Chapitre 7.
– Tu as l'air gêné. Dis-je alors que je m'étais éloignée.
Il détourna le regard. Ses joues étaient légèrement rouges. Il ne répondit rien. Mon cœur battait rapidement mais j'arrivais à cacher ma gêne. Je décidais d'aller donner à Chris notre commande. Je pris les cartes et sortis de la pièce pour le laisser un peu seul, le temps de reprendre ses esprits. Ce rapprochement avait provoqué quelque chose au fond de mon cœur mais ce n'était pas encore assez fort pour que j'en ai conscience. Je dis à Chris ce que nous voulions puis attendis qu'il ai finit de préparer la commande pour la ramener dans le bureau de mon père où Alex m'attendais. Je déposai nos café et pâtisseries sur la table basse.
– Désolé. Dis-je. Si tu t'es sentis gêné par ma faute. Ce n'était pas volontaire.
Ayant jusque là les yeux baissés, il leva son regard vers moi et planta ses yeux dans les miens.
– Ce n'est rien. Dit-il. J'ai été gêné parce que cela faisait longtemps que je n'avais pas été aussi proche du visage d'une fille. C'était surtout de la surprise en fait. Ça fait quelques temps déjà que je ne traîne qu'avec mes deux meilleurs amis... Donc... Tu comprends ?
– Oui, bien sûr. Je pense savoir pourquoi aucune fille ne t'approche. Dis-je en m'asseyant en face de lui, en souriant.
– Quoi ?
Je ris.
– C'est parce que tu leur paraît inaccessible. Et que tu ne parle jamais beaucoup avec d'autres personnes que tes deux amis.
– Je sais bien. Mais... Tu es un peu bizarre toi, non ? Tu me parles comme à un ami auquel tu donnerais un conseil sincère mais tu as dis à ce Chris que je n'étais qu'une connaissance. Tu parles toujours de cette façon aux gens ?
J'avalais une gorgée de mon café en réfléchissant.
– Non. Je parle toujours comme ça aux gens mais ce n'est pas pour autant que je parle avec tout le monde. Tu vois à part Katleen dans la classe je ne parle pas vraiment avec les autres, même si on discute un peu parfois. Et même avec Katleen... On est pas si proches que ça. Disons que tu es différent.
– En quoi ? Je sais que tu es quelqu'un de direct et sincère alors tu vas sûrement me répondre sans détours.
– Bien sûr. En vérité je me fis surtout à mon instinct, ce qui fait qu'il est assez difficile d'expliquer pourquoi je m'intéresse à toi en particulier. Ce n'est en aucun cas dû à ton physique, contrairement à 50 % des filles qui te trouve intéressant. Pour ce qui est de ton intelligence, je n'en ai pas encore fait l'expérience, il ne me semble pas t'avoir entendu participer en cours, ou je ne faisais simplement pas attention à qui parlait. On n'a discuté que le jour où je suis arrivée, mais je pense que ça vient de là. Je crois que c'est dû au regard que tu as eu lorsque tu as dis que tu aimerais être comme moi et que j'étais courageuse. Ton regard à ce moment là m'a frappé, il était plein de regrets. Je pense que c'est ça qui fait que je m'intéresse à toi. Je ne suis pas assez curieuse pour me demander la raison exacte de ce regard mais j'aimerais apprendre à connaître cette personne.
– Moi ? C'est vraiment ce que tu as vu chez moi ? Demanda-t-il, étonné.
– Ben, oui. Tu l'as dis toi même : Je suis quelqu'un de direct et sincère, je réponds sans faire de détours.
Je bus d'une traite mon café et pris un bout de pancake. Alex but une gorgée sans me lâcher des yeux. Il avait étrangement l'air de me trouver intéressante. J'étais assez mal à l'aise du regard qu'il posait sur moi même si cela ne me dérangeais pas. Cette histoire semblait allez beaucoup trop vite, nous nous connaissions depuis à peine une semaine et nous nous parlions pour la deuxième fois mais quelque chose semblait déjà se créer, était-ce bien ?
– Mais, direct à quel point ? Demanda-t-il soudainement, me surprenant.
– Où est ce que tu veux en venir ?
– Est-ce que ça veut dire que tu préfère allez directement aux choses plutôt que de prendre ton temps ?
Son regard était différent. Il semblait différent. Je vis ses yeux se poser sur mes lèvres. Je savais qu'il voulait m'embrasser. Peut-être était-ce dû à l'atmosphère de la pièce, au sentiment de proximité qu'apportait ce moment, au fait que je semblait le comprendre et le voir comme il était vraiment. Peut-être avait-il enfin l'impression d'être compris, et peut-être pensait-il que ce qu'il ressentait à cet instant était de l'amour, comme une sorte de coup de foudre. Mais ce n'était pas le cas, j'en avais la certitude, il était simplement bouleversé par cette personne inconnue qui entrait dans sa vie comme si elle avait toujours tout su de lui. Par moi. Et je ne voulais pas, que ce qu'il souhaitait faire à cet instant se produise. Parce qu'il se serait rendu compte que ce n'était pas de l'amour et il aurait sûrement fait ensuite comme si rien ne c'était passé, et ils auraient reprit leurs vies, chacun de leur côté, déçu de s'être rendu compte qu'il n'y avait rien de différent chez elle. Mais cela ne devait pas ce passer comme cela, je devais trouver quelque chose pour que cela n'arrive pas. Un vrai baiser d'amour devait te faire frissonner, te remplir de joie mais là rien de cela n'allait arriver, parce qu'il n'y avait pas d'amour entre eux deux, une simple attirance ridicule liée au sentiment d'être enfin compris par quelqu'un sans être obligé de parler.
Et puis... Je n'avais encore jamais embrassé de garçon. Ils m'avaient toujours considéré comme une amie ou m'avaient tout simplement éviter pensant mes idées trop radicales.
J'observais ce qui nous entourait afin de trouver une échappatoire sans qu'il ai l'impression que j'avais compris et que je souhaitais éviter ce moment... Ce qui pourtant était le cas. J'attrapais un gros morceaux de pancake et sans même le mâcher, l'avalais. Il aurait été étonnant que je ne m'étouffe pas, je me mis à tousser fortement. Alex lâcha mes lèvres des yeux et se précipita vers moi.
– Ça va ? Demanda-t-il.
– Je... m'étouffe ! Dis-je avec difficulté.
Il sortit en courant et revint avec un verre d'eau. Il tapota mon dos pendant que j'avalais une gorgée d'eau pour faire passer le pancake. Enfin débarrassée, je soupirai.
– Tu vas mieux ? Demanda-t-il.
– Oui, oui. Désolé, je t'ai fais peur ? J'ai bien cru que j'allais mourir étouffée, je n'arrivais plus à respirer !
– Bien sûr que j'ai eu peur ! Fais attention en mangeant.
– Désolée... Dis-je en baissant le regard.
Mes yeux tombèrent sur ma montre.
– Mince, il est déjà si tard ? Je suis désolée Alex mais je vais devoir y aller, mes parents doivent m'attendre pour manger.
– Okais, très bien. On se revoit en cours lundi alors. Dit-il en souriant.
Je lui fis signe de me passer son téléphone, il le déverrouilla rapidement et me le passa, perplexe. Je tapai mon numéro de téléphone et m'appelais. Je sortis mon propre téléphone et lui rendis le sien.
– C'est mon numéro. Dis-je.
Il me sourit, nous nous levâmes, je rapportai les tasses et assiettes vides en cuisine puis nous sortîmes.
– Je vais par là. Dis-je.
– Je vais dans l'autre sens. On se sépare là du coup.
J'acquiesçais. On se dit au revoir puis nous tournâmes le dos.
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