Chapitre 4.
– Fais attention. Répondis-je. Certains diraient que j'ai une mauvaise influence sur les autres.
Il me sourit, pour commencer puis rit doucement.
– J'aimerais vraiment être comme toi.
– Oh, je n'en suis pas si sûre.
– Si, si, je te jure. Tu as assez de courage pour dire haut et fort ce que tu penses, sans te soucier de l'image que tu renvoie. D'après ce que le directeur a dit, tu te bats contre le harcèlement... C'est courageux.
Son regard s'assombrit lorsqu'il prononça ces mots. On lisait dans ses yeux, un sentiment complexe, comme un profond regret, cela me frappa. Il remarqua que je l'observais et planta ses yeux dans les miens. Un frisson parcouru mon corps et j'eus soudainement envie de vomir. Je repérai des yeux les toilettes et couru jusqu'à un lavabo. Mon repas du midi ne mit pas beaucoup de temps à ressortir. Je cracha dans le lavabo une dernière fois et fit couler de l'eau jusqu'à faire disparaître complètement ce qui venait de sortir. Alex entra dans les toilettes quelques secondes plus tard.
– Tu vas bien ? Demanda-t-il.
– Oui, oui, je crois que mon repas est mal passé. Dis-je simplement, n'ayant pas envie de m'étendre sur la raison de cette accident.
Je rinçai rapidement ma bouche. Il me demanda si j'étais malade et je lui répondis que non. Je n'avais vraiment pas envie de parler de cela avec lui. Ce n'est pas très intéressant comme sujet de toute façon... Il me demanda ensuite de le suivre, ce que je fis. Nous montâmes les escalier jusqu'en haut, il sortit une clef de sa poche et ouvrit une lourde porte qui menait sur le toit. La vue était impressionnante. On pouvait voir une grande partie du centre-ville, de la forêt qui bordait la ville, des centaines de maisons. Tout paraissait ridiculement petit. Le lycée était un immeuble étrangement haut.
– Nous sommes vraiment hauts, n'est ce pas ? Dit-Alex. Je soupçonne l'ancien directeur d'avoir fait construire le bâtiment aussi haut pour nous faire faire plus de sport. Et puis, il a été construits à la plus haute altitude de la ville, un peu comme pour dire que l'éducation est la clef d'un monde meilleur, un monde où tout les soucis seraient insignifiants, aussi ridiculement petit que la taille de ces maisons vu d'ici.
J'observais en silence la ville, si calme vu d'ici. Alex m'expliqua qu'il avait eu la clef du toit grâce à son statut dans le conseil des élèves.
– Je fais une exception pour cette fois, je n'emmène personne normalement. Ce sera la première et dernière fois. N'en parle à personne.
J'acquiesçai. Je profitais donc de cette vue au maximum. Nous restâmes là sans parler pendant presque toute l'heure de libre que nous avions. Nous finîmes par descendre jusqu'à notre prochaine salle de cours.
– Merci pour ça. Dis-je à Alex pendant que nous patientions. Je t'offrirais à boire dans le meilleur café de la ville un de ces jours.
– Très bien. Dit-il. Mais puisque tu es nouvelle dans la ville ça m'étonnerais que tu connaisse le meilleur café de la ville.
Je lui lança un sourire de défis.
– Oh, ne t'inquiète pas, j'ai mes sources et mes habitudes.
Nous nous séparâmes puis les élèves commencèrent à arriver devant la salle. Katleen vint me rejoindre et me demanda comment c'était passé mon « entretien » avec le directeur, je lui répondis que tout c'était bien passé, sans entrer dans les détails. Les cours passèrent à une vitesse époustouflante. Lorsqu'ils furent finit, je sortis du lycée et rentrai chez moi. Lorsque j'arrivai, ma mère était déjà rentrée.
– Alors, cette première journée de cours ? Me demanda-t-elle.
– Ça c'est plutôt bien passé. J'ai commencé avec un cours de mathématiques, je me suis présentée, les élèves m'ont trouvé amusante, ils sont venus me parler un peu, j'ai fais connaissance avec une fille du nom de Katleen. Cet après-midi j'ai rencontré rapidement mon professeur d'histoire pour un premier, j'ai été renvoyée, je suis allée chez le directeur, on a fait connaissance, il a l'air d'apprécier mon parcours, je viens juste de finir les cours.
– Journée productive alors. Dit ma mère en souriant. Qu'est ce qu'il s'est passé avec ton professeur d'histoire ?
– Il m'a tutoyer !
Ma mère me regarda, d'un air choqué.
- Vraiment ? On n'apprends vraiment rien au professeurs de nos jours ! Je me demande bien où est passé ce fameux respect dont tout le monde parle, une véritable légende. Et donc ? Tu t'es prise une punition ?
– Maman ! Tu me connais voyons, ça n'arrive jamais. Je ne suis pas une mauvaise élève. Non, comme je te l'ai dis, le directeur a l'air d'apprécier mon parcours, je pense qu'il était d'accord avec moi sur le fait que le respect doit être mutuel.
– Tant mieux alors. Je serais allée me plaindre sinon.
– Je sais, maman. Tu es toujours la première à me défendre.
Je me prépara quelque chose de rapide à manger et m'assis à coté de ma mère sur le canapé. Elle était occupée sur son ordinateur.
– Tu travaille sur un dossier ? Demandais-je.
– Oui, je dois m'en occuper rapidement. Mon client est accusé de meurtre.
– Innocent ?
– Il l'est, oui. Mais de toute façon, même s'il ne l'avait pas été je l'aurais fais sortir, c'est mon travail.
– Tu es la meilleure avocate de ce monde maman. Alors bien sûr que tu l'aurais fait sortir.
– De ce monde ? Tu dois exagéré un peu.
– Alors que tu n'as jamais perdu un procès ? Ça m'étonnerais.
– Je n'ai jamais perdu parce que je choisi mes clients.
– Non, maman, tu te trompes. Tu n'as jamais perdu parce que tu es naturellement faite pour ce métier. Tu as défendu des gens coupables de meurtres et les a fait sortir de prison. Tu ne choisi pas tes cas en fonction de la facilité mais en fonction des regrets. Tu acceptes tout les gens innocents et ceux qui regrettent. C'est toi qui l'a dit : quelqu'un avec des regrets mérite qu'on le laisse tranquille, les regrets sont une assez grosse punition pour leur cœur, n'enfermons pas leur corps. Tu es un détecteur de mensonges ambulant, tu sais tout de suite qui est innocent, qui est coupable, qui regrette, qui souhaite juste sortir à tout prix.
Ma mère posa son ordinateur sur la table basse et déposa un baiser sur mon front. Elle me sourit.
– Je sais que ces mots ne te réconforte pas forcément mais tu devrais y penser. Me dit-elle.
Une larme coula le long de ma joue. Ma mère me pris dans ses bras.
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