureusement elle n'était pas en bordel. Nous marchâmes jusqu'à chez moi, en silence. Bizarrement ce silence ne me mettais pas mal à l'aise, il n'avait rien de dérangeant. Nous arrivâmes devant chez moi, je sortis mon trousseau de clefs et ouvrit la porte. Je fis signe à Alex d'entrer. Nous allâmes dans la cuisine, je sortis les ingrédients de mon sac et mis le riz au lait dans le frigo. Alex m'aida à préparer les burgers puis nous nous installâmes dans le salon pour manger.

– C'est joli chez toi ! Dit-il. Mais, il n'y a aucune photos ?

– Oh, non, on n'est pas très attachés à ce genre de chose. On garde nos souvenirs autre part. Répondis-je. Chez un de mes oncles c'est totalement différent, il y a des photos partout, il doit avoir une centaine de photo de moi et un millier de mes parents, mais c'est parce qu'il est photographe.

– Je vois. Il fait quel genre de photos ?

– Il travaille pour un magazine de mode assez connu. Avec un autre de mes oncles.

– Ils sont vraiment tes oncles ?

– Oh non, c'est juste une façon de parler. Ce sont des amis de jeunesse de mes parents, c'est pour ça que je les considère comme mes oncles. Tu vis avec tes parents ? Demandais-je avant de mordre dans mon burger.

– Non, je n'ai pas de mère et je ne vis pas avec mon père, il m'a viré de la maison il y a 2 ans.

– Ah mince, pourquoi ?

– C'est une longue histoire, je préfère ne pas en parler.

– Je comprends, on a tous des choses qu'on préfère ne pas dévoiler. Moi la première...

Alex me lança un sourire, légèrement triste. Il mordit ensuite dans son burger. Lorsque nous eûmes finit nos burger, Alex dit :

– Yuka- Ciel ? Je trouve ça un peu bizarre d'être chez toi, à manger sur ton canapé alors que je ne sais presque rien de toi. On pourrait peut-être se présenter, faire un peu connaissance.

– Bien sûr, avec plaisir. C'est vrai que on ne sait pas grand-chose l'un de l'autre pour l'instant et pourtant on se retrouve à manger dans la même pièce comme si on était amis. En plus je n'invite jamais d'amis à la maison... Bon, tu veux commencer ?

– Oh, non, à toi l'honneur.

Je ris.

- Je ne sais pas trop quoi dire, mais on va commencer par les basiques. Je m'appelle Yuka-Ciel, mais les gens préfèrent dire juste Yuka, c'est moins long... Mes parents s'appellent Louis et Ailee, mon père et barista – tu le sais déjà – et ma mère est avocate. J'ai emménagé dans cette maison la semaine dernière, les amis de mes parents nous ont aidés à amener tout les cartons. Nous vivions dans une petite ville très peu connu où mes parents c'étaient rencontrés. Qu'est ce que je peux dire d'autre ? J'ai pas mal de compétences, puisque je suis assez douée pour assimiler à peu près tout très rapidement. J'ai quelques défauts, je suis très désordonné. Je suis trop honnête, ça me joue des tours parfois, les gens n'apprécient pas trop ce côté de moi, les profs les premiers.

– J'ai cru remarquer.

– J'aime le riz au lait. Je suis très proche des membres de ma famille même si nous ne sommes pas beaucoup. Ma grand-mère paternelle étant morte lors d'un incendie, mes grand-parents maternels étant aussi tout les deux morts, l'une assassiné et l'autre de vieillesse. Nous ne sommes plus beaucoup dans la famille.

– Et bien, on dirait que ta famille n'a pas eu de chance...

– Effectivement... Je suis hypersensible à la lumière du soleil, je porte donc presque toujours des lunettes de soleil dés qu'il sort le bout de son nez. Ça me donne un air un peu... Comment dire ? J'ai l'air de me la péter en permanence ! Mais bon, qu'importe le regard des autres, si je ne mets pas mes lunettes de soleil j'ai mal au yeux et à la tête. Je n'ai rien a rajouter je crois. À toi.

– D'accord. Alors... Je m'appelle Alexandre, mais je préfère Alex. Comme je te l'ai dis je n'ai pas de mère, je ne sais pas qui elle est. Elle m'a laissée dans les bras de mon père dés qu'elle a accouchée et a disparue. Mon père n'a jamais voulu me donner son prénom, et je pense être capable de comprendre pourquoi. Mon père écrivain, enfin... Il a écrit quelques romans qui n'ont pas très bien marchés alors pour gagner de l'argent il écrit en libéral pour un journal, il rédige des discours et fait des traductions de romans à succès. Et il boit. C'est un bon père, il aurait tout fait pour moi. Même s'il devait passer ses journées dans le noir à taper sur un ordi pour gagner de quoi nous faire vivre plus que correctement. Et puis j'ai fais une grosse connerie, il s'est énervé et m'a mis à la porte, mais il paye toujours ce qu'il me faut. Il ne veux juste plus me voir. Tu as dis que tu avais quelques défauts, j'en ai aussi : je n'ai aucun courage. Les gens au lycée me respectent parce que je m'interpose à chaque fois qu'une bagarre éclate mais la vérité c'est que je fais ça uniquement pour soulager ma conscience.

Il s'arrêta un instant, soupira puis reprit.

– J'aime aussi le riz au lait. Je vis dans un appartement en dernier étage d'un grand immeuble, il avait l'air super stylé sur l'annonce et pas cher donc j'ai foncé. Le voisin du dessous fait la fête en permanence, la pression de l'eau est presque inexistante, j'ai d'ailleurs du mal à avoir l'eau chaude. J'ai une grande baie vitrée sur deux côtés du salon mais d'un côté il y a un autre grand immeuble et je vois les voisins d'en face faire... Tout et n'importe quoi donc je laisse fermer en permanence, il n'y a que l'autre baie vitrée qui a une jolie vue, si on oublie que je peux voir le lycée de mon appartement. J'ai pas mal de problèmes de connections. Et pour couronner le tout, la femme de ménage m'a dis que si l'appartement était à vendre avant que je ne le prenne c'est parce que les anciens propriétaires c'étaient entre-tués.

J'explosai de rire.

– En même temps, si l'appartement à l'air parfait sur l'annonce mais qu'il ne coûte pas très cher, c'est forcément qu'il y a un problème ! Là tu as eu la totale on dirait ! Dis-je en riant.

Alex me souris. Je me levai du canapé et allai jusqu'au frigo chercher le riz au lait et deux cuillères propres dans le lave-vaisselle. J'apportais le tout dans le salon. J'ouvris le pot de riz au lait, le posai sur la table et donnai à Alex une cuillère.

– Qui de nous deux, à ton avis, avait le plus envie de ce riz au lait ? Demanda Alex en en prenant une cuillère.

– Toi. Répondis-je.

– Alors pourquoi tu ne me l'as pas laissé ?

Je lui laissai un sourire amusée.

– Pourquoi cette question ? Tu regrette d'être venu ?

– Oh, non, loin de moi cette idée. C'est un moment agréable. Je me pose juste la question, si tu n'en avais pas tant envie que ça, pourquoi ne pas juste me l'avoir laissé ?

– C'est une bonne question. Dis-je en prenant une grande cuillère de riz.

– Je me pose une question. Dit-il soudainement.

Je me tournai vers lui et plantai mes yeux dans les siens. Je pris un air interrogateur.

– Tu crois au coup de foudre ? Demanda-t-il.

– Ahah ! Non, bien sûr que non. Répondis-je, instinctivement.

Je repris mes esprits.

– Enfin... Je ne sais pas trop en fait. Mais pourquoi ?

Alex, me regardant dans les yeux s'approcha lentement de moi jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres de mon visage. Il se rapprocha encore un peu.

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