Chapitre 8.
– Plutôt long cet instant ! Dit-ma mère lorsqu'elle me vit rentrer.
– Désolé. Dis-je en souriant. J'en ai profité pour répondre à une promesse que j'avais faite à quelqu'un. Je suis allée à ton café papa.
Mon père, assit sur le canapé dans le salon me lança juste un sourire.
– Quelle genre de promesse ? Demanda ma mère, curieuse.
– J'ai promis, à quelqu'un qui m'a aidé lorsque le professeur d'histoire m'a viré du cours, que je lui offrirais quelque chose dans le meilleur café de la ville.
Mon père, nous écoutant, ria.
– C'est pour ça que tu l'as amené dans le notre ? Dit-il.
– Bien sûr ! Il y avait la queue donc je l'ai fais passer par l'arrière.
– Tu n'essaierais pas de l'impressionner par hasard, cette personne ?
Je ris.
– Peut-être un peu.
– Au fait ! Dit-ma mère. Ce week-end on fait un barbecue avec nos amis. L'autre ne sera pas là, il a décidé passer le week-end chez des amis mais sinon on sera tous ensemble. Tu vas vouloir rester ?
– Mes oncles ?
– Oui. Ton père trouvait que ça faisait longtemps qu'on ne les avait pas vu donc ils viennent dimanche. Tu peux rester chez une amie si tu préfère.
– Longtemps ? Ils sont venus la semaine dernière nous aider à déménager. Je resterais, ils sont sympas.
– Ton père et toi vous avez vraiment des amis étranges non ?
– Comment tu peux dire ça maman ? Dis-je en riant. Ils sont tes amis aussi à ce que je sache.
– Bien sûr ! Ils m'ont aidés quand j'avais des problèmes et ils m'ont hébergée. Mais ça n'empêche qu'ils sont bizarres.
– Pourtant tu n'as pas l'air de trouver oncle Stephen bizarre. On pourrait presque croire que vous êtes amoureux.
Mon père fronça les sourcils sur le canapé. Je ne savais pas tout de la relation entre ma mère mon père et mes oncles, qui d'ailleurs n'étaient pas du tout de la famille. Ils étaient tous amis de longue date. Ils étaient tous vraiment sympas et j'aimais bien discuter avec eux, et ils m'apprenaient régulièrement quelques trucs. Mes parents et eux avaient cohabité ensemble lorsqu'ils étaient au lycée et à l'université. La maison où ils vivaient à cette époque servait maintenant de refuge lorsque l'un deux avait envie de s'éloigner un peu de sa vie pour faire un point. J'y avait passé quelques jours lorsque je me sentais mal.
– Il y aura tante Laura aussi ? Demandais-je.
– Non, chérie. Tu sais elle n'aime pas trop ces réunions entre mecs, elle préfère venir lorsqu'il n'y a que moi.
– Elle est trop timide !
Ma mère me souris. Nous mangeâmes ensuite tout les trois en discutant.
– Et au fait, c'est qui exactement cette personne à qui tu as offert un café ? Demanda mon père.
– Un garçon de ma classe, Alex. Oui, c'est un garçon, un gar-çon ! Puisque je sais que tu te poses la question maman. Il est trois rangs devant moi à ma droite. Cheveux bruns et yeux noisettes, je crois. Du genre populaire auprès des filles pour on ne sait quelle raison. C'est pas un voyou, papa. De ce que j'ai entendu, il s'interpose à chaque fois qu'il y a une dispute. À part ça, je ne sais pas grand-chose de lui.
Mes parents se lancèrent un regard et sourirent. Je savais bien que j'avais répondu à leurs vrais questions.
– Et il fait partie du conseil des élèves, c'est pour cette raison qu'il m'a aidé lorsque j'ai été renvoyée de cours.
– Il a l'air gentil. Décréta ma mère.
Nous finîmes de manger et je montai dans ma chambre pour prendre ma brosse à dent. Lorsque je l'eus en main, les paroles de ma mère me revinrent.
« Il a l'air gentil. »
– Gentil... Murmurais-je. Il en a l'air... Alors comment .. ? Il en a vraiment l'air. Est-ce juste une apparence ?
Je soupirais puis allais dans la salle de bain et me lavai les dents, le regard dans le vide.
« Qui est réellement Alex ? » Me demandais-je. « Il y a quelque chose qui cloche entre ce que j'ai pu entendre sur lui et ce que je vois. »
je finis de me brosser les dents puis redescendis pour m'installer devant la télé avec mes parents. Nous nous étions mit d'accord sur un film d'action qui venait de sortir en DVD et que ma mère avait vraiment envie de vois. C'était notre petit rituel du vendredi soir. Mon père, comme à son habitude s'endormit au milieu du film. Je remontai dans ma chambre lorsque le film fut finit. J'étais vraiment fatiguée. Je m'endormis rapidement.
Le lendemain matin, tout le monde semblait encore dormir lorsque je me levai. J'enfilai une tenue de sport et sortis de la maison pour aller courir. Je fus surprise de voir mon père devant la maison en train de s'étirer.
– Qu'est ce que tu fais là ? Demandais-je.
– Et bien, je me suis dis que je pourrais courir avec toi ce matin. Ça fait longtemps, non ?
– Et bien, dimanche dernier je crois.
Il me lança un sourire. Je m'étirais et nous commençâmes à courir, doucement. Après avoir couru un bon moment, nous nous assîmes sur un banc.
– Tu es un peu étrange ces temps-ci, Yuka-Ciel. Dit mon père.
Je baissai le regard.
– Je sais... Dis-je.
– Il y a quelque chose qui te tracasse ? Tu as vraiment l'air d'être ailleurs.
– Papa ?
– Oui ?
– Peu importe ce que je fais, tu me soutiendras toujours, n'est ce pas ?
– Bien sûre. Tu es ma fille, j'ai confiance en toi, si tu estime que ce que tu fais est justifié alors je ne te contredirais pas. Pourquoi ? Tu te poses des questions à cause de ce qu'il s'est passé avec le professeur d'histoire ? Tu te remets en question ?
– Ce n'est pas à propos de lui. Mais je me remets effectivement en question...
– Il y a quelque chose dont tu ne m'a pas parlé ?
– Oui.
– Et tu veux m'en parler ?
– Non, je n'y tiens pas trop.
– Bien. Est-ce que c'est grave ?
– Je ne sais pas, je n'en ai aucune idée. Je ne pensais pas, mais je commence à douter.
– Tu as fait quelque chose que tu regrette ?
– Pas encore.
– Alors tu t'apprête à faire quelque chose et tu as peur de regretter ?
– C'est ça. Mais j'ai l'impression que si je ne le fais pas je ne serais jamais en paix.
– Alors fais-le !
– Quoi ? M'exclamais-je.
– Fais-le ! Si tu penses que tu ne sera jamais en paix si tu ne le fais pas alors fais-le.
– Mais, et si je regrette ? Ou si je fais une erreur ?
– Si tu fais une erreur, répare-là ! On fait tous des erreurs, mais il faut parfois foncer quitte à faire une erreur. Tu peux toujours faire ce que tu veux faire et prendre la responsabilité de tes erreurs après, tu n'auras qu'à réparer, t'excuser. Tant que tu ne t'enfuis pas, tout ce passeras bien.
– Papa ? Je crois que maman détint vraiment sur toi ! Ce genre de conseil c'est du maman tout cracher.
Mon père rit.
– C'est un conseil qu'elle m'a donner lorsqu'on étaient plus jeunes. Je ne m'entendais pas du tout avec ton grand-père, et on ne discutait jamais. Disons que ce n'était pas facile pour moi, il n'avait jamais été là et je me sentais mal vis à vis de ça. Ta mère m'a dit de foncer, de lui dire tout ce que j'avais sur le cœur quitte à le regretter. Que je n'aurais qu'à m'excuser si je regrettais, mais qu'il ne fallait surtout pas que je garde tout ça pour moi, au risque d'imploser.
– Et qu'est ce qui s'est passé ? Demandais-je, curieuse.
– Je lui ai tout dis. Et il a pleurer. Je ne m'y attendais pas, j'ai paniquer. Puis il m'a dis qu'il regrettait, et il s'est excusé. J'ai tout de suite compris que je ne regretterais pas, ça nous a permis de nous réconcilier. Il a remercié ta mère lorsqu'il a appris que c'était grâce à elle. Ils se sont toujours bien entendu.
– Je pense l'avoir remarqué ! Dis-je. Donc ça s'est bien terminé ?
– Bien sûr. Grâce à ta mère. C'est maintenant à mon tour de te donner ce conseil. Fonce ! Quitte à regretter et t'excuser.
– Merci, papa. Tu m'encourage sans même savoir ce que j'ai l'intention de faire.
– J'ai confiance en toi, tu le sais.
– Je sais. L'éducation devrait être fondée sur la confiance parent-enfant, comme dit maman.
– Ta mère dit beaucoup de choses vraies.
– J'ai le droit de poser une question indiscrète ?
– Vas-y.
– C'est qui le premier de vous deux à avoir embrassé l'autre.
– Ta mère.
– J'en étais sûre !
– Ta mère est comme toi, aussi directe. Et puis surtout, elle a un talent particulier pour comprendre les gens. Elle savait que j'étais amoureux d'elle avant que je ne le sache moi-même. Elle est fantastique.
– Oh, beurk. C'est trop mielleux pour moi !
Nous reprîmes le chemin que l'on venait de faire en sens inverse et rentrâmes à la maison. Mon père bu un peu d'eau et remonta dans sa chambre pour s'habiller avant d'aller au travail. Quant à moi, je pris une carafe d'eau, un verre, et de quoi manger puis m'installai sur le canapé.
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